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Mondialisation et état de droit: quelques réflexions sur la normativité technologique

Published online by Cambridge University Press:  09 March 2016

Katia Boustany
Affiliation:
Département des Sciences juridiques, Université du Québec à Montréal
François Crépeau
Affiliation:
Département des Sciences juridiques, Université du Québec à Montréal
Pierre Mackay
Affiliation:
Département des Sciences juridiques, Université du Québec à Montréal
Daniel Mockle
Affiliation:
Département des Sciences juridiques, Université du Québec à Montréal
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Summary

The progressive withdrawal of the state from the role of “economic agent” has had an impact upon its function of regulator. Therefore, norms production was transferred to international and national bodies favouring more non-binding normative settings (soft law) and self-regulation. This is clearly the case of the normative framework applying to technologies. As a result, the relationship between the international legal order and national legal order bears significant modifications, and fundamental rights of citizens may also be affected within democracies based on the rule of Law.

Sommaire

Sommaire

La remise en cause de l’État comme “agent économique” a eu un impact sur sa fonction de régulateur. Aussi un transfert des lieux de production des normes s’est-il opéré vers des instances internationales et nationales favorisant davantage des modes normatifs non contraignants (soft law) et d’auto-régulation. Ceci ressort de manière particulièrement claire dans l’encadrement normatif des secteurs technologiques. Il résulte de cela des modifications dans les rapports entre l’ordre juridique international et l’ordre juridique interne, de même que des incidences sur les droits fondamentaux des citoyens dans les démocraties fondées sur l’état de droit.

Type
Notes and Comments/Notes et commentaries
Copyright
Copyright © The Canadian Yearbook of International Law/Annuaire canadien de droit international 1996 

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35 L’absence d’action contre l’URSS du fait de l’accident de Tchernobyl maintient à cet égard l’incertitude quant à la portée juridique des normes de soft law en matière de conception des centrales et auxquelles ce pays n’a pas jugé utile de se conformer.