Résumé

En 2023, l’ISFL célébrera son jubilé d’or des 50 ans d’existence. Si l’on considère la période allant de 1973 à 2023, il apparaît clairement qu’aucune autre période de l’histoire du droit de la famille n’a connu autant de changements profonds presque simultanés dans autant de pays. Le grand ensemble, que l’on pourrait appeler schématiquement le « monde occidental » (Europe, Amérique du Nord, Australie et Nouvelle-Zélande), mais aussi l’Amérique du Sud et le Japon ont connu à cette époque une véritable révolution dans le domaine du droit de la famille. Il est difficile de résumer les transformations les plus importantes qui ont eu lieu dans ce laps de temps relativement court. Le mouvement pour les droits des femmes a réussi à surmonter la domination séculaire de l’homme au sein de la famille. L’égalité au moins formelle entre les hommes et les femmes est désormais une réalité dans l’ensemble du monde occidental. Avant cette période, les pays occidentaux ne reconnaissaient qu’une seule forme de relations personnelles : le mariage légal. En revanche, aujourd’hui, une variété de relations personnelles sont légalement reconnues : le mariage hétérosexuel et homosexuel, le partenariat enregistré et la cohabitation non institutionnalisée. Au début de cette période, seule une poignée de pays autorisait le divorce sans faute. À partir des années 70’, la révolution du divorce sans faute a gagné le monde occidental, de sorte qu’aujourd’hui, quasiment aucun pays ne maintient la faute comme seul motif de divorce. À la veille de cette période, les enfants illégitimes étaient partout fortement désavantagés. Aujourd’hui, le statut juridique des enfants nés de parents non mariés est fondamentalement égal à celui des enfants dont les parents sont mariés.