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Structures sociales parisiennes au XVIIIe siècle : L'apport d'une série « fiscale »

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

François Furet*
Affiliation:
Ecole des Hautes Etudes, Paris

Extract

Les sources fiscales de l'histoire de Paris au XVIIIe siècle sont plus que rares : pratiquement inexistantes. Aucun registre de capitation ou de vingtièmes n'a été conservé : cette lacune ralentit forcément les recherches d'histoire sociale parisienne pour le XVIIIe siècle ; elle oblige à l'utilisation statistique de l'immense fonds notarial, dont le dépouillement, s'il peut conduire à des résultats plus riches, est évidemment beaucoup plus long.

Les hasards de la transmission des archives familiales nous ont cependant conservé un important document fiscal daté du milieu du XVIIIe siècle : dès 1904, Léon Cahen signalait aux historiens les rôles de la taxe des pauvres de Paris, pour l'année 1743, dans une série de registres de la collection Joly de Fleury, conservée aux Manuscrits de la Bibliothèque Nationale, et concernant le grand bureau des Pauvres de Paris.

Type
Travaux en Cours
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1961

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References

page 939 note 1. L. Cahen, Le Grand Bureau des Pauvres à Paris au milieu du XVIIIe siècle.

page 939 note 2. Cette série est ainsi constituée, des numéros 1.273 à 1.280 :

N° 1.273 : le registre comporte les rôles de réformation des « pauvres de l'aumône » (c'est-à-dire le nombre des pauvres par paroisse) entre 171S et 1738, un grand nombre de textes réglementaires sur le Grand Bureau, quelques mémoires anonymes sur son organisation et plus généralement sur la mendicité et la charité à Paris, des suppliques adressées au Procureur général, des protestations de particuliers ou de communautés contre le montant de la taxe, enfin des arrêts du Parlement concernant différents points de l'assistance aux Pauvres de Paris.

N08 1.274-1.275 : Comptes relatifs aux dépenses et aux recettes de la période 1726-1757 ; états mensuels manuscrits, sans récapitulation annuelle, comportant chacun recette, dépense du mois, et solde créditeur. Ces états, malgré d'importantes lacunes, permettent notamment de reconstituer le montant annuel des aumônes distribuées par le Grand Bureau des Pauvres, et de suivre son évolution.

N° 1.276 : Comptes généraux des années 1733-36, 1748-60 : recettes et dépenses annuelles, par chapitre.

N° 1.277-79 : Trois gros registres couvrent la répartition, par rue et par paroisse, de la taxe des pauvres à Paris en 1743. Les grandes paroisses ont plusieurs rôles (huit pour Saint-Sulpice, cinq pour Saint-Eustache par exemple), les petites n'en ont qu'un. Par ordre alphabétique, le registre 1.277 groupe les rôles des paroisses Saint-André-des-Arts, Saint-Barthélémy, Saint-Benoist, Saint-Christophe, Saint-Cosme, Saint-Etienne-du-Mont, Saint-Eustache. 1.278 : Sainte-Geneviève-des-Ardens, Saint-Germain-PAuxerrois, Saint-Germain-le-Vieil, Saint-Gervais, Saint-Hipporyte, Saint-Jacques-de-la-Boucherie, Saint-Jacques-Saint-Philippe, Saint-Jean-en-Grève, Saint-Laurent, Saint-Leu-Saint-Gilles, Saint-Louis-en-1'Isle, Sainte-Marguerite, Sainte-Marie-Madeleine-en-la-Cité, Sainte-Marie-Madeleine de la Ville-l'Evêque, Saint-Martin, Saint-Médard, Saint-Médéric. 1.279 : Saint-Nicolas-des-Champs, Saint-Nicolas-du-Chardonnet, Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, Sainte-Opportune, Saint-Paul, Saint-Pierre-aux-B oeufs, Saint-Roch, Saint-Sauveur, Saint-Séverin, enfin Saint-Sulpice.

Les rôles des taxes étaient généralement déposés au Grand Bureau : celui de 1743, exceptionnellement, a été conservé par le Procureur général dans ses archives. Il est évidemment regrettable que nous n'ayons aucun élément de comparaison avec une autre année.

N° 1.280 : Deux mémoires importants, l'un sur le Grand Bureau, l'autre sur la taxe des Pauvres, le premier sans date, le second vraisemblablement de 1759, et rédigé, à en juger par l'écriture, de la main de M. de Tilière, substitut du Procureur général ; et des textes très divers, nominations, règlements hospitaliers, plaintes, suppliques, etc.

page 940 note 1. Joly De Fleury, 1280, p. 102.

page 941 note 2. Joly De Fleury, 1273.

page 942 note 1. Joly De Fleury, 1280.

page 944 note 1. Joly De Fleury, 1276.

page 945 note 1. Dans deux paroisses (Saint-Hippolyte et Saint-Martin) le rôle ne mentionne que le nom des propriétaires des maisons : mais le chiffre d'imposition concerne le ocataire.

page 946 note 1. Nous les avons regroupés avec les catégories fiscales dont ils sont les plus proches.

page 948 note 1. Trois groupes de toutes petites paroisses ont été regroupées par le grand bureau pour la perception de la taxe : Saint-Barthélémy, et la Basse-Chapelle, Saint-Pierrcdes-Arcis, Sainte-Croix et Saint-Martial, d'une part, Sainte-Opportune, les Saints-Innocents et Saint-Josse, de l'autre ; enfin, Saint-Pierre-aux-Boeufs et Sainte-Marine.

page 950 note 1. Cf. Le Dictionnaire d'Expilly. C'est sans doute un maximum.

page 950 note 2. Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, Tome V, article « Paris ».

page 951 note 1. Léon Cahen, a La population parisienne au milieu du XVIIIe siècle », Revue de Paris, sept. 1919.

page 951 note 2. Braesch, « Essai de statistique de la population ouvrière de Paris », La Révolution française, 1912. Cf. AN, F30 115 et sq.

page 952 note 1. C'est ce qui ressort de l'étude que j'ai consacrée, en collaboration avec Mlle Daumard, aux Structures et relations sociales à Paris au milieu du XVIIIe siècle et qui vient de paraître : Cahier des Annales, n° 18.

page 954 note 1. Ouvrage cité en note, p. 952.