Dans le règlement adopté, le 27 janvier 1890, par le Comité international, pour l'organisation du « Fonds Augusta, » il est dit (art. 4) que « l'état de situation de ce Fonds sera dressé chaque année à la date du 7 janvier, jour anniversaire de la mort de S. M. l'impératrice Augusta, et publié dans le Bulletin international. » Nous venons donc nous acquitter de ce devoir pour la première fois, et nous le faisons dans un sentiment de vive gratitude pour les généreux donateurs qui, s'associant à notre pensée, ont assuré par leurs offrandes le succès et la durée de l'institution.

Tandis que les comités centraux de la Croix-Rouge sont tenus de présenter périodiquement à leurs commettants des rapports administratifs sur la gestion qui leur est confiée, le Comité international, qui ne relève hiérarchiquement de personne, jouit, à cet égard, d'une entière liberté. Mais, s'il n'est pas obligé d'écrire ses annales, il reconnaît cependant la convenance, pour lui-même, de consacrer de temps en temps une de ses séances à envisager l'ensemble de ses travaux passés, afin de s'orienter et de s'assurer qu'il ne dévie pas de la direction qu'il doit suivre.

De l'aménagement intérieur d'un lazaret portatif. Rapport sur le concours ayant eu lieu en juin 1889 à Berlin, par MM. les Drs Werner et Schütte. — Publié par le Comité central des Sociétés allemandes de la Croix-Rouge. — Berlin, 1890, in-80, 224 p.

Cela intéressera sans doute les amis de la Croix-Rouge d'apprendre qu'il s'est formé à Berlin un comité, composé d'hommes de toutes les positions sociales et de toutes les professions, pour élever, dans cette ville, un monument à S. M. l'impératrice Augusta, la vénérée protectrice de la Croix-Rouge, que Dieu a retirée à Lui. On compte essentiellement sur l'appui effectif des sociétés de la Croix-Rouge.

En 1886, MM. von Langenbeck, von Coler et Werner publièrent un rapport sur l'exposition de baraques transportables, organisée à Anvers, à l'occasion du prix offert par S. M. l'impératrice Augusta. Nous avons, dans ce Bulletin, rendu compte de cette publication. Une seconde édition, notablement augmentée, vient d'être publiée par MM. von Coler et Werner, et, comme deuxième partie, on y a annexé l'ouvrage de MM. Werner et Schütte sur l'installation intérieure des lazarets transportables, publié par les soins du Comité central allemand. La nouvelle édition du premier des rapports sus-mentionnés est augmentée de 140 pages, le nombre des illustrations est également notablement accru. Les adjonctions portent principalement sur la partie historique, ainsi que sur les expériences faites, spécialement dans l'armée allemande, au sujet de l'emploi des baraques transportables. Les expériences poursuivies pendant plusieurs années ont porté sur les baraques militaires de Dœcker, revêtues de carton et de toile, sur les lazarets démontables de Nieden, sur les baraques métalliques de Bernhardt-Grove et sur les baraques de Vogler-Noa.

Nous avons déjà fait connaître à nos lecteurs ce rapport, rédigé par MM. les Drs Werner et Schütte, et nous leur en avons donné un résumé dans notre Bulletin. Si nous revenons aujourd'hui sur le même sujet, c'est pour signaler la publication d'une traduction française de cet important et consciencieux travail. Nous ne pouvons mieux présenter ce volume aux intéressés qu'en transcrivant ici une partie de la lettre que nous a adressée le Comité central de Berlin en nous l'envoyant:

« Nous avons pensé bien faire,» nous dit-il, «en publiant cet ouvrage dans les deux langues. Pour atteindre ce but, nous avons eu recours à la collaboration de notre fidèle collègue dans l'œuvre de la Croix-Rouge, membre du Comité international à Genève, M. le Dr Louis Appia.

A la suite des événements tragiques dont la ville de Buenos-Aires a été le théâtre l'été dernier et dont nous avons rendu compte, la Société argentine de la Croix-Rouge, qui s'y est distinguée, a compris, ainsi que nous en exprimions alors l'espoir, qu'elle devait continuer à déployer son activité, d'une façon soutenue, en temps de paix. Nous en avions eu un premier indice dans la reconstitution de son Conseil supérieur, et, plus récemment elle en a fourni une nouvelle preuve, en entreprenant la publication d'un Bulletin.

Le nombre des membres du Comité départemental de la Gironde s'est accru, en 1889, de 73. Il était, au 30 avril 1890, de 1168.

Comme les années précédentes, toutes les ressources du Comité ont été affectées à l'organisation de ses différents services de guerre; une somme de 2864 fr. 25 centimes a cependant été employée à des allocations aux troupes en garnison dans la Gironde, pour venir en aide à diverses infortunes militaires. Un envoi de vins, conserves, tabac, etc., a, en outre, été fait au Sénégal. Le fonds de guerre du Comité s'élevait, au 30 avril 1890, à la somme de 319, 704 fr. 48 centimes.

Le ministère de la guerre avait chargé une commission de rechercher et d'étudier, à l'Exposition universelle de 1889, les produits, les appareils et généralement tous les objets pouvant intéresser l'armée. Un des volumes de la collection des rapports dans lesquels sont consignés les résultats des travaux de cette commission est consacré au service sanitaire et renferme le rapport présenté par la sous-commission qui s'est occupée spécialement de cet objet.

Le septième Bulletin de la Société italienne, publié au mois de décembre 1890, nous a apporté d'excellentes nouvelles de cette association. Nous n'en avons pas été surpris, car il en est de même chaque année à pareille époque, surtout depuis que cette branche de la Croix-Rouge est placée sous la vigilante et habile direction de M. le comte Della Somaglia. Cet excellent président a été confirmé dernièrement, par le Roi, dans ses fonctions pour une seconde période de trois années et nous l'avons appris avec une vive satisfaction.

Le fait du prospectus pour des bretelles-tourniquet, imprimé à Vérone et portant en tête la croix-rouge, avec les mois Convention de Genève, fait dont vous parlez dans le Bulletin no 84 (T. XXI, page 116) a été connu du Comité central italien, qui a déjà obtenu, de l'autorité locale, que ce prospectus soit retiré du commerce par celui qui s'était permis de le publier.

J'ai l'honneur de vous annoncer que nous avons renouvelé le bureau de notre Société pour la période réglementaire de 1890 et 1891, et que Mgr. le Dr José Antonio Roca a été élu Président de la Sociélé péruvienne de la Croix-Rouge.

Nous avons l'honneur de vous communiquer que S. E. le duc de Palmella, pair du royaume, etc., etc., vient d'être élu Président de la Société portugaise de la Croix-Rouge.

Nous espérons que vous voudrez bien continuer avec notre nouveau président les mêmes bonnes relations que vous avez entretenues avec son prédécesseur, et nous vous assurons, en même temps, que nous ne négligerons rien pour resserrer les liens d'amitié qui nous unissent déjà à votre Société.

L'activité de la Société Albert se concentre principalement sur l'hôpital Carola, qui est maintenant terminé et peut contenir 13 malades de première classe, 26 de deuxième classe et 201 de troisième classe. L'exploitation de cet hôpital est une lourde charge pour la Société, car il lui serait impossible de subvenir à ses dépenses avec ses propres ressources. L'excédent des dépenses oblige sans cesse la Société à faire appel à la générosité du public.

On a souvent fait remarquer les affinités — nous ne disons pas les ressemblances — qui existent entre l'œuvre de la Croix-Rouge et celle des Sociétés de la paix, mais ou n'a guère signalé la tendance pacificatrice de la Convention de Genève. C'est ce qui nous engage à reproduire le fragment suivant, emprunté à une conférence sur la dite Convention, faite cet hiver par le président du Comité international, à l'Aula de l'Université de Genève.

Le 9 janvier 1890, les adhérents à l'œuvre de la Croix-Rouge à Genève se sont réunis en assemblée générale sous la présidence de M. le Dr Haltenhoff, membre du Comité central suisse, et ont définitivement constitué la Section genevoise de la Société centrale suisse de la Croix-Rouge, dont voici les statuts:

Article premier. — Il est constitué, sous le nom de Section Genevoise de la Société centrale Suisse de la Croix-Rouge, une société qui a son siège à Genève. Elle a pour but de préparer et d'organiser les secours volontaires aux militaires blessés ou malades, en cas de guerre.

Parallèlement à l'œuvre de la Croix-Rouge, celle des Samaritains est en voie d'extension notable en Suisse à l'heure actuelle, particulièrement à Genève.

Peu après l'assemblée genevoise de la Croix-Rouge, les Samaritains tenaient la leur, dans un local tout voisin de celui où, le même jour et à la même heure, avait lieu la conférence de M. Moynier sur la Convention de Genève, dont nous avons parlé plus haut.