Nous avons l'honneur de porter à la connaissance des Comités centraux, qu'une Société ottomane de secours aux blessés et malades militaires vient de se constituer à Constantinople, sur les bases du Congrès international de Genève, ainsi que nous l'apprend une circulaire de S. E. Marco-Pacha, président de la Commission d'organisation.

Dans notre bulletin de Janvier dernier (no 29), nous avons donné le texte de la dépêche de la Sublime-Porte adressée au président de la Confédération suisse, en date du 16 novembre 1876, par laquelle Safvet-Pacha notifiait la décision prise par la Turquie de remplacer, dans le brassard et le drapeau adoptés par la Convention de Genève, la Croix rouge par le Croissant rouge. La Porte demandait en outre au Conseil fédéral suisse, de prendre les mesures nécessaires pour faire admettre le Croissant rouge, comme signe de neutralisation, par les puissances signataires de la Convention de Genève.

1877. No 1. Janvier.

I. Communication: Comité central allemand.—II. Dr W. Roth, L'exposition sanitaire à Philadelphie. — III. Unions et Sociétés: Prusse, Union des dames; Union des hôpitaux de femmes; Suède, Comité central de l'Union suédoise.—IV. Bulletin littéraire: G. Fischer. Statistique des morts et blessés dans l'armée prussienne en 1870–71.

Beretning fra Bestyrelsen for « Foreningen til Syges og Saaredes Pleie under Krigsforhold », etc. Copenhague, 1877. Bianco Lunos Bogtrykheri. 80, 32 pages.

Société française de secours aux blessés des armées de terre et de mer. Bulletin no 23, annuaire de 1876. Paris, 1876. 80, 116 pages.

Le Comité central des sociétés allemandes, à l'occasion du renouvellement de l'année, avait adressé des félicitations à ses augustes protecteurs l'empereur et l'impératrice d'Allemagne; il a, en retour, été honoré des lettres suivantes:

Par l'empereur:

« Je remercie le Comité central pour les félicitations qui m'ont été présentées à l'occasion de la nouvelle année par l'adresse du 31 décembre. Je réitère volontiers au Comité central et aux diverses sociétés de son œuvre le témoignage de ma satisfaction pour leur activité féconde.

L'Assemblée générale du 27 avril 1876 a décidé de considérer la Société danoise de secours aux militaires malades et blessés comme définitivement constituée à partir de cette date.

Le but de la Société, basé sur les décisions de la Conférence de Genève de 1863, est, — par une assistance privée organisée d'avance, et à côté des devoirs imposés à cet égard à l'Etat, — de concourir au soulagement, en temps de guerre, des militaires malades et blessés.

Avant d'entrer dans le détail de cet exposé, je mettrai tout d'abord en lumière un fait dont l'influence va désormais dominer nos services, et dont les amis de notre Œuvre accueilleront avec joie la première nouvelle.

M. le Ministre de la guerre vient d'arrêter un projet de règlement par lequel il rattache, dans des conditions nouvelles, la participation de notre Société à toutes les branches du service sanitaire des armées en campagne, et par lequel il lui reconnaît, en échange des grands devoirs qu'il lui impose, le caractère d'une Œuvre privilégiée, auxiliaire permanente du service de santé officiel et principale dispensatrice des ressources de l'assistance volontaire.

Nous avons reçu le rapport du comité nommé le 15 août 1876 dans une assemblée publique à Londres, pour venir en aide aux soldats malades et blessés serbes et turcs. Quelques jours avant cette assemblée publique, c'est-à-dire le 29 juillet, l'Ordre de St-Jean de Jérusalem avait décidé d'envoyer des médecins sur le théâtre de la guerre, à l'aide de fonds fournis par Mlle Johnston. Toutefois, le 16 août, ce comité, appelé: « Comité de secours des malades et blessés de la guerre d'Orient», eut l'heureuse inspiration de confier la direction de l'œuvre à la Société anglaise de la Croix rouge, qui vota dans ce but une somme d'argent assez considérable; c'est elle qui à dater de ce moment distribua tous les secours anglais aux blessés des deux armées belligérantes.

I. Les agents de la Société sont choisis, après une entrevue personnelle, par le Comité exécutif, à Londres. Les candidats, qui devront être sujets anglais, auront à remplir un formulaire d'engagement et devront être prêts à subir tout examen que le Comité jugera convenable. Il est positivement interdit aux chefs de service d'accepter comme agents de la Société aucun individu qui, pour une raison quelconque, ne se serait pas offert en personne et n'aurait pas été nommé par le Comité exécutif, à Londres.

Une tentative vient d'être faite par le major C.-J. Burgess, de l'honorable compagnie d'artillerie de Londres, pour tâcher de répandre en Angleterre une plus grande connaissance des moyens à employer pour le transport des malades et blessés, militaires ou civils. Une demande a été adressée dans ce but au ministère de la guerre pour l'établissement d'écoles préparatories, dans lesquelles les officiers de médecine du corps volontaire seraient mis à même de former des brancardiers, selon le mode employé par le Département médical de l'armée.

Ce fut le capitaine (actuellement major) Burgess qui tenta, en 1867, de créer en Angleterre une grande société pour venir en aide aux blessés pendant la guerre; ceci à la suite d'une correspondance entretenue, après son voyage en Suisse, avec M. Moynier, président du Comité de Genève. Les mesures prises alors n'avaient nullement été suggérées par Sir Edmond Lechmere, comme le dit le colonel Brackenbury, mais bien par M. Moynier, qui tes avait conseillées au capitaine Burgess.

Nous avons sous les yeux un rapport très-substantiel sur le matériel de secours aux blessés, qui a figuré à l'exposition de Bruxelles 1876; il est rédigé en connaissance de cause par M. T. Longmore chirurgien en chef et professeur de chirurgie militaire en Angleterre Nous ne pouvons entrer ici dans tous les détails de cet intéressant document, nous ne ferons qu'en mentionner les parties les plus saillantes:

1) Du matériel sanitaire sur le champ de bataille.

D'après les renseignements tout récents qui nous sont transmis par M. l'archimandrite Vizarion Ljubisa, la Société monténégrine de la Croix rouge, dont il est le président, dispose de très-peu de ressources, eu égard à l'étendue des maux qu'elle aura à soulager si les hostilités avec la Turquie recommencent. Nous portons ce fait à la connaissance de nos lecteurs, avec l'espoir que les sociétés de la Croix rouge, s'inspirant du principe de solidarité qui les unit, mettront, par leurs dons et leur concours, la Société monténégrine en mesure de faire face aux difficultés du temps présent.

Une des questions portées à l'ordre du jour général du Congrès d'hygiène et de sauvetage qui s'est tenu l'an dernier à Bruxelles était la suivante: « Déterminer l'organisation du service médical sur le champ de bataille, pendant et après l'action, » et l'on se souvient que la tâche d'introduire cette question échut à M. le docteur Appia. Le discours de notre savant collaborateur vient d'être reproduit au complet dans La Médecine usuelle, journal populaire d'hygiène et de médecine vulgarisées, qui paraît à Genève, et tiré à part. Cette consciencieuse étude, écrite avec l'autorité que donne l'expérience acquise au champ d'honneur, est ainsimise à la portée de toutes les personnes qu'elle peut intéresser. Elles ne pourront que nous savoir gré de leur en avoir recommandé la lecture.

La Société, fondée sur les bases du Congrès internatíonal de Genève, a pour but de venir en aide, par des ambulances libres, aux ambulances militaires et d'apporter au soulagement des blessés toutes les ressources de la science et de la charité.

La Convention de Genève a stipulé la neutralité des ambulances et de leur personnel.

Il sera créé à Constantinople une première Société de secours aux blessés et malades militaires, conformément à l'esprit et aux termes de la Convention de Genève, sur les bases suivantes:

Art. 1er. — Les dons et les secours seront spontanés.

Art. 2. — Ces dons et ces secours seront exclusivement affectés au service des blessés et malades militaires.

Art. 3. — Le secours sera organisé par des hommes compétents.

Art. 4. — Les secours seront dirigés d'accord avec l'autorité militaire.

Art. 5. — La Société prendra le nom de:

Medjouhini askérié ïané djémiéti

c'est-à-dire: « Société de secours aux blessés et malades militaires ».

Cette société se décompose en deux sections, dont l'une pour les hommes et l'autre pour les dames, agissant dans un but commun.