Avant d'aborder le sujet que je suis chargé de vous exposer ce matin, et que je m'efforcerai de développer aussi succinctement que possible, je vous demande la permission d'ajouter aux paroles de bienvenue déjà prononcées par le marquis de Lillers et par les orateurs précédents un mot en ma qualité de secrétaire général de la Ligue. C'est, en effet, pour le Secrétariat un privilège auquel je suis particulièrement sensible, ainsi que mes collaborateurs, que de voir se réunir chez nous les éminentes personnalités qui ont accepté de participer à cette séance.

Je suis heureux de me prévaloir du privilège que les organisateurs de cette Conférence d'experts ont bien voulu m'accorder, et qui me permet d'attirer son attention sur l'Union internationale de secours.

1) Conçue par son promoteur alors que celui-ci venait d'assumer les responsabilités de président de la Société italienne de la Croix-Rouge, sa première définition de l'Union acquit les sympathies et la coopération de la Xe Conférence internationale de la Croix-Rouge, réunie à Genève aux mois d'avril et de mai 1921. Depuis lors, seize ans se sont écoulés, dont la plus grande partie a été employée à faire mûrir les études suscitées par la Société des Nations autour de l'idée première du promoteur, et à réunir les ratifications et les adhésions des Etats à la Convention de l'Union internationale de secours, créée par la Conférence diplomatique de Genève en juillet 1927. Cette Convention est entrée en vigueur au mois de décembre 1932.

M. Matter, conseiller juridique de la Ligue des Sociétés de la Croix-Rouge, souligne le fait que l'Union internationale de secours est une union de Gouvernements qui sont engagés à aider la Croix-Rouge par deux textes: l'art. 25 du Pacte de la Société des Nations et la Convention de 1927. Cependant les Etats qui composent l'Union internationale de secours ont comme auxiliaires principaux et presque exclusifs les Sociétés nationales de la Croix-Rouge. Celles-ci sont réunies pour perfectionner leur organisation de secours, mais elles ne doivent pas oublier qu'une de leurs tâches essentielles serait d'étudier les réflexes des foules et prévoir ceux que les catastrophes font naître spontanément, car ils nuisent grandement à la bonne exécution des œuvres de secours. Il faudrait étudier la psychologie-dés foules en cas de calamités; les Croix-Rouges pourraient réunir à ce sujet des observations très utiles.

Il est nécessaire qu'à l'heure actuelle, les services de secours des Sociétés nationales de la Croix-Rouge soient mis au point d'une façon plus précise encore qu'antérieurement.

En effet, depuis 15 ans, les populations qui ont vu de près la force de la Croix-Rouge et les résultats obtenus dans la plupart des pays, sont devenues plus exigeantes: elles attendent beaucoup de nos interventions.

En présentant son rapport, dont le résumé, distribué aux experts, est publié ci-dessus, M. Dronsart, directeur de la Croix-Rouge de Belgique, développe des considérations d'ordre psychologique et technique fondées sur les expériences faites en Belgique.

L'organisation efficace des secours en cas de guerre et de calamités exige une connaissance préalable des problèmes et des risques qui peuvent se présenter. Pendant ces calamités publiques, l'activité de la Croix-Rouge de tous les pays — et ceci a été le but principal de la Croix-Rouge américaine — s'est concentrée sur le bien-être de la population. La Croix-Rouge a cherché à faire face aux besoins humains et à rétablir dans la mesure du possible les conditions de la vie au niveau existant avant le désastre. La Croix-Rouge n'a pas voulu assumer les fonctions du gouvernement en veillant au maintien de la loi et de l'ordre, en s'occupant de la restauration des rues, des routes, des ponts, des services de voirie et des bâtiments publics. Son rôle s'est limité à venir au secours de la population. C'est ce qui explique l'importance pour la Croix-Rouge des problèmes relatifs aux êtres humains en cas de calamité et aux risques auxquels ils sont exposés.

M. Bondy résume tout d'abord son rapport, dont le texte, distribué aux experts, est publié ci-dessus. Il illustre ensuite l'activité de secours de la Croix-Rouge américaine par des exemples tirés de l'année 1936. Enfin, se référant au mémoire sur les secours en cas de calamité, il rappelle les principes qui doivent diriger l'action des médecins et des infirmières.

Le colonel Meckler, directeur de l'Action sociale de la Société de secours aux blessés militaires (Croix-Rouge française) met à la disposition des assistants une circulaire de 1934 sur les secours immédiats dont le texte concis est le résultat d'une longue étude.

M. de Fischer, secrétaire général de la Croix-Rouge suisse, demande à M. Dronsart quel est le rôle de la Croix-Rouge de Belgique en cas de guerre, quelles mesures on prend pour la mobilisation des auxiliaires ou infirmières, et quel est le contenu du «cahier de mobilisation».

Les calamités naturelles et en particulier les phénomènes sismiques (page 263).

L'action du Gouvernement fasciste: a) pour la reconstruction des zones sinistrées par les tremblements de terre; b) pour la, sécurité des habitations dans les régions sismiques et l'organisation de services de secours en prévision des calamités futures (page 264). Principes directeurs pour l'organisation des secours de l'Etat (page 266).

En l'absence de M. le Dr Romano, dont le rapport, distribué aux experts, est publié ci-dessus, Madame la marquise de Targiani-Giunti donne des renseignements sur les secours en cas de calamité et les services en cas de guerre. En Italie, l'organisation des secours en cas de calamité est dévolue au Gouvernement, et la Croix-Rouge est appelée à donner son concours en mobilisant des «unités sanitaires» (hôpitaux, baraques, infirmeries, abris pour réfugiés, etc.). La Croix-Rouge forme, selon les besoins, des équipes que dirigent soit des infirmières, soit des officiers d'administration, soit des médecins. La Société se tient prête à fournir du personnel et du matériel pour toute nécessité. La Croix-Rouge italienne a organisé, pour le transport des malades, un service (gratuit pour les pauvres, payant pour les autres), qui donne toute satisfaction.

Dans tous les pays on trouve du personnel compétent pour établir un camp. Mais un camp de réfugiés est beaucoup plus difficile à établir et à diriger qu'un camp ordinaire. Aussi je crois qu'il est très juste d'avoir voulu compléter l'image que nous nous faisons ici d'une action de secours dans son ensemble en consacrant quelques minutes à considérer d'un peu plus près ce qu'on doit exiger d'un camp de réfugiés, quelles difficultés se présentent pour l'établir et pour le diriger, et quels sont les moyens, par lesquels on pourra essayer de vaincre ces difficultés.