Qnand on parle do la Croix rouge, — et l'on en parle fréquemment depuis quelques années, — ces mots n'éveillent dans l'esprit do beaucoup do personnes quo des idées assez vagues; on n'ignore pas généralement qu'elle se rattache aux maux do la guerre, mais bien peu savent an juste ce que c'est. De là des préjugés qui s'accréditent de plus en plus, et des confusions perpétuelles qui peuvent avoir de regrettables conséquences.

La conférence diplomatique réunie à Bruxelles sur l'invitation du gouvernement russe, au mois de juillet dernier, pour délibérer sur les lois et les coutumes de la guerre, vient d'ajouter un chapitre important à l'histoire de la Convention de Genève. Nous croyons done utile de mettre nos lecteurs au courant de ce qui s'y est dit à cet égard.

Dans notre 17e Bulletin, du mois d'octobre 1873, nous avons publié, sous le titre de « une usurpation de la Croix rouge », un avertissement à nos lecteurs pour les mettre en garde contre une fausse « chancellerie de la Croix rouge de Genève », et contre la croyance à un « ordre de la Croix rouge », qui nous paraissait n'être qu'un moyen d'exploiter la crédulité de certaines gens.

L'ère des adhésions à la Convention de Genève, qui semblait fermée depuis plus de six ans, vient de se rouvrir.

Par note datée de Bucharest, le 18–30 novembre 1874, le gouvernement roumain a informé le Conseil fédéral suisse de son adhésion à cette Convention, et l'autorité fédérale helvétique s'est empressée de porter ce fait, réjouissant à la connaissance de tous les Etats signataries, par une lettre circulaire, datée de Berne le 11 décembre dernier.

1874. No 1. 1eroctobre. — Avertissement. — Les calomniateurs de la Croix rouge. — Usurpations indignes. — Récompenses aux secoureurs des blessés. — Titres et insignes. — Partie officielle. — Assemblée espagnole. — Actes du 2e district de Barcclone 1873–1874. — Etranger. — Belgique. — Partie technique. — Fabrique internationale de Schaffhouse. — Conférences publiques do la Croix rouge. — Bulletin. — Dernières nouvelles. — Annonces.

Ueber den Transport der im Felde Verwundeten und Kranken, von Dr Th. Billroth, Prof. der chirurgischen Klinik an der Universität Wien, und Dr von Mundy, Prof. der Militär-Sanitätspflege an der Universität Wien; nebst den Verhandlungen der auf Einladung der Herren Dr Billroth, v. Mundy und Wittelshöfer im Sanitäts-Pavillon der Wiener Weltausstellung 1873 vom 6.—9. October versammelten internationalen Privat-Conferenz über Verbesserung der Pflege der im Felde Verwundeten und Kranken. Erste Abtheilung. 1874. In-80. 203 p. Wien, Druck u. Verlag von Carl Gerold's Sohn.

Sa Majesté l'impératrice Augusta, qui pendant son absence de Berlin n'a cessé de prendre part aux travaux du Comité central, lui a écrit la lettre suivante, en réponse aux vœux que celui-ci lui avait adressés à l'occasion de son jour de naissance:

« Recevez mes meilleurs remerciements pour les vœux que le Comité central des sociétés allemandes de secours aux militaires blessés et malades m'a adressés cette année à l'occasion de mon jour de naissance. Permettez-moi à mon tour d'en former, pour que l'avenir nous permette de réaliser l'organisation en temps de paix du Comité central, et de lui préparer des forces toujours nouvelles pour la grande œuvre qu'il a entreprise. »

Il s'est présenté cinq concurrents, quatre allemands et un anglais, pour le prix fondé, à l'occasion de l'Exposition universelle de Vienne par S. M. l'impératrice d'Allemagne et reine de Prusse, pour le meilleur manuel technique de chirurgie militaire. Les jurés, MM. Billroth à Vienne, B. v. Langenbeck à Berlin, et Socin, à Bâle, ont soumis ces ouvrages à un minutieux examen, et après s'être réunis, pour en discuter verbalement les mérites, ils unt reconnu que trois d'entre eux portant pour devises: « Kurz und Bündig » (court et concluant), — « Wissen ist Macht » (savoir c'est pouvoir), et « Soldier Surgeon » (le soldat chirurgien), méritaient qu'on les distinguât d'une façon tout-à-fait particulière.

Le 6 octobre 1874 et les jours suivants a eu lieu, à Francfort-s/M., la réunion générale des Sociétés allemandes de femmes (Deutschen Frauen Hülfs und Pflege Vereine). L'ordre du jour des délibérations de l'assemblée, dans,le détail desquelles nous ne pouvons entrer, comprenait les points suivants:

1° De la position des Sociétés allemandes de femmes vis-à-vis de la Société allemande de secours, et en particulier du Comité central de cette dernière. Rapporteurs: le lieutenant-colonel Dr Naundorf, de Dresde, et Dr Max Bauer, de Berlin.

Tel est le titre d'un volumineux rapport en trois parties, dont la première senlement vient de paraître, qui a été entrepris par MM. les Drs Billroth et Mundy, à l'occasion de la conférence internationale privée qui a été tenue dans le mois d'octobre 1873 pendant l'exposition, à Vienne, dans le pavillon sanitaire. Ces Messieurs avaient pris l'engagement de publier en allemand et en français les procès-verbaux de la conférence, et ils ont commencé à tenir leur promesse.

Le 6 février 1874, M. le docteur Neumann, professeur de droit à l'Université de Vienne, et membre de la Chambre des seigneurs, a donné à la Société des sciences militaires à Vienne une conférence sur la Convention de Genève. Cette conférence, insérée dans l'organe de la Société, a été tirée à part.

La Société badoise vient de publier le catalogue de sa bibliothèque. Nous avous raconté en son temps que les diverses sociétés badoises de secours s'étaient réunies en vue d'une administration commune, et d'une plus grande unité d'efforts. La formation de la bibliothèque dont. nous avons aujourd'hui à annoncer le catalogue à nos lecteurs est une conséquence de cette fusion.

Le Comité central de l'Association belge de secours aux militaires blessés ou malades en temps de guerre (œuvre de la Croix rouge), a l'honneur de vous informer que, dans sa séance du 9 septembre dernier, M. le lieutenant-général Renard, aide-decamp du Roi, Président d'honneur de l'Association, a été élu, à l'unanimité, Président effectif, en remplacement de feu M. Auguste Visschers.

On ne saurait se figurer les innombrables difficultés qu'ont à surmonter, en Espagne, les secoureurs volontaires de la Croix rouge. Son infatigable champion, le docteur Nicasio Landa, déjà bien connu de nos lecteurs, nous a transmis, en date du 20 août dernier, des détails qui nous montrent combien est rude la tâche qu'il s'est imposée.

Nous signalons à l'attention de nos lecteurs ua nouvel ouvrage qui se publie actuellement en Espagne (Barcelone) sous le litre de Annales de la Croix rouge. Son auteur, M. Saturnino Gimenez Enrich, membre de la Croix rouge de Barcelone, s'est proposé de faire l'histoire de l'œuvre; remontant à son point de départ, il la suit dans toutes les guerres où elle a pu faire sentir son action bienfaisante; il mentionne les sociétés, les établissements, les inventions auxquelles elle a donné lieu, et les principaux ouvrages sur la matière, ainsi que les journaux qui lui servent d'organes. De la il passe à l'histoire de la Croix rouge en Espagne, et la suit pas à pas, soit dans les efforts qu'elle a tentés pour venir au secours des blessés dans les guerres étrangères, en particulier pendant la guerre franco-allemande, soit, ce qui est de nature à intéresser bien plus directement le peuple espagnol auquel cet ouvrage est destiné, dans les guerres civiles. C'est, comme on le voit, une histoire complète.

Le Président de la Société française, S. A. R. Mgr. le due de Nemours, vient d'inviter, au nom du Conseil central, les Présidents des Comités départementaux à se réunir à Paris les 1, 2 et 3 avril 1875, pour conférer sur les intérêts généraux de l'œuvre. Voici le programme de cette réunion, tel qu'il a été adopté par le Conseil et envoyé à chacun des Comités.

En Angleterre, comme en Allemagne et en Autriche, les ordres chevaleresques n'ont pas oublié la pensée qui leur donna naissance au moyen-âge et s'occupent du soulagement des malades, poursuivant ce but philanthropique avec un zèle réellement digne d'éloges.

A propos de l'article intitulé: Le Pavillon sanitaire à l'Exposition universelle, que nous avons publié dans le numéro 20 de notre Bulletin, et dans lequel nous rendions compte du rapport de M. le Dr Mosetig de Moorhof, nous avons reçu de M. le major Burgess une réclamation et des explications, relatives aux causes qui ont empêché la Société anglaise de la Croix rouge de prendre part à l'exposition du Pavillon sanitaire.

La Société de secours aux militaires blessés du grand duché de Hesse vient de publier son rapport pour les aunées 1872 à 1874. Dans une courte introduction, elle rappelle que le précédent rapport avait été inséré dans les Nachrichten publiées par le Comité pendant la guerre de 1810–1874, qu'il allait jusqu'à la fin de 1871, et que, pour ce qui concerne les invalides ainsi que les veuves et les orphelins des soldats morts pendant la guerre, on y trouve un compte rendu s'étendant jusqu'à la fin de juin 1872; le rapport que nous annonçons aujourd'hui contient done deux anuées complètes, 1872 et 1873.

La Société néerlandaise de secours aux militaires malades et blessés en temps de guerre a tenu le 15 octobre 1874 une assemblée, composée des délégués des Comités et de la commission ou direction permanente du Comité supérieur.

Cette assemblée est obligatoire une fois par an, afin de délibérer sur les moyens de secours et sur la préparation de la Croix rouge, pour qu'elle soit en mesure d'aider les autorités militaires en temps de guerre.