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La libération de la modernité?*

Published online by Cambridge University Press:  13 April 2010

André Duhamel
Affiliation:
Université du Québec à Montreal University of Chicago

Extract

Voici un ouvrage fort bien traduit dont la lecture attentive récompensera aussi bien ceux que l'éthique des Grecs passionne, ceux que le sort de la modernité inquiète et ceux que l'œuvre de Bernard Williams intéresse. Le philosophe britannique présente ici une série de conférences Sather prononcées à Berkeley en 1989 et traitant des conceptions éthiques des Grecs anciens à travers l'œuvre des poètes épiques et tragiques. L'auteur reprend dans cet ouvrage nombre de thèmes déjà présents dans ses travaux antérieurs; il radicalise à certains égards ses conceptions concernant les Grecs, la modernité et leur relation, et appuie ses interprétations sur une analyse minutieuse des textes classiques. L'érudition n'est cependant pas ici une fin en soi, car Williams n'entend pas faire œuvre de spécialiste des humanités grecques, mais plutôt défendre une thèse générate fréquente depuis Nietzsche, à savoir que, «par certains aspects, les idées éthiques fondamentales des Grecs étaient différentes des nôtres, mais [elles] étaient plus valables.

Type
Critical Notices/Études critiques
Copyright
Copyright © Canadian Philosophical Association 1999

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References

Notes

1 Ainsi le travail de Williams ne fait pas double emploi, en ce qui concerne l'étude de la honte, avec l'imposant ouvrage de Cairns, Douglas L. publié au même moment: Aidos: The Psychology and Ethics of Honour and Shame in Ancient Greek Literature, Oxford, Clarendon Press, 1993Google Scholar. La seule discussion philologique detaillee («La distinction entre les deux aidos par la Phedre d'Éuripide : Hyppolite, vers 380–387») est d'ailleurs reportée en appendice, p. 229–234.

2 Les lecteurs de L'éthique et les limites de laphilosophie (Paris, Gallimard, 1990)Google Scholar connaissent déjà bien cette critique de la modernite; le présent ouvrage constitue son répondant en ce qui concerne l'Antiquité.

3 Voir par exemple O'Hear, A., «Guilt and Shame as Moral Concepts»,Proceedings f the Aristotelian Society, vol. 77 (19761977), p. 7386CrossRefGoogle Scholar, et les quelques essais plus recents sur le caractère et la honte rèunis dans Dillon, R. S., dir., Dignity, Character, and Self-Respect, Londres, Routledge, 1995.Google Scholar

4 Cela ressort nettement dans le court mais pénétrant appendice que Williams consacre à cette question : «Les mécanismes de la honte et de la culpabilité», p. 223–227.

5 Williams, B., «La modernité et l'échec de la morale», dans M. Canto-Sperber, dir., La philosophie morale britannique, Paris, PUF, 1994, p. 124.Google Scholar

6 Pour Williams comme pour Nietzsche, «what seems to demand more moral material makes sense in terms of what demands less» : voir Williams, B., «Nietzsche's Minimalist Moral Psychology», dans Making Sense of Humanity, Cambridge, Cambridge University Press, 1995, p. 68.CrossRefGoogle Scholar

7 Il en esquisse toutefois le programme et en signale les difficultés dans «La modernité et l'échec de la morale», dans M. Canto-Sperber, dir., La philosophie morale britannique, p. 111–132.

8 Paul Ricoeur s'est livré à un tel travail, mais pour la poétique et non la poésie, il est vrai. Voir P. Ricœur, «Une reprise de la poetique d'Aristote», dans Nos Grecs et lews modernes. Les stratégies contemporaines d'appropriation de l'Antiquité, Paris, Seuil, 1992, p. 303–319.

9 «“The Women of Trachis”: Fictions, Pessimism, Ethics», dans Louden, R. B. et Schollmeier, P., dir., The Greeks and Us: Essays in Honor of A. W. N. Adkins, Chicago, University of Chicago Press, 1996, p. 5365.Google Scholar

10 II est toutefois possible d'arguer en faveur d'une forme spécifiquement libérate du tragique, comme le fait par exemple S. Mendus en s'inspirant de Williams : voir Mendus, S., «Tragedy, Moral Conflict, and Liberalism», dans D. Archard, dir., Philosophy and Pluralism, Londres, Royal Institute of Philosophy, 1996, p. 191201.CrossRefGoogle Scholar