Sociedad argentina de la Cruz-Roja. Boletin, nos 24 à 26 (1896 et 1897). — Buenos-Aires, in-80.

Der Militärarzt. Zeitschrift für das gesammte Sanitätswesen der Armeen (bi-hebdomadaire), XXXIer Jahrgang, nos 5 à 11. — Wien, 1897, in-40.

Achtzehnter General-Bericht der österr. Gesellschaft vom Rothen Kreuze. — Wien, 1897, in-80, 167 p. et tableaux.

Toute guerre doit être, pour la Croix-Rouge, une occasion d'avancement, sinon dans la hiérarchie morale des créations humanitaires et patriotiques, où elle occupe déjà un rang des plus élevés, du moins sur l'échelle du progrès. Improvisée de toutes pièces en trois jours, par la Conférence de 1863, elle a été dotée alors de quelques principes féconds, dont elle ne s'est pas écartée et auxquels il paraît toujours désirable qu'elle reste fidèle; mais son utililé peut s'accroître, si elle met à profit ses expériences, soit pour perfectionner et harmoniser ses procédés, soit pour se tracer une ligne de conduite applicable à des situations nouvelles ou insuffisamment réglées.

Il serait prématuré d'écrire, dès aujourd'hui, l'histoire de ce que les Sociétés de la Croix-Rouge des pays neutres ont fait pour seconder celles des belligérants, pendant la récente guerre turcogrecque. Chacune de ces sociétés publiera, sans doute, un rapport à ce sujet, et nous ne manquerons pas alors d'en mettre une analyse sous les yeux de nos lecteurs. Pour le moment, nous voudrions seulement grouper ici les quelques notes éparses que nous avons recueillies à cet égard, soit dans notre correspondance, soit dans les journaux, au cours des événements. Ces informations, incomplètes et fragmentaires donneront du moins, à titre provisoire, une idée approximative du mouvement humanitaire qui s'est produit, et seront comme un hommage rendu, d'un cœur vibrant encore au souvenir d'un mois de luttes sanglantes. aux personnes et aux institutions qui ont pris une part active à ce beau déploiement de charité.

A l'assemblée générale de la Société patriotique des Dames, à laquelle assistait l'impératrice d'Allemagne, le conseiller intime, M. von Roux, présenta, après le discours de bienvenue adressé à l'impératrice par le ministre d'Etat von Hoffmann, le rapport sur le dernier exercice. Aux sections anciennes sont venues s'en ajouter 10 nouvelles; 7 sections se sont par contre dissoutes, en sorte que les sections sont actuellement au nombre de 842, sans compter 3 sociétés auxiliaires, avec un total de 140, 470 membres, contre 134,000 en 1895. C'est dansle Schleswig-Holstein et en Silésie que cet accroissement s'est produil. La tâche la plus importante de la Société a consisté en préparatifs pour la guerre, sans négliger pour cela son activité normale en temps de paix.

La Société de Dames pour les colonies ayant récemment recu de nombreuses demandes, de personnes désireuses de s'instruire en vue de coopérer à l'assistance volontaire, a eu l'heureuse fortune de rencontrer les moyens de répondre favorablement à ces demandes, grâce à la bonne volonté de M. le Dr Rumpf et de Mme von Schlichting, directeurs du nouvel hòpital général d'Eppendorf. Cet hôpital, dû à la munificence des autorités de Hambourg et pouvant contenir 1900 malades, offre un excellent champ d'exercice et d'instruction au personnel sanitaire, et son directeur s'est engagé à recevoir gratuitement, pendant les dix-huit mois de leur instruction, toutes les apprenties garde-malades que la Société lui enverra. La formation des sœurs sera théoriquement et pratiquement dirigée en vue de leur fonctionuement futur dans les colonies d'Afrique. Toutes les jeunes filles désireuses de consacrer leur vie aux soins des blessés et des malades, même celles qui appartiennent aux classes instruites, pourront acquérir dans cet établissement les connaissances nécessaires pour remplir efficacement la tâche humanitaire qu'elles se proposent d'accomplir.

Ayant reçu simultanément les Bulletins de la Société argentine qui ont rendu compte de ses assemblées générales pour deux années consécutives, nous en grouperons ici les principales indications, en y ajoutant quelques faits que les mêmes Bulletins ont portés à notre connaissance.

La première des réunions susmentionnées a eu lieu le 28 octobre 1895, sous la présidence du Dr Roberts, dont le rapport disait, en substance:

Nous détachons du compte rendu de l'Assemblée générale du 28 octobre 1895, pour mieux attirer l'attention de nos lecteurs sur son contenu, le rapport qu'y a présenté M. Besson, directeur des magasins de la Société, sur le service qui lui est confié.

La Croix-Rouge argentine, dit-il, sans bruit, sans éclat, entretenue seulement par la générosité du peuple, indigène et étranger, et récemment par les autorités nationales, a pu accumuler dans ses magasins les éléments de guérison les plus variés et les appareils indispensables au transport des blessés et des malades. Mais nous ne devons pas, ajoute M. Besson, nous contenter de ce que nous possédons. Nous devons acquérir peu à peu tous les objets qu'exigent les soins à donner aux blessés en campagne, en nous souvenant que la Croix-Rouge doit être un auxiliaire du service de santé militaire.

Sous le titre que nous donnons à cet article, le Bulletin argentin de janvier 1897 a reproduit, d'après le journal La Nation, le récit d'une fête fort touchante qui a eu lieu à Buenos-Ayres, chez M. le Dr Joachim Lavalle. Il s'agissait de la remise, à Mme Lavalle, d'une décoration que lui apportait un délégué du gouvernement brésilien, en souvenir d'un fait que nous avons raconté naguères. Pendant l'insurrection brésilienne, un navire insurgé, chargé de blessés et de malades, s'élait réfugié dans le port de Buenos-Ayres, et ses passagers y avaient reçu, de la part des Dames de la Croix-Rouge argentine, des soins empressés. C'est en reconnaissance de ce bienfait qu'une distinction a été accordée à la présidente du Comité, véritable Providence des fugitifs.

Le 9meBulletin de l'Association congolaise et africaine de la Croix-Rouge contient le rapport sur l'exercice de 1896, présenté par le secrétaire général, général-major Buffin, au Comité-Directeur, le 29 avril 1897.

M. Georges Brugmann a été nommé membre du ComitéDirecteur.

Du 1er mars au 30 octobre 1896, 551 soldats ont été soignés dans la salle Saint-Jean, au Sanatorium de Madrid, par le Dr Joseph Pando y Valle, aidé de son assistant, M. Abélard Rey Abalo. Des cas de toute espèce y ont été traités, mais les maladies qui ont prédominé sont l'anémie, les flèvres paludéennes et la tuberculose pulmonaire; quelques cas de gale, quelques affections des yeux, quelques hernies inguinales, et du rhumatisme sous toutes ses formes.

Le grand renom qu'a acquis la section de la Croix-Rouge de Cardenas fait que tous les soldats qui tombent malades ou qui sont blessés dans les environs de cette ville demandent à être conduits à l'hôpital de la Société, laquelle, débordée de demandes et ne voulant refuser personne, a dû faire des prodiges pour sortir victorieuse de la crise qu'elle a traversée. L'hôpital de la Croix-Rouge étant devenu insuffisant, l'autorité militaire en a fait installer un autre, où ont été transportés les soldats qui n'avaient pu trouver place dans le premier. Il faut citer les brillants services rendus à la Croix-Rouge de Cardenas par le Dr Alexandre Negra, auquel la Société a décerné une médaille d'or.

Nous avons l'honneur de vous informer du décès de Son Altesse Royale Monseigneur le due d'Aumale.

La Société française de secours aux blessés militaires a ressenti avec une profonde douleur la perte de son illustre président, et, en vous annonçant ce cruel événement, nous avons la pensée que la sympathie que votre Société a bien voulu toujours témoigner à la Croix-Rouge française vous fera prendre une grande part à l'immense malheur qui a frappé notre œuvre.

L'Assemblée générale de la Société française de secours aux blessés militaires s'est tenue le 15 juin 1897, au siège central de l'œuvre. M. le Dr Riant, vice-président, présidait la séance.

Le président de la République s'était fait représenter par le colonel Ménétrez.

Dès la première page de son rapport, le Conseil a exprimé en termes émus sa profonde douleur, en présence des deuils terribles qui sont venus l'accabler dans ces derniers jours. Ce passage a produit sur l'auditoire une vive émotion.

Une note remise par M. le général due d'Aumale, président de la Société française de secours aux blessés militaires, à M. le ministre de la guerre, le 11 juillet 1895, signalait les difficultés sans nombre que devait rencontrer la Société, pour assurer l'organisation et le fonctionnement des infirmeries de gare, dans les conditions que lui imposaient les décisions ministérielles intervenues depuis 1886, époque à laquelle l'exécution de ce service avait été confiée par l'Administration de la guerre à la Société.

Le Conseil central de Paris, désireux de voir fonder des comités de la Croix-Rouge en Algérie, dans toutes les colonies, comme aussi dans les pays soumis au protectorat. français, a pris, dans sa séance du 20 mars 1897, les résolutions suivantes:

10 Un Comité régional sera fondé en Algérie et dans chacune de nos colonies, si cela est possible, avec mission d'y représenter le Conseil central.

20 Tous les comités qui viendraient à se fonder dans une même région seront placés sous la direction du Comité régional.

Il vient de se constituer en Angleterre un corps auxiliaire d'infirmières, qui, sous le nom de «Réserve pour le service hospitalier de l'armée» (The Army Nursing Service Reserve), est destiné à renforcer le service sanitaire officiel en temps de guerre. Pendant la paix, ce corps est sous la direction d'un Comité et sous la haute présidence de S. A. R. la princesse Christian, mais, en temps de guerre, il est placé entièrement sous les ordres du Ministère de la guerre. Pour être admise à en faire partie, il faut être âgée de plus de vingt-cinq et de moins de trente-cinq ans, et justifier de trois ans de service dans un hôpital civil. Avant d'être reçues, les postulantes doivent déclarer se soumettre aux prescriptions du Règlement sanitaire de l'armée, pour autant que celles-ci peuvenl leur être applicables, et s'engager à se rendre, dans le délai de quinze jours, à n'importe quel hôpital du Royaume-Uni où elles peuvent être appelées.

Il résulte du compte rendu du Comité central de la Croix-Rouge hellénique pour l'année 1896, que cette Société a donné des secours pour les varioleux de diverses provinces du royaume, pour les victimes de l'insurrection de Crète (réfugiés, blessés et malades), et pour les sinistrés d'une inondation qui a eu lieu à Athènes et au Pirèe.

M. Marc Reniéri, président de la Société de la Croix-Rouge hellénique depuis sa fondation, en juin 1877, est mort à Athènes le 21 avril dernier.

M. Reniéri, originaire de Crète, était une des personnalités les plus sympathiques et les plus distinguées de la société athénienne. Il a été à la tête d'un grand nombre d'institutions utiles. Il a rempli pendant plusieurs années les fonctions de gouverneur de la Banque nationale de Grèce et celles de président du Comité central crétois.

La Croix-Rouge hessoise et la Société de Dames Alice ont conclu, en 1895, une convention, en vue d'exercer en temps de guerre une action commune.

A cet effet, quand une guerre éclatera, les membres du Comité central de la Société Alice se réuniront à ceux du bureau de la Société hessoise de la Croix-Rouge, pour siéger ensemble, se constituant ainsi en Grand Comité. Les collectes d'argent et d'objets se feront au nom des deux sociétés, et leurs produits seront versés à une caisse commune; le Grand Comité décidera de leur emploi. Après la guerre, les fonds restants serviront à réparer les brèches faites au capital social de chaque société, proportionnellement à la diminution subie. Le 25% du solde, s'il y en a, sera réparti par parts égales entre les deux sociétés, pour reconstitution du personnel et du matériel. S'il y a un reliquat, il sera employé en faveur des invalides et de ceux qui auront conservé de la guerre quelque incapacité ou maladie. Le solde sera divisé également entre les deux sociétés. Le personnel féminin sera organisé par la Société Alice, sous la direction du Grand Comité.

Comme le faisait pressentir le précédent rapport de la Société italienne de la Croix-Rouge, le nombre des sociétaires, qui avait décru en 1895 pour des causes diverses, a remonté de près d'un millier, de telle sorte qu'il atteignait, au 31 décembre 1896, le chiffre de 22,730. Les sous-comités se sont augmentés de 62, ce qui en porte le nombre total à 359; en revanche, un seul comité de Dames nouveau s'est constitué en 1896.