Tout historien qui s'intéresse, de nos jours, à la transmission du savoir arabe à l'Occident, au x n e siècle, se voit trop souvent mis en présence de la fameuse légende de 1' « École des traducteurs de Tolède », qui aurait été fondée, ou du moins protégée, favorisée, par l'archevêque Raymond, archevêque de Tolède de 1124 à 1151. La légende remonte vraisemblablement à l'érudit A. Jourdain, à l'admiration qu'il professe envers les traducteurs qui travaillèrent dans l'entourage de Raymond Certes, il existe dès le Moyen Age toute une tradition littéraire tendant à exalter le rôle de Tolède, postérieurement à sa reconquête, comme le centre européen de connaissances et d'activités scientifiques au contact de la culture arabe. Dès les XIIIe et XIVe siècles, certains auteurs décrivaient l'Espagne, principalement Tolède, comme la patrie de la nécromancie, du savoir exotique, même ésotérique.