Research Article
Pratiques de jachère et dispositifs d’appui en production bananière guadeloupéenne
- Muriel Bonin, Philippe Cattan
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- Published online by Cambridge University Press:
- 03 June 2006, pp. 83-98
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Introduction. Aux Antilles, l’introduction de la jachère, dont l’utilité dans la maîtrise du parasitisme tellurique est avérée, est à l’ordre du jour du fait de l’explosion du parasitisme lié à la monoculture bananière. Comme cette pratique est soutenue par la recherche et les pouvoirs publics, l’étude entreprise a eu pour but d’analyser les écarts entre les préconisations portées par un dispositif institutionnel et les pratiques des agriculteurs afin d’identifier à quelles conditions les pratiques de jachère peuvent être mises en place. Méthodologie. Les déterminants et fonctions attribués aux jachères ainsi que les freins ont été abordés à partir d’enquêtes auprès d’exploitants. Celles-ci ont permis de recueillir entre autres les variables nécessaires à la caractérisation des règles de décision en matière de gestion des assolements et de contraintes endogènes à l’exploitation. Le choix des exploitations enquêtées nous a conduits à étudier les pratiques de jachères dans le cadre d’une typologie d’exploitation distinguant, parmi 42 exploitations étudiées, les types, « Diversifié », « Bananier familial » et « Bananier entrepreneurial ». Ces types sont représentatifs des exploitations de moins de 20 ha. Le cas de la jachère en Guadeloupe. Les résultats ont montré que la jachère est présente chez plus de la moitié des exploitants enquêtés. Sa situation varie avec les types d’exploitation ; elle est soit subie, soit intégrée dans les systèmes de culture. Les modes de conduites sont fonctions des objectifs des exploitants : assainissement, pâturage, gestion de la trésorerie, etc. Les freins au développement des jachères sont nombreux : manque de surface, difficulté de raisonner à long terme, manque à gagner sur une terre qui ne « produit » pas, etc. Cependant les calculs économiques sur des systèmes de culture incluant la jachère montrent que leurs marges brutes sont supérieures à celles trouvées pour des bananeraies continues et pérennes. La principale contrainte est rencontrée au moment du changement de système cultural lorsque l’exploitant doit faire face à une terre qui ne procurera un supplément de rendement que deux ans plus tard. Discussion et conclusion. Notre étude a mis en évidence que la multiplicité des pratiques de jachère, pertinentes au regard des objectifs des exploitants, n’est qu’en partie prise en compte dans les dispositifs institutionnels existants. Cela appelle une diversification des référentiels techniques.
Mesure de l’activité antiradicalaire du jus et des peaux d’oranges tunisiennes par le radical DPPH
- Jamilla Kalthoum Cherif, Ines M’Rabet, Mourad El Habiri, Rym Abidi, Anne-Marie Albrecht-Gary
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- Published online by Cambridge University Press:
- 03 June 2006, pp. 99-107
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Introduction. L’orange (Citrus aurantium sinensis) est une source de composés bioactifs : vitamines C et E, flavonoïdes (flavanes et flavanones glycosylés et polyméthoxylés). Pour valoriser les déchets des peaux d’orange, nous avons mesuré l’activité antiradicalaire du jus et des peaux sèches et fraîches de cinq variétés d’orangers de Tunisie afin d’évaluer leur concentration en composés antioxydants utilisables dans l’industrie. Matériel et méthodes. Le pouvoir antiradicalaire du jus et des extraits des peaux a été évalué en suivant, en fonction du temps, la disparition du radical stable DPPH• par spectrophotométrie d’absorption UV-visible à 515 nm. L’activité antiradicalaire mesurée a été exprimée en concentration efficace (CE50). La détermination du volume V50 de vitamine C d’une solution d’acide ascorbique de concentration connue et d’un volume V50 des extraits de jus et des peaux sèches et fraîches d’orange a permis d’estimer la concentration molaire et massique de vitamine C équivalente dans les extraits. Résultats. Les jus d’orange contiennent environ 400 mg·L–1 d’équivalent de vitamine C. Dans le cas de réactions très rapides avec le radical DPPH•, la totalité de l’activité antiradicalaire peut être attribuée à la vitamine C. Dans le cas de réactions plus lentes, en plus de la vitamine C, ce sont les polyphénols (citroflavonoïdes) qui contribuent à l’activité antioxydante totale. Les extraits méthanoliques des peaux fraîches (flavédo) contiennent plus de vitamine C que les extraits de peaux sèches. Conclusion. Les peaux d’oranges constituent d’immenses sources d’antioxydants qui peuvent trouver leur application dans différents domaines : agroalimentaire, cosmétique, pharmaceutique et autres.
Quality of yellow passionfruit (Passiflora edulis Sims f. flavicarpa Deg.) as affected by potassium nutrition
- Raunira da Costa Araújo, Claudio Horst Bruckner, Hermínia Emília Prieto Martinez, Luiz Carlos Chamhum Salomão, Victor Hugo Alvarez, Adailson Pereira de Souza, Walter Esfrain Pereira, Seiji Hizumi
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- Published online by Cambridge University Press:
- 03 June 2006, pp. 109-115
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Introduction. The yellow passionfruit is consumed mainly as juice and is well accepted around the world. The nutritional state of the plant influences yield and fruit quality. We studied the particular effect of potassium nutrition on the quality of yellow passionfruit. Materials and methods. The experiments were conducted in a greenhouse at the Federal University of Viçosa, in Brazil, outlined in a randomized block design. The treatments were five concentrations of K [(1, 2, 4, 6 and 8) mmol·L–1] in a modified nutritive solution of Hoagland and Arnon. The experimental unit consisted of one plant in a 20-L pot containing washed sand. The plants were irrigated by a circulating hydroponic system. The nutrients were re-added to the solution based on its electric conductivity and on the K content in each solution. Results and discussion. The K supply increased yield and average fruit weight up to the concentration of (6.43 and 6.24) mmol·L–1, respectively, and linearly increased the number of seeds per fruit, thickness and relative water content of the pericarp and vitamin C content. The total titratable acid content increased according to a square equation, with the maximum point at 5.27 mmol K ·L–1. The pulp percentage, pH and total soluble solids content were not influenced by K doses. Conclusions. The increase in K supply promoted yield and fruit quality. At 90% of the maximum yield, the fruits had adequate quality traits.
Influence of pruning intensity on light penetration and leaf physiology in high-density orchards of mango trees
- Ram Roshan Sharma, Room Singh, Desh Beer Singh
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- Published online by Cambridge University Press:
- 03 June 2006, pp. 117-123
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Introduction. High–density orchards of ‘Amrapali’ mango trees become overcrowded and show progressive decline in yield after 14–15 years of planting; hence, trees require pruning for sustainable production. Reduction in yield in such orchards is due to poor light interception and a low photosynthetic rate, which influence vegetative growth, flower initiation, fruit set and, thereby, the fruit yield. Hence, to help design a tree canopy for optimum plant growth and yield, we studied the effect of pruning on light interception and on different leaf physiological parameters of ‘Amrapali’ mango trees under high density. Materials and methods. Sixteen-year-old trees of an ‘Amrapali’ mango high-density orchard were subjected to tipping and light, moderate and heavy pruning; un-pruned trees were used as control. The available photosynthetic photon flux (PPF) and leaf physiological parameters such as rate of photosynthesis, specific leaf weight (SLW) and leaf chlorophyll (Chl) content were measured in pruned and un-pruned tree canopies, following standard procedures. Results and discussion. The percent available PPF was greater in all pruned tree canopies than in un-pruned tree canopies; this could be due to tree openness caused by pruning. The light interception was lower at the lowest height of the tree canopy, probably because the center of the tree canopy was partially blocked by new growth or criss-cross branches. The rate of photosynthesis was greater in leaves that developed in pruned tree canopies than in those developed in un-pruned tree canopies, although there was no difference in SLW; this could be due to better light interception in pruned trees. In contrast, total leaf chlorophyll content was the highest in leaves that developed in un-pruned and tipped tree canopies; this may be due to increased shade owing to overlapping or crowding of tree canopies in these trees, indicating that mango leaves that developed in shade appeared to be more physiologically efficient at synthesizing chlorophyll than leaves that grew in the sun or on the sunny side. Conclusions. The studies indicated that pruning ‘Amrapali’ mango trees by removing about 10–15 cm of the top from old branches improves light penetration, which influences the leaf physiology considerably. Hence, it would be useful for designing high-density ‘Amrapali’ mango orchards to maximize productivity, although it requires additional studies to recommend a particular pruning intensity.
Vers une relance de l’anacarde au Mozambique
- Jean-Paul Lyannaz
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- Published online by Cambridge University Press:
- 03 June 2006, pp. 125-133
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Historique. L’anacardier (Anacardium occidentale), originaire du nord-est du Brésil, a été introduit au Mozambique à la fin du xvie siècle. Ce pays a longtemps été le premier producteur mondial avec 216 000 t de noix commercialisées en 1971–1972. Par la suite, certaines mesures politiques et la concurrence d’autres pays producteurs lui ont fait perdre sa place. Face à cette situation, des actions d’appui à la filière anacarde ont été entreprises à partir des années quatre-vingt. Relance de l’anacarde au Mozambique. Au Mozambique, l’anacardier se rencontre tout le long de la côte, mais il est surtout localisé dans les provinces du Nord. Le contexte de la libéralisation et de la privatisation de la filière engagées ces dernières années est décrit, ainsi que les conséquences engendrées par ces actions. Les différents projets d’appui à la filière ont surtout concerné la production et la diffusion de plants. Le plus récent, le « Projet de relance du cajou » (PRC) a été élaboré en 1999. Il a visé l’amélioration de la productivité de l'anacarde et la production de noix de qualité au travers de systèmes d'exploitation aptes à conserver la fertilité des sols. Dans ce contexte, les recherches d’accompagnement se sont focalisées sur la lutte contre les maladies et parasites de l’anacarde et la sélection de matériel végétal performant. Lutte contre les maladies de l’anacardier. Les résultats obtenus pour le contrôle de l’oïdium avec des fongicides organiques et la possibilité d’une alternance de produits (soufre / triazole) sont présentés. De même, l’utilisation de fongicides organiques pour le contrôle de l’anthracnose est abordée. Contrôle des ravageurs. Ce point nécessite la formation en cours d’un entomologiste et la mise en place d’un système d’avertissement qui devrait permettre à terme de disposer d’un outil multirégional d’alerte et d’aide à la décision. Sélection et amélioration. L’obtention de nouvelles variétés a été abordée par un essai de comportement clonal, la sélection de types communs locaux et la création d’hybrides. Conclusions. Les premiers résultats du PRC sont encourageants et sa réalisation a permis la constitution d’une unité de recherche régionale qui est venue conforter et redynamiser la recherche anacarde à l’échelle nationale.
Méthodes d’échantillonnage de fruits appliquées à l’évaluation de la qualité de l’abricot
- Maggy Grotte, Barbara Gouble, Patrice Reling, Marielle Bogé, Jean-Marc Audergon
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- Published online by Cambridge University Press:
- 03 June 2006, pp. 135-147
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Introduction. L’hétérogénéité de maturité des récoltes d’abricots résulte de la difficulté d’évaluer objectivement le stade optimal de récolte et donc la variabilité du stade de développement des fruits au moment de la cueillette. Cette hétérogénéité pose un problème lorsqu’il s’agit de comparer des récoltes, des variétés, des parcours techniques, etc. Trois protocoles d’échantillonnage ont été testés comme préalables à la caractérisation du stade physiologique de lots d’abricots par des méthodes physiques destructives ou non. Le but recherché a été, hormis la réduction du nombre et du coût des analyses, l’obtention de lots homogènes représentatifs de la récolte et de son hétérogénéité, et la constitution de lots comparables. Matériel et méthodes. L’échantillonnage a été effectué sur la base de mesures de compression (pression) à un taux ne lésant pas ou peu le fruit. La sélection des lots a été réalisée après traitement statistique (analyse descriptive, partitionnement univarié) des valeurs de pression. La démarche a été appliquée (a) à la comparaison du développement d’un abricot hybride au cours de 2 années aux climats très contrastés (normal et caniculaire), (b) à la mise en évidence de l’effet des parcours techniques sur quelques propriétés physiques des fruits provenant de sept abricotiers hybrides et (c) au suivi de l’évolution en postrécolte d’un clone. Les paramètres retenus ont été la fermeté, les couleurs et les densités du fruit et de la chair. Résultats et discussion. La sélection d’un lot médian a permis de différencier les récoltes et d’identifier les caractéristiques affectées par le climat : coloration externe, couleur et densité de la chair. L’allotement en classes de fermeté s’est avéré efficace pour la mise en évidence de l’hétérogénéité des récoltes et pour comparer les propriétés physiques d’hybrides différents. La constitution de lots présentant des variabilités comparables en fermeté s’est montrée adaptée au suivi postrécolte des fruits, ainsi qu’à la mise en évidence de l’influence de mesures physiques non destructives répétées sur un même lot sur l’évolution des abricots en postrécolte.