Dans le troisième paragraphe de la troisième section de la Grundlegung, Kant dénonce une «espèce de cercle dont, à ce qu'il semble, il n'y a pas moyen de sortir» (450, 18–19, 187). Indispensable à l'interprète de cette section, l'identification de ce cercle s'annonce cependant difficile. En effet, l'objet du débat, la justification de l'éthique, suggère déjà des cercles possibles. On n'évitera donc d'en prêter trop rapidement, par respect ou par vanité, la dénonciation à Kant qu'en s'accrochant à ses ipsissima verba: «Nous nous supposons libres dans l'ordre des causes efficientes afin de nous concevoir dans l'ordre des fins sous (unter) des lois morales, et nous nous concevons ensuite soumis (unterworfen) à ces lois parce que nous nous sommes attribué (beigelegt haben) la liberté de la volonté» (450, 19–23, 187).