Belgique — La charité sur les champs de bataille

1872. Nos 5 et 6. Novembre et décembre. — Bulletin de l'œuvre. — Les Arabes en Allemagne pondant la guerre de 1870–1871, au point de vue des soins et de l'influence du climat. — Souvenir de la guerre franco-allemande (Suite). — Miscellanées.

Bericht des Central-Comites der deutschen Vereine zur Pflege im Felde verwundeter und erkrankter Krieger, über seine Thätigkeit und die Wirksamkeit der mit ihm verbundenen Vereine, während des Krieges 1870–1871. Berlin 1872. Gr. in-40, 216 p.

Le moment me semble venu d'entretenir les lecteurs du Bulletin du résultat des expériences de la dernière guerre, touchant la Convention de Genève. Les destinées de ce traité ont éveillé naturellement à un haut degré la sollicitude des amis de la Croix rouge et, pour ma part, je me suis efforcé de réunir toutes les informations possibles sur ce point important. Aujourd'hui, l'on s'en préoccupe de tous côtés, et je pense qu'un résumé impartial des jugements parvenus à ma connaissance répondra À un besoin tout à fait actuel.

Nous recevons du Comité de Berlin les informations suivantes:

Le Bureau du Comité central allemand pour les militaires blessés et malades, dans lequel, par suite du décès et de la démission de quelques membres, il s'était fait plusieurs vides, a été complété par de nouvelles élections. Il est composé maintenant de:

MM. le Conseiller supérieur de Tribunal von Holleben, président.

» le Conseiller Hass, premier vice-président.

» le Général de Wildenbruch, second vice-président.

» le Conseiller intime de Bötticher, premier secrétaire.

» le Conseiller intime Koch, second secrétaire.

Nous avons commencé, dans le précédent numéro du Bulletin, à rendre compte du Rapport du Comité central allemand, d'après l'extrait qui en avait paru dans le Kriegerheil; nous terminons aujourd'hui de visu ce que nous avons à dire de ce volumineux document, suivi de 80 pages d'appendices et d'une grande carte. Notre intention n'est nullement d'entrer dans des détails, ni de faire une analyse, même succincte, d'un travail aussi considérable; nous voulons seulement essayer, par quelques vues générales, de donner une idée de la prodigieuse activité déployée pendant la guerre par le Comité central allemand, et des moyens dont il disposait pour cela.

Nous extrayons du rapport du Comité central allemand la note suivante, qui résume brièvement et clairement tout ensemble les prescriptions de la Convention de Genève, et que le Comité de Berlin avait répandue dans l'armée allemande en 1870, lors de son entrée en campagne.

M. le professeur Bluntschli de Heidelberg vient de publier, sur la dernière guerre, deux articles sous le litre de: «remarques sur la droit des gens pendant la guerre franco-allemande,» dans le Jahrbuch du Dr Franz von Holtzendorff de Berlin. L'auleur consacre une partie de sou travail à l'examen de la Convention de Genève; aussi en dirons-nous quelques mots.

La Société bavaroise de secours aux militaires blessés et malades, et la Société des femmes bavaroises, viennent de publier un volumineux rapport sur leur activité pendant les années 1870 et 1871.

Ensuite d'une ordonnance ministérielle du 5 mars 1870, qui reconnaissait la Société de secours comme le seul organe des secours volontaires en temps de guerre, la Société des femmes bavaroises, comme d'autres sociétés fondées dans le même but, avait été conduite à fondre son activité avec celle de la Société de secours. Pourtant, elle a toujours formé un groupe à part.

Nous sommes heureux de pouvoir, grâce à l'obligeance du Comité de Paris, donner à nos lecteurs quelques détails sur l'assemblée générale de la Société française qui s'est tenue le 28 décembre 1872, au siége du Comité central (rue de Matignon, 19). Elle comptait quatre-vingt membres environ.

Monsieur le comte de Flavigny occupait la présidence.

Le rapport présenté par M. le comte de Flavigny à l'Assemblée générale du 28 décembre dernier, concerne l'activité de la Société française pendant l'année 1872 seulement. Il laisse donc subsister, dans les documents relatifs à cette Société, une lacune importante pour la période de la dernière guerre. Le rapport fait en 1871 par M. le comte de Melun sur cette époque, quelque intéressant qu'il soit, est trop sommaire pour donner une satisfaction suffisante à l'attente du public, et nous espérons que la Société française, à l'imitation de celles des autres pays, consacrerale souvenir des grands travaux qu'elle a accomplis, par une publication plus étendue et partant, plus instructive.

Dans sa séance du 5 décembre, le Conseil de la Société française a décerné la présidence d'honneur à Son Excellence le prince Orloff, ambassadeur de Russie à Paris. Voici la lettre que le prince a adressée à cette occasion à M. le comte de Flavigny, président de la Société.

En rendant compte précédemment des travaux de la Société française, nous avons été amenés à parler de ceux du Comité de Marseille. Nous recevons aujourd'hui le rapport complet de ce Comité, et nous croyons devoir en dire quelques mots pour donner sur son œuvre une vue d'ensemble. Nous trouvons dans ce rapport un historique complet de la formation du Comité et des diverses phases qu'il a suivies, ainsi que des renseignements trèscirconstanciés sur les ambulances nombreuses, tant sédentaires que mobiles, auxquelles il avait voué ses soins.

Nous avons sous les yeux deux volumes intitulés: Efforts et expériences d'un volontaire neutre, dus à la plume de M. John Furley, membre du Comité de la Société nationale britannique de secours aux militaires blessés, et l'un des infatigables délégués de ce Comité sur le théâtre de la guerre, pendant l'année 1870–1871. Pour traiter le sujet dont il s'occupe, M. Furley n'est point le premier venu, car ce fut lui qui, avec la collaboration de M. Burgess, fonda en 1869 la Société anglaise; dès lors, il n'a cessé de travailler à son développement, et le dévouement dont il a fait preuve pendant la longue guerre franco-allemande, visitant alternativement l'un et l'autre belligérant, prouve que la tâche qu'il avait entreprise il a voulu l'achever en s'y consacrant jusqu'au bout. Cen'est point comme infirmier ou directeur d'ambulance qu'il a agi, mais plutòt comme agent de la Société anglaise, allant de droite et de gauche s'enquérir des besoins, distribuant ici de l'argent ou du matériel, organisant là des ambulances, etc.

Nous recevons du Comité de Darmstadt la communication suivante:

Le Bulletin no 13, dans son article sur le Comité de Darmstadt renferme quelques chiffres inexacts qui amoindrissent beaucoup l'activité de la Société hessoise et de ses auxiliaires. Les recettes en argent de la Société de secours se sont élevées, jusqu'à la fin de mai 1871 seulement, en chiffres ronds à 483,347 thalers, dont 25,600 provenant du Comité central allemand; les dons en nature reçus par la Société des dames (Alice-Verein), à 91,071 thalers, ce qui porte les valeurs réunies en nature par ces deux sociétés à 331,526 thalers (37,854 thalers proviennent de dons de l'étranger, et 39,333 du dépôt du Comité central allemand).

Ce Comité nous écrit:

«L'activité du Comité central prussien, maintenant encore, comme pendant la guerre, s'est complétement confondue avec celle du Comité central allemand. Les deux Comités sont presque complètement identiques; en tous cas, les mêmes personnes composent le Bureau des deux Comités.

La Société oldenbourgeoise de secours aux militaires blessés a tenu, le 21 juin 1872, son assemblée générale, dans laquelle elle a entendu le rapport qui bu a été présenté par son président, Dr Hoyer. Comme pour toutes les Sociétés de secours, la guerre de 1870 à 1871 a été pour la Société oldenbourgeoise une époque d'activité exceptionnelle; c'est aussi exclusivement de ce qu'elle a fait pendant la guerre que nous entretient le rapport que nous avons sous les yeux. Entrer dans des détails n'est point notre intention, car nous serions entraînés à répéter ce que nous avons dit souvent déjà à propos d'autres rapports dont nous avons rendu compte précédemment. Disons seulement que la Société n'a négligé aucun des moyens qui s'offraient à elle de se rendre utile aux militaires blessés ou malades: formation de lazarets, soin des blessés, envoi sur le théâtre de la guerre, ou dans les dépôts, d'approvisionnements de toute espèce, soit pour les hòpitaux et lazarets, soit pour venir en aide aux soldats valides; elle s'est occupée de tout.

A Messieurs les présidents et les membres des Comités centraux de secours aux militaires blessés et malades.

Stockholm, le 10 novembre 1872.

Messieurs,

Le Comité central suédois de la Société de secours aux militaires blessés et malades a l'honneur de vous faire savoir que Sa Majesté ie Roi Oscar II qui, avant son avènement au trône, a donné à notre Société dont il était le président tant de preuves de son vif intérêt et de sa grande bienveillance, daigne aujourd'hui prendre notre œuvre sous son haut patronage.

Le Comité central de Stockholm a présenté dernièrement à la Société suédoise un rapport sur ses travaux pendant l'année 1872, et nous en a adressé une traduction que nous nous empressons de mettre sous les yeux de nos lecteurs:

La mort si prématurée de notre bien-aimé souverain Charles XV, si douloureuse pour tout le pays, a cruellement frappé notre œuvre, qui a perdu en lui son premier membre et un monarque chez lequel toutes les souffrances, toutes les œuvres de charité, et par suite cette Société aussi, trouvaient un sûr appui.

Le fragment ci-après doit être intercalé à la page 58, à la suite du paragraphe finissant par « les expériences de la dernière guerre. »