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Les ghettos juifs d’Italie à travers le jus chazakah: Un espace contraint mais négocié

Published online by Cambridge University Press:  10 October 2019

Michaël Gasperoni*
Affiliation:
Cnrs/Centre Roland Mousnier (Umr 8596)

Résumés

La ségrégation des juifs dans des ghettos, qui s’imposa comme une véritable technique de gouvernement dans certains États de la péninsule italienne à partir du xvie siècle, avait, pour les acteurs juifs et chrétiens, de nombreuses implications souvent imbriquées : politiques et idéologiques, économiques et sociales, spatiales, institutionnelles et juridiques. Discriminés et assignés à résidence dans des quartiers séparés et circonscrits, les juifs étaient notamment condamnés à devenir d’éternels locataires de leurs habitations. En effet, la ghettoïsation allait presque partout de pair avec un certain nombre de discriminations, comme l’interdiction de posséder les immeubles. De cette situation particulière émergea un droit particulier, le jus chazakah. Cette forme de propriété dissociée, que cet article se propose d’appréhender à travers une approche comparative où Rome et les États de l’Église occupent une place centrale, constitue un véritable laboratoire pour étudier aussi bien l’histoire d’une minorité que son rapport au groupe majoritaire et, plus largement, la complexité même des sociétés d’Ancien Régime. Le ghetto était un espace certes contraint et contraignant, mais toujours négocié par des minorités juives capables de mobiliser les différentes ressources économiques et juridiques à leur disposition pour négocier leurs droits, et ce même dans un contexte de plus en plus hostile.

Abstracts

The segregation of Jews in ghettos, which became a veritable technique of government in some states of the Italian Peninsula from the sixteenth century onward, had various implications for both Jewish and Christian actors. These implications were often intertwined, and could be political and ideological, economic and social, spatial, institutional, and legal. Effectively placed under house arrest in separate and confined quarters, Jews were condemned to become eternal tenants of their rented homes. Indeed, ghettoization was generally associated with other discriminations, such as the ban on owning buildings. From this particular situation emerged a specific kind of legal right, the jus chazakah. This article proposes to explore this dissociated form of ownership through a comparative approach in which Rome and the State of the Church occupy a central place, showing that it provides a veritable laboratory for studying both the history of a minority and its relationship to the majority group and, more broadly, the complexity of early modern societies. The ghetto was certainly a constrained and constraining space, but it was always negotiated by Jewish minorities capable of mobilizing the economic and legal resources at their disposal to negotiate their rights, even in an increasingly hostile context.

Type
Droit(s) et minorités juives, XVIe–XIXe siècle
Copyright
© Éditions de l'EHESS 

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Footnotes

*

Cet article est une version réduite et remaniée d’un mémoire de recherche effectué à l’École française de Rome et remis à l’Académie des inscriptions et belles-lettres en juin 2015. Liste des abréviations utilisées : ACEM : Mantoue, Archivio della Comunità Ebraica di Mantova ; ACEPs : Pesaro, Archivio della comunità ebraica di Pesaro ; ACEMo : Modène, Archivio della comunità ebraica di Modena ; ADS : Senigallia, Archivio diocesano di Senigallia ; ASCER : Rome, Archivio storico della comunità ebraica di Roma « Giancarlo Spizzichino », Archivio medievale e moderno, Università degli ebrei di Roma ; ASR : Rome, Archivio di Stato di Roma ; CAHJP : Jérusalem, Central Archives for the History of the Jewish People.

References

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3 Sur les différentes approches et interprétations historiographiques du phénomène de ghettoïsation, voir Ravid, Benjamin, « The Religious, Economic and Social Background and Context of the Establishment of the Ghetti of Venice », in C, G. (dir.), Gli ebrei e Venezia, secoli xiv-xviii, Milan, Edizioni Comunità, 1987, p. 211-259Google Scholar ; Siegmund, Stefanie B., The Medici State and the Ghetto of Florence: The Construction of an Early Modern Jewish Community, Stanford, Stanford University Press, 2006Google Scholar ; Calabi, Donatella, « Les quartiers juifs en Italie entre 15e et 17e siècle. Quelques hypothèses de travail », Annales HSS, 52-4, 1997, p. 777-797 ; Id., « Gli stranieri e la città. Un’esplorazione storiografica per la prima età moderna », in Chiapparino, F. (dir.), Diversità sociale e sostenibilità, una prospettiva storica. Società, città, imprenditorialità immigrata, Bologne, Il Mulino, 2011, p. 145-191Google Scholar ; Todeschini, Giacomo, La banca e il ghetto. Una storia italiana (secoli xiv-xvi), Rome, Laterza, 2016Google Scholar ; Stow, Kenneth R., « The End to Confessionalism: Jews, Law and the Roman Ghetto », in Goldman, W. Z. et Trotter, J. W. (dir.), The Ghetto in Global History: 1500 to the Present, Londres, Routledge, 2018, p. 40-56.Google Scholar

4 La bulle Cum nimis absurdum (14 juill. 1555), qui imposait la ségrégation des juifs à Rome et dans les États de l’Église, rappelait en préambule que, parmi les « absurdes » largesses accordées aux juifs, pourtant « condamnés en raison de leur faute à un esclavage perpétuel » (quos propria culpa perpetuae servituti submisit), se trouvait celle de pouvoir posséder et acheter des biens immobiliers (bona stabilia comparare et possidere) ; elle stipulait que les juifs devaient désormais vendre leurs biens immobiliers à des chrétiens (§ 2 : Ac bona immobilia, quae ad praesens possident, infra tempus eis per ipsos Magistratus praesignandum, Christianis vendere) : Bullarum privilegiorum ac diplomatum Romanorum Pontificum Amplissima Collectio, Rome, Typis et Sumptibus Hieronymi Mainardi, 1745, t. iv, pars i, p. 321.

5 Milano, Attilio, Il ghetto di Roma. Illustrazioni storiche, Rome, Carucci, [1964] 1988, p. 199.Google Scholar

6 Sur l’emphytéose, voir Faron, Olivier et Hubert, Étienne (dir.), Le sol et l’immeuble. Les formes dissociées de propriété immobilière dans les villes de France et d’Italie, xiie-xixe siècle, Rome/Lyon, École française de Rome/Presses universitaires de Lyon, 1995.Google Scholar

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8 Lemire, Vincent, « Les puits du Ghetto. Conflits de mémoire et logiques d’appropriation (Venise, 1450-1650) », Histoire urbaine, 4-2, 2001, p. 105-125, ici p. 118.CrossRefGoogle Scholar

9 Vincent Lemire, « Patroni, zudei e jus casacà. Un patrimoine chrétien dans le Ghetto de Venise : les biens immobiliers de la famille da Brolo (1455-1655) », mémoire de maîtrise, Université Charles-de-Gaulle-Lille III, 1995, p. 92. Nous remercions vivement l’auteur de nous avoir communiqué le manuscrit original qui s’appuie sur de nombreuses sources inédites.

10 V. Lemire, « Les puits du Ghetto… », art. cit., p. 118-119.

11 Giovanni Battista De Luca, Il dottor volgare, overo Il compendio di tutta la legge civile, canonica, feudale, e municipale, nelle cose piu ricevute in pratica ; moralizato in lingua italiana per istruzione, e comodita maggiore di questa provincia, Rome, Stamperia di Giuseppe Corvo, 1673, volume terzo, lib. x, cap. xxvii, 4 : « Les juifs sont considérés comme des citoyens et jouissent du bénéfice des lois communes et statutaires, aussi pour ce qui concerne leurs affaires avec les chrétiens […], ils peuvent détenir des titres de la dette publique et possèdent le droit [la ragione] de gazagà, qui est une sorte de bien immeuble ».

12 G. Laras, « Intorno al ‘ius cazacà’… », art. cit., p. 44 ; L. Andreoni, « Comment habitaient les Juifs ?… », art. cit., p. 208.

13 À travers des actes de recognitio in dominum, les propriétaires chrétiens font valoir leurs droits sur leurs propriétés, sur lesquelles ils font aposer des plaques mentionnant leur nom : Pierre Coffy, « Le ghetto de Rome (1750-1850). Transformation d’un espace urbain circonscrit au regard de l’évolution de la communauté juive romaine. Vers une remise en question de la ségrégation ? », mémoire de master 2, Université Paris-Sorbonne, 2016, p. 84-85 ; Id., « Le ghetto de Rome au xviiie siècle, un espace façonné par une communauté complexe », Proposte e ricerche. Economia e società nella storia dell’Italia centrale, 81-2, 2018, p. 87-106. Pour le cas toscan, voir Micali, Osanna Fantozzi, La segregazione urbana. Ghetti e quartieri ebraici in Toscana. Firenze, Siena, Pisa, Livorno, Florence, Alinea, 1995, p. 24Google Scholar. Ago, Renata, Economia barocca. Mercato e istituzioni nella Roma del Seicento, Rome, Donzelli, 1998, p. 177-180Google Scholar, note une situation assez similaire dans d’autres quartiers de Rome pour d’autres formes de propriété dissociée au xviie siècle.

14 Colorni, V., Gli ebrei nel sistema del diritto comune…, op. cit., p. 64-65.Google Scholar

15 Elon, Menachem et Levitats, Isaac, « Hazakah », in Berenbaum, M. et Skolnik, F. (dir.), Encyclopaedia Judaica, 2e éd., Détroit, Thomson Gale, 2007, vol. 8, p. 486-491.Google Scholar

16 Rabello, Alfredo Mordechai, Introduzione al diritto ebraico. Fonti, matrimonio e divorzio, bioetica, Turin, G. Giappichelli, 2002, p. 25-33.Google Scholar

17 Ibid., p. 30. Voir aussi Todeschini, Giacomo, La ricchezza degli ebrei. Merci e denaro nella riflessione ebraica e nella definizione cristiana dell’usura alla fine del Medioevo, Spolète, Centro italiano di studi sull’alto Medioevo, 1989, p. 47-54Google Scholar ; Id., « Proprietà ebraica, potere cristiano, storia economica. La ‘sicurezza nella possessione dei propri beni’ come forma della socialità », Parolechiave, 30, 2003, p. 99-120.Google Scholar

18 Baba Batra, chap. 3, Mishna 1. Daniele Ascarelli, « Il diritto di ‘Chazakà’ a Roma prima e dopo l’Unità », Tesi di Laurea in Storia delle Codificazioni Moderne, Università di Roma Tre, 2010, p. 8 ; M. Elon et I. Levitats, « Hazakah », art. cit., p. 487.

19 D. Ascarelli, « Il diritto di ‘Chazakà’… », op. cit., p. 10-11.

20 Dhorme, Édouard (dir.), La Bible, I. Ancien Testament, Paris, Gallimard, [1956] 1989, p. 589Google Scholar. Les juristes des xviie et xviiie siècles s’accordent à reconnaître l’origine rabbinique du terme, comme le Piémontais Giuseppe Sessa qui s’appuie sur des décisions du tribunal de la Rote romaine : quod Ius Inquilinatus apud ipsos habetur pro re stabili, & inviolabili, nuncupatur Gazagà […] quod licèt antiquum, non tamen de eo aliquid reperitur dispositum in Pentateucho, † ut reprobata sententia Rabbinorum, qui illud excerpere conantur ex illis verbis : Maledictus, qui transfert terminum proximi sui, de quibus in Deuteron. c. 27 ; voir Sessa, Giuseppe, Tractatus de judaeis eorum privilegiis, observantia, et recto intellectu, Turin, J. F. Mairesse, 1717, p. 51.Google Scholar

21 Le juriste Pietro Pacioni, dans son Tractatus de locatione, et conductione (1677), rappelle que lex mosaica hebraeorum disponit quod quandocumque locatio ad certum tempus est facta, locator non potest ex aliqua causa, etiam justa conductorem expellere, necnon, quod juxta eamdem legem, et eorum consuetudinem contractus locationis habetur pro venditione : cité dans L. Andreoni, « Comment habitaient les Juifs ?… », art. cit., p. 209. Voir ausi M. Elon et I. Levitats, « Hazakah », art. cit., p. 490.

22 Sur cette assemblée, voir A. Milano, Storia degli ebrei in Italia, op. cit., p. 478-479.

23 Parmi les deux traductions en anglais du texte hébreu à notre disposition, nous avons privilégié celle proposée par Abrahams, Israel, Jewish Life in the Middle Ages, New York, Dover Publications, [1896] 2004, p. 70-71Google Scholar, qui nous paraît plus fidèle que celle de Finkelstein, Louis, Jewish Self-Government in the Middle Ages, New York, The Jewish Theological Seminary of America, 1924, p. 305.Google Scholar

24 ACEM, Sezione antica, Filza 058, cart. 03, 14.I.1700, c. 2r.

25 Pittella, Raffaele, « Labirinti archivistici e contesti istituzionali », in Groppi, A. (dir.), Gli abitanti del ghetto di Roma. La Descriptio Hebreorum del 1733, Rome, Viella, 2014, p. 161-188Google Scholar. Sur le ghetto de Rome, voir Berliner, Abraham, Storia degli ebrei di Roma. Dall’antichità allo smantellamento del ghetto, Milan, Bompiani, 2000Google Scholar ; A. Milano, Il ghetto di Roma…, op. cit. ; K. R. Stow, Theater of Acculturation…, op. cit. ; Di Nepi, Serena, Sopravvivere al ghetto. Per una storia sociale della comunità ebraica nella Roma del Cinquecento, Rome, Viella, 2013 ; A. Groppi (dir.), Gli abitanti del ghetto di Roma…, op. cit.Google Scholar

26 K. R. Stow, Theater of Acculturation…, op. cit., p. 39-66.

27 Si, à Rome, les juifs pouvaient légalement être propriétaires de leurs habitations, il semblerait que, aux xive et xve siècles, la propriété foncière juive fût inexistante ou presque. Voir Jean-Claude Maire Vigueur, « Les Juifs à Rome dans la seconde moitié du xive siècle : informations tirées d’un fonds notarié », in Gajano, S. boesch (dir.), Aspetti e problemi della presenza ebraica nell’ Italia centro-settentrionale (secoli xiv e xv), Rome, Istituto di scienze storiche dell Università di Roma, 1983, p. 22-23Google Scholar ; Anna Esposito, « Gli Ebrei a Roma nella seconda metà del ‘400 attraverso i protocolli del notaio Giovanni Angelo Amati », in S. Boesch Gajano (dir.), Aspetti e problemi della presenza ebraica…, op. cit., p. 80-81. S’appuyant sur ces travaux, en particulier ceux de Maire Vigueur, selon lequel les juifs sembleraient même contraints de louer les maisons qu’ils habitaient, K. R. Stow, Theater of Acculturation…, op. cit., p. 20-21, explique que ceux-ci « pratiquaient un système de dépôts à titre d’arrhes pour les locations, connu sous le nom de hazaqah ».

28 A. Milano, Il ghetto di Roma…, op. cit., p. 188, estime que les biens immobiliers des juifs romains, estimés à 500 000 écus, furent cédés pour le cinquième de leur valeur.

29 G. Laras, « Intorno al ‘ius cazacà’… », art. cit., p. 38.

30 V. Lemire, « Les puits du Ghetto… », art. cit., p. 116 ; Id., « Patroni, zudei e jus casacà… », op. cit, p. 59 et 71-73. Voir aussi la transcription du décret du Sénat vénitien dans B. Ravid, « The Religious, Economic and Social Background… », art. cit., p. 248-250.

31 K. R. Stow, Theater of Acculturation…, op. cit., p. 42-44.

32 ASCER, Controversie per affitto di case, 02 O b (parte I)-07 sup. 03, Memoriale fatto sopra le case, jus gazzagà, et altro di Ghetto, Rome, 1658 (?), p. 1r.

33 Bullarum privilegiorum ac diplomatum Romanorum Pontificum…, op. cit., 1745, t. iv, pars ii, p. 105-106 (§ 2 et 6).

34 Bullarum privilegiorum ac diplomatum Romanorum Pontificum…, op. cit., 1746, t. iv, pars iv, p. 265 (§ 3).

35 Les juifs d’Ancône ne bénéficiaient visiblement d’aucune de ces deux mesures au moment où le ghetto fut érigé. Il est presque certain que, de ce point de vue, les règles romaines furent appliquées a posteriori à Ancône. Se référant aux Capitoli du ghetto d’Ancône, G. Laras, « Intorno al ‘ius cazacà’… », art. cit., p. 38-39, indique néanmoins le contraire, en fondant son analyse sur une probable confusion dans la chronologie. Andreoni, Luca, « Note sulla comunità ebraica di Ancona tra xviii e xix secolo », Annali della Facoltà di lettere e filosofia dell’Università di Macerata, 39, 2006, p. 189-224Google Scholar, propose une transcription intégrale et inédite des Capitoli sur lesquels Laras avait fondé cette hypothèse. D. Ascarelli, « Il diritto di ‘Chazakà’… », op. cit., p. 21, s’appuyant sur les travaux de Laras, valide quant à lui la thèse selon laquelle le jus chazakah serait né à Ancône.

36 A. Milano, Il ghetto di Roma, op. cit., p. 199-200. Voir aussi ASCER, Memoriale fatto sopra le case, jus gazzagà, et altro di Ghetto, Rome, 1658 (?), p. 1-2 : « En 1604 […]Clément VIII, voulant remédier aux inconvénients qui se répétaient, émit un bref stipulant qu’on ne pouvait augmenter le loyer d’une maison habitée par un juif ; si celui-ci payait effectivement son loyer, il ne pouvait en être expulsé. Il est permis au locataire juif d’aménager son logement à condition de se mettre d’accord avec le propriétaire chrétien sur le nouveau loyer à payer en fonction de l’agrandissement réalisé. Certains locataires ont effectué des travaux et les propriétaires chrétiens ont augmenté les loyers de sept à huit pour cent proportionnellement à ce qu’ils ont dépensé, d’autres se sont mis d’accord avec les propriétaires en payant davantage s’ils effectuaient les travaux, d’autres encore ont versé des sommes aux propriétaires afin qu’ils permettent les travaux sans que les loyers soient augmentés. Ainsi, les maisons du ghetto sont de bien meilleure facture et plus rentables que celles louées aux chrétiens en dehors du ghetto ».

37 Concina, Ennio, « Parva Jerusalem », in Calabi, D., Camerino, U. et Concina, E. (dir.), La città degli ebrei. Il ghetto di Venezia : architettura e urbanistica, Venise, Albrizzi, 1991, p. 34.Google Scholar

38 Ibid., p. 46-51 ; V. Lemire, « Les puits du Ghetto… », art. cit., p. 117-118 ; Poliakov, Léon, Les banchieri juifs et le Saint-Siège, du xiiie au XVIIe siècle, Paris, SEVPEN/EPHE, 1965, p. 258-259.Google Scholar

39 V. Colorni, Gli Ebrei nel sistema del diritto comune…, op. cit., p. 63-64.

40 Nous empruntons l’expression d’espace « disputé et négocié » à V. Lemire, « Les puits du Ghetto… », art. cit., p. 109. Pour Venise, voir E. Concina, « Parva Jerusalem », art. cit., p. 32-33 et 51-60 ; Donatella Calabi, « Il ghetto e la città », in D. Calabi, U. Camerino et E. Concina (dir.), La città degli ebrei…, op. cit, p. 160-165 ; V. Lemire, « Patroni, zudei e jus casacà… », op. cit., p. 67-91 ; D. Calabi, « Les quartiers juifs en Italie… », art. cit., p. 781-783.

41 Sur le contexte très particulier dans lequel prend place la décision d’Alexandre VII de faire payer les loyers des maisons inoccupées par la communauté romaine, voir Gasperoni, Michaël, « 1698 : il primo ‘catasto’ del ghetto di Roma », Proposte e ricerche. Economia e società nella storia dell’Italia centrale, 81-2, 2018, p. 73-86.Google Scholar

42 À Florence, où les Médicis avaient racheté l’ensemble des habitations présentes sur le site du ghetto, la communauté juive était également tenue de payer les loyers des maisons inhabitées : O. Fantozzi Micali, La segregazione urbana…, op. cit., p. 24 et 37.

43 ASCER, Memoriale fatto sopra le case, jus gazzagà, et altro di Ghetto, Rome, 1658 (?), c. 1v-3r.

44 ADS, Ebrei, « Capitoli del Ghetto di Senigallia », § 8.

45 Andreoni, Luca, « Le ‘opulentissime facoltà’ degli ebrei di Ancona. Appunti per un’indagine su commercio, tassazione e litigi tra xvii e xviii secolo », in Andreoni, L. (dir.), Ebrei nelle Marche. Fonti e ricerche (secc. xv-xix), Ancône, Il lavoro editoriale, 2012.Google Scholar

46 Silvia Manenti, « La comunità ebraica di Pesaro nel xvii secolo », Tesi di Laurea in Magistero, Università degli studi di Urbino, 1991, p. 11-20 ; Gasperoni, Michaël, « L’invention des ghettos », L’Histoire, 427, 2016, p. 12-21Google Scholar. La question des limites du ghetto fut encore l’objet de tensions entre les membres de la communauté de Pesaro dans la seconde moitié du xviiie siècle. Voir aussi CAHJP, ACEPs, IT/Pes 72/2.

47 L. Andreoni, « Comment habitaient les Juifs ?… », art. cit., p. 213.

48 E. Concina, « Parva Jerusalem », art. cit., p. 51 ; D. Calabi, « Il ghetto e la città », art. cit., p. 159-165 ; Ferrara, Micol, Dentro e fuori dal ghetto. I luoghi della presenza ebraica a Roma tra xvi e xix secolo, Milan, Mondadori Università, 2015, p. 15-31.Google Scholar

49 A. Milano, Il ghetto di Roma…, op. cit., p. 90.

50 Le ghetto perdit 596 de ses 4 314 habitants : Sonnino, Eugenio et Traina, Rosa, « La peste del 1656-57 a Roma. Organizzazione sanitaria e mortalità », in La demografia storica delle città italiane, Bologne, Clueb, 1982, p. 442.Google Scholar

51 A. Milano, Il ghetto di Roma…, op. cit., p. 90-94 ; Stow, Kenneth R., « The Good of the Church, The Good of the State: The Popes and Jewish Money », Studies in Church History, 29, 1992, p. 237-252CrossRefGoogle Scholar ; Groppi, Angela, « Numerare e descrivere gli ebrei del ghetto di Roma », in Groppi, A. (dir.), Gli abitanti del ghetto di Roma…, op. cit., p. 47-49.Google Scholar

52 A. Milano, Storia degli ebrei in Italia, op. cit., p. 290-291.

53 Ibid., p. 287.

54 Rosa, Mario, « Tra tolleranza e repressione : Roma e gli ebrei nel ‘700 », in Ciciani, I. Scandaliato (dir.), Italia Judaica. Gli ebrei in Italia dalla segregazione alla prima emancipazione, Rome, Ministero per i beni culturali e ambientali, 1989, p. 81-98Google Scholar ; Giancarlo Spizzichino, « L’Università degli ebrei di Roma tra controllo e repressione (1731-1741) », in A. Groppi (dir.), Gli abitanti del ghetto di Roma…, op. cit., p. 117-152.

55 ASR, Camerale II, Ebrei, b. 16, « Stato dell’ebrei di Roma 1702 », c. 104r.

56 Grassi, Silvia, « Gli ebrei a Roma nei primi decenni del Settecento », in Alatri, P. et Grassi, S. (dir.), La questione ebraica dall’Illuminismo all’Impero (1700-1815), Naples, Edizioni scientifiche italiane, 1994, p. 161-181Google Scholar ; Rosa, Mario, « La Santa Sede e gli ebrei nel Settecento », in Vivanti, C. (dir.), Storia d’Italia. Annali 11. Gli ebrei in Italia, vol. 1, op. cit., p. 1069-1087Google Scholar ; A. Groppi, « Numerare e descrivere gli ebrei del ghetto di Roma », art. cit., p. 47-51.

57 Si l’incertitude qui planait sur le nombre de juifs présents dans le ghetto alimentait les fantasmes et la défiance des autorités à leur égard (certains avançaient le nombre extravagant de 7 000 à 15 000 habitants), les juifs eux-mêmes jouaient sur cette confusion comme capacité de négociation : Michaël Gasperoni, « Note sulla popolazione del ghetto di Roma in età moderna. Lineamenti e prospettive di ricerca », in A. Groppi (dir.), Gli abitanti del ghetto di Roma…, op. cit., p. 81.

58 Les sources désignent le document comme un « catalogue » (catalogo) ou comme un « cadastre » (catasto), deux termes qui, à l’époque, renvoient de manière générique à toute sorte de listes fiscales.

59 Giacomo Carletto, Il ghetto veneziano nel settecento attraverso i catastici, Rome, Carucci, 1981 ; E. Concina, « Parva Jerusalem », art. cit., p. 50-51.

60 A. Milano, Il ghetto di Roma…, op. cit., p. 94-97.

61 ASR, Camerale II, Ebrei, b. 16, 28.IX.1708 : « mais encore de faire en sorte que l’on continue [le rétrécissement] commencé du côté de la Pescaria, où se trouvaient des maisons particulièrement difficiles à louer, n’offrant aucune voie d’accès aux rues du ghetto lorsqu’elles furent incorporées à celui-ci, non pour qu’on les utilise comme logements, mais pour la commodité des banquiers qui y entreposaient leurs gages ». Voir Fausto Pusceddu, « Documenti per la storia degli ebrei nello Stato pontificio esistenti nell’Archivio della Camera Apostolica », in I. Scandaliato Ciciani (dir.), Italia Judaica…, op. cit., p. 107-109.

62 ASR, Camerale II, Ebrei, b. 18, fasc. 10, 1.II.1707.

63 ASR, Camerale II, Ebrei, b. 7, « Tassa sulle piggioni delle case » (pro memoria daté de 1789). En 1720, 124 chambres et 15 boutiques étaient inoccupées dans le ghetto : A. Milano, Il ghetto di Roma…, op. cit., p. 99.

64 Rigaudière, Albert, « De l’estime au cadastre dans l’Occident médiéval : réflexions et pistes de recherches », in Rigaudière, A. (dir.), De l’estime au cadastre en Europe. Le Moyen Âge, Paris, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, 2006, p. 6-7.Google Scholar Pour l’époque moderne, voir Touzery, Mireille (dir.), De l’estime au cadastre en Europe. L’époque moderne, Paris, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, 2007.Google Scholar

65 Zangheri, Renato, « I catasti », in Romano, R. et Vivanti, C. (dir.), Storia d’Italia, vol. 5, part. 1, I documenti, Turin, Einaudi, 1973, p. 762.Google Scholar

66 ASR, Segretari e Cancellieri della RCA, Officio 2, Giovanni Antonio Tartaglia, vol. 1930, 19.VIII.1698, c. 153 sq., « Catalogo Delle Case poste nel Ghetto dell’Università dell’Ebrei di Roma, e del ius Gazzagà che vi godono ».

67 Voir les élaborations graphiques réalisées par Micol Ferrara à partir de la Descriptio Hebreorum de 1733 dans A. Groppi (dir.), Gli abitanti del ghetto di Roma…, op. cit., p. 25-36, doc. 4-8.

68 Chauvard, Jean-François, La circulation des biens à Venise. Stratégies patrimoniales et marché immobilier, 1600-1750, Rome, École française de Rome, 2005, p. 76.CrossRefGoogle Scholar

69 ASR, Trenta notai capitolini (ci-après TNC), Uff. 30, 326, 7.I.1698, c. 230r et 249r.

70 Pour l’heure, il n’a pas été possible de mettre au jour l’ensemble des documents ayant conduit à la composition du cadastre et, en particulier, l’expertise de l’architecte Carlo Francesco Bizzaccheri qui permit, non seulement, de vérifier et de valider les déclarations des locataires juifs, mais aussi d’estimer précisément la valeur des chazakot : ASR, TNC, Uff. 12, 286, 3.XI.1709, c. 325v. F. Pusceddu, « Documenti per la storia degli ebrei… », art. cit., p. 106-107, avait évoqué l’existence de ce catalogue et rapporté le témoignage de l’architecte Bizzaccheri. Une copie du catalogue, conservée dans le fonds Congregazioni particolari deputate, b. 34, a été signalée par S. Grassi, « Gli ebrei a Roma nei primi decenni del Settecento », art. cit., p. 168. Voir aussi R. Pittella, « Labirinti archivistici e contesti istituzionali », art. cit., p. 172-173.

71 Il convient de noter que le cadastre comporte un certain nombre d’erreurs, comme le rappelle un document daté de la fin du xviiie siècle, conservé dans le fond Camerale II, Ebrei. On y apprend que de nouveaux cadastres furent par la suite produits au cours du xviiie siècle (1733, 1782 et 1787-1789) ; ceux-ci constitueront certainement d’excellents points de comparaison pour une analyse de longue durée lorsqu’ils auront été mis au jour. Voir ASR, Camerale II, Ebrei, b. 7, « Tassa sulle piggioni delle case » (pro memoria daté de 1789) : « On fit un cadastre précis des maisons du ghetto en 1698 puis un autre en 1733, sur la base desquels on pourrait en établir un nouveau, désormais nécessaire, notamment du fait des erreurs qu’ils comportent et qui rendent utile d’en faire un plus précis. »

72 A. Groppi, « Numerare e descrivere gli ebrei del ghetto di Roma », art. cit., p. 54-55.

73 La congrega, ou congrega dei sessanta, désigne l’assemblée née des Chapitres rédigés en 1524 par le banquier Daniel da Pisa, approuvés par le pape Clément VII. Da Pisa fut chargé de pacifier les conflits à l’intérieur de la communauté entre les juifs dits « italiens » et les juifs dits « transmontains », c’est-à-dire considérés comme « étrangers », provenant des territoires situés au-delà des Alpes ou originaires d’outre-mer – cette catégorie comprenait également les juifs d’Italie du Sud et de Sicile. La constitution de cette assemblée censitaire reflète, à bien des égards, la stratification économique et sociale du ghetto puisque la congrega était formée de vingt banquiers considérés comme l’élite de la communauté, de vingt « riches » et de vingt « médiocres », que l’on qualifierait aujourd’hui de classe moyenne-basse. Les « pauvres » n’étaient, de fait, pas représentés puisqu’il fallait pouvoir s’acquitter d’un impôt minimum afin d’y siéger.

74 ASR, Camerale II, Ebrei, b. 16, note adjointe à la copie de Chapitre du chirographe d’Innocent XII du 30 avril 1698.

75 Lors de l’institution des ghettos dans certaines cités au xviie siècle, alors que le principe du jus chazakah était désormais clairement reconnu dans les États de l’Église, le montant des chazakot fut estimé en fonction de la valeur des maisons, sur des bases proportionnelles décroissantes : plus la valeur de l’habitation était élevée, plus le taux locatif perçu par le propriétaire était bas. P, Pour, voir Colletta, Claudia, La comunità tollerata. Aspetti di vita materiale del ghetto di Pesaro dal 1631 al 1860, Pesaro, Società pesarese di studi storici, 2006, p. 68-69.Google Scholar Pour Modène, où l’on note une même situation, voir CAHJP, ACEMo, IT/MO 36.1, « Capitoli per l’erezione del Ghetto di Modena per le case che sono affittate all’estima, et à ragione di Cazaccà », 28.VIII.1675.

76 Si les modalités de ce « transfert de possession » ne sont pas clairement établies, il semblerait que le nouvel entrant pût le faire à condition de s’acquitter des loyers impayés par son prédécesseur, en négociant directement avec lui le prix du jus chazakah en guise de compensation. Voir, par exemple, l’acte de vente d’un jus chazakah d’une boutique rattachée à une maison appartenant à un couple juif endetté et incapable de payer les loyers de ladite maison au propriétaire chrétien ; l’acquéreur rembourse directement les créanciers du couple : ASR, TNC, Uff. 33, 361, c. 633, 13.VIII.1699.

77 ASCER, Controversie per affitto di case, 02 O b (parte I)-07 sup. 03 ; 13.08.1771, c. 1v.

78 L. Andreoni, « Comment habitaient les Juifs ?… », art. cit., p. 214-223. La question de la compétence du tribunal en la matière fut évidemment posée et a récemment été placée au cœur d’un travail de Andreoni, Luca, « A chi appartengono le case del ghetto di Ancona ? Ebrei e catasto tra cultura illuministica e polemica antiebraica », Proposte e ricerche. Economia e società nella storia dell’Italia centrale, 81-2, 2018, p. 49-71.Google Scholar

79 P. Coffy, « Le ghetto de Rome (1750-1850)… », op. cit., p. 172-173.

80 Ibid., p. 159-170, montre toutefois la variété des stratégies des juifs les plus aisés : certains d’entre eux n’investissaient pas ou très peu dans l’immobilier, ou préféraient même rester de simples sous-locataires dans les quartiers plus prisés du ghetto, quand d’autres tiraient d’énormes profits des sous-locations.

81 ASR, Camerale II, Ebrei, b. 7, fasc. 19, 29.I.1823, supplique d’Angelo Di Segni, juif du ghetto, adressée au pape Pie VII et « destinée à mettre un frein aux vexations [angarie] que certains juifs exercent contre leurs coreligionnaires ». P. Coffy, « Le ghetto de Rome (1750-1850)… », op. cit., p. 195-199, signale que le nombre d’habitations possédées par les Scuole du ghetto s’est considérablement accru entre 1733 et 1825. Sa recherche montre aussi que, au moment même où les synagogues investissaient considérablement dans l’immobilier à l’intérieur du ghetto, les institutions religieuses catholiques s’en désengageaient en vendant une bonne partie de leurs biens.

82 ASR, Camerale II, Ebrei, b. 7, fasc. 19.

83 ASR, Camerale II, Ebrei, b. 7, fasc. 28 (Reclami contro li possessori del jus gazzagà, mars 1847) : « Désirant Votre Illustrissime Seigneurie (afin de pouvoir apprécier les assertions des sous-locataires sur les avanies dont ils souffrent, dans la mesure où le jus gazzagà, au départ réparti entre de nombreuses personnes, est aujourd’hui concentré aux mains de quelques riches, lesquels étouffent les pauvres plus facilement) avoir, par le soussigné, les nouvelles opportunes sur cette question au moyen d’une liste des juifs devenus les propriétaires absolus des maisons dans le ghetto et de ceux qui ne jouissent qu’uniquement du jus gazzagà ».

84 Pour Ancône, voir Andreoni, Luca, « Questione di fiducia. Stime dei patrimoni, commercio ed ebrei nello Stato della Chiesa (secoli xvii-xviii) », in Romani, M. (dir.), Storia economica e storia degli ebrei. Istituzioni, capitale sociale e stereotipi (secc. xv-xviii), Milan, F. Angeli, 2017, p. 125-154.Google Scholar

85 L. Poliakov, Les banchieri juifs…, op. cit., p. 259-260.

86 Calabi, Donatella, « La cité des juifs en Italie entre xve et xvie siècle », in Bottin, J. et Calabi, D. (dir.), Les étrangers dans la ville. Minorités et espace urbain du bas Moyen Âge à l’époque moderne, Paris, Éd. de la MSH, 1999, p. 38-39.Google Scholar

87 Ferrara, Micol, « La struttura edilizia del ‘serraglio’ degli ebrei romani (secc. xvi-xix) », Roma moderna e contemporanea, 19-1, 2011, p. 83-102Google Scholar, ici p. 93 et 100 ; M. Gasperoni, « Note sulla popolazione del ghetto di Roma… », art. cit., p. 107.

88 Des recherches récentes nuancent toutefois cette image solidement ancrée parmi les historiens du ghetto : Coffy, Pierre, « Le ghetto de Rome au xviiie siècle, un espace façonné par une communauté complexe », Proposte e ricerche, 41-81, 2018, p. 87-106.Google Scholar

89 Barbot, Michela, « La résidence comme appartenance. Les catégories spatiales et juridiques de l’inclusion sociale dans les villes italiennes sous l’Ancien Régime », Histoire urbaine, 36-1, 2013, p. 29-47, ici p. 36.CrossRefGoogle Scholar

90 Sur Rome en général, voir R. Ago, Economia barocca…, op. cit., p. 177-180.

91 Olivier Faron, « À propos de la modernité de l’emphytéose », in O. Faron et É. Hubert (dir.), Le sol et l’immeuble…, op. cit., p. 10.

92 Selon S. Di Nepi, Sopravvivere al ghetto…, op. cit., p. 165-173, ces transactions seraient équivalentes à celles que les juifs effectueraient sur les maisons à travers le jus gazzagà ; il faudrait toutefois mener des recherches approfondies sur ce sujet précis pour clarifier ce point, probablement plus complexe qu’il n’y paraît. Voir aussi Di Nepi, Serena, « Un mercato per la città. Piazza Navona e i suoi banchi in età moderna », in Bernard, J.-F. (dir.), « Piazza Navona, ou Place Navone, la plus belle & la plus grande ». Du stade de Domitien à la place moderne, histoire d’une évolution urbaine, Rome, École française de Rome, 2014, p. 543-556, ici p. 552-553.Google Scholar

93 ASR, TNC, Uff. 16, Giovanni Pietro Caioli, 153, 1680, c. 105, 19.VII.1680. Leone Sacerdote, juif romain, cède le jus qu’il possède sur « deux cabanons situés sur la place de l’Église de la Madonna della Cerquia où se déroule la foire » à ses associés Leone et frères d’Amato, également juifs romains.

94 Les confréries pouvaient ainsi détenir un jus chazakah sur une licence bancaire. Voir, par exemple, l’acte de location conclu entre les syndics de la Compagnia della carità e della morte (Ghemilùth Chasadìm) et Jacob Castelnuovo : ASR, Banchieri ebrei, b. 34, 10.V.1679, c. 955.

95 Étienne Hubert, « Urbanisation, propriété et emphytéose au Moyen Âge : remarques introductives », in É. Hubert (dir.), Le sol et l’immeuble…, op. cit., p. 6.

96 Ibid.

97 Les architectes et les experts de l’estimation immobilière jouèrent un rôle primordial sur le marché immobilier dans les villes de l’époque moderne, et le ghetto n’échappait pas à cette règle : Barbot, Michela, « A ogni casa il suo prezzo. Le stime degli immobili della Fabbrica del Duomo di Milano tra Cinque e Settecento », Mélanges de l’École française de Rome. Italie et Méditerranée, 119-2, 2007, p. 249-260.CrossRefGoogle Scholar

98 Les plans sont publiés dans M. Gasperoni, « Note sulla popolazione del ghetto di Roma… », art. cit., p. 104-105 et annexe (ill. 10-13).

99 ASR, TNC, Uff. 5, b. 453, 14.VI.1730, c. 620r et v et 631r.

100 ASR, TNC, Uff. 5, b. 453, 14.VI.1730, c. 620v.

101 A. Groppi (dir.), Gli abitanti del ghetto di Roma…, op. cit., p. 263-264 (familles 775-779).

102 La valeur du bien (V) est donc calculée comme suit : V = L/C, où L correspond au loyer et C au taux de capitalisation, soit 93,28/3,5 x 100 = 2 665 écus et 40 baiocchi. La tassa del calo e accrescimento est quant à elle calculée à partir de la différence existante entre le montant du loyer versé au propriétaire chrétien et sa valeur locative réelle. Ainsi, si un juif verse un loyer de 45 écus et que l’estimation de sa valeur locative est de 75 écus, la taxe sera de 75-40 = 30 x 12/100 = 3 écus et 60 baiocchi.

103 Soit le montant du loyer originel de 8 écus et 23 baiocchi, comme indiqué sur le cadastre, auquel est soustraite l’imposition de 12 % destinée à l’Universitas hebreorum à partir de 1698.

104 ASR, TNC, Uff. 5, b. 456, c. 370r, 9.VII.1731.

105 La demeure du banquier Giuseppe Toscano, qui avait regroupé plusieurs maisons pour la constituer, avait été estimée à 13 346 écus, ce qui représente une somme considérable : ASR, Camerale II, Ebrei, b. 18, fasc. 10, 1.II.1707.

106 Michaël Gasperoni, « La misura della dote. Alcune riflessioni sulla storia della famiglia ebraica nello Stato della Chiesa in età moderna », in L. Graziani Secchieri (dir.), Vicino al focolare e oltre. Spazi pubblici e privati, fisici e virtuali della donna ebrea in Italia (secc. xv-xx), Florence, Giuntina, 2015, p. 203-208.

107 D. Calabi, « Il ghetto e la città », art. cit., p. 160.

108 ACEM, Sezione antica, Filza 058, car. 003, 14.I.1700, c. 1v.

109 ACEM, Sezione antica, Filza 088, cart. 11, 6.III.1730.

110 V. Lemire, « Les puits du Ghetto… », art. cit., p. 119-120.

111 Ravid, Benjamin, « Les séfarades à Venise », in Méchoulan, H. (dir.), Les Juifs d’Espagne. Histoire d’une diaspora, 1492-1992, Paris, Liana Levi, 1992, p. 37.Google Scholar

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113 Mari, Adriano, Voto adesivo dell’avvocato Adriano Mari intorno alla perseveranza dell’Ius Hazakà, Florence, L. Niccolai, 1876, p. 6 et 8.Google Scholar