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Du Gout de Voltaire a sa Philosophie
Published online by Cambridge University Press: 25 October 2017
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« Et voilà, dira-t-on, un beau livre de professeur ! S'attaquer à Vottaire ; pouvoir mettre devant soi, pour l'étudier à fond, un grand livre comme l'Essai sur les Mœurs — et s'attacher uniquement au Temple du Goût ; consacrer 566 pages à l'étude attentive des Lettres sur Œdipe et de l'Essai sur la poésie épique, c'est-à-dire à ce qu'il y a de vraiment mort dans le siècle de l'Encyclopédie, — quelle gageure! » Lecture faite du livre de M. Naves, on peut répondre : « Gageure, soit ; mais elle est tenue. » Et ce n'est pas seulement l'historien de la littérature, c'est l'historien tout court, l'historien de la Société et de la Civilisation qui peut et doit reconnaître que ce travail est loin, bien loin d'être ce qu'on pourrait craindre, faute d'informations, et sur la foi d'un titre trop vite lu : un amas de pages vaines sur des pages vaines. S'il en fallait une preuve, ce compte rendu, dans cette revue d'histoire, pourrait sans doute l'administrer.
- Type
- Questions de Faits et de Méthode
- Information
- Copyright
- Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1939
References
page 280 note 1. Naves, Raymond, Le goût de Voltaire. Paris, Garnier, 1938 ; in-8°, 566 p.Google Scholar
page 280 note 2. Aux spécialistes de se référer aux divers chapitres d'un livre qui comporte d'abord une excellente enquête sur « le goût prévoltairien », puis une série d'études sur Voltaire via formation de son goût et les applications de son goût), et sur les entours de Voltaire (le goût autour de Voltaire), pour se terminer par une revue de son œuvre poétique examinée du point de vue de son discernement critique. — Excellente et copieuse bibliographie de 771 numéros ; index nominum et rerum : par la précision de son appareil critique et bibliographique, cette thèse de « littéraire » peut servir de modèle à beaucoup d'historiens.
page 281 note 1. Inutile de dire qu'il apporte à la connaissance même de Voltaire une contribution singulièrement intéressante. J'ai beaucoup goûté, pour ma part, le crayon original et neuf qu'il nous donne de Voltaire dans un paragraphe’ intitulé : « Le génie de Voltaire » (p. 173-178). « Que lui manquait-il donc, interroge- t-il ? Avant tout, la méfiance et le mépris des hommes. ,11 est foncièrement naïf et optimiste… La rouerie de Voltaire est constamment voulue et se perce à jour… îl commence par des projets grandioses et des espoirs fous, il termine par des récriminations et des chicanes, car c'est le propre des hommes naturellement confiants que d'étaler après coup et à contre-temps leur méfiance…, mais il suffit de le voir aux prises avec un roué authentique, avec Frédéric, pour mesurer sa simplicité. » Cette image de Voltaire, du sardonique Voltaire, est neuve; elle a bien des chances pour être ressemblante.