Le problème monétaire international ne sera pas résolu à froid, ni dans
l'ordre. Les espoirs que l'on pouvait nourrir à ce sujet, les bonnes
volontés qui s'y étaient employées, les efforts plus ou moins discordants
qui s'étaient déployés aussi bien dans les milieux universitaires que parmi
les experts des gouvernements, tout cela a été déçu en 1967. La dévaluation,
non pas imprévue mais inopinée de la livre sterling en novembre, la ruée
vers l'or et les menaces qu'elle fait peser sur le dollar ont créé un nouvel
état de choses : Banques centrales .et Trésoreries ont perdu la maîtrise du
jeu. Celui-ci est maintenant dominé par les caprices de la spéculation et
par la panique des thésauriseurs. Où allons-nous? Les assurances que
prodiguent de temps à autre, en quelque sorte par routine, les autorités
officielles sont discréditées. L'opinion publique ne leur prête plus
créance. D'autre part, les mesures d'assainissement projetées sont d'un
aboutissement incertain et ne paraissent pas suffisantes pour venir à bout
des difficultés. Enfin, celles-ci sont de nature plus profonde qu'on ne
l'avait cru de part et d'autre, et il n'est pas sûr qu'elles relèvent des
thérapeutiques habituellement retenues par les experts.