C'est le 31 mars 1883 qu'a expiré le délai accordé aux concurrents pour l'envoi de leurs mémoires à Genève, d'après le programme de concours publié par le Comité international au mois de décembre 1881. Nous ne sommes donc point encore en mesure d'indiquer les noms des lauréats, mais, en attendant, nous donnerons quelques renseignements administratifs, propres à intéresser nos lecteurs et surtout les concurrents eux-mêmes.

Dans son rapport de gestion pour l'année 1882, le Conseil fédéral suisse a mentionné une démarche tentée auprès de lui par le Comité international, en vue de la ratification des Articles additionnels à la Convention de Genève. Le Conseil fédéral a indiqué aussi les motifs pour lesquels il avait décliné la proposition du Comité international et opiné dans le sens du statu quo. Nous pouvons donc, sans indiscrétion, révéler à nos lecteurs un incident que, jusqu'à présent, nous ne nous étions pas cru autorisés à porter à leur connaissance.

Rechenchafts-Bericht des öst. patriotischen Hilfsvereins, und der section patriotischen Landes-Hilfsverein für Niederösterreich, 1882. — Wien, in-80 50 p.

La Caridad en la guerra. Boletin official de la Asamblea espagnola de la Cruz roja (mensuel). Nos 155 et 156, 1883. — Madrid, in-40.

Société française de secours aux blessés militaires des armées de terre et de mer. Bulletin No 40. — Conférences générales de 1881 et de 1882. — Paris, in-80, 114 p. avec gravures dans le texte.

Assistance aux mutilés pauvres. Rapports concernant l'exercice de 1882 VIIIme fascicule. — Paris (siège social, 43, rue de Verneuil), in-80, 24 p.

Sa Majesté l'empereur a daigné répondre par la lettre suivante aux félicitations que lui avait adressées le Comité central allemand à l'occasion du renouvellement de l'année:

«J'ai reçu avec plaisir, comme toujours, l'expression des souhaits du Comité central. La part qu'il prend à l'heureux évènement de la naissance de mes petits enfants m'a touché. En le remerciant cordialement, j'exprime l'espoir que les efforts infatigables des Sociétés dans le domaine de la charité active, efforts que je suis avec un vif intérêt, continuent d'être accompagnés de bénédiction.

Nous nous sommes plaints, dans notre circulaire de juillet 1882, que notre proposition de tenir une conférence internationale, et notre question relative tant à son opportunité qu'aux matières à y traiter, n'eussent pas rencontré, de la part des comités centraux, cette sympathie qui nous paraissait la première condition du succès. Depuis cette époque, la situation n'a guère changé; il ne nous est parvenu qu'une seule question nouvelle.

Le Bulletin no 40 de la Société française nous apporte le compte rendu des conférences générales de 1881 et 1882, dont nous avons déjà fait connaître les décisions (Bulletin intern., t. XIII, p. 137). I nous paraît intéressant d'extraire aujourd'hui de ce compte rendu la substance d'un rapport qu'un des vice-présidents, M. le Dr Riant, a présenté sur la question du transport par eau des blessés et des malades en temps de guerre.

Le dernier ouvrage de M. Moynier, dont nous avons rendu compte dans notre 52meBulletin (t. XIII, p. 226) vient d'être traduit en anglais et publié par M. J. Furley. Le nom de M. Furley est bien connu, depuis longtemps, des amis de la Croix rouge, car il a été l'un des fondateurs de la Société anglaise de secours et il a participé, en 1869, à la Conférence de Berlin; on l'a vu dès lors porter des secours dans presque toutes les guerres dont l'Europe a été le théâtre, et, en dernier lieu, travailler activement dans son pays an développement de l'œuvre, soit comme membre du Comité central anglais, soit comme dignitaire de l'Ordre de St-Jean de Jérusalem.

Le Comité international a eu récemment le regret de devoir enregistrer la dissolution d'une des Sociétés de la Croix rouge, qui n'a eu qu'une existence éphémère. Nous avons été informés, par lettre du 28 février dernier, que la Croix rouge n'avait plus d'organe régulièrement constitué dans le Grand-Duché de Luxembourg. La Société luxembourgeoise, qui s'était fondée au moment de la guerre franco-allemande et qui avait fait alors des prodiges de valeur, n'a plus trouvé en temps de paix, dans le petit pays où elle avait son siège, un aliment suffisant à son zèle. De plus, cinq des huit membres dont se composait son Comité central sont morts, entre autres son président, le Dr Schmit, auquel nous avons consacré dans ce recueil une notice nécrologique. Il n'en a pas fallu davantage pour amener la dissolution complète de la Société.

Dans l'opuscule qu'il a publié en hollandais, sous le titre de Souvenir de mon séjour à Atchin, et que nous avons déjà annoncé (T. XIII, p. 189), M. C. de Mooij, médecin militaire de première classe, s'est proposé, entre autres, d'exposer comment, aux Indes orientales, on peut employer plusieurs produits de la nature pour le soin des blessés en campagne, et tout spécialement de faire connaître les avantages des bandages de rotang.

Dans notre 52meBulletin (t, XIII, p. 219), nous avons annoncé la fondation en Hollande d'une société pour procurer des membres artificiels aux mutilés pauvres, mais nous en avons attribué par erreur la paternité à M. le Dr Gori. Ce dernier, bien connu depuis longtemps de tous les amis de la Croix rouge, est le secrétaire-général de l'œuvre et l'a exposée dans une brochure dont nous avons déjà parlé. Mais l'idée première de l'association appartient à l'ancien président de la Croix rouge néerlandaise, feu le général de Stuers, quela mort a empêché d'accomplir son projet. Ses filles, mues par un sentiment de piété filiale, non moins que par la compassion pour les malheureux, ont cherché à réaliser son plan. Elles y sont parvenues, grâce au précieux concours que leur a prêté M. le comte Guillaume de Limbourg-Stirum, major d'artillerie en retraite, aujourd'hui président de la nouvelle société, et dont le zèle garantit le succès de l'entreprise.

En commémoration des 25 ans de règne de feu l'Empereur Alexandre II, le Comité central de la Société de la Croix rouge a ouvert, avec l'assentiment de Sa Majesté, un concours en faveur de la meilleure invention d'utilité notoire aux victimes de la guerre. Pour former un capital suffisant, on a eu recours à une souscription qui a atteint le chiffre de 15,387 roubles.

M. Fr. de Criegern vient de publier à Leipzig, sous le titre de La Croix rouge en Allemagne, l'ouvrage couronné au concours ouvert par S. M. l'impératrice Augusta, pour le meilleur manuel des secours volontaires.

Cet ouvrage se divise naturellement en deux parties: l'activité en temps de guerre et l'activité en temps de paix. Dans l'une et l'autre, le sujet est, nonobstant les détails, très largement traité. Il nous serait difficile d'en présenter la substance en peu de pages, mais on pourra se rendre compte de la manière de l'auteur, par l'analyse du IVme chapitre de la 1re partie, où se trouve une étude de l'Ordonnance sanitaire du 10 janvier 1878, comparée avec l'instruction précédemment en usage et les expériences de la guerre de 1870–71.

Un institut de garde-malades laïques, ou non-confessionnelles, créé à Fluntern, près de Zurich, sous les auspices de « l'Union du christianisme libéral », s'est ouvert le 20 novembre dernier. Il porte le nom de Maison des sœurs de la Croix rouge, dénomination empruntée aux établissements analogues de Brème, Francfort et Carlsruhe.