A peine leur victoire assurée et les prisons emportées au cri de « Vive la Liberté ! », les révolutionnaires de février 1917 s'étaient aussitôt attaqués aux symboles du régime déchu. Non contente de mettre le feu aux bâtiments officiels de la Sûreté (Okhrana) ou du ministère de l'Intérieur, la foule victorieuse n'avait rien eu de plus pressé que de marteler ou de brûler les emblèmes impériaux et de jeter bas les symboles de l'oppression tsariste. Trônant la veille encore en plein centre de la capitale, la statue de Nicolas II avait la première mordu la poussière, et rien ne symbolisait mieux l'effondrement du régime que ce gisant décapité, dont l'orgueilleuse couronne jonchait le sol de ses débris.

La NEP fut la grande époque de l'analyse marxiste détaillée de la société soviétique. Les statisticiens rassemblèrent un nombre important de données sur la composition en classes de chaque organisation ou institution sociale, y compris le parti communiste. La paysannerie fut analysée avec soin afin de déterminer son découpage en catégories « paysans pauvres », « paysans moyens » et « koulaks ».

Le mouvement de réappropriation de l'histoire, auquel on assiste en URSS à travers la perestroïka et la glasnost', conduit à un retour sur les années terribles : celles qui vont du début de la collectivisation à la guerre, elle-même abordée dans un renouveau des critiques visant Staline, ses capacités militaires ou sa responsabilité dans les purges qui décimèrent l'Armée rouge, ou dans une réévaluation de l'aide américaine de 1941 à 1945.

Si, jusqu'à présent, une attention soutenue a été accordée aux années trente, perçues à juste titre comme la matrice de l'Union soviétique actuelle, les quatre années de guerre n'ont pas suscité en Occident l'intérêt qu'elles méritent à plusieurs titres.

Les multiples débats sur la révolution agricole ont été parfois obscurcis par des confusions sur la signification des deux composantes les plus importantes des changements de l'agriculture, à savoir les rendements et la productivité. En fait, on peut retrouver l'origine de cette confusion dans certains écrits des fondateurs de l'économie politique et, notamment, dans la célèbre loi des « rendements décroissants » de David Ricardo. La confusion n'en incombe pas à Ricardo, mais à l'emploi de l'expression « diminishing returns », qui a été traduit par « rendements décroissants » (parfois aussi par « rendements non proportionnels »), mais qui signifie en fait « productivité décroissante » ; puisque le principe de la loi des rendements décroissants est que « si l'on accroît la production en intensifiant la culture sur les terres déjà occupées, tout accroissement de la production exigera un accroissement plus que proportionnel du travail employé ».

L'histoire des crises économiques utilise depuis longtemps le phénomène des faillites comme indicateur des difficultés propres au cycle des affaires. Pourtant l'unanimité ne s'est pas encore faite sur le rôle et la place des défaillances d'entreprises au moment du retournement de la conjoncture et dans la dépression.

Malgré l'existence d'un fonds d'archives non négligeable pour l'ensemble de la France, la relation avec les crises économiques est rarement traitée. Hormis la tentative pionnière d'Ernest Labrousse et de ses collaborateurs en 1956, la nécessité d'une synthèse d'ensemble n'a émergé de la masse des travaux à base locale que tout récemment.

Entre 1500 et 1800, la population de l'espace danubien passe de 7 ou 8 millions à environ 17 millions d'habitants (tableau en annexe). La croissance, modérée au xvie siècle, marquée de ralentissements et de régressions au xviie, s'accélère au xviiie siècle, accentuant ainsi les différences régionales. Les migrations jouent dans ce phénomène un rôle non négligeable mais l'excédent, d'ailleurs fort variable, s'explique surtout par une natalité élevée et par la baisse inégale de la mortalité.