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Le Désir de mort romantique dans Caliste

Published online by Cambridge University Press:  01 December 2020

Abstract

Apparently within the tradition of the sentimental novel, Caliste in fact centers around love, its obstacles, and the iniquities of the nobility. But equally, it demonstrates the absurdities of the bourgeois code, thus countering the philosophy of happiness that the sentimental genre exalts. Humiliation totally possesses Caliste as she gives up Vol-taireanreason, wishes to be freed from the constrictions of her personality, and longs for the positive sacrifice denied her by society. Deprived of true religious feeling, Caliste can only then turn to stoic sentimentality and thereby allow a wish for death to undermine her life. This death wish is a precursor of Romantic death as a refuge and as an expression of one's individuality. It reinforces a sense of the infinite rather close to that of the German pietists and pre-Romantics, Herman and Lessing; and calls for the vague des passions, showing Belle de Charrière, without Benjamin Constant, in a somewhat unusual light. (In French)

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Modern Language Association of America, 1972

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References

1 Mme de Charrière, née en Hollande Isabelle A. E. van Thuyll van Serooskerken, Lettres écrites de Lausanne, histoire de Cécile, Caliste, avec une préface de Philippe Godet (Genève: A. Jullien, 1907). Les références à cet ouvrage seront désormais dans le texte.

2 Sainte-Beuve, Portraits de femmes (Paris: Garnier, 1845), p. 448; p. 448, n. 4. Indépendamment des deux sources critiques principales sur Mme de Charrière (Godet et Guyot), on peut citer: André Le Breton, “Caliste,” Le Roman français au XIXe siècle (Paris: ancienne Librairie Furne, Boivin et cie, 1928), pp. 16–40; Marcelle Fauchier-Delavigne, Belle et Benjamin (Genève: La Palatine, 1964); J. Th. Booy et Roland Mortier, “Les Années de formation de Jacobi, avec Le Noble de Mme de Charrière,” in Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, ed. Theodore Bester-mann (Genève: Institut et Musée Voltaire, 1966); Henri Perruchon, “Benjamin Constant et Mme de Charrière,” De Rousseau à Ramuz (Bienne: Editions du Panorama, 1966), pp. 129–77. Deux articles ont paru dans Musée Neuchâtelois sur Belle de Charrière : l'un, en 1963, de Charly Guyot, renferme des lettres inédites de Mme de Charrière; l'autre, en 1965, de Dorette Berthoud, parle principalement de M. de Charrière.

3 On sait que Caliste fut probablement composé à Payerne, près de Lausanne, en 1785, alors que Belle de Charrière, âgée de quarante-sept ans, se remettait de l'abandon d'un mystérieux jeune homme qui lui préféra une amie des Charrière. Constant, dans son Cahier rouge, parle d“'un homme beaucoup plus jeune qu'elle, d'un esprit médiocre, mais d'une belle figure,” Œuvres (Paris: Gallimard, La Pléiade, 1957), p. 101. Les références aux œuvres de Constant seront désormais indiquées dans le texte. Il n'est pas impossible, d'autre part, que la Suissesse Angelica Kauff-mann, qui vivait à Rome depuis son mariage mais qui avait longtemps vécu à Londres où elle avait été aimée du peintre Reynolds, ait inspiré aussi le personnage de Caliste. Cette hypothèse est émise par Geneviève Gennari dans Le Premier Voyage de Madame de Staël en Italie et la genèse de Corinne (Paris: Boivin, 1947), p. 145–46. Artiste, instruite et passionnée, Angelica Kauffmann a plus d'une analogie avec le caractère de Caliste et on peut penser que Mme de Charrière a connu le roman vécu de cette compatriote qui se réfugiait dans une union paisible précisément au moment où Belle composait Caliste. Enfin, dans La Nouvelle Héloïse, outre la passion de Julie et de Saint-Preux, le roman épiso-dique de Lord Bomston et de Laure a pu encore constituer une source, littéraire cette fois, pour l'héroïne de Mme de Charrière.

4 André Monglond, Le Préromantisme français (Paris: Librairie José Corti, 1965), i, 30.

5 Charles Du Bos, Grandeur et misère de Benjamin Constant (Paris: Corrêa, 1946), pp. 145–49.

6 Philippe Godet, Mme de Charrière et ses amis (1740–1805) (Genève: A. Jullien, 1906). Les références à ce livre seront désormais dans le texte comme suit: (CA, ii, 396). Ces deux volumes demeurent la principale étude sur Mme de Charrière et ses œuvres.

7 Charly Guyot, La Vie intellectuelle et religieuse en Suisse française à la fin du XVIIle siècle, Mémoires de I'Université de Neuchâtel (Neuchâtel: La Baconnière, 1946), p. 107.

8 Roger Ayrault, La Genèse du romantisme allemand (Paris: Aubier, 1961), ii, 481–510.