RÉSUMÉ.Cette contribution se concentre sur les principaux ports maritimes de l’époque classique (c. 800 av. J.-C. à 400 ap. J.-C.), y compris les ports fluviaux avec accès direct à la mer et en particulier ceux dont les vestiges ont survécu de manière significative. En traitant à la fois des ports militaires et de commerce, elle étudie la relation entre les développements technologiques et l'augmentation de l'activité commerciale et politique. La question du rôle commercial des ports et cités portuaires pour les États et leurs dirigeants est également abordée, ainsi que les raisons pour lesquelles les états investissaient fréquemment d'importantes ressources dans les projets d'infrastructure maritime.
ABSTRACT.This contribution concentrates on the major maritime ports of the Classical world (c. 800 BC to c. AD 400), including river ports with direct access to the sea, focussing on those of which significant physical remains survive. It deals with both naval harbours and trading ports and assesses the relationship between technological developments and increased commercial and political activity. It also discusses the political and commercial importance of ports and port cities for states and rulers and the reasons why they frequently poured vast resources into maritime infrastructure projects.
Traiter des infrastructures portuaires à une échelle de plus de deux mille ans, entre l’Âge du Bronze et la chute de l'empire romain est en soi un exercice difficile. Quoique les deux dernières décennies aient vu nos connaissances, longtemps limitées aux textes, progresser de façon considérable sur le terrain de l'archéologie, nous ne connaissons aucun port dans sa totalité, bassins et infrastructures à terre. Leur évolution est souvent très mal connue, et les données géo-archéologiques qui, seules, permettent de replacer un port dans son environnement et de restituer sa colonne d'eau et ses dynamiques sédimentaires, sont très inégales, quoiqu'en progression constante.
On ne pourra, dans les limites des quelques pages qui nous sont imparties, embrasser dans leur infinie diversité, qui en est constitutive, les infrastructures portuaires. Elles sont en tout lieu un compromis entre la culture (tradition et innovation), les conditions naturelles, et les besoins propres à une époque et à un espace déterminés. Cette diversité est chrono-culturelle, mais aussi propre à la diversité des contraintes naturelles et humaines.