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La dépression chez l'adolescent. À propos d'une enquête réalisée auprès d'une population d'adolescents scolarisés
- D Bailly, JY Alexandre, C Collinet, R Beuscart, Ph J Parquet
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- Journal:
- Psychiatry and Psychobiology / Volume 5 / Issue 6 / 1990
- Published online by Cambridge University Press:
- 28 April 2020, pp. 363-373
- Print publication:
- 1990
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- Article
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Afin d'évaluer la fréquence et les manifestations de la dépression à l'adolescence, une enquête a été réalisée auprès de 744 lycéens (439 garçons et 305 filles), âgés de 14 à 23 ans, et appartenant à 15 établissements d'enseignement du second degré du département du Nord. La première partie de l'enquête a consisté en la passation de deux autoquestionnaires: la version française de l'échelle CES-D (Center for Epidemiologic Studies-Depression Scale); et un questionnaire destiné à recueillir un certain nombre de renseignements concernant la situation sociodémographique du sujet, son état de santé et celui de ses parents, son mode de vie, ses relations familiales, son degré d'insertion scolaire et sociale. La deuxième partie a consisté en un examen clinique semi-standardisé visant à repérer les adolescents présentant un épisode dépressif majeur selon les critères diagnostiques du DSMIII-R. Sur les 728 lycéens examinés, 32 (18 garçons et 14 filles) présentaient un épisode dépressif majeur (soit une prévalence de 4,4%). Les critères diagnostiques du DSMIII-R les plus discriminants pour l'identification des adolescents déprimés ont été, par ordre d'importance décroissante: l'humeur dépressive, la diminution de l'intérêt ou du plaisir, l'agitation ou le ralentissement psychomoteur, la diminution de la capacité à réfléchir ou à se concentrer, et les idées récurrentes de mort. Le score moyen obtenu à la CES-D chez les adolescents déprimés apparaît très significativement supérieur à celui obtenu chez les adolescents non déprimés (28,9 ±8 vs 13,5 ± 8,2). Enfin, parmi les variables étudiées, certaines apparaissent significativement associées à la dépression; difficultés scolaires, problèmes de santé multiples et variés, attitudes particulières vis-à-vis du poids et de l'alimentation, problèmes de sommeil, conduites antisociales. Des problèmes de santé, en particulier d'ordre psychiatrique, sont aussi plus fréquemment retrouvés chez les parents des adolescents déprimés. En conclusion, cette étude montre que la dépression, dans sa forme typique, n'est pas rare à l'adolescence mais qu'elle est aussi souvent méconnue. C'est dire la nécessité de là rechercher devant tout problème psychopathologique survenant à l'adolescence. C'est dire aussi l'intérêt des études épidémiologiques visant à préciser la phénoménologie de la dépression à cet âge de la vie.
Le test de stimulation par le corticotrophin-releasing factor chez les patients présentant des attaques de panique
- D. Bailly, D. Servant, D. Dewailly, R. Beuscart, G. Couplet, A. Racadot, P. Fossati, P.J. Parquet
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- Journal:
- Psychiatry and Psychobiology / Volume 4 / Issue 6 / 1989
- Published online by Cambridge University Press:
- 28 April 2020, pp. 397-403
- Print publication:
- 1989
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- Article
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Les convergences épidémiologiques, cliniques et biologiques, entre trouble panique et dépression laissent à penser que ces 2 phénomènes pourraient être sous-tendus par un même mécanisme physiopathologique. Des travaux récents retrouvent chez des patients présentant un trouble panique une diminution de la réponse de l'ACTH à la stimulation par le CRF (corticotropin-releasing factor) exogène comparable à celle observée dans la population des déprimés endogènes. Ces résultats suggèrent l'existence dans le trouble panique, comme dans la dépression, d'un hyperfonctionnement de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien sous l'influence d'une hypersécrétion de CRF endogène. Afin de vérifier cette hypothèse, les auteurs ont pratiqué un test de stimulation par le CRF et un test de freinage par la dexaméthasone (DST) chez 10 patients non déprimés présentant un trouble panique ou une agoraphobic avec attaques de panique. Les résultats du DST n'apparaissent pas différents de ceux habituellement retrouvés chez le sujet sain. La comparaison des taux de base de Cortisol et d'ACTH retrouvés dans le groupe « panique » et chez 7 sujets témoins ne montre pas de différence. Enfin, si la réponse du Cortisol à la stimulation par le CRF exogène n'apparaît pas significativement différente de celle observée chez les témoins, on note une augmentation de la réponse de l'ACTH chez les sujets présentant des attaques de panique. Ces résultats sont en contradiction avec ceux des travaux précédemment cités et semblent infirmer l'existence dans les troubles anxieux paroxystiques d'une hypersécrétion chronique de CRF endogène. Ces discordances peuvent, certes, peut-être s'expliquer par des différences dans les populations étudiées et dans les méthodes utilisées. L'augmentation de la réponse de l'ACTH à la stimulation par le CRF exogène observée dans cette étude chez les patients présentant des attaques de panique se montre cepcndant compatible, contrairement aux autres travaux, avec les théories habituellement admiscs et impliquant une hyperactivité noradrénergique centrale dans l'étiopathogénie des troubles anxieux.