En abordant frontalement la question de la structure des marchés dans la France du XVIIIe siècle, Jean-Yves Grenier démontre une nouvelle fois, non sans quelque panache, qu’une construction abstraite, explicite et raisonnée est mille fois plus réaliste que n’importe quelle monographie prétendument empirique mais surtout cousue d’anachronismes en tous genres. On s’imagine trop volontiers que la tradition historiographique a légitimé toutes ces notions qui « vont de soi », et dont chacun sait bien ce qu’elles veulent dire, puisqu’elles constituent précisément la structure du sens commun, c’est-à-dire un système de représentation étroitement lié au monde le plus contemporain.