L'argile blanche en provenance du sol ferrallitique dérivé de matériaux pyroclastiques de Vaté (Vanuatu) possède un rapport moléculaire SiO2/(Al2O3 + Fe2O3) proche de 2, est riche en fer (∼7% Fe2O3) et se présente sous forme de fines lamelles irrégulières et parfois froissées. Sous l'effet de tout traitement de déshydratation, l'espacement basal de cette argile passe progressivement de 10 Å vers 7 Å. Toutes ces caractéristiques permettraient son identification comme halloysite (10 Å) ferrifère hydratée. Cependant, les spectres de diffraction des rayons X de cette argile déshydratée puis déshydroxylée ne correspondent pas à ceux que l'on obtient pour une halloysite ‘normale’. Ils révèlent plutôt la présence d'un édifice interstratifié 1:1/2:1 où le minéral 2:1, présent à raison de 20% environ, est dioctaédrique. En outre, la CEC de ce matériau (∼44 mEq/100 g à pH 4) est anormalement élevée pour un minéral 1:1. Par spectroscopie Mössbauer, on établit que la quasi-totalité du fer présent dans cet échantillon doit être localisée en position octaédrique au sein d'un phyllosilicate. Comme ce fer est ferrique, son inclusion dans la couche octaédrique d'un minéral 1:1 ne pourrait justifier l'importante charge négative permanente que porte cette argile. En réalité, toutes les propriétés reconnues pour ce matériau justifient son identification comme minéral interstratififé de 80% environ d'halloysite et de 20% de smectite ferrifère. Certaines particularités des spectres d'infrarouge, notamment l'absence des bandes à 3560 et 820 cm−1 caractéristiques des vibrations d'élongation et de déformation des hydroxyles de la nontronite, suggèrent que la smectite ferrifère inclue dans l'édifice interstratifié pourrait être une hisingérite dioctaédrique.