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Labour Migration and its Relationship to Socio-Cultural Change in Mossi Society

Published online by Cambridge University Press:  23 January 2012

Extract

Labour migration is an outstanding feature in most contemporary African societies. It not only touches on nearly all aspects of the lives of the peoples involved, but is often the cause as well as the result of important social and cultural changes. It therefore holds a special interest for students of such changes. Here they can observe the movements of vast numbers of people, and the concomitant problems which arise with the exposure of these people to new social, political, and economic conditions. Furthermore, working with data from migrants and their home and host communities, social scientists are able to test many theoretical assumptions which are held about the nature of socio-cultural change.

Résumé

LA MIGRATION DE LA MAIN-D'ŒUVRE ET SON RAPPORT AVEC LE CHANGEMENT SOCIO-CULTUREL DANS LA SOCIÉTÉ MOSSI

La migration de la main-d'œuvre vers des régions où il est possible de trouver du travail est une des caractéristiques les plus importantes de l'Afrique contemporaine. La plus importante migration de la main-d'œuvre de l'Afrique Occidentale est celle des 50.000 à 100.000 Mossi de la République de la Volta (Haute Volta) qui font une migration saisonnière afin de travailler dans les mines, les plantations de cacao, et les régions urbaines du Ghana (Côte de l'Or). Cette migration est le résultat immédiat de l'imposition de taxes en monnaie européenne et l'établissement du travail forcé parmi ce peuple. Dans le but de gagner de l'argent pour payer les impôts, les jeunes Mossi partaient à la recherche du travail aussitôt la moisson terminée et dès le commencement de la saison sèche. La plupart d'entre eux retournaient six mois plus tard pour cultiver leurs terres, mais depuis que les Français ont commencé à utiliser le pays Mossi en tant que ‘réservoir de main-d'œuvre’ beaucoup d'entre eux se sont absentés pendant plusieurs années successives et une minorité de ces migrants sont restés, d'une façon quasi-permanente, au Ghana. Depuis quelques années, la migration est devenue une telle partie de la structure économique Mossi que lorsque le travail forcé fut supprimé en 1946 les hommes continuèrent leur migration. Actuellement, en plus de gagner de l'argent pour payer les impôts, ils ont besoin d'argent pour acheter des marchandises de fabrication européenne. Peu nombreux sont les Mossi qui vont dans le Ghana pour tout autre but.

La migration des hommes a eu une influence profonde sur les activités économiques des Mossi. Ils ont, pour ainsi dire, cessé de cultiver toute récolte qui mûrit trop tard pour permettre aux hommes de partir pendant la saison sèche. Certains des aínés croient même que la production de denrées alimentaires a baissé, car en raison de l'absence des hommes les familles ne peuvent pas défricher de nouveaux terrains pour la culture. De nombreux jeunes hommes ont abandonné l'agriculture, car ayant fait ce travail pour de l'argent, ils refusent de cultiver des récoltes pour gagner tout juste leur subsistance. Les occupations de la saison sèche, telles que le tissage de drap, le forage de puits, et la construction de maisons, qui ont tant d'importance pour la société, ne sont pas pratiquées parce que c'est la saison pendant laquelle la plupart des hommes sont absents. Il est encore difficile de juger si la production des denrées alimentaires parmi les Mossi a baissé ou non, mais d'après tous les rapports, les marchandises ramenées par les Mossi rentrant de la migration ont amené une hausse dans le niveau de vie des Mossi et l'argent qu'ils versent à la trésorerie de la Haute Volta constitue une partie importante des revenus de ce pays.

L'absence des hommes de leurs foyers a réagi sur le système social Mossi. Les aínés engagés dans des démarches de mariage ne peuvent plus utiliser les services des jeunes hommes dans leurs échanges. Il en résulte que les familles, dont les hommes sont absents au travail, éprouvent de la difficulté pour trouver des épouses pour leurs hommes et ceux qui reviennent de la migration enlévent les épouses d'autres hommes. Il en résulte souvent des procès prolongéd devant les tribunaux et dans bien des cas la loi française donne gain de cause aux auteurs de l'enlèvement et aux femmes. Les femmes qui sont maintenant relativement libres d'arranger leurs affaires à leur gré abandonnent même les hommes qui, en premier lieu, sont partis pour leur procurer des vêtements. Elles exigent non seulement de l'habillement, mais aussi de la compagnie.

Les migrants ne sont pas des colporteurs d'idées révolutionnaires du Ghana, comme les Français l'ont toujours cru. Peu d'entre eux s'intéressent au nationalisme du Ghana parce que les chefs Mossi, qui se trouvent dans le Ghana, c'est-à-dire des notables qui ont quitté le pays Mossi au moment du travail forcé, contrôlent les migrants en les protégeant contre les populations indigènes. De plus, ces chefs empêchent les migrants d'être effectivement entraínés dans la politique. Ceux des Mossi demeurant dans le Ghana qui ont pris une part active dans le vote ont demandé des conseils de leurs chefs et se sont rangés du côté des Asantehene contre Nkrumah, ce qui a eu pour résultat que lorsque Nkrumah a gagné, il a déporté de nombreux chefs Mossi.

Peu des Mossi sont convertis à l'islamisme quand ils sont absents pour travailler, mais au cours de leurs voyages ils ont l'occasion d'apprécier les avantages qu'il y a d'être musulman, et les migrants rentrés dans leurs foyers se laissent facilement vaincre par les hadjis Mossi indigènes qui propagent les doctrines de l'islamisme. Les chrétiens, par contraste, sont incapables de fournir aucun des services que les musulmans sont à même d'offrir et, en outre, les musulmans militants rendent la vie difficile aux chrétiens et aux païens.

La migration dans la société Mossi est la cause aussi bien que le résultat des changements énormes qui ont lieu actuellement dans cette société. Les changements ne devraient pas être regardés comme tendant au déséquilibre ou à l'équilibre dans la société Mossi. Ici le changement est accumulateur et accélérateur et continuera de l'être au fur et à mesure que la société Mossi deviendra de plus en plus une partie du monde moderne.

Type
Research Article
Information
Africa , Volume 30 , Issue 4 , October 1960 , pp. 375 - 401
Copyright
Copyright © International African Institute 1960

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page 382 note 1 Church believes that a combination of factors such as healthy climate and the strength of political, social, and economic systems have all made for attachment to the soil even when nearby areas could be inhabited with profit. Op. cit., pp. 163–8.

page 382 note 2 Rouch, op. cit., p. 196.

page 384 note 1 Interestingly enough, Prothero reports that the large number of migrants who leave Northern Nigeria ‘must help considerably to conserve the food supplies in the home areas ’. Op. cit., p. 256.

page 385 note 1 In 1956, for the first time in many years, the local Public Works Department in Nobéré district was able to retain enough workers to continue road-building during the planting period. Those men who stayed on did not work the whole week, but allowed their relatives and friends to substitute for them on those days when they had to help in the fields. The foreman often noticed the substitutions, but pretended not to notice as long as the work was accomplished.

page 386 note 1 This table was prepared from data published in Davidson, op. cit., pp. 31–37, and Rouch, op. cit., pp. 93 ff.

page 386 note 2 Albert Londres, op. cit., p. 126.

page 387 note 1 Rouch, op. cit., p. 139.

page 387 note 2 Table compiled with data taken from Rouch, op. cit., p. 135.

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page 395 note 1 Cf. Rouch, op. cit., p. 156.

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page 396 note 2 The irony here is that it was the French themselves who first tried to use returning migrants as subversive agents. During the Second World War the Free French Forces in Ghana gave returning migrants anti-Pétain leaflets to distribute in Mossi country. The migrants made poor couriers, however, because they burned the leaflets just after they crossed the border to avoid trouble with the pro-Pétain Europeans who were then in control of the colony.

page 396 note 3 Rouch, op. cit., p. 196.

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page 397 note 2 Ibid., pp. 1111–12.

page 398 note 1 Rouch, op. cit., p. 167.

page 398 note 2 Loc. cit.