Hostname: page-component-76dd75c94c-ccc76 Total loading time: 0 Render date: 2024-04-30T08:57:32.575Z Has data issue: false hasContentIssue false

Entre Invention Et Construction Des Traditions: L'héritage Historique et Culturel Des Albanais

Published online by Cambridge University Press:  20 November 2018

Albert Doja*
Affiliation:
University of Hull, UK

Extract

Les événements dramatiques qui ont secoué l'Europe durant dix années à la suite du démembrement de la Yougoslavie, surtout le dernier épisode retentissant qui a affronté les Serbes et les Albanais pour le droit sur le Kosovo, ont impliqué aussi l'ensemble de la communauté internationale pour la défense d'un certain modèle de société et de relations entre groupes ethniques. Les opinions publiques en revanche, abasourdies par les bruits médiatiques et intellectualistes, n'ont toujours pas saisi la signification et les raisons du conflit, que tout le monde espère voir finir une fois pour toutes avec ce dernier et final épisode sanglant. En intégrant l'approche anthropologique aux considérations historiques et géopolitiques sur la région et la culture albanaise, cet article tentera de poser une question qui me paraît essentielle pour la compréhension des phénomènes actuels, à savoir si l'héritage historique et les identités culturelles peuvent raisonnablement, sinon justifier, au moins expliquer les conflits ethniques et le nationalisme, ou si au contraire ils servent tout simplement à déterminer et au mieux à rationaliser les relations interethniques entre groupes sociaux.

Type
Articles
Copyright
Copyright © 2000 Association for the Study of Nationalities 

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

Notes

1. René Grousset, L'Empire du Levant. Histoire de la question d'Orient (Paris: Payot, 1949), p. 7.Google Scholar

2. Dimitri Kitsikis, L'Empire Ottoman (Paris: PUF, 1985).Google Scholar

3. C. M. Arensberg, “The Old World Peoples. The Place of European Cultures in World Ethnography,” Anthropological Quarterly, Vol. 36, No. 3, 1963, pp. 75–99.CrossRefGoogle Scholar

4. Albert Doja, “À propos de la diversité locale des traditions culturelles albanaises,” La Ricerca Folklorica, No. 38, 1998, pp. 63–74.CrossRefGoogle Scholar

5. Eqrem Çabej, “Die albanische Volksdichtung,” Leipziger Vierteljahresschrift für Südosteuropa. Vol. 3, No. 3, 1939, pp. 194–213.Google Scholar

6. D'autres, comme Julien, Probus, Claudius Probus, Anastase, originaire de Durres, dont les noms sont restés plus à l'ombre devant leurs compatriotes plus illustres, n'en étaient pas moins empereurs de Rome ou de Byzance.Google Scholar

7. Perry Anderson, Passages from Antiquity to Feudalism (Oxford: Oxford University Press, 1973).Google Scholar

8. Georges Castellan, Histoire des Balkans (14e–20e siècle) (Paris: Fayard, 1991).Google Scholar

9. Elles ont été recueillies dans les régions du Nord et codifiées par le prêtre catholique Shtjefen K. Gjeçov, de Janjevo (Kosovo), à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle. Son recueil posthume fut publié par les soins des Fransiscains de Shkodra en 1933. Une deuxième édition, augmentée de manuscrits inédits, ne sera publiée par les soins de l'Académie des Sciences d'Albanie qu'en 1989, entretemps il fut publié en italien, en allemand et récemment en anglais. Shtjefën K. Gjeçov, Kanuni i Lekë Dukagjinit [Le Code de Leka Dukagjini]/ Publié et annoté par K. Nova (Tirana: Académie des Sciences, 1989 [1933]). Trad. it.: Codice di Lek Dukagjini ossia diritto consuetidunario delle montagne d'Albania (Roma: Reale Academia, 1941). Trad. all.: “Das albanische Gewohnheitsrecht,” Zeitschrift für vergleichende Rechtswissenschaft, Vols 54–56, 1954–1958. Trad. angl.: (New York: Gjonlekaj Publishing Company 1989).Google Scholar

10. Eqrem çabej, Studime etimologjike në fushë të shqipes—Études d'étymologie albanaise, 1: Introduction (1982), 2: A–B (1975), 3: C–D (1987), 4: DH–J (1996) (Tirana: Académie des Sciences).Google Scholar

11. Eqrem Çabej, “Sitten und Gebräuche der Albaner,” Revue Internationale des Études Balkaniques, Vol. 2, No. 1, 1935, pp. 556–572; “Die albanische Volksdichtung,” Leipziger Vierteljahresschrift für Südosteuropa, Vol. 3, No. 3, 1939, pp. 194–213; “Kult und Fortleben der Göttin Diana,” Leipziger Vierteljahresschrift für Südosteuropa, Vol. 5, 1941, pp. 229–240; “Disa cufemizma të shqipes” [Quelques euphémismes en albanais], Buletin i Institutit të Shkencave, Vol. 3, No. 1, 1949, pp. 72–84; “Albanische Volkskunde,” Südost Forschungen, No. 25, 1966, pp. 333–387; “Gestalten des albanischen Volksglaubens,” in M. Mayerhofer, ed., Studien zur Sprachwissenschaft und Kulturkunde: Gedenkschrift für Wilhelm Brandenstein (1898–1967) (Innsbrucker Beiträge zur Kulturwissenschaft, 1968), pp. 279–287; “Riesen und Zwerge im albanischen Volksglauben,” in Actes du 11e Congrès International des sciences Onomastiques (Sofia, 28 juin à 4 juillet 1972) (Sofia: Académie des Sciences, Vol. 1, 1974), pp. 203–206.Google Scholar

12. Mark Tirta, “Vështrim rreth popullsisë së ardhur në vendbanimet e krijuara pas çlirimit në mjedise bujqësore” [Aperçu sur la population arrivée dans les nouvelles agglomérations rurales créées après la libération], Etnografia Shqiptare, No. 13, 1982, pp. 5–29; “Reforma agrare dhe lëvizjet e popullsisë fshatare” [La réforme agraire et les mouvements de la population rurale], Kultura Popullore, Vol. 6, No. 2, 1985, pp. 43–62; “Les mouvements contemporains de la population et le développement des villes albanaises,” Ethnographie Albanaise, No. 15, 1986, pp. 5–34; “Lëvizje migruese të brendshme të popullsisë” [Les mouvements migratoires internes de la population albanaise], Ethnographie Albanaise, No. 16, 1987, pp. 33–64.Google Scholar

13. Paul Henri Stahl, Household, Village and Village Confederation in South-Eastern Europe (New York: Columbia University Press, 1986).Google Scholar

14. Kahreman Ulqini, “Rreth kufijve gjeo-etnografikë të disa krahinave të Shqipërisë së Veriut” [Les frontières géographiques et culturelles de certaines régions en Albanie du Nord], Buletin Shkencor i Institutit Padagogjik Dyvjeçar të Shkodrës, No. 1, 1964, pp. 215–248; Mark Krasniqi, Gjurmë e Gjurmime (Traces et Recherches) (Pristina: Institut Albanologique, 1979); Rrok Zojzi, “L'ancienne division ethnographique régionale du peuple albanais,” Ethnographie Albanaise, 1976, pp. 7–17; Mark Tirta, “À propos des unités ethnographiques régionales de la nationalité albanaise aux 13e et 16e siècles,” Culture Populaire Albanaise, No. 3, 1983, pp. 33–43.Google Scholar

15. Rrok Zojzi, “L'ancienne division ethnographique régionale du peuple albanais.”Google Scholar

16. Stahl, Household, Village and Village Confederation in South-Eastern Europe. Google Scholar

17. Après la mort de Skanderbeg, Lekë Dukagjini, reconnu par la tradition orale comme le premier législateur albanais aussi, prit le relais à la tête des Albanais pour retarder encore de plus d'une dizaine d'autres longues années l'annexion du pays albanais par la Turquie ottomane.Google Scholar

18. Krasniqi, Gjurmë e Gjurmime. Google Scholar

19. Michel Roux, Les Albanais en Yougoslavie. Minorité nationale, territoire et développement (Paris: Éditions de la Maison des Sciences de l'Homme, 1992).Google Scholar

20. Ali Pacha de Tepelena, Pacha de Jannina, soumit à son autorité toute l'Albanie du Sud et l'ensemble de l'Épire et mena une politique, indépendante du pouvoir central ottoman, marquée par le développement économique et culturel. 11 développa aussi des relations diplomatiques directes avec les grandes puissances européennes. Jannina, sa capitale, devint le centre le plus important de la Roumélie et sa cour un salon privilégié de plusieurs artistes et intellectuels européens, parmi lesquels figurent des noms des plus illustres, comme Lord Byron.Google Scholar

21. Pierre-Yves Péchoux et Michel Sivignon, “L‘éviction des Tchamidès d‘Épire occidentale en 1944,” L'Ethnographie. Revue de la Société d'Ethnographie de Paris, Vol. 2, No. 85, 1989, pp. 113–119.Google Scholar

22. Jacques Ancel, Peuples et Nations des Balkans: Géographie Politique (Paris: éditions du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, 1992 [1930]); Charles Jelavich and Barbara Jelavich, The Establishment of the Balkan National States (1804–1920) (Seattle: University of Washington Press, 1977).Google Scholar

23. Roux, Les Albanais en Yougoslavie. Minorité Nationale, Territoire et Développement. Google Scholar

24. Marcel Mauss, Œuvres, Vol. 3: Cohesion Sociale et Divisions de la Sociologie (Paris: Minuit, 1969), pp. 586. (Voir Albert Doja, “L'idée de nation: du postulat de Marcel Mauss à la question actuelle des identités nationals,” Revue de l'Institut de Sociologie, Nos 1–4, 1966, pp. 201–212. Université Libre de Bruxelles.)Google Scholar

25. Le découpage des territoires albanais, notamment le rattachement du Kosovo et de la Macédoine occidentale à la Serbie, comme le rattachement de la région de çamëria à la Grèce, fut effectué sur décision de la Conférence des Ambassadeurs des six Grandes Puissances européennes tenue le 29 juillet 1913 à Londres au lendemain des Guerres balkaniques.Google Scholar

26. On a même soutenu que l'italien populaire parlé, en tant qu'idiome capable d'exprimer toute la gamme de ce dont a besoin une langue du 20e siècle en dehors des sphères de la communication domestique ou du simple dialogue familier, est seulement en train de se constituer de nos jours, en fonction des besoins d'une programmation télévisuelle nationale. (Cité par Hobsbawm, p. 21).Google Scholar

27. L.S. Stavrianos, The Balkans since 1453 (New York: Rinehart, 1958), p. 85.Google Scholar