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Pouvoir central et régions dans l'Inde ancienne : le problème de l'empire maurya1

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

Gérard Fussman*
Affiliation:
Université de Strasbourg II, ERA 94 du CNRS

Extract

J'ai toujours admiré le Kim de Kipling. C'est la meilleure introduction possible à la foule nord-indienne, avec sa bigarrure de costumes, sa multitude de langues, la diversité de ses coutumes. Pas d'apparence d'unité dans cette cohue, sauf le système de communications et l'administration britannique. Les frontières de l'Inde2 s'arrêtent là où s'arrête l'armée du British Raj. Pour beaucoup d'observateurs extérieurs, la situation n'a guère changé : la partition, trois guerres indo-pakistanaises, une guerre sino-indienne, d'autres événements tragiques encore montrent bien que l'unité et les frontières des États indiens dépendent de l'efficacité de leur administration centrale et de leurs forces armées. L'appartenance à une caste, à un groupe linguistique, à une communauté religieuse paraissent toujours passer avant le sentiment de faire partie d'une même nation.

Summary

Summary

The Maurya Empire(ca. 313-200 B.C.) was one of those rare periods in which nearly the entire Indian subcontinent was politically united in a single State. Most historians regard it as a unitarian and centralizing State. Although amply supported by contemporary sources, such a description overlooks the enormous distances involved and the lack of rapid communications. Infact, the sources can be made to show that the Maurya administration was, on the contrary, highly flexible, that it adapted itself to local situations, and that centralization made itself felt only in the regions closest to the seat of power.

Type
L'Inde
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1982

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Footnotes

1.

La première version de ce texte a été lue le 13 juin 1981 au colloque « L'Inde et l'histoire » organisé par le Centre d'Études de l'Inde et de l'Asie du Sud. Pour des raisons d'économie, j'ai supprimé tous les signes diacritiques qui auraient compliqué le travail de l'imprimeur, mais je n'ai pas voulu adopter une transcription approximative pour les termes indiens. J'emploie donc la transcription scientifique ordinaire, moins les signes diacritiques, que les spécialistes rétabliront aisément. Il suffit de savoir que le nom ici écrit Asoka se trouve dans certains ouvrages français sous la graphie Açoka et se prononce Ashoka.

References

Notes

2. Dans cet article, le mot Inde est employé uniquement dans son sens géographique. Il désigne la péninsule située au sud des chaînes de l'Hindou-Kouch, du Karakoram et de l'Himalaya, et qui se trouve aujourd'hui partagée entre l'Afghanistan (partiellement), le Pakistan, le Bangla Desh et la République indienne.

3. Le meilleur livre consacré à l'empire maurya est en russe :G. M. Bongard-Levin,/m/yaepox/ Maur'ev, Moscou, 1973 (compte rendu de G. Fussman, Journal asiatique, 1974, pp. 481-486). Je citerai ensuite, par ordre de préférence, Romila Thapar, Asoka and the Décline of the Mauryas, Oxford, 1961 ; Radha Kumud Mookerji, Chandragupta Maurya and his times. Madras, 1943 (réimpression, Delhi, 1966); Radha Kumud Mookerji, Asoka, Londres, 1928 (3e édition, Delhi, 1962) ; Béni Madhab Barua, Asoka and his Inscriptions, 2 vols, Calcutta, 1946.

4. Fait exceptionnel dans l'histoire de l'Inde, la chronologie des souverains maurya est connue à dix ans près, ce qui est amplement suffisant. Je reproduis ici les dates calculées par J. Ficuozat dans L. Renouetj. Filliozat, L'Inde classique. Manuel des études indiennes, I, Paris, 1947,pp. 212-220. P. H. L. Eggermont, The Chronology of the Reign of Asoka Moriya, Leyde, Brill. 1956, fait régner Asoka de 268 à 233 ? avant n. è.

5. Les frontières de l'empire maurya sont approximativement connues par l'emplacement des inscriptions d'Asoka (fig. 1 ). Au nord, il s'étend jusqu'au piémont de l'Hindou-Kouch, du Karakoram et de l'Himalaya. A l'est et à l'ouest, sa limite est la mer (mais le Kalinga, actuel Orissa. est une conquête récente d'Asoka). Au sud, subsistent des royaumes indépendants qu'énumèrent les édits sur rocher II et XIII : Cola (Coromandel, Tamilnad) ; Pândya (royaume de Madurei) ; Kerala (Malabar) ; Satiyaputra (au nord du Kerala ?) et Ceylan.

6. Le concept d'empire, édité par M. Duverger, Centre d'analyse comparative des systèmes politiques, Paris, PUF, 1980. Certains auteurs n'ont pas voulu esquiver le problème, tels A. Miquel (empire arabo-musulman), P. Chaunu (Charles-Quint). J. Tulard (empire napoléonien) et, ce qui nous intéresse le plus et fournit le meilleur parallèle à l'étude ici entreprise, J. Gernet (Chine).

7. Olmstead, A. T., History of the Persian Empire, Chicago, 1948 (réimpression 1970)Google Scholar.

8. Frye, R. N., dans Beitrâge zur Achâmenidengeschichte, édité par Gerold Waiser, Historia. Einzelschriften, Wiesbaden, 18, 1972 (The Institutions, pp. 87-92)Google Scholar ; Dandamaev, M. A.. « Axemenidskoe gosudarstvo i ego znaêenie v istorii Drevenego Vostoka » (l'État achéménide et son importance dans l'histoire de l'Orient ancien) dans Istorija iranskogo Gosudarstva i Kul ‘tury. édité par B. B. Gafurov et alii, Moscou, 1971. pp. 94104 Google Scholar.

9. On peut avoir une idée du fonctionnement de cette administration en relation avec les déplacements officiels en lisant Richard T. Hallock, « The Evidence of the Persepolis Tablets », chap. I, volume II, Cambridge History of Iran, édité à part à Cambridge en 1971.

10. Christensen, Arthur, L'empire des Sassanides. Le peuple, l'Étal, la cour. Mémoires de l'Académie royale… de Danemark, Copenhague, 1907, pp. 7679 Google Scholar.

11. Thapar, Asoka…, pp. 94-95.

12. Barua, Asoka…, I, pp. 146 et 153.

13. Mookerji, Asoka, pp. 54-55.

14. Bongard-Levin. Indija epoxi Maur'ev, p. 387 de son résumé anglais.

15. La meilleure édition est celle de Kangle, R. P., The Kautiliya Arthasàstra, Bombay. 1960-1965, 3 volsGoogle Scholar. Discussion sur la date, Kangle, vol. 3, pp. 59-115 et 121. Il y a une énorme bibliographie sur ce sujet ; liste dans L. Sternbach, Bibliography of Kautiliya Arthasàstra, Hoshiarpur, 1973.

16. E. A. Schwanbeck, Megasthenes Indica, Bonn, 1846. réimpression, Amsterdam, 1966. John W. Mccrindle, Ancient India as Described in Classical Literature (VI = Strabon, Pline, etc.), Westminster, 1901, réimpression, Amsterdam, 1971. Arrien, L'Inde, texte établi et traduit par P. Chantraine, Paris, Belles Lettres, 1952.

17. E. Hultzsch, Corpus Inscriptionum Indicarum, I, Inscriptions of Asoka, Oxford, 1925. J'utilise surtout la traduction de J. Bloch, Les inscriptions d'Asoka, Paris, Belles Lettres, 1950. La fig. 1 tient compte des découvertes récentes, commodément republiées par D. C. Sircar, Asokan Studies, Calcutta, Indian Muséum, 1979. L'inscription dite d'Allahabad-Kosam a été placée à Allahâbâd : je suis, en cela, la remarquable démonstration de J. Irwin, South Asian Archaeology 1979, édité par H. Hà'rtel, Berlin, 1981, pp. 313-340. La présentation des cartes a été très fortement améliorée par M.-Cl. Lapeyre, qui les a entièrement redessinées. 18. Cette distinction est très importante : infra, p. 636.

19. Norman, K. R., « Lexical Variations in the Asokan Rock Edicts », Transactions of the Philological Society, 1970, p. 127 Google Scholar.

20. J. Bloch, Inscriptions d'Asoka, p. 154. Le caractère spécifiquement bouddhique et quasiment privé de cette inscription fait qu'elle n'est pas reportée sur la figure 1. Elle est gravée à 3,5 km de Bairat.

21. Sur cet usage, Hultzsch, Corpus…, p. 173 ; Bloch, Inscriptions…, p. 154 ; Mégasthène dans Strabon XV, 36 ( = McCrindle, p. 43).

22. E. Lamotte, Histoire du bouddhisme indien, I, Louvain, 1958, pp. 8-10.

23. E. Senart, Les inscriptions de Piyadasi, II, Paris, 1886, p. 254.

24. D. Schlumberger, « Une nouvelle inscription grecque d'Asoka », Comptes Rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 1964, pp. 1-15.

25. É. Benveniste, Journal asiatique, 1964, pp. 146-157. K. R. Norman, « Notes on the Greek Version of Asoka's Twelfth and Thirteenth Rock Edicts », Journal of the Royal Asiatic Society, 1972, pp. 111-118.

26. Sur cette traduction, qui m'est personnelle, voir Journal asiatique, 1974, pp. 386-389.

27. J. Bloch, Inscriptions…, p. 124.

28. RE V précise que les « surintendants de la Loi » « ont affaire à toutes les sectes pour l'instauration de la Loi, pour son progrès, et pour le bien et le bonheur des fidèles de la Loi parmi les Yona, les Kamboja, les Gândhara… » (Bloch, p. 103). Ils semblent donc avoir existé à Kandahar, mais une lecture attentive de RE V, et le témoignage de la version grecque de RE XII, incitent à croire que leur rôle se limitait là à protéger les fidèles de la Loi. Dans le reste de l'empire, leurs tâches étaient plus variées.

29. Benveniste, É., Journal asiatique, 1958, p. 45 ssGoogle Scholar.

30. Voir déjà É. Benveniste. Journal asiatique, 1964, pp. 149-150.

31. Sur cette traduction, voir C. Caillât, « Pâli ibbha, Vedic ibhya- », Buddhist Studies in Honour of I. B. Horner, édité par L. Cousins, Dordrecht, D. Reidel, 1974, pp. 41-49.

32. J. Bloch, Inscriptions…. pp. 103-104 et 129-131.

33. J. Bloch, Inscriptions…, pp. 128-129.

34. Hultzsch, Corpus, p. 54 ; R. Mookerji, Asoka, p. 165 ; Thapar, Asoka…, p. 256 ; U. Schneider, Diegrossen Felsen-Edikte Asokas, Freibùrger Beitràge zur Indologie 11, Wiesbaden, 1978, p. 117, XIII N. etc. K. R. Norman a, il est vrai, tenté de montrer qu'Asoka avait aboli la peine de mort :” Asoka and Capital Punishment… », Journal of the Royal Asiatic Society, 1975,pp. 16-22. La démonstration n'est pas entièrement convaincante, car elle oblige à donner à la racine Vadh, « tuer », un sens très spécialisé et rarement attesté. Mais même K. R. Norman maintient la traduction « et qu'ils ne soient plus tués » pour ce passage.

35. Bloch, Inscriptions, pp. 96 et 105. On pourrait citer d'autres passages de la traduction de Bloch (p. 109 : « Le bien du monde entier » ; p. 118 : « que tous échappent aux mauvais penchants ». etc.), mais il s'agit d'expressions toutes faites dont il n'y a rien à conclure sur le plan administratif.

36. Sur ce concept, voir G. Fussman, « Le concept d'empire dans l'Inde ancienne », dans M. Duverger, Le concept d'empire, Paris, P.U.F., 1980, pp. 379-391. Etpassim. tous les manuels sur le bouddhisme.

37. K. R. Norman, « Lexical Variation in the Asokan Rock Edicts ». Transactions of the Philological Society, 1970, p. 127 donne une autre explication (il ne faudrait pas offenser les habitants du Kalinga). Je n'y crois guère. Le mot que l'on traduit par « empire » est vijita-, « l'ensemble des territoires vaincus ». Selon Bongard-Levin (lndija epoxi Maur'ev, p. 358, n. 2) vijita- désignerait seulement le noyau de l'empire, soumis directement à l'autorité impériale, donc à l'exception des populations à statut particulier ci-dessus énumérées. Le début de RE II montre que cette interprétation est inexacte. Vijita- désigne l'ensemble des territoires où s'appliquent les ordres d'Asoka. Ainsi seulement peut s'expliquer la phrase de RE XIII « Quant à la brousse qui se trouve dans l'empire (vijite) de l'ami des dieux » (Bloch, Inscriptions…, p. 129).

38. Bloch, Inscriptions…. p. 146.

39. Barua, Asoka…, I. pp. 106-109 ; D. C. Sircar, Cosmography and Geography in Early Indian Literature, Calcutta, 1967, pp. 38-59.

40. Bloch, Inscriptions…, pp. 93-94.

41. Bloch. Inscriptions…, pp. 129-130.

42. Bloch, Inscriptions…, p. 161.

43. Sur le concept de dharma-vijaya-, voir P. V. Kane, History of Dharmasàstra, III, Poona, 1946, pp. 68-72 et supra, note 36.

44. E. Lamotte, Histoire du bouddhisme indien, I, Louvain, pp. 291-294.

45. Bloch, Inscriptions…, pp. 106-107. Je suis ici l'interprétation que j'ai proposée, Journal asiatique, 1974, pp. 386-389.

46. Bloch, Inscriptions…, p. 154. E. Lamotte (supra, n. 44), pp. 256-258.

47. U. Schneider, Die grossen Felsen-Edikte Asokas, Wiesbaden, 1978, p. 18. K. R. Norman. Acta Orientalia. 40, 1979, p. 352.

48. On appelle Aryens (sanskrit àrya) les locuteurs des langues indo-iraniennes d'origine indoeuropéenne. C'est un terme linguistique et, dans quelques cas, culturel, qui n'a aucune connotation raciale, pas plus que le terme francophone n'implique qu'on compte Vercingétorix au nombre de ses ancêtres. Ceux des Aryens qui se sont établis en Inde sont les Indo-Aryens. Toute langue dont on peut démontrer qu'elle est un état ultérieur du sanskrit védique que parlaient les Indo-Aryens à leur arrivée en Inde (vers 1500 avant n. è.) est dite indo-aryenne. L'indo-aryen ancien comprend sanskrit védique et sanskrit classique ; le moyen indo-aryen ou moyen indien comprend divers prakrits, dont le pâli et les divers dialectes dans lesquels sont rédigées les inscriptions d'Asoka.

49. RE XIII. Bloch, Inscriptions…, p. 128.

50. Strabon, XV, 47 et XV, 52-53 (Mccrindle, pp. 53-55) et Arrien, L'Inde, XII. 2-4.

51. Strabon, XV, 48 (McCrindle p. 53) et Arrien XII, 5. Ce n'est sans doute pas un hasard si la tradition indienne fait de Kautilya, le premier ministre de Candragupta. un maître en fourberie et espionnage politiques. L'Arthasàstra a de longs développements sur la police politique et l'espionnage.

52. Bloch, Inscriptions…, p. 124.

53. Strabon, XV, 49-51 (McCrindle, pp. 53-54) et BARUA, Asoka…, pp. 166-206.

54. Bloch. Inscriptions…, p. 151, n. 22.

55. Strabon, XV, 50 (McCrindle, p. 54).

56. G. FUSSMAN, « Quelques problèmes asokéens». Journal asiatique, 1974. p. 381 et infra, n. 94.

57. Bloch, Inscriptions…, p. 95 et p. 170.

58. Jean DELOCHE, La circulation en Inde avant la révolution des transports. I, La voie de terre. Publications de l'École française d'Extrême-Orient, vol. CXXII, pp. 224-227 et 285-292. Tous les chiffres cités sont extraits de cet ouvrage. Ils sont reportés sur la figure 4.

59. Bloch, Inscriptions…, p. 137.

60. Bloch, Inscriptions…, p. 169, I. 7 et 11.

61. RE II (Bloch, p. 95) et PE VII (Bloch. p. 170).

62. RE II (Bloch, p. 94).

63. PE II (Bloch. p. 162, 1. 6).

64. RE I, PEV.

65. Voir note 62.

66. RE IV (Bloch, p. 99) et PE VII (Bloch, p. 172).

67. RE V (Bloch, p. 104).

68. Sous-entendue dans PE IV (Bloch, p. 165). Pour une interprétation différente, voir note 34.

69. Ier édit du Kalinga (Bloch, p. 139) ; PE IV (Bloch, p. 164).

70. Bien que son autorité ait pu, dans une faible mesure, être partagée avec la parisad et la ràjasabhà (conseil royal) : Bongard-Levin, Indija epoxi Maur'ev, pp. 185-190 et RE III (Bloch, p. 97).

71. L'envoi de plantes médicinales, le creusement de citernes et la plantation d'arbres le long des routes sont plus des mesures de charité que des grands travaux. L'exécution de ces deux dernières mesures devait d'ailleurs être, en grande partie, laissée à la discrétion des fonctionnaires locaux, le roi se bornant à envoyer des instructions générales.

72. Bloch, Inscriptions…, p. 108.

73. Sauf l'exonération partielle d'impôts du village de Lummini, où le Buddha est censé être né (Bloch, p. 157), qui témoigne, a contrario, de la collecte des impôts.

74. Bloch, Inscriptions…, p. 96.

75. Corpus…, p. 5, note 5.

76. Bloch. Inscriptions…, p. 140.

77. Le terme indien que nous traduisons par « édit » signifie en fait « proclamation, acte de faire entendre ». Selon Bloch. Inscriptions…, p. 150, la version d'Erragudi de MRE II doit se traduire : « Le contrôleur doit recevoir l'ordre ; il le proclamera au son du tambour… » Le texte de l'inscription, tel qu'on le lit aujourd'hui dans D. C. Sircar, Asokan Studies, Calcutta, 1979, p. 9, ne comporte pas cette mention du tambour, due à une lecture erronée.

78. « Ce texte de la loi est gravé pour que cela dure longtemps, et que mes enfants s'y conforment » (RE V, Bloch, p. 106). « J'ai fait graver ce texte de la loi pour qu'il dure longtemps et que de même mes fils, petits-fils et arrière-petits-fils s'y conforment… » (RE VI, Bloch. p. 109). etc.. (RE XIII, Bloch, p. 132 -, édits du Kalinga. Bloch, p. 143 ; PE VII, Bloch, p. 172).

79. Commodément, Bloch, Inscriptions…, p. 44.

80. Ainsi, contrairement à la brâhmî, la kharosthi ne fait pas la différence, phonologiquement très importante, entre voyelles brèves et voyelles longues.

81. Voir note 94.

82. L. Robert, Journal asiatique, 1958, I, p. 13.

83. Strabon, XV, 49 = Arrien, L'Inde, XII, 8-9.

84. Le mot indien est vaga- sanskrit varga-, « groupe ». Mais en fonction du contexte on traduit souvent par « un homme ».

85. Bloch, Inscriptions…, pp. 139-140. Je suis la traduction de L. Alsdorf, « Asokas Separatedikte von Dhauli und Jaugada », Akad. der Wiss. und der Lit. in Mainz, Abhandl. der Geisles- und Sozialwiss. KL, 1962. I. pp. 30-31 et 38.

86. R. Thapar, Asoka…, p. 100.

87. D.C. Sircar, Asokan Studies, Calcutta. 1979, p. 97.

88. C'est du moins l'analyse que j'ai développée dans « Quelques problèmes asokéens ». Journal asiatique, 1974, pp. 377-379.

89. La traduction traditionnelle de ce passage (note 85) est corroborée par le fait que des légendes bouddhiques concordantes font d'Asoka. alors prince héritier, le représentant (vice-roi) de son père à Ujjain et de son fils Kunâla le représentant d'Asoka à Taxila.

90. Voir le tableau synoptique dressé par D. C. Sircar, Asokan Studies. p. 132 A.

91. Bloch, Inscriptions…, p. 145.

92. Voir l'étude détaillée que j'ai donnée de ce problème dans « Quelques problèmes asokéens », Journal asiatique, 1974, pp. 376-381.

93. La désignation « deuxième » est traditionnelle. En fait, le « deuxième » édit du Kalinga est antérieur au « premier », Hultzsch, Corpus…, pp. xm-xiv.

94. J'ai développé ce sujet dans Journal asiatique. 1974, pp. 381-385. On trouvera la bibliographie dans les Notes de cet article. On ajoutera L. Robert, Revue des Études grecques, 1959. p. 270, n° 488 (modification de la traduction de la MRE grecque de Kandahar) ; G. Ito, « A New Interprétation of Asokan Inscriptions Taxila and Kandahar I », Studia Iranica, 6, 1977. 2, pp. 151-161 ; G. Ito, « Asokan Inscriptions, Laghmân I et II », Studia Iranica, 8, 1979, 2, pp. 175-184, qui modifie sensiblement l'interprétation de ces deux inscriptions du Laghman, et où l'on trouvera les renvois nécessaires aux importants articles de H. Humbach.

95. Bloch, Inscriptions…, p. 125, 1. 22.

96. Bloch, Inscriptions…, pp. 133-134.

97. Comparez ce passage des édits séparés du Kalinga. « Tout homme est mon enfant… Mais vous ne vous rendez pas compte jusqu'où cela va ; ou bien un isolé parmi mes gens s'en rend compte, mais alors même partiellement, pas en entier. » (Bloch, Inscriptions…, p. 137).

98. J'ai l'avantage d'avoir pu visiter moi-même quelques-uns des sites asokéens du Nord-Ouest. On ne peut aller directement de Mânsehrâ à Shâhbàzgarhî : pour aller à Mânsehrâ en venant de la plaine gangétique, il faut d'abord passer à Taxila, et y repasser pour aller ensuite à Shâhbàzgarhî. La version arameenne de Taxila est assez proche du texte de Shâhbàzgarhî selon H. Humbach. Les versions grecques des édits, à Kandahar, ont été composées à partir d'un texte analogue à celui de Shâhbàzgarhî. On peut donc supposer que les édits arrivaient à Taxila. De là, une copie était envoyée à Mânsehrâ et une autre au Gandhâra, par exemple au gouverneur de Puskalâvatî (Charsadda), son ancienne capitale, qui la faisait graver à Shâhbàzgarhî et la transmettait à (ses subordonnés ?) de Kandahar et du Laghman. Aucun indice ne permet de dire par où transitaient les textes destinés à Kâlsî (sans doute par Indraprastha/Delhi), à Girnâr (sans doute par Ujjain) et Sopârâ. Pour les PE, voir supra, p. 639.

99. Encore est-ce une adaptation qui ne correspond pas exactement aux versions indiennes des MRE.

100. D. C. Sircar. Asokan Studies, pp. 55-56.

101. Kâlsî serait situé près du site de l'ancienne Srughna selon BARUA, Asoka…, II, p. 3 reprenant une suggestion de Bhandarkar. La description géographique que donne R. Thapar, Asoka, pp. 231 - 232 ne me paraît pas tout à fait conforme à la réalité.

102. Il est généralement considéré que le Cachemire faisait partie de l'empire maurya, et des textes bouddhiques tardifs le disent nettement (S. C. Ray, Early History and Culture of Kashmir, 2e édition, Delhi, 1970. p. 36). Le fait que les saints bouddhiques un moment persécutés par Asoka aient pu se réfugier au Cachemire et y vivre en paix montre qu'une tradition concurrente considérait que le Cachemire échappait, en partie au moins, à la souveraineté maurya (textes dans E. Lamotte. Histoire du bouddhisme indien, I, Louvain, 1958, pp. 279-280 et 304-312).

103. La remarque est de K. R. Norman, dans un article inédit. Elle est citée par J. Irwin. « The Prayâga Bull-Pillar : Another Pre-Asokan Monument », South Asian Archaeology, 1979, édité par H. Hartel, Berlin, 1981, p. 336.

104. Bloch. Inscriptions…. p. 172.

105. K. L. Janert. Abstànde und Schlussvokalverzeichnungen in Asoka-Inschriften, Verzeichnis der orientalischen Handschriften in Deutschland, Suppl. Band 10, Wiesbaden, 1972.

106. Barua. Asoka…, II, p. 6. Debala Mitra, Buddhist Monuments, Calcutta, 1971, pp. 83-85(ne reprend pas cette identification, mais décrit les très importants restes bouddhiques de ce site).

J. Irwin, Burlington Magazine. CXV, nov. 1973. pp. 717-718.

107. J. Irwin. « The Prayâga Bull-Pillar… ». pp. 334-337.

108. J. Irwin, ibid.. pp. 337-339.

109. Bloch, Inscriptions…, p. 169, I. 18.

110. R. Thapar, Asoka…, pp. 51-54.

111. D. C. Sircar, Studies in Indian Coins, Delhi, 1968, p. 96 et pp. 101-106. Voir les discussions dans Seminar Papers on the Chronology of the Punch-Marked Coins. A. K. Narain et L. Gopai. éds, Varanasi, Banaras Hindu University, 1966.

112. Arrien, L'Inde, XI, 9 et XII, 5 (pp. 38-39 de l'édition Belles Lettres par P. Chantraine).

113. G. M. Bongard-Levin, Indija epoxi Maur'ev, pp. 214-220.

114. D. C. Sircar, Select Inscriptions. Calcutta, 1965, p. 177,1.8. Discussion, Journal asiatique, 1974, p. 386, n. 95.

115. Bongard-Levin, Indija epoxi Maur'ev, pp. 77-78.

116. Cité par Mookerji, Chandragupta Maurya and his Times, Delhi, 1966, pp. 42-43, avec un commentaire.