1873. No 5. Novembre. — Bulletin de l'œuvre. — Le train de santé français à l'Exposition de Vienne. — Belgique. — Espagne. — Le Comité des dames. — Comité international. — Nouvelles des comités. — France. — Francfort. — Hesse. — Pays-Bas. — Batavia. — Revue d'hygèene publique et privée.

Wiener Welt-Ausstellung 1873. Gruppe XVI, Section III, Lit. E. — Militär-Sanität und freiwillige Hilfe im Kriege. Special-Katalog. Ausgegeben am 1. August 1873. — Vienne, in-80, 66 p.

Depuis la publication de notre dernier Bulletin, un conflit a surgi entre l'Espagne et les Etats-Unis, qui eût pu amener une guerre entre ces deux pays, si les diplomales auxquels a incombé le soin des négotiations relatives à cette affaire n'eussent été animés d'un sincère amour de la paix. Aujourd'hui, grâces à Dieu, le danger est écarté Nous ne raconterons pas ici la capture du Virginius et l'exécution, à Santiago de Cuba, des prisonniers faits à bord de ce navire; encore moins avons-nous à nous prononcer sur les questions de droit que ce tragique épisode a soulevées, et sur la solution qu'elles ont recues ; mais il nous sera bien permis de nous réjouir de l'issue pacifique d'une contestation qui aurait fait couler bien du sang et bien des larmes si, comme, hélas! cela se voit souvent, la voix de la sagesse et de l'humanité n'avait pas été écoutée.

Nous avons dit, dans notre précédent Bulletin (p. 11), à l'occasion de l'ambassade japonaise, que le Comité international recherche toutes les occasions qui peuvent se présenter de faire connaître et accepter la Croix rouge hors d'Europe. En affirmant cela, nous avions en vue, entre autres pays, l'Amérique du Sud, où plusieurs fois déjà nous avons tenté des démarches dans ce sens.

Sa Majesté l'impératrice et reine avait primitivement destiné à l'exposition sanitaire à Vienne uue somme de 1,000 thalers. Sur la proposition du Comité central allemand, cette somme fut transformée en 20 médailles d'or, pour être données en souvenir et en prix à un pareil nombre d'exposants du pavilion sanitaire. Sur la proposition du Comité central, une commission composée de MM. le conseiller et professeur Dr de Langenbeck et professeur Dr Virchow de Berlin, professeur Dr Mundy, conseiller et professeur Dr Billroth et Dr d'Arneth de Vienne, conseiller Dr Esmarch de Kiel, conseiller Dr de Held de Wurzbourg, fut nominée pour choisir les exposants auxquels cette récompense devait être accordée.

Nous avons souvent entendu émettre l'opinion que les sociétés volontaires de secouis n'avaient pas, en temps de guerre, l'influence à laquelle elles pouvaient équitablement prétendre auprès du Commissariat royal allemand, mais une ordonnance du 28 mai dermer nous paraît donner satisfaction dans une large mesure aux réclamations auxquelles nous faisons allusion. Nous en reproduisons ici la teneur, en l'accompagnant de quelques réflexions qu'elle a suggérées à M. le lieulenant-général baron de Troschke, et que nous extrayons d'une revue allemande

On annonce la publication très-prochaine d'un rapport officiel de M. le Dr Mosetig sur le matériel sanitaire de l'exposition de Vienne. Nous croyons done préférable d'ajourner l'article que nous nous étions proposés de consacrer à ce sujet dans le présent numéro, jusqu'au moment où nous aurons pu consulter cet important document. Nous donnerons seulement aujourd'hui quelques détails sur l'ordonnance de l'exposition d'après le catalogue.

Nos lecteurs nous pardonneront de sortir pour une fois du cercle restraint des questions qui touchent directement à la Croix rouge, afin de montrer, à propos d'une publication récente, la parenté qui existe entre notre œuvre et une association née d'hier, mais appelée à un grand avenir : nous voulons parler de l'lnstitut de droit international. N'est-ce pas, à tout prendre, rester dans notre ròle que de faire ressortir les affinités qui existent entre la Croix rouge et les travaux accomplis dans d'autres sphères pour améliorer les conditions de l'homme ici-bas? Toutes les manifestations du progrès social sont solidaires, et c'est rehausser la valeur ou l'importance de chacune que de mettre en lumière les côtés par lesquels elle se rattache au mouvement général de la civilisation.

II m'a été notiflé, le 2 courant, l'installation à Paris d'un Comité international, ayant des succursales dans d'autres pays, et qui a pour but unique de procurer des moyens de secours aux Espagnols malades ou blessés pendant la guerre civile.

Permettez-moi de résumer cette lettre dans l'exposé sommaire de la dernière assemblée générale.

Dans notre précédent Bulletin, nous n'avons pu que signaler laconiquement la perte que venait de faire la Société française en la personne de son présídent; mais nous annoncions l'intention de revenir sur la carriére de cet homme éminent. Aujourd'hui nous sommes heureux de pouvoir réaliser ce désir, grâce à l'obligeance de notre correspondant de Paris, qui a bien voulu nous communiquer l'éloge de M. le comte de Flavigny, lu par M. le comte de Beaufort a l'assemblée générate de la Société françhise, le 27 décembre dernier. Ce document devant ètre publié en France, nous n'en reproduirons ici que la dernière partie, qui retrace la carrière de M. de Flavigny.

On se souvient que, dans-notre précédente livraison, nous avons inséré (p. 66), touchant l'abus du brassard international, une note qui nous avait été adressée par l'un de nos honorables correspondants de La Haye. Cette communication a fourni à M. le major Burgess l'occasion de nous remettre en meémoire les opinions émises sur le même sujet, à la suite de la guerre de 1810–71, par les membres et agents de la Société anglaise de la Croix rouge, opinions qui ont eété publiées par cette société comme réponses aux questions 5 et 6 de son consciencieux questionnaire. II nous a paru qu'en raison de l'extrême importance de leur objet, la traduction d'un certain nombre de fragments empruntés à l'ouvrage dont nous parlons ne serait pas déplacée dans ce Bulletin, et pourrait aider à la solution d'un des problèmes qui préoccupent le plus, et è juste titre, les amis de notre œuvre.

Nous avons si rarement l'occasion de parler de l'Italie et de l'œuvre de la Croix rouge dans ce pays, qu'on serait tenté de croire qu'elle y est ou complétement ignorée, ou du moins assez négligée. On se tromperait cependant si on le supposait, et les rapports annuels du Comité central de Milan montrent bien que, si la Société italienne de secours fait peu de bruit, elle n'en travaille pas moins.

Le gouvernement néerlandais déploie, tant en Europe qu'aux Indes orientales, une grande activité en vue de la seconde expédition contre les Atschinois. En attendant la reprise des hostilités, une forte escadre continue à bloquer les côtes situées à l'extrémité septentrionale de l'île de Sumatra.

La littérature de la Croix rouge s'enrichit chaque jour, et chaque jour de nouveaux points de vue, des idées nouvelles surgissent; mais le champ est vaste, et longtemps encore les amis de l'humanité y trouveront à utiliser leurs nobles facultés. A peu d'exceptions près, cependant, les auteurs qui ont écrit sur ce sujet se sont préoccupés de la situation présente de l'œuvre ou des exigences nouvelles que l'avenir pourrait lui imposer. Bien peu ont songé à remonter le cours des âges, pour rechercher si l'idée genéreuse qui a produit la Convention de Genève n'avait pas des antécédents dans l'histoire.

Nous avons donné, dans le numéro 17 du Bulletin, la composition du nouveau Comité saxon, mais il s'est glissé dans cet article quelques erreurs que nous nous empressons de corriger. Le nom du président du Comité est M. de Criegern et non de Kriegern, et celui du vice-président est le conseiller docteur Fiedler, au lieu de Findler, ainsi que nous l'avons imprimé.

Le premier rapport annuel sur les établissements de Mme Marie Simon, à Loschwitz, près de Dresde, vient de paraître. Grâce à la manière dont il a été répondu à l'appel adressé, dans l'automne de 1871, aux femmes allemandes, en faveur d'un établissement pour les invalides allemands, il a été recueilli non-seulement en Allemagne, mais encore à l'étranger, une somme de 17,014 thalers, par l'intermédiaire, soit du conseiller commercial, banquier Koehne, à Dresde, soit de Mme Marie Simon, soit enfin d'autres personnes chargées de ce soin. A cela, il faut ajouter le don de 2,000 thalers fait par le Comité central de Berlin, les dons en nature, et une somme de 100 thalers donnée dans un but spécial.