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Le peuple est la cité

L’idée de popolo et la condition des popolani à Venise (XVe-XVIe siècles)

Published online by Cambridge University Press:  20 January 2017

Claire Judde de Larivière
Affiliation:
Université de Toulouse II
Rosa M. Salzberg
Affiliation:
University of Warwick

Résumé

La société vénitienne des XVe et XVIe siècles est généralement décrite selon une tripartition entre patriciat, groupe citoyen et popolo. L’objectif de cet article est d’analyser ce qu’était le popolo et qui étaient les popolani à Venise en articulant une étude terminologique et conceptuelle de ces catégories avec une analyse sociologique des individus qui les composaient. L’histoire de la genèse des groupes sociaux révèle ainsi toute la complexité de la définition du popolo à Venise entre la fin du Moyen Âge et le début de l’époque moderne. En considérant la « condition » des popolani, il s’agit d’analyser comment ceux-ci établissaient ce qu’ils étaient et le cadre de leur action, en fonction des dispositions, des espaces et des institutions dans lesquels ils interagissaient.

Abstract

Abstract

Fifteenth- and sixteenth-century Venetian society is generally described according to the tripartition between patricians, citizens, and popolo. This article seeks to examine the popolo and the popolani of Venice, combining a terminological and conceptual study of these categories with a sociological analysis of the individuals who belonged to them. The history of how these social groups came about reveals the complex definition of the popolo in Venice between the end of the Middle Ages and the start of the early modern era. A consideration of the popolani’s “condition” in volves analysis of how they established who they were and the framework of ther action, according to the associations, spaces, and institutions in which they interacted.

Type
Identités
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Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2013

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References

1 William SHAKESPEARE, Coriolan, III, 1.

2 « Sono tre generation di habitanti: zentilhomeni – che governano il stato, et laRepublica – […], cittadini, et artesani overo populo menudo », Marin SANUDO,De origine,situ et magistratibus urbis Venetae, ovvero La città di Venetia (1493-1530), éd. par A. CaraccioloAricò, Milan, Centro di studi Medioevali e Rinascimentali « E. A. Cicogna », 1980, p. 22.

3 Voir, par exemple, Pullan, Brian S., « ‘Three Orders of Inhabitants’: Social Hierar-chies in the Republic of Venice », in Denton, J. (dir.), Orders and Hierarchies in Late Medieval and Renaissance Europe, Basingstoke, Macmillan Press, 1999, p. 147168 CrossRefGoogle Scholar ; Trebbi, Giuseppe, « La società veneziana », in Cozzi, G. et Prodi, P. (dir.), Storia diVenezia. Dalle origini alla caduta della Serenissima, vol. VI, Dal Rinascimento al Barocco, Rome, Istituto della Enciclopedia italiana, 1994, p. 129214 Google Scholar, ici p. 4. Dennis Romanopropose une tripartition légèrement différente de la société vénitienne, composée « desnobles, des roturiers aisés (le popolo grande) et des travailleurs (le popolo minuto) », Dennis ROMANO, Patricians and Popolani: The Social Foundations of the Venetian Renaissance State,Baltimore, The Johns Hopkins University Press, 1987, p. 36-37. La catégorie popolominuto, petit peuple ou menu peuple, était d’un emploi fréquent dans les sourcesmédiévales. Pour autant, nous préférons ne pas distinguer a priori différents niveauxde fragilité ou d’aisance économique et employons ici popolo ou peuple de façon géné-rale, sans différencier menu peuple et gras peuple.

4 Parmi les principaux travaux sur le patriciat entre la fin du Moyen Âge et le débutde l’époque moderne, voir Chojnacki, Stanley, Women and Men in Renaissance Venice:Twelve Essays on Patrician Society, Baltimore, The Johns Hopkins University Press, 2000 Google Scholar ; Rösch, Gerhard, Der venezianische Adel bis zur Schliessung des Grossen Rats: zur Genese einerFührungsschicht, Sigmaringen, J. Thorbecke, 1989 Google Scholar ; Dorit RAINES, L’invention du mythearistocratique. L’image de soi du patriciat vénitien au temps de la Sérénissime, Venise, Istitutoveneto di scienze, lettere ed arti, 2006. Au sujet des citoyens, voir Andrea ZANNINI,Burocrazia e burocrati a Venezia in età moderna. I cittadini originari (sec. XVI-XVIII), Venise,Istituto veneto di scienze, lettere ed arti, 1993 ; Grubb, James S., « Elite Citizens », in Martin, J. et Romano, D. (dir.), Venice Reconsidered: The History and Civilization ofan Italian City-State, 1297-1797, Baltimore, The Johns Hopkins University Press, 2000, p. 339364 Google Scholar ; Bellavitis, Anna, Identité, mariage, mobilité sociale. Citoyennes et citoyens àVenise au XVIe siècle, Rome, École française de Rome, 2001 CrossRefGoogle Scholar.

5 Najemy, John M., « Politics: Class and Patronage in Twentieth-Century ItalianRenaissance Historiography », in Grieco, A. J., Rocke, M. et Superbi, F. G. (dir.), TheItalian Renaissance in the Twentieth Century, Florence, L. S. Olschki, 2002, p. 119136 Google Scholar.

6 Au sujet du popolo vénitien, voir les travaux classiques de D. ROMANO, Patricians andPopolani…, op. cit. ; Pullan, Brian S., Rich and Poor in Renaissance Venice: The SocialInstitutions of a Catholic State, to 1620, Oxford, Blackwell, 1971 Google Scholar ; Mackenney, Richard, Tradesmen and Traders: The World of the Guilds in Venice in Europe, c. 1250-c. 1650, Londres, Croom Helm, 1987 Google Scholar ; Davis, Robert C., The War of the Fists: Popular Culture and PublicViolence in Late Renaissance Venice, New York, Oxford University Press, 1994 Google Scholar ; Romano, Dennis, Housecraft and Statecraft: Domestic Service in Renaissance Venice, 1400-1600, Baltimore, The Johns Hopkins University Press, 1996 Google Scholar ; Chojnacka, Monica, WorkingWomen of Early Modern Venice, Baltimore, The Johns Hopkins University Press, 2001 Google Scholar ;Andrea ZANNINI, «L’identità multipla: essere popolo in una capitale (Venezia, XVI-XVIII secolo) », in A. SAVELLI et G. DELLILE (dir.), no spécial «Essere popolo. Prerogative e rituali d’appartenenza nelle città italiane d’antico regime », Ricerche storiche, 2-3,2002, p. 247-262.

7 Au sujet du popolo florentin, voir Cohn, Samuel K., The Laboring Classes in RenaissanceFlorence, New York, Academic Press, 1980 Google Scholar ; Stella, Alessandro, La révolte des Ciompi.Les hommes, les lieux, le travail, Paris, Éd. de l’EHESS, 1993 Google Scholar.

8 Poloni, Alma, Potere al popolo. Conflitti sociali e lotte politiche nell’Italia comunale del Duecento, Milan, Bruno Mondadori, 2010 Google Scholar ; Mineo, E. Igor, « States, Orders and SocialDistinction », in Gamberini, A. et Lazzarini, I. (dir.), The Italian Renaissance State, Cambridge, Cambridge University Press, 2012, p. 323344 CrossRefGoogle Scholar. Voir également Artifoni, Enrico, «Corporazioni e società di ‘popolo’. Un problema della politica communalenel secolo XIII », Quaderni storici, 25/74, 1990, p. 387404 Google Scholar ; Magnati e popolani nell’Italiacomunale, Pistoia, Centro italiano di studi di storia e d’arte, 1997.

9 Boglioni, Pierre, Delort, Robert et Gauvard, Claude (dir.), Le petit peuple dansl’Occident médiéval. Terminologies, perceptions, réalités, Paris, Publications de la Sorbonne, 2002 Google Scholar.

10 Cohen, Déborah, La nature du peuple. Les formes de l’imaginaire social (XVIIIe-XXIe siècles), Seyssel, Champ Vallon, 2010, p. 23 Google Scholar sq. ; Landi, Sandro, Naissance de l’opinionpublique dans l’Italie moderne. Sagesse du peuple et savoir du gouvernement de Machiavel auxLumières, Rennes, PUR, 2006, p. 139 Google Scholar sq.

11 À propos de la construction d’un discours sur le « peuple », en particulier enFrance, voir Chartier, Roger, « Les élites et les gueux. Quelques représentations(XVIe-XVIIe siècles) », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 21-7, 1974, p. 376388 Google Scholar ; D. COHEN, La nature du peuple…, op. cit. Voir également Roger CHARTIER, «Culturepopulaire et culture politique dans l’Ancien Régime. Quelques réflexions », in K.M.BAKER (dir.), The French Revolution and the Creation of Modern Political Culture, vol. I, The Political Culture of the Old Regime, Oxford, Pergamon Press, 1987, p. 243-258, ici p. 245-246 ; Burke, Peter, «We, the People: Popular Culture and Popular Identity in ModernEurope », in Lash, S. et Friedman, J. (dir.), Modernity and Identity, Oxford/Cambridge, Blackwell, 1992, p. 293308, ici p. 300-301Google Scholar. Pour une mise en perspective méthodo-logique, Grignon, Claude et Passeron, Jean-Claude, Le savant et le populaire. Misérabi-lisme et populisme en sociologie et en littérature, Paris, Gallimard/Le Seuil, 1989 Google Scholar.

12 On se contente ici de renvoyer à Thompson, Edward P., The Making of the EnglishWorking Class, Londres, Penguin, [1963] 1980 Google Scholar.

13 Lepetit, Bernard, «Histoire des pratiques et pratique de l’histoire » et Simona CERUTTI, «Normes et pratiques, ou de la légitimité de leur opposition », in Lepetit, B.(dir.), Les formes de l’expérience. Une autre histoire sociale, Paris, Albin Michel, 1995, respecti-vement p. 9-22 et 127-149Google Scholar ; Burke, Peter, «The Language of Orders in Early ModernEurope », in Bush, M. L. (dir.), Social Orders and Social Classes in Europe since 1500: Studiesin Social Stratification, Londres/New York, Longman, 1992, p. 112 Google Scholar.

14 Le terme « condition » est d’un usage courant dans la documentation vénitienne, enparticulier dans l’expression « de che condition che sia », « quelle que soit sa/leur condition »,que l’on retrouve fréquemment dans les préambules des lois.

15 Cerutti, Simona, Étrangers. Étude d’une condition d’incertitude dans une société d’AncienRégime, Montrouge, Bayard, 2012, p. 11 Google Scholar. La notion de « condition » renvoie à une richetradition, que l’on pense à la « condition ouvrière » de Simone WEIL (La condition ouvrière,Paris, Gallimard, 1951), à la « condition littéraire » de Bernard LAHIRE (La conditionlittéraire. La double vie des écrivains, Paris, La Découverte, 2006), à la « condition prosti-tuée » de Lilian MATHIEU (La condition prostituée, Paris, Textuel, 2007) ou encore à la« condition noire » de Pap NDIAYE (La condition noire. Essai sur une minorité française,Paris, Calmann-Lévy, 2008).

16 Pour une démarche proche, même si appliquée à un objet différent, voir Descimon, Robert et Haddad, Élie (dir.), Épreuves de noblesse. Les expériences nobiliaires de lahaute robe parisienne (XVIe-XVIIIe siècle), Paris, Les Belles Lettres, 2010 Google Scholar.

17 Voir la réflexion très stimulante de Giacomo TODESCHINI sur la question de lamarginalité et des gens ordinaires dans Visibilmente crudeli. Malviventi, persone sospette egente qualunque dal Medioevo all’età moderna, Bologne, Il Mulino, 2007.

18 Voir la citation de Shakespeare qui donne son titre à cet article. Coriolan contientdes considérations ambiguës et ambivalentes au sujet du rôle du peuple et des patriciensdans la ville, et de nombreux débats ont eu lieu sur le sens politique à donner à la pièce.

19 Tucci, Ugo, «Carriere popolane e dinastie di mestiere a Venezia », in Guarducci, A.(dir.), Gerarchie economiche e gerarchie sociali, secoli XII-XVIII, Florence, Le Monnier, 1990,p. 817851 Google Scholar.

20 «Era la piaza tutta piena di populo, adeo posso dir questo: nunquam vidi tantopopulo », Marin SANUDO, I diarii, éd. par R. Fulin et al., Bologne, Forni, [1879-1903]1969-1970, vol. IX, col. 358, 1er déc. 1509.

21 «La Signoria Veneta cum il populo et tuta la citade in grande melanchonia, travagliet fastidij et guerre », Girolamo PRIULI, I diarii (1494-1512), éd. par R. Cessi, Città diCastello/Bologne, S. Lapi/N. Zanichelli, 1912, vol. XII, p. 31, 12 août 1500.

22 Malipiero, Domenico, « Annali Veneti dall’anno 1457 al 1500 », éd. par Sagredo, A., Archivio storico italiano, Florence, Vieusseux, 1843, vol. VII-1, p. 690, 26 juin 1492Google Scholar.

23 Ventura, Angelo, « Scrittori politici e scritture di governo », in Arnaldi, G. et Stocchi, M. P. (dir.), Storia della cultura veneta, vol. III-3, Dal primo Quattrocento al Concilio di Trento, Vicence, Neri Pozza, 1981, p. 513563 Google Scholar. Bien entendu, les humanistesitaliens et les patriciens qui avaient reçu une éducation humaniste étaient influencéspar leur lecture des auteurs classiques et les descriptions de la société romaine lorsqu’ilsutilisaient les termes « peuple » et « plèbe ». Rösch, Gerhard, «The Serrata of the GreatCouncil and Venetian Society, 1286-1323 », in Martin, J. et Romano, D. (dir.), VeniceReconsidered…, op. cit., p. 67-88, ici p. 72. Voir également Pietro COSTA, Cittadinanza, Rome, Laterza, 2005 Google Scholar.

24 Contarini, Gasparo, La Republica e i magistrati di Vinegia, éd. par Domenichi, L., Vinegia, D. Giglio, 1564, p. 148 Google Scholar.

25 « In Vinegia, come sapete, non é popolo da ciò; e da pochi cittadini in fuori, i qualiin effetto odiano la nobiltà, ma sono di pochissimo ardire, tutl’ il resto é gente si nuova,che pochissimi sono ch’abbiano il padre nato in Vinegia; e sono Schiavoni, Greci,Albanesi, venuti a starvi altre volte per lo navigare, e per lo guadagno di diverse artiche vi sono, gli avanzi’ delle quali ve li han potuti fermare », Porto, Luigi Da, Letterestoriche di Luigi da Porto vicentino dall’anno 1509 al 1528, éd. par Bressan, B., Florence, Le Monnier, 1857, p. 128 Google Scholar.

26 «E così pure, per essere fatto il detto popolo di tanti membri, non istimo che possamai per alcun tempo o accidente tumultuare, comecché sia tanto, ch’empia ed occupiuna cosi grande città », ibid.

27 Grubb, James S., «When Myths Lose Power: Four Decades of Venetian Historio-graphy », Journal of Modern History, 58-1, 1986, p. 4394, ici p. 46CrossRefGoogle Scholar.

28 « Per popolari io intendo quelli che altramente possiamo chiamare plebei; e sonoquelli i quali esercitano arti vilissime per sostenare la vita loro, e nella Citta’ non hannogrado alcuno » ; et plus loin : « I plebei, o vogliamo dire populari, sono una moltitudinegrandissima, composta di piu’ maniere d’abitatori: si’ come sono I forestieri I quali civengono ad abitare, tratti dalla cupidita’ del guadagno. […] In questo medesimo corpode’ popolari entrano infiniti artigiani minuti; i quali, per non avere mai superato labassezza della fortuna loro, non hanno acquistato nella Citta’ grado alcuno. Abbiamoancora un’altra moltinudine di popolari, I quali sono come nostri servidori: si’ come sonoI barcheruoli, ed altri simili », Donato GIANNOTTI, Della repubblica de’ Viniziani, in Operepolitiche, éd. par F. Diaz, Milan, Marzorati, [1540] 1974, vol. I, p. 27-152, respectivementp. 46 et 50-51.

29 JosephMORSEL, «Les logiques communautaires entre logiques spatiales et logiquescatégorielles (XIIe-XVe siècles) », Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre, hors-série 2, 2008, http://cem.revues.org/10082.

30 Coleman, Edward, «The Italian Communes: Recent Work and Current Trends », Journal of Medieval History, 25-4, 1999, p. 373397 CrossRefGoogle Scholar.

31 Castagnetti, Andrea, « Il primo comune », in Cracco, G. et Ortalli, G. (dir.), Storia di Venezia. Dalle origini alla caduta della Serenissima, vol. II, L’età del Comune, Rome, Istituto della Enciclopedia italiana, 1995, p. 81130, ici p. 98Google Scholar sq.

32 Zordan, Giorgio, L’ordinamento giuridico veneziano. Lezioni di storia del diritto vene-ziano con una nota bibliografica, Padoue, CLUEP, 1980, p. 63 Google Scholar.

33 Cracco, Giorgio, Società e Stato nel medioevo veneziano, secoli XII-XIV, Florence, L. S. Olschki, 1967, p. 28 sq Google Scholar. ; Fernanda SORELLI, « La società », in G. CRACCO etG. ORTALLI (dir.), Storia di Venezia…, op. cit., vol. II, p. 509-548, ici p. 520-526.

34 G. RÖSCH, «The Serrata… », art. cit., p. 68.

35 Paolo CAMMAROSANO, « Il ricambio e l’evoluzione dei ceti dirigenti nel corso delXIII secolo », in Magnati e popolani…, op. cit., p. 17-40.

36 Luzzatto, Gino, Storia economica di Venezia, dall’XI al XVI secolo, Venise, Centrointernazionale delle arti e del costume, 1961, p. 72 sq Google Scholar.

37 G. Rösch a clairement montré comment la réification des réformes institutionnellesde 1297 datait du XVe siècle et reflétait davantage les conceptions des chroniqueurs decette époque que les enjeux propres au XIIIe siècle, G. RÖSCH, «The Serrata… », art. cit.,p. 71-72 et 83.

38 Bouwsma, William J., Venice and the Defense of Republican Liberty: Renaissance Valuesin the Age of the Counter Reformation, Berkeley, University of California Press, 1968, p. 6061 Google Scholar.À partir de 1423 et l’élection du doge Francesco Foscari, le nouveau doge ne fut plussoumis au rituel d’acclamation du peuple mais présenté au public comme celui qui avaitd’ores et déjà été choisi par les gouvernants issus du patriciat.

39 «Tutto’l popolo e diviso in due maniere, percioche certi ne sono di piu honoratogenere altri della bassa plebe », G. CONTARINI, La Republica…, op. cit., p. 148.

40 Voir G. RÖSCH, «The Serrata… », art. cit. ; Stanley CHOJNACKI, «La formazionedella nobiltà dopo la Serrata », in G. ARNALDI, G. CRACCO et A. TENENTI (dir.), Storiadi Venezia…, op. cit., vol. III, La formazione dello stato patrizio, p. 641-725, ici p. 679 sq.

41 Voir note 4.

42 Deux statuts de citoyenneté par privilège pouvaient être accordés aux riches mar-chands ou artisans qui s’installaient à Venise (de intus d’une part, de intus et de extra del’autre). Ces statuts garantissaient des privilèges et obligations économiques et commerciaux. Quoi qu’il en soit, les citoyens par privilège ne pouvaient pas participer à lagestion de la Chancellerie. Voir Reinhold C. MUELLER, Immigrazione e cittadinanza nellaVenezia medievale, Rome, Viella, 2010.

43 Zannini, Andrea, « Il ‘pregiudizio meccanico’ a Venezia in età moderna. Significatoe trasformazioni di una frontiera sociale », in Meriggi, M. et Pastore, A. (dir.), Le regoledei mestieri e delle professioni. Secoli XV-XIX, Milan, Franco Angeli, 2001, p. 3651 Google Scholar ; Bellavitis, Anna, « ‘Ars mechanica’ e gerarchie sociali a Venezia tra XVI e XVII secolo », in Arnoux, M. et Monnet, P. (dir.), Le technicien dans la cité en Europe occidentale, 1250-1650, Rome, École française de Rome, 2004, p. 161179 Google Scholar.

44 Najemy, John M., «The Dialogue of Power in Florentine Politics », in Molho, A., Raaflaub, K. A. et Emlen, J. (dir.), City States in Classical Antiquity and Medieval Italy:Athens and Rome, Florence and Venice, Stuttgart, Franz Steiner Verlag, 1991, p. 269288 Google Scholar.

45 Ainsi, sur un corpus de soixante-cinq procès instruits par l’Avogaria di Comun(Miscellanea Penale) entre le milieu du XVe et la fin du XVIe siècle, rassemblant les déclara-tions de plus de 400 accusés, plaignants et témoins, nous n’avons trouvé qu’une seuleoccurrence de popular pour qualifier une personne, à savoir « le zovene popular », Archi-vio di Stato di Venezia (ci-après ASV), Avogaria di Comun, Miscellanea Penale, busta 174,fasc. 14, août 1500.

46 Les statuts vénitiens datent du XIIIe siècle, Genuardi, Luigi (éd.), « Summula Statu-torum Floridorum di Andrea Dandolo », Nuovo Archivio Veneto, 21, 1911, p. 436467 Google Scholar ; Cessi, Roberto (éd.), «Gli statuti veneziani di Jacopo Tiepolo del 1242 e le loro glosse », Memorie del Reale Istituto Veneto di scienze, lettere ed arti, XXX-2, 1938, p. 145 Google Scholar. Les lois etrèglements postérieurs à la Serrata sont dispersés à travers les délibérations de différentesmagistratures.

47 D. ROMANO, Patricians and Popolani…, op. cit., p. 29.

48 Les popolani occupaient néanmoins les multiples fonctions d’entretien, de police,de surveillance, nécessaires au bon fonctionnement des institutions vénitiennes. Ilsconstituaient le réservoir de ces street-level bureaucrats, dont on réévalue aujourd’huil’importance pour les sociétés d’Ancien Régime. Si ce n’est pas notre propos, ici, dedévelopper cet aspect de la compétence des popolani, notons néanmoins qu’il s’agissaitd’une dimension essentielle de leur condition politique.

49 Au sujet des méthodes d’identification à l’époquemoderne, voir Groebner, Valentin, Schein der Person. Steckbrief, Ausweis und Kontrolle im Europa des Mittelalters, Munich, C. H. Beck, 2004 Google Scholar.

50 ASV, Cinque anziani alla Pace, busta 2.

51 Beck, Patrice, Bourin, Monique et Chareille, Pascal, «Nommer au Moyen Âge :du surnom au patronyme », in Brunet, G., Darlu, P. et Zei, G. (dir.), Le patronyme.Histoire, anthropologie, société, Paris, CNRS Éd., 2001, p. 1338 Google Scholar.

52 À propos de la mémoire familiale des patriciens et de leur rapport à l’histoire de lacité, James S. GRUBB, «Memory and Identity: Why Venetians Didn’t Keep Ricordanze », Renaissance Studies, 8-4, 1994, p. 375-387.

53 ASV, Avogaria di Comun, Miscellanea Penale, busta 266, fasc. 7, oct. 1557.

54 Hocquet, Jean-Claude, « Venice », in Bonney, R. (dir.), The Rise of the Fiscal Statein Europe, c. 1200-1815, New York, Oxford University Press, 1999, p. 381415 CrossRefGoogle Scholar.

55 A. ZANNINI, «L’identità multipla… », art. cit.

56 On pense évidemment, parmi une abondante bibliographie, à Leroyladurie, Emmanuel, Montaillou, village occitan, de 1294 à 1324, Paris, Gallimard, 1975 Google Scholar ; Ginzburg, Carlo, Le fromage et les vers. L’univers d’un meunier du XVIe siècle, trad. par Aymard, M., Paris, Flammarion, [1976] 1980 Google Scholar ; Natalie Z. DAVIS, Pour sauver sa vie. Les récits de pardonau XVIe siècle, trad. par C. Cler, Paris, Le Seuil, [1987] 1988 ; Gauvard, Claude, «Degrace especial ». Crime, État et société en France à la fin du Moyen Âge, Paris, Publications dela Sorbonne, 1991 Google Scholar ; Farge, Arlette, Le cours ordinaire des choses dans la cité du XVIIIe siècle, Paris, Le Seuil, 1994 Google Scholar ; D. COHEN, La nature du peuple…, op. cit.

57 Voir Shaw, James E., The Justice of Venice: Authorities and Liberties in the Urban Economy,1550-1700, Oxford, Oxford University Press, 2006, p. 209 CrossRefGoogle Scholar ; Gaetano COZZI, « Authorityand the Law in Renaissance Venice », in J. R. HALE (dir.), Renaissance Venice…, op. cit.,p. 293-345 ; Edward MUIR, «Was There Republicanism in the Renaissance RepublicśVenice After Agnadello », in J. MARTIN et D. ROMANO (dir), Venice Reconsidered…, op. cit.,p. 137-167.

58 R. MACKENNEY, Tradesmen and Traders…, op. cit. ; D. ROMANO, Patricians and Popolani…, op. cit., p. 65 sq. ; A. ZANNINI, «L’identità multipla… », art. cit., p. 253 sq. ; Davis, Robert C., Shipbuilders of the Venetian Arsenal: Workers and Workplace in the Pre-industrial City, Baltimore, The Johns Hopkins University Press, 1991 Google Scholar.

59 A. ZANNINI, « Il ‘pregiudizio meccanico’… », art. cit., p. 41-42.

60 Salzberg, Rosa M., «Masculine Republics: Establishing Authority in the EarlyModern Venetian Printshop », in Broomhall, S. et Gent, J. Van (dir.), Governing Masculi-nities in the Early Modern Period: Regulating Selves and Others, Farnham/Burlington, Ashgate, 2011, p. 4765 Google Scholar.

61 M. MERIGGI et A. PASTORE (dir.), Le regole dei mestieri…, op. cit.

62 Rauch, Simone (éd.), Le mariegole delle arti dei tessitori di seta. I Veluderi (1347-1474)e i Samitari (1370-1475), Venise, Fonti Storia di Venezia, 2009 Google Scholar. Sur la question descatégories professionnelles, on renvoie à l’ouvrage classique d’Alain DESROSIÈRES et Laurent THÉVENOT, Les catégories socioprofessionnelles, Paris, La Découverte, [1988] 2002. Voir également Larivière, Claire Juddede et Hanne, Georges, «Occupational NamingConventions: Historicity, Actors, Interactions », in Diaz-Bone, R. et Salais, R. (dir.),no spécial «Conventions and Institutions From a Historical Perspective », HistoricalSocial Research, 36-4, 2011, p. 82102 Google Scholar.

63 Mocarelli, Luca, «Guilds Reappraised: Italy in the Early Modern Period », International Review of Social History, 53-S16, 2008, p. 159178, ici p. 163CrossRefGoogle Scholar.

64 D. ROMANO, Housecraft and Statecraft…, op. cit., p. 109.

65 La congiura che fanno le massare, contra coloro che cantano la sua canzone. Con la risposta,che elle debbano tacere per suo meglio. Cosa molto ridicolosa & bella, Venise, Al Segno della Regina, 1584.

66 Voir, ici, les propositions de Sennett, Richard, Ce que sait la main. La culture del’artisanat, trad. par Dauzat, P.-E., Paris, Albin Michel, [2008] 2009 Google Scholar.

67 B. S. PULLAN, Rich and Poor…, op. cit., p. 96, précise la composition des scuole grandide San Rocco et San Marco, dont de nombreux travailleurs du textile et de l’industriedu vêtement étaient membres. À la première appartenaient également ceux qui prati-quaient les métiers de bouche et liés au vin, et à la seconde, les travailleurs de l’Arsenal,les pêcheurs et les bateliers. Au sujet des scuole piccole, voir Ortalli, Francesca, Persalute delle anime e delli corpi. Scuole piccole a Venezia nel tardo Medioevo, Venise, Marsilio/Fondazione Giorgio Cini, 2001 Google Scholar.

68 La paroisse était l’espace sacré défini par l’église, la contrada la division administra-tive et civique. Voir Muir, Edward, Civic Ritual in Renaissance Venice, Princeton, Princeton University Press, 1981, p. 140 sq Google Scholar. ; Wheeler, Joseph, «Neighbourhoods and Local Loyalties in Renaissance Venice », in Cowan, A. (dir.), Mediterranean Urban Culture,1400-1700, Exeter, University of Exeter Press, 2000, p. 3142 Google Scholar ; D. ROMANO, Patriciansand Popolani…, op. cit., p. 119 sq.

69 Plus des trois-quarts des 300 accusés de notre échantillon des Cinque anziani allaPace (voir note 50) étaient identifiés par leur lieu de résidence qui pouvait être le sestier,la contrada ou un quartier spécifique (Rialto, rio Marin, ai Frari, in Biri).

70 Sur le délitement de l’enracinement local à la fin du Moyen Âge, voir Crouzet-Pavan, Élisabeth, « Sopra le acque salse ». Espaces, pouvoir et société à Venise à la fin duMoyen Âge, Rome, École française de Rome, 1992 Google Scholar.

71 Pullan, Brian S., «The Famine in Venice and the New Poor Law 1527-1529 », Bollettino dell’istituto di storia della società dello stato veneziano, 5-6, 1963-1964, p. 141202,ici p. 172-173Google Scholar ; Id., « Support and Redeem: Charity and Poor Relief in Italian CitiesFrom the Fourteenth to the Seventeenth Century », in J. HENDERSON (dir.), no spécial«Charity and the Poor in Medieval and Renaissance Europe », Continuity and Change,3-2, 1988, p. 177-208, ici p. 186.

72 Avant les effets du concile de Trente, déjà, voir ASV, Provveditori alla Sanità,reg. 794, Necrologie 1537-1539, enregistrées par paroisse.

73 Sur la fama et la réputation dans la construction des identités populaires, on renvoieaux travaux de C. GAUVARD, en particulier «De grace especial »…, op. cit. ; Id., « La fama,une parole fondatrice », Médiévales, 12-24, 1993, p. 5-13.

74 ASV, Avogaria di Comun, Miscellanea Penale, busta 243, fasc. 1, juin 1510.

75 Ibid.

76 Voir, par exemple, la plainte d’Isabeta, veuve de ser Marco Bonacorsi, contre sonfrère qui est venu « en criant dans tout le voisinage […], ce qui pourra être attesté parde nombreuses personnes dans le voisinage (chridando per tuta la visinanza […] le qualcosse per molte persone de la visinanza ve se pora provar) », ASV, Avogaria di Comun, Miscellanea Penale, busta 159, fasc. 22, nov. 1434. Horodowich, Elizabeth, Language andStatecraft in Early Modern Venice, Cambridge, Cambridge University Press, 2008, p. 134 sq Google Scholar. ;M. CHOJNACKA, Working Women…, op. cit., p. 50 sq. ; Romano, Dennis, «Gender andthe Urban Geography of Renaissance Venice », Journal of Social History, 23-2, 1989,p. 339353 CrossRefGoogle Scholar.

77 M. CHOJNACKA, Working Women…, op. cit., p. 103 sq.

78 Voir Salzberg, Rosa M. et Rospocher, Massimo, « An Evanescent Public Sphere:Voices, Spaces, and Publics in Venice During the Italian Wars », in Rospocher, M. (dir.), Beyond the Public Sphere: Opinions, Publics, Spaces in Early Modern Europe (XVI-XVIII), Bologne, Il Mulino/Duncker & Humbolt, 2012, p. 93114 Google Scholar.

79 ASV, Podestà di Murano, busta 212, 4 mars 1512. Sur les rituels à Venise, E. MUIR, Civic Ritual…, op. cit.

80 De Vivo, Filippo, Information and Communication in Venice: Rethinking Early ModernPolitics, Oxford, Oxford University Press, 2007, en particulier p. 89 sq CrossRefGoogle Scholar. ; Larivière, Claire Juddede, «Du Broglio à Rialto. Cris et chuchotements dans l’espace public àVenise au XVIe siècle », in Boucheron, P. et Offenstadt, N. (dir.), L’espace public auMoyen Âge. Débats autour de Jürgen Habermas, Paris, PUF, 2011, p. 119130 CrossRefGoogle Scholar ; R. M. SALZBERGet M. ROSPOCHER, « An Evanescent Public Sphere… », art. cit.

81 Beck, Hans-Georg, Manoussacas, Manoussos et Pertusi, Agostino (dir.), Venezia,centro di mediazione tra Oriente e Occidente (secoli XV-XVI). Aspetti e problemi, Florence, L. S. Olschki, 1977 Google Scholar ; Donatella CALABI et Paola LANARO (dir.), La città italiana e i luoghidegli stranieri, XIV-XVII secolo, Rome, Laterza, 1998 ; Donatella CALABI, «Gli stranieri ela città », in A. TENENTI et U. TUCCI (dir.), Storia di Venezia…, op. cit., vol. V, Il Rinasci-mento. Società ed economia, p. 913-946 ; Lanaro, Paola, «Corporations et confréries. Lesétrangers et le marché du travail à Venise (XVe-XVIIIe siècles) », Histoire urbaine, 21-1, 2008, p. 3148 CrossRefGoogle Scholar ; Zannini, Andrea, Venezia, città aperta. Gli stranieri e la Serenissima,sec. XIV-XVIII, Venise, Marcianum Press, 2009 Google Scholar. Alors que des communautés spécifiquesont été étudiées, peu de travaux généraux existent sur la nature de l’immigration, laprésence et la conception des migrants dans la ville. À propos des différentes commu-nautés, voir en particulier Luca MOLÀ, La comunità dei Lucchesi a Venezia. Immigrazionee industria della seta nel tardo Medioevo, Venise, Istituto veneto di scienze, lettere ed arti,1994 ; Zannini, Andrea, «L’altra Bergamo in laguna. La comunità bergamasca a Venezia », in De Maddalena, A., Cattini, M. et Romani, M. A. (dir.), Storia economica e sociale diBergamo. Il tempo della Serenissima, vol. II, Il lungo Cinquecento, Bergame, Fondazione perla storia economica e sociale di Bergamo, 1998, p. 175193 Google Scholar ; Gelder, Maartje van, TradingPlaces: The Netherlandish Merchants in Early Modern Venice, Leyde/Boston, Brill, 2009 CrossRefGoogle Scholar.

82 Commynes, Philippe de, Mémoires, éd. par Blanchard, J., Paris, Le Livre de Poche, 2001, livre VII, chap. XVIII, p. 557 Google Scholar.

83 Voir Cortelazzo, Manlio, «Canzoni plurilinguistiche a Venezia nel XVI secolo », in Cavallini, I. (dir.), Il diletto della scena e dell’armonia. Teatro e musica nelle Venezie dal‘500 al ‘700, Rovigo, Minelliana, 1990, p. 2738 Google Scholar.

84 Plusieurs tentatives furent faites au XVIe siècle pour confier à différentes magistra-tures l’enregistrement des étrangers, une tâche semble-t-il trop lourde pour qu’elle soitréellement mise en œuvre. Voir Derosas, Renzo, «Moralità e giustizia a Venezia nel‘500-‘600. Gli Esecutori contro la bestemmia », in Cozzi, G. (dir.), Stato, società e giustizianella Repubblica veneta (sec. XV-XVIII), Rome, Jouvence, 1981, p. 431528, ici p. 452Google Scholar.

85 Par exemple, le témoignage de «Bernardinus cornegiatus de Venetis q. Franciscibarcarolus », ASV, Avogaria di Comun, Miscelleana Penale, busta 27, fasc. 16, avril 1591 ;ou celui de « Petrus frutarolus, filius quondam Aloisii de Venetiis », ibid., busta 323,fasc. 19, févr. 1556.

86 « persona si terriera come forestiera », Biblioteca del Museo Correr (ci-après BMC),Mariegole, Barcaioli del traghetto di San Pietro dei vigaroli di Chioggia, déc. 1517, chap. 5-6.Voir des exemples similaires dans La Mariegola dell’arte della lana di Venezia (1244-1595),éd. par A. Mozzato, Venise, Il comitato editore, 2002, chap. 65.

87 BMC,Mariegole, Corrieri, chap. 6, 1489 ; BMC,Mariegole, Luganegheri, chap. 17, 1507.

88 « forestier vestido da fante », ASV, Avogaria di Comun, Miscelleana Penale, busta 146,fasc. 22, mai 1501.

89 « un’ homo forestier », ibid., busta 183, fasc. 11, mai 1574.

90 Ibid., busta 122, fasc. 24, mai 1556 ; busta 323, fasc. 19, fol. 7, oct. 1556.

91 Ibid., busta 27, fasc. 24, nov. 1556.

92 S. CERUTTI, Étrangers…, op. cit., p. 129 sq.

93 A. ZANNINI, «L’identità multipla… », art. cit., p. 252.

94 L. MOLÀ, La comunità dei lucchesi…, op. cit. ; B. S. PULLAN, «The Famine… », art. cit.

95 L’attention récente de l’histoire des migrations aux formes plus continues de lamobilité a montré la fluidité des identités à l’époque moderne, en particulier enMéditerranée. Voir Dursteler, Eric R., Venetians in Constantinople: Nation, Identity, andCoexistence in the Early Modern Mediterranean, Baltimore, The Johns Hopkins University Press, 2006 Google Scholar ; Rothman, Ella Natalie, Brokering Empire: Trans-Imperial Subjects BetweenVenice and Istanbul, Ithaca/Londres, Cornell University Press, 2012 Google Scholar.

96 Voir, par exemple, la préférence des imprimeurs pour certaines scuole, Dondi, Cristina, « Printers and Guilds in Fifteenth-Century Venice », La Bibliofilía, 106-3, 2004,p. 229265 Google Scholar.