Depuis la publication de notre précédent Bulletin, le gouvernement du grand duché de Hesse a adhéré au projet d'articles additionnels, ainsi qu'aux demandes supplémentaires des gouvernements francais et anglais.

Il nous semble opportun de fixer l'attention des comités centraux sur les inconvénients que présente l'emploi de l'adjectif international, pour qualifier les sociétés de secours des divers pays. Nous n'avons rien à dire de nouveau à ce sujet, mais nous croyons qu'il est bon de rappeler les principes sur lesquels reposent ces institutions, afin de mettre chacun en garde contre l'usage abusif, et malheureusement fréquent, d'une expression qui peut donner, aux personnes peu initiées à la nature de l'œuvre, une idée inexacte de ce qu'elle est.

Malgré la prière que nous avons adressée aux comités centraux dans notre dernier Bulletin, une seule information nouvelle nous est parvenue, de la part de la Prusse. Il est probable que le silence gardé par un certain nombre de pays doit être considéré comme équivalent à une réponse négative. Toutefois nous pourrions être dans l'erreur à cet égard et, si cela était, nos honorables correspondants voudraient bien, nous l'espérons encore, prendre, dans l'intérêt de tous, la peine de nous détromper.

La multiplicité croissante des journaux spécialement consacrés à l'œuvre de la Croix rouge, donne à cette partie de la littérature du sujet une importance et un intéuêt qu'elle n'avait point naguère. Aussi pensons-nous que nos lecteurs nous sauront gré de leur en donner le sommaire dans chacun de nos Bulletins; nous prendrons de plus la liberté de grouper ces renseignements sous une seule rubrique, afin de faciliter des études comparatives sur le contenu des diverses feuilles

Parmi les diverses communications qui ont été portées dans ces derniers temps à la connaissance du public sur cette importante association, les lecteurs du Bulletin international liront sans doute avec un vif intérêt les détails suivants, empruntés au numéro 6 du Kriegerheil:

La Société prussienne de secours aux militaries blessés, qui embrasse toutes les provinces de la Prusse et s'étend jusque dans le grand-duché de Saxe, le duché d'Anhalt et le duché de Saxe-Co-bourg, est en relations étroites avec les Sociétés de secours des duchés de Brunswick, de Mecklembourg, d'Oldenbourg, de Saxe-Altenbourg et celles de Lübeck, de Brême et de Hambourg, et ses Gomités sectionnaires, au nombre de plus de 200, s'accroissent constamment.

Le second supplément du journal le Kriegerheil est entièrement consacré à l'Association patriotique de dames, dont les membres sont répandus dans toutes les provinces de la monarchie prussienne et même dans d'autres pays de l'Allemagne du Nord.

Le Comité central des sociétés allemandes de secours aux militaires blessés et malades en campagne, reliées entre elles par la convention du 20 Avril 1869, s'est rassemblé le 9 et le 18 juin de cette année et a décidé de tenir à Nuremberg une réunion des sociétés de secours allemandes, dans laquelle on discutera uniquement sur des questions pratiques d'égale importance, soit quant aux préparatifs en vue de la guerre, soit quant à l'activité des sociétés en temps de paix

Le Comité central de Vienne a publié le compte rendu de la Société patriotique autrichienne pendant l'année 1869.

Nous avons la satisfaction d'annoncer que le Comité central de Madrid, jugeant les circonstances favorables au développement de l'œuvre de la Croix rouge en Espagne, s'y consacre actuellement avec beaucoup de zàle. Plusieurs indices favorables permettent déjà d'entrevoir le triomphe de la cause qu'il défend; les récentes discordes civiles ont d'ailleurs fait trop de victimes dans ce pays, pour que le soin des blessés n'y soit pas devenu naturellement une des préoccupations les plus actuelles des personnes bienfaisantes.

Nous empruntons au journal espagnol La Caridad en la guerra les considérations suivantes, sur l'intervention de la Croix rouge dans les guerres civiles. Vu leur importance et leur intérêt, nous regretterions qu'elles demeurassent ignorées de ceux de nos lecteurs qui nè pourraient pas en prendre connaissance dans leur langue originale.

Art. 22. 2° On considérera comrae coupables ceux qui se trouveront sur le lieu du combat pendant l'action. Ils devront prouver ensuite leur innocence, s'il y a lieu …

Le comité central de Paris a perdu récemment son honorable président, M. le comte de Goyon. Cette triste nouvelle a été annoncée aux membres de la société française par les lignes suivantes, insérées dans le dernier numéro de son Bulletin:

« La société de secours aux blessés militaires a fait une perte cruelle: Son président, le général comte de Goyon, n'est plus. Tout semblait promettre qu'il parcourrait une longue carriàre; nous avions foi dans l'avenir: un seul instant a suffi pour anéantir toutes nos espérances. Il ne nous reste plus que le souvenir de ses éminentes qualités, par lesquelles il était si cher à tous ceux qui avaient le bonheur d'être en relation avec lui. Ayant été au nombre de ces privilégiés, nous osons mêler nos regrets et nos éloges à ceux qu'ont fait entendre des voix plus autorisées que la nôtre, en rendant un juste et pieux hommage à l'homme de bien dont le noble caractère donnait à toutes ses paroles l'expression de l'urbanité la plus exquise, à toutes ses actions le cachet de la loyauté la plus chevaleresque.

Malgré la formation d'un comité à Londres, annoncée dans notre premier Bulletin, l'œuvre des secours aux blessés n'a pas encore pris son essor en Angleterre, mais elle n'y est point abandonnée, bien au contraire. Ses promoteurs s'efforcent, aveo un zàle soutenu et digne d'éloges, de vaincre les obstacles qu'elle rencon re encore et de lui gagner des partisans.

Le Comité central italien, siégeant à Milan, vient de publier son compte rendu annuel pour 1869. La partie principale de ce document est le rapport lu par le Président, M. le docteur César Castiglioni, dans l'assemblée générale du 30 janvier 1870. Il traite principalemeut de la conférence de Berlin, mais ne contient, relativement à l'Italie, aucun fait saillant qui mérite ici une mention spéciale.

Le docteur van Dommelen, médecin distingué de l'armée des Pays-Bas, frappé depuis longtemps de l'insufflsance des secours destinés aux militaires malades et blessés, avait été conduit en 1867 à l'exposition universelle de Paris, par le désir de connaître les efforts de l'art et de l'industrie pour subvenir aux imperfections du matériel sanitaire des armées. Il y avait examiné les différents objets exposés dans le quartier de la Croix rouge au Champ-de-Mars; on l'y avait vu faisant ses croquis au milieu du flot des visiteurs. Il avait saisi cette occasion pour visiter les hôpitaux de Paris et l'hôpital militaire de Vincennes. Joignant aujourd'hui son expérience à ces études, il a mis par écrit les résultats de ses recherches et il vient de les publier, dans une traduction françhise de la main du Dr F. J. van Leent, chirurgien-major de la marine néerlandaise, sous le titre d'Essai sur les moyens de transport et des secours en général aux blessés et malades en temps de guerre, brochure in-4o de 100 pages, avec un atlas de XXII planches et des figures dans le texte. (La Haye, chez van Langenhuysen frères, imprimeurs-lithographes.) Le titre porte en outre que l'ouvrage a été couronné par le jury de l'exposition de la Croix rouge à La Haye, au mois de septembre dernier.

« L'enlàvement des blessés du champ de bataille et le transport aux ambulances de campagne s'effectuent principalement au moyen de brancards à bras et à deux roues, et, pour les endroits plus éloignés, au moyen de charrettes et de fourgons appartenant soit à ces ambulances, soit aux troupes. Mais, comme dans beaucoup de cas ces véhicules ne se trouvent pas suffisants, on a recours à des réquisitions de voitures chez les habitants de l'endroit.

La Société russe de secours a publié, en une brochure in-8° de 39 pages, le catalogue de l'exposition de matériel sanitaire qu'elle a organisée à St-Pétersbourg, du 16 mai au 16 juillet de cette année

Nous venons de parcourir l'Essai populaire sur l'hygiène militaire à l'usage des officiers et des soldats de l'armée suisse, sorti récemment de la plume de notre collègue M. le Dr Weinmann, médecin de division à Winterthur.