Contestation transnationale, diversité et
citoyenneté dans l'espace québécois,
Labelle, Micheline et François Rocher (sous la direction de) avec
la collaboration de Anne-Marie Field, Sainte-Foy : Presses de
l'Université du Québec, 2004, 223 p.
Cet ouvrage se penche sur les répercussions de la
mondialisation sur l'action politique contestataire des acteurs
sociaux québécois qui représentent et
défendent les intérêts et les droits des
minorités ethniques et racisées, des femmes et des nations
autochtones. Les quatre textes, rédigés par des chercheurs
du Centre de recherche sur l'immigration, l'ethnicité et
la citoyenneté (CRIEC) de l'Université du Québec
à Montréal, démontrent quels ont été
les effets la mondialisation sur les revendications de ces groupes, sur
leurs stratégies de mobilisation, sur leurs discours ainsi que sur
la dynamique de leurs rapports avec l'État canadien et avec la
communauté internationale. Ces études se basent sur une
analyse documentaire et sur des entrevues effectuées entre
août 2001 et juin 2002 auprès de soixante leaders et
porte-parole d'organisations non gouvernementales (ONG) et
porte-parole des nations autochtones. Il y a dans la littérature
existante une idée très répandue qui insiste sur
l'influence “ émancipatrice et
contre-hégémonique ” (7) de la contestation
transnationale des groupes minoritaires, sur “ l'effritement de
l'État-nation ” (8) et sur l'émergence de la
citoyenneté post-nationale accompagnant l'évolution de
la mondialisation. Contrairement à cette idée, les auteurs
affirment que la mondialisation n'a pas changé
l'importance de l'État-nation qui, en tant que “
garant en titre de l'équité et des droits individuels
et collectifs ” (8), demeure la cible principale de l'action
politique de groupes minoritaires. Ils prétendent également
que la mondialisation a plutôt transformé les
stratégies de ces groupes qui font maintenant pression sur les
États canadien et québécois en ayant recours aux
activités transnationales afin de “ mieux influer sur
l'approfondissement de la démocratie au sein de la
société civile et sur les politiques publiques ”
(8).