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Structure des « fonctionnalismes » en science politique

Published online by Cambridge University Press:  10 November 2009

Gérard Bergeron
Affiliation:
Université Laval

Extract

Even if “functionalism” is a relative newcomer to the study of politics, its theoretical roots are in the classics of political science. Thus it is ironic to note that the political theorists who have reintroduced the notion of functionalism have relied upon models inspired by anthropological and sociological theory.

Every functionalist approach is fundamentally holistic and system-oriented. Functionalist theorists may be in error when they deny their common origin, whether direct or metaphorical, in biology. If “the great curse of functionalism is its ‘ism,’ the least of its weaknesses is its plural.” There is more than one functionalism. With respect to political science alone, the author considers the contributions to functional theory of Ernst Haas, Karl Deutsch, David Easton, Gabriel Almond, and Amitai Etzioni.

An outline of the author's own research is then presented in the light of the works considered. He argues for a more rigorous functionalism – a “functionalism of functions” which would be derived from specifically political behaviour, rather than cross-disciplinary borrowings from other sciences that are theoretically more fertile. The ideal would be the development of a polito-logique of the emergence of political from social phenomena which would depart from the core or nerve centre of political functioning: the interplay of the four essential functions of government, legislation, administration, and adjudication.

Although they are usually differentiated, political and social systems overlap and are interdependent. It is useful to consider them as a single organism, responsive to internal as well as external exigencies. With the notions of function, level, perspective, and field of analysis, the author indicates how one can move from a model of the functions of the State (Fonctionnement de l'état) to a dynamic conception of the state in operation (L'état en fonctionnement). Finally, the author emphasizes the importance of not denying the political, but of remaining at the level of the political, in order to achieve the greatest theoretical success.

Type
Articles
Copyright
Copyright © Canadian Political Science Association 1970

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References

1 Etablie par le physiologiste Ludwig von Bertalanffy et qu'il définit comme « une discipline logico-mathématique ayant pour objet de nous permettre de formuler et de déduire des principes généraux valables pour les systèmes en général », car, « se dégage une vision stupéfiante, la perspective d'une conception unitaire du monde jusque là insoupçonnée. Que l'on ait affaire aux objets inanimés, aux organismes, aux processus mentaux ou aux groupes sociaux, partout des principes généraux semblables émergent ». Les problèmes de la vie : essai sur la pensée biologique moderne (Paris, 1961), 260.

2 Il y a une dizaine d'années LéVi-Strauss parlait déjà des «signes annonciateurs d'une crise, dont il serait normal qu'elle survînt après l'engouement des vingt dernières années pour la notion de structure ». « Les limites de la notion de structure en ethnologie », in : Sens et usages du terme « structure » dans les sciences humaines et sociales, sous la responsabilité de Roger Bastide (La Haye, 1962).

3 Systems and Process in International Politics (New York, 1957).

4 Decision-Making as an Approach to the Study of International Politics (Princeton, 1954).

5 « Doctrine d'après laquelle le tout en tant que tel (en particulier l'être vivant) a des propriétés qui manquent à ses éléments constitutifs ». Foulquié, Paul et Saint-Jean, Raymond, Dictionnaire de la langue philosophique (Paris, 1962).Google Scholar

6 En ce sens-là, quoique minimal, toutes les théories politiques ne sont pas « fonctionnalistes », s'il y a plus d'un « fonctionnalisme ».

7 « Au niveau d'abstraction où l'on se place, la réalité n'a pas grande importance. Nul souffle de vie se perçoit dans cet air vierge des cimes. Les questions fondamentales de la politique ne peuvent plus guère s'exprimer. L'homme est décidément petit contemplé du haut de la Mer de Glace. Le jeu des idées pures et désincarnées masque les conflits d'intérêts et de passions ». Duverger, Maurice, « De la science politique considérée comme mystification », Revue de l'enseignement supérieur, no 4 (1965), 21Google Scholar. L'auteur avait dit précédemment : « David Easton incarne aux Etats-Unis cette tendance, dont l'ouvrage de Gérard Bergeron est la meilleure expression en langue française ». Sur les « abstracteurs de quintessences » et les « coupeurs d'histoire en immobiles couches archéologiques », voir l'article de Jean-William Lapierre, « Quintessence du politique », Esprit, août-sept. 1968.

8 Runciman, W. G., Social Science and Political Theory (Cambridge, 1963), 3, 120–1.Google Scholar

9 Lévi-Strauss, Claude, Anthropologie structurale (Paris, 1958), 357.Google Scholar

10 Nous avons, bien sûr, surtout à l'esprit le marxisme subconscient et latent, généreux et sympathique d'une grande partie de l'intelligentsia occidentale, dont celle qui fait nos sciences sociales.

11 (Paris, 1965).

12 En préparation.

13 « Mécanismes communs dans les sciences de l'homme », L'homme et la société, no 2 (oct., nov., déc. 1966), 5.

14 De Jouvenel, Bertrand, Du pouvoir (Genève, 1947), 71.Google Scholar

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16 Bertalanffy, Les problèmes de la vie, 26.

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19 Eléments de méthode sociologique, traduction de Henri Mendras (Paris, 1953), 69–74.

20 The Structure of Science: Problems in the Logic of Scientific Explanation (New York 1961), 520–35.

21 Fonctionnement de l'état, 86–9.

22 Martindale, The Nature and Types of Sociological Theory, 444.

23 Beyond the National State: Functionalistn and International Organization (Stanford. 1964), 5.

24 « The Myth of Hyperfactualism in the Study of American Politics », Political Science Quarterly, sept. 1968, 383. Auteur, Du Même, voir « On the Use of Metaphor in Political Analysis », Social Research, xxviii (1961).Google Scholar

25 Visant à retracer les processus de diffusion d'éléments de civilisation (ou de complexes de traits culturels) qui se répandaient d'une société à une autre, ou d'une aire de civilisation à une autre, grâce au phénomène attractif et réintégratif de l'invention.

26 « The Myth of Functional Analysis in Sociology and Anthropology », American Sociological Review, déc. 1959.

27 « Some Aspects of « Structural-Functional » Analysis and Political Science », in Approaches to the Study of Politics, éd. Young, Roland (Evanston, Ill., 1958), 52–3.Google Scholar

28 Fonctionnement de l'état, 469–77.

29 (New York, 1950).

30 Ibid., 455.

31 Voir le livre récent Buckley, de Walter, Sociology and Modern Systems Theory (Englewood Cliffs, NJ, 1967)Google Scholar, pour une étude comparative des modèles de Homans et de Parsons sur l'équilibre des systèmes sociaux. A part le texte de K. Davis, on se reférera à l'important article Hempel, de Carl, « The Logic of Functional Analysis », in Gross, Llewellyn, ed., Symposium on Sociological Theory (Evanston, 1959).Google Scholar

32 Whitaker, Que Ian subdivise en idiographique (celui de Malinowski et Radcliffe-Brown en anthropologie) et en nomothétique (celui de Parsons, de Merton et des structuro-fonctionnalistes), The Nature and Value of Functionalism in Sociology », Don Martin-Dale, dans, ed., Functionalism in the Social Sciences (American Academy of Political and Social Sciences, 1965).Google Scholar

33 Sur la fonctionnalisme de Pareto, voir la récente étude Loreato, de Joseph : « A Functional Reappraisal of Pareto's Sociology », American Journal of Sociology, mai 1964.Google Scholar

34 C'est à ce sentiment de découragement que semble avoir succombé l'auteur d'un ouvrage récent Young, de Oran R. sur les Systems of Political Science (Englewood Cliffs, 1968)Google Scholar. II attaque son étude de l'analyse structurelle-fonctionnelle avec des développements sur l'œuvre de Merton, Levy et de Radcliffe-Brown sans même une référence à Parsons, ce qui peut être considéré comme un tour de force ! Pour les non-initiés, nous recommanderions la synthèse introductive de l'avant dernier ouvrage de Parsons, , Societies: Evolutionary and Comparative Perspectives (Englewood Cliffs, 1966).Google Scholar

35 Sa critique des « postulats communément admis en analyse fonctionnelle » (1. celui de « l'unité fonctionnelle de la société » ; 2. celui du « fonctionnalisme universel » ; 3. celui de la « nécessité » fonctionnelle) est désormais classique. Eléments de méthode sociologique, 77–96.

36 (Princeton, 1952).

37 Martindale, The Nature and Types of Sociological Theory, 454.

38 « Esquisse d'une théorie structurelle-fonctionnelle du système politique », Revue de l'institut de sociologie, no 3 (1963), 582.

39 « All methodologies are disguised doctrines, and doctrines only differ in emphasis or degrees from theories ». Crick, Bernard, In Defense of Politics (Londres, 1964), 190.Google Scholar

40 Fonctionnement de l'état, 168—91.

41 Almond, Gabriel, « Political Theory and Political Science », in : Contemporary Political Science, ed. de Sola Pool, I. (New York, 1967), 89.Google Scholar

42 Easton, David, The Political System (New York, 1953), 96.Google Scholar

43 Landau, « The Myth of Hyperfactualism », 399.

44 A Working Peace System (Londres, 1943)

45 Beyond the National State, vii.

46 What are the major strands of political theory reflected in Functionalism? The very obliqueness of the Functionalist approach indicates its eclecticism: in addition to Guild Socialism, we find traces of Marxism, Pragmatism, and Liberalism both of the Militarian Strain and of the psychotherapeutic kind associated with group theory in the tradition of Kurt Lewin. However, Functionalist emphasis on voluntary action and group participation seems to owe very little to contemporary American Group Theory following the wake of Bentley ». Ibid., 19–20.

47 Ibid., 4, 83.

48 Nationalism and Social Communication (Cambridge, New York, 1953).

49 The Nerves of Government: Models of Political Communications and Control (New York, 1963).

50 Kahn, Alfred, The Study of Society: A Unified Approach (Homewood, Ill., 1963).Google Scholar

51 « Pour une théorie cybernétique de l'action administrative », dans Traité de science administrative, sous la responsabilité de Georges Vedel (Paris, 1965), suivant une dizaine d'articles parus dans La revue administrative.

52 The Nerves of Government. 120.

53 L'article du Monde du 2 avril 1968, rendant compte d'un salon scientifique tenu à Paris : « La notion de « fonction » remplace de plus en plus celle de « circuit ». Le journaliste poursuit : « Les systèmes devenant de plus en plus complexes, les ingénieurs « circuits » durent en partie se transformer en ingénieurs « systèmes »… Pour réaliser ces systèmes complexes, l'ingénieur n'avait plus le temps de penser résistance et capacité, mais ne pouvait plus penser que « fonctions » dans les détails desquels il ne pouvait plus descendre ».

54 Ibid., ix.

55 « S1, screen of selective attention to current information; S2, screen of acceptable recalls from memory; S3, screen of acceptable summary information for confrontation and simultaneous inspection (“consciousness”); S4, screen of acceptable and feasible policies. » The Nerves of Government, 260.

56 « D1, area of dissociative and combinatorial memory in an implicit area of decision…; D2 area of preliminary decision, where combinations between memory data and current intake function as explicit preliminary decision; D3 area of simultaneous confrontation and inspection, which functions indirectly as a decision area…; D4 area of explicit final decision ». Ibid., 261.

57 Ibid., 139–40.

58 Meehan, Eugene, Contemporary Political Thought: A Critical Study (Homewood, Ill., 1967), 335.Google Scholar

59 C'est plutôt dans l'avant dernier chapitre, traitant de la fermeture des systèmes politiques sur eux-mêmes, qu'on trouverait certaine étrangeté « littéraire » d'expression lorsqu'il utilise « les concepts d'humilité et du péché d'orgueil, de tiédeur et de foi, de révérence et d'idolâtrie, d'amour et de ses deux opposés : le dilemme du cosmopolitisme et du nationalisme, de curiosité et de grâce » ( en rapport au monde extérieur).

60 Ibid., 189–91.

61 Il ne suffit pas de la définir comme « the dependable coordination of human efforts and expectations for the attainment of the goals of society » (p. 124) ou comme « a decision sphere of social learning » (p. 242). Le pouvoir, à l'instar de Parsons, est présenté comme « one of the currencies of politics » (p. 24) et n'est autre que « the ability to get ‘our way’ or to get our will » (p. 247), ou « the priority of output over intake » (p. 111). II est l'objet de transactions sociales (pp. 110–27). Cette notion s'articule d'ailleurs assez mal, chez Deutsch, avec celles d'autorité, d'influence, de contrôle, cette dernière étant la mieux élaborée de toutes en l'acceptation technique qu'elle a dans la langue cybernétique.

62 Political System.

63 « An Approach to the Analysis of Political Systems », World Politics, IX (1957).

64 A Framework for Political Analysis (Englewood Cliffs, NJ, 1965).

65 A Systems Analysis of Political Life (New York, 1965).

66 Mackenzie, W. J. M., Politics and Social Science (Londres, 1967), 97.Google Scholar

67 Voir plus haut, no 8.

68 A Framework for Political Analysis, 105.

69 Ibid., 1–22.

70 « The Theoretical Relevance of Political Socialization », cette REVUE, I, no 2 (juin 1968), 125–46.

71 Gould, James A. et Thursky, Vincent V., éds., Contemporary Political Thought (New York, 1967).Google Scholar Dans le même sens, Meehan, Contemporary Political Thought, 112.

72 Mais ce mouvement de feedback peut se lire aussi dans le comportement des « autorités » à l'intérieur du système. « Although information feedback is a major mechanism through which stress may be handled by the authorities, it plays this function only because the authorities are also able to respond through the production of outputs ». A Systems Analysis of Political Life, 367. Voir aussi la note suivante sur les withinputs.

73 Est typique, à cet égard, la création d'une notion néologique et en quelque sorte résiduelle, les withinputs : « Insofar as things happening within a system shape its destinies as system of interactions, it will be possible to take them into account as they are reflected through the inputs of the members of a system. It does not seem reasonable to speak of these events as inputs since they already occur within the system rather than outside. For the sake of logical consistency we might call them ‘withinputs’. All that would be meant by this neologism is that we have decided to treat, in a unified way, the effects that events and conditions both within and without a system may have upon its persistence. Hence, unless the context requires otherwise, in writing of inputs I shall include ‘withinputs’ in the same category ». A Framework for Political Analysis, 114.

74 L'étude des rapports entre les systèmes politique et social a tenté récemment l'un des critiques de Easton. Cf. Leén Dion, « A la recherche d'une méthode d'analyse des partis et des groupes d'intérêt », cette Revue, II, no 1 (mars 1969), 45–63.

75 Paul Kress, « A Critique of Easton's Systems Analysis », dans Gould et Thursky, Contemporary Political Thought.

76 Meehan, Contemporary Political Thought, 107.

77 Mackenzie, Politics and Social Science, 107.

78 Political System, 124; A Framework for Political Analysis, 50.

79 A Systems Analysis of Political Life, 24, 207.

80 Meehan, Contemporary Political Thought, 174.

81 Nicholson, M. B. et Reynolds, P. A., « General Systems: The International System and the Eastonian Analysis », Political Studies, XV, no 1 (1967).Google Scholar

82 En collaboration et sous la responsabilité conjointe Coleman, de James, The Politics of Developing Areas (Princeton, 1960)Google Scholar; en collaboration avec Bingham Powell, G. Jr., Comparative Politics: A Developmental Approach (Boston, 1966).Google Scholar

83 « A Developmental Approach to Political Systems », World Politics, jan. 1965.

84 Almond et Coleman, The Politics of Developing Areas, 64; Almond et Powell, Jr., Comparative Politics, 331–2.

85 « Comparative Political Systems », Journal of Politics, 18 (1956).

86 « A Comparative Study of Interest Groups and the Political Processes », American Political Science Review, mars 1968.

87 Alger, C. F., « Comparison of Intranational and International Politics », American Political Science Review, juin 1963Google Scholar; Haas, Michael, « A Functional Approach to International Organization », Journal of Politics, 27 (1967).Google Scholar

88 Bluhm, William, Theories of the Political Systems (Englewood Cliffs, NJ, 1965).Google Scholar

89 Dowse, Robert E., « A Functionalist's Logic », World Politics, juillet 1966.Google Scholar

90 Fonctionnement de l'état, 159–67.

91 « A Developmental Approach to Political Systems ».

92 The Civic Culture (Princeton, 1963).

93 Ainsi au sujet de la nouvelle liste des six fonctions, les « conversion processes of the political system… which transform the flow of demands and supports into the political system into a flow of extinction, regulation, distribution, and the like, out of the political system into the society or international environment ». Almond et Powell, Jr., Comparative Politics, 11–12.

94 « Secularization is the process whereby men become increasingly rational, analytical, and empirical in their political action ». Ibid., 24.

95 Voir son tableau dans Almond et Powell, Jr., Comparative Politics, 308.

96 Un exemple, en passant : le rôle des partis dans la fonction d'agrégation des intéréts, celui des groupes dans la fonction d'articulation des intérêts ? Pourquoi pas l'inverse ? Les partis articulant les intérêts agrégés par les groupes…

97 « Political Theory and Political Science ».

98 Almond et Powell, Jr., Comparative Politics, 12.

99 Lavau, Georges, « Les sciences sociales mettent-elles en cause la spécificité du pouvoir politique ? » Recherches et débats, no 53, Pouvoir et societi (Paris, 1965), 27.Google Scholar

100 Fonctionnement de l'état, 162.

101 Cette remarque vaut même après le début de dénivellement suggéré par Almond. C'était un progrès de ne pas classer les fonctions d'après la dichotomie input-output comme en 1960 pour adapter la distinction des fonctions de maintien (socialisation et recrutement) et des fonctions de conversion (les six de la liste abrégée). Mais cette dernière catégorie est trop large pour les contenir adéquatement. II y a de l'input dans les fonctions qu'Almond qualifie de « gouvernementales » ; il y a de l'output dans celles qu'il appelle « politiques » : input et output ne peuvent être principe de subdivision dans la classe générale des six fonctions de conversion. Quant à l'inanité de l'opposition des fonctions « gouvernementales » et des fonctions « politiques »…!

102 On comprendra que nous référions à notre propre essai pour critiquer celle des théories « fonctionnalistes » qui nous semble le plus apparentée à notre propre théorisation. Cf. ix partie.

103 Sociologie de l'action (Paris, 1965).

104 « Les succès et les progrès de l'analyse fonctionnaliste d'un côté, la reconnaissance de la démarche actionnaliste de l'autre doivent à la fois éliminer les derniers restes du « sociologisme » et faire apparaître en toute clarté les objectifs et les méthodes de l'analyse sociologique … L'analyse actionnaliste ne définit pas l'ensemble de la sociologie, mais sa raison d'etre comme science sociale autonome… L'objet de l'analyse actionnaliste est de comprendre la raison d'être des modêles sociaux de conduites construits par un sujet historique à partir de sa situation de travail… L'analyse actionnaliste veut considérer toutes les formes d'organisation sociale comme des « politiques » de fait, sinon d'intention. Ibid., 86, 89, 92, 119, 148.

105 (New York, 1968).

106 Voir sa très insuffisante présentation du « système politique » au chapitre vi, coincé entre les chapitres v (« Travail industriel et conscience ouvrière ») et vii (« Le mouvement ouvrier »).

107 The Active Society, 79.

108 « … our opening hypothesis: That the active society is an option of the historical transition from the modem to the post-modern era. It is an option in the sense that nothing in its design violates any functional prerequisites, although its realization entails a choice among several sets of functional alternatives and a fundamental societal change ». Ibid., 80.

109 Ibid., 124, 334.

110 Ibid., 23.

111 « Encapsulation refers to the process by which conflicts are modified in such a way that they become limited by rules (the capsule). The rules exclude some modes of conflicts, while they legitimate other modes ». Ibid., 587.

112 L'explication du changement semble être le « cap des tempêtes » du fonctionnalisme. Nous devons ici escamoter cette discussion fondamentale qui nous obligerait à reprendre cet article selon une toute autre perspective. Cf. toutefois Jones, Roy E., The Functional Analysis of Politics (Londres, 1967), 7690Google Scholar, pour une évaluation, à ce point de vue, des ouvrages d'Easton et d'Almond.

113 L'épithète est d'un de nos critiques confrontant notre théorie, « ou le fonctionnalisme intransigeant », avec celle d'Easton, « ou les avantages et les risques de la généralité ». François Chevrette, « Essai d'examen critique de deux théories du système politique : David Easton et Gérard Bergeron », mémoire en vue de l'obtention du d.e.s. de science politique, Faculté de Droit et de Sciences économiques (Paris, 1966). auteur, Du même, voir « Réflexions sur une cosmogonie politique », cette Revue, ii, no 3 (sept. 1969), 359–68Google Scholar. Un autre de nos critiques trouve que nous avons « poussé avec infiniment plus de rigueur l'analyse fonctionnaliste » que les fonctionnalistes americains (en particulier Almond). Lavau, « Les sciences sociales mettent-elles en cause la spécificité du pouvoir politique ? », 28.

114 « Seuls un hyper-empirisme et un sur-relativisme poussés à l'extrême sont capables… d'éviter à la sociologie en profondeur, comme à toute sociologie, des erreurs innombrables » Gurvitch, Georges, La vocation actuelle de la sociologie, tome I : Sociologie differentielle (Paris, 1957), 69Google Scholar. Les soulignés ne sont pas de nous.

115 Nettl, Peter, « The Concept of System in Political Science », Political Studies, xiv, no 3 (1966), 327.Google Scholar

116 Boudon, Raymond, « Remarques sur la notion de fonction », Revue française de sociologie, avril-juin, 1967.Google Scholar

117 Et dans ses autres ouvrages de théorie de l'organisation internationale. Voir, principalement, Political Unification: A Comparative Study of Leaders and Forces (New York, 1965).Google Scholar

118 « Change of a system will turn out to mean change of one or another of these objects (the authorities, regime, and political communities) and only where all objects change simultaneously can we consider that the former system has totally disappeared. Conversely, a system may persist in toto or only with respect to one of its basic objects ». A System Analysis of Political Life, 172. (La parenthèse énumérative est de nous.)

119 Mais qui ne doit pas non plus nous accabler, nous inhiber à jamais…

120 « Of course, a new theory will not be compatible with the theory it replaces; otherwise, there would be no replacement; but it must be compatible with at least some other theories, or it is unacceptable ». Meehan, Contemporary Political Thought, 107.

121 Bien qu'elle soit encore la terre d'élection des constitutionnalistes et juristes du droit public, en laquelle les théoriciens politiques new look semblent voir une (fausse) chasse gardée.

122 Fonctionnement de l'état, 144–217.

123 Il s'agit du gouvernement-foction et non pas de l'activité politique ou étatique au sens large, que recouvre le terme anglais de gouvernement, comme on le voit, par exemple, dans l'expression universitaire de department of government (au sens de department of political science). Si nous avions écrit en anglais, il est assez probable que nous aurions davantage été tenté par d'autres expressions comme directorial ou initial function. Mais il reste que l'origine étymologique de gouvernement-government (gouvernail…) reproduit l'idée d'un processus fonctionnel plutôt que le champ d'activité sur lequel il s'applique.

124 Pour l'esquisse d'une théorie administrative d'inspiration fonctionnelle voir l'article Ouellet, de Lionel, « Concepts et techniques d'analyses des phénomènes administratifs », cette Revue, I, no 3 (sept. 1968), 310–35Google Scholar

125 Il s'agit bien sûr de juris-dictio, activité de juger. Jurisdiction en anglais signifie compétence, pouvoir d'action. On l'emploi incorrectement en français en ce dernier sens - surtout au Canada français. Quand on parle de la juridiction-fonction, il faut dire la fonction juridictionnelle et non la fonction judiciaire, qui est une qualification organique ou institutionnelle (les tribunaux, l'appareil ou système judiciaire) ou une qualification matérielle (le champ de l'exercice de la justice).

126 Etant entendu que ce caractère privilégié ne vaut que pour l'élaboration théorique. II n'implique aucun jugement de valeur établissant, par exemple, une correspondance entre « le plus important » politiquement et la plus grande densité du fonctionnement politique. C'est ainsi que dans L'état en fonctionnement, la théorisation étant suffisamment complète pour l'exposition de la théorie d'ensemble, ce caractère privilégé pourra, devra même, disparaître sans inconvénient. Selon diverses lignes analytiques, des éléments, soit infra-fonctionnels, soit superfonctionnels, seront tour à tour privilé'giés.

127 Nous ne nous dissimulons pas que la sécheresse de ce résumé en accentue encore certain caractère nominaliste - ne nous rendant pas plus justice que nous l'avons fait plus haut pour les auteurs étudiés. Mais comme des exemples concrets viennent spontanément à l'esprit, il serait bien superflu d'en mentionner quelques-uns. Ajoutons seulement que l'établissement d'indices de fonctionnalité politique (par la mise au point d'une échelle d'indicateurs divers) des phénomènes d'infrafonctionnalité et de superfonctionnalité sera une tâche particulièrement cruciale dans l'étape suivante.

128 La disfonctionnalité est un terme plus fort que la dysfonctionnalité, qui n'implique que la difficulté, le malaise. Elle recouvre les faits de dissociation et de désintégration.

129 Et non pas infra- ou super-organique, qui voudrait dire autre chose à condition de signifier quelque chose; et non pas infra- ou supra-politique, qui seraient des équivalents a-fonctionnalistes et trop pauvres de justification. Voir toutefois pour cette dernière distinction Morin, Edgar, Introduction à une politique de l'homme (Paris, 1965), 1112Google Scholar. Ce triple dénivellement n'a évidemment rien à voir avec la dichotomie marxiste des superstructures et des infrastructures.

130 Fonctionnement de l'état a présenté a son chapitre 2 une élaboration sémantique, sociologique et cybernétique de la notion de « contrôle ». C'est davantage un anti-concept nécessaire, qu'une notion de suppléance au concept de « pouvoir » qui nous apparaît irremédiablement taré comme concept scientifique.

131 Ibid., 73–81, 118–43.

132 Ibid. dont c'était l'objet essentiel.

133 Sur cette question fondamentale de méthode, cf. ibid., 113–17 : les rapports partiestout et figure-fond dans l'organisme; la dialectique de l'organisme et de son « environnement »; holisme et fonctionnalisme; et ibid., 218–37 : le niveau fonctionnel en figure sur le fond de l'organisme global.

134 Selon le Dictionnaire de la langue philosophique de Foulquié et Saint-Jean, la « théorie de l'émergence ou de la synthèse émergente » s'applique à retracer l'« apparition de propriétés nouvelles supérieures à celles dont elles émergent ; ainsi la pensée serait une émergence de la vie. Cette émergence est communément attribuée à la complexification de l'être chez qui on l'observe ». Sur « l'idée d'émergence et sa valeur épistémologique », voir Lévy, Emile, Analyse structurale et science économique (Paris, 1960), 88–9Google Scholar. Sur les antécédents organicistes de l'idee d'émergence, voir Martindale, The Nature and Types of Sociological Theory, 70.

135 « L'on désigne par le même mot politique, d'une part, un secteur particulier de l'ensemble social et, d'autre part, l'ensemble social lui-même, observé à un certain point de vue… le même mot désigne à la fois la réalité et la conscience que nous en prenons ». Aron, Raymond, Démocratie et totalitarisme (Paris, 1965), 23, 24.Google Scholar

136 Trémolières, J., Biologie générale, tome 3 : Physiologie du milieu intérieur et des oreanes (Paris, 1969), 53, 54, 55.Google Scholar

137 « II n'y a pas de continuité entre le milieu extérieur et le milieu intérieur. Et pourtant, il n'y a pas réellement discontinuité puisque le milieu intérieur est ravitaillé par le milieu extérieur. Pour qualifier ce mode très spécial de relations, j'ai proposé le terme de percontinuité. L'extérieur se continue dans l'intérieur, mais en passant à travers les regulations ». Vendryes, P., Déterminisme et volonté (Paris, 1956), 1920.Google Scholar

138 Une des idées les plus fécondes de la théorie des relations internationales fut lancée par Rosenau, James N., qui axe ses recherches sur l'étude des penetrated political systems. Cf. « Pre-theories and Theories of Foreign Policy » in Farrell, R. Barry, ed., Approaches to Comparative and International Politics (Evanston, 1966)Google Scholar, et « Compatibility, Consensus, and an Emerging Political Science of Adaptation », American Political Science Review, dec. 1967.

139 Considéré, par exemple, dans sa perspective « état contrôleur », l'autre perspective « état contrôlé » faisant toujours partie du fond de l'organisme total qu'un visionnement holistique ne perd jamais de vue.

140 Ce qui nous faisait conclure que la seule détermination sociologique (et non définition philosophique) du politique semblait résider en ceci : « Les relations politiques sont des relations sociales d'un type particulier parce qu'elles découlent du fait de l'appartenance obligatoire à une sociéte ». Voir chapitre I de Fonctionnement de l'état : « La notion de relations politiques ».

141 Qu'il définit comme « une totalité de faits coexistants qu'on conçoit comme mutuellement interdépendants ». De fait, « le concept d'é'equilibre a la même dimension que le conflit ; il réfêre à certaines constellations de champs de force se chevauchant ». Field Theory in Social Science (New York, 1951), 240, 40.

142 Pour un exposé moins sommaire de l'équilibre global de l'organisme étatique, voir Fonctionnement de l'état, 120–31, 471–89, 502–6.

143 Précisions que nous ne cherchons pas à être probant. Ce sont que des esquisses, pour le moment illustratives, d'une recherche en cours.

144 (1) Confusion que semble avoir faite l'un de nos critiques, Jean-Pierre Derriennic. Cf. Revue française de science politique, fév. 1967.

145 (2)C'est, entre autres, l'opinion d'Anthony Downs, « Théorie économique et théorie politique », Revue française de science politique, juin 1962, 384, et même de Karl Deutsch, The Nerves of Government, 31–2.

146 Si Etzioni semble ici faire exception, c'est par son prophétisme politique plus que par sa méthode.

147 Lavau, « Les sciences sociales mettent-elles en cause la spécificité du pouvoir politique ? » 38.