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Les pierres précieuses et leurs prix au XVe siècle en Italie, d'après un manuscrit hébreu

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

Colette Sirat*
Affiliation:
Institut de recherche et d'histoire des textes, Paris

Extract

Les joyaux, les perles, les pierres précieuses, bien que fort appréciés au Moyen Age, n'ont pas joué un rôle primordial dans le commerce et l'économie. A l'exemple de l'or et l'argent, ils étaient considérés comme des investissements. On reconnaissait d'autre part leur valeur esthétique et on leur attribuait des qualités magiques et thérapeutiques. L'identification des pierres précieuses médiévales avec celles que nous connaissons est loin d'être parfaitement établie ; il est admis en tout cas que le nombre des pierres connues au Moyen Age est restreint : parmi les pierres décrites dans les lapidaires (59 chez Marbod), il n'en est guère plus d'une quinzaine que l'on pouvait effectivement trouver sur le marché.

Type
Documents et Problèmes
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1968

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References

page 1067 note1 Ces pierres sont aussi celles que relève Holmes, U. T. dans l'article très dense consacré aux « Mediaeval gem stones », Spéculum, IX, 1934, pp. 195204 Google Scholar. que je citerai encore souvent .

page 1067 note2 Qu'il me soit permis de remercier très sincèrement les joailliers qui ont bien voulu m'expliquer les termes de métier et m'initier au travail des pierres : en premier lieu M. Victor Klagsbald, diamantaire, hébraîsant et collectionneur, qui a déchiffré avec moi plusieurs mots difficiles, ensuite M. Southeyrand, joailler spécialisé dans les bijoux du Moyen Age qui m'a appris des détails importants. J'ai utilisé les manuels de joaillerie suivants : Lacroix, P. et Seré, F., Histoire de l'orfèvrerie joaillerie, Paris, 1850 Google Scholar ; Rambosson, J., Les pierres précieuses, Paris, 1870 Google Scholar ; J . Escard, Les pierres précieuses, Paris, 1914, suivi, pp. 461-510 d'une très belle bibliographie et d'un excellent index ; Tardy, Les pierres précieuses, les pierres dures, les perles, Paris, 1965 .

page 1068 note1 Miscellanea Storica Ligure, III, pp. 71-101. Cf. également E. Pandiani, « La vita genovese nel rinascimento », dans Atti délia Société Ligure di Storia Patria, 1915, pp. 223 et 247. Les renseignements réunis par E. H. Byrne dans « Some mediaeval gems and relative value », Spéculum, X, 1936, pp. 177-187, concernent surtout les xne et x n i e siècles .

page 1068 note2 Étant donné le peu de façon et l'importance du poids d'or ou d'argent des bijoux, l'aloi est très souvent mentionné. Cf. l'article de M. J. Heers cité plus haut et aussi du même auteur : Gênes au XVe siècle, Paris, 1961, pp. 65 et 380, 389. Cf. également : G. Bigwood, Le livre de comptes des Gallerani, Bruxelles, 1962, II, pp. 225- 226 .

page 1068 note3 Je me trouvais â Genève sur l'invitation de la Woman International Ziouist Organisation, à laquelle je tiens â exprimer toute ma gratitude .

page 1068 note4 Cf. L'histoire du Commerce du Levant au Moyen Age, de W. Hevd, édition française refondue et augmentée, Amsterdam, 1959, et l'article récent de Shelomo Goitein, D., « Le Commerce méditerranéen avant les Croisades», Diogène, 59, 1967, pp. 5268 Google Scholar.

page 1068 note5 La Pratica délia Mercatura. Francesco di Balduccio Pegolotti, éd., Evans, A., Cambridge (Mass.) 1936. Parmi les autres livres de commerce, celui qui contient le plus de renseignements sur notre sujet est Le Livre de comptes de Giovanni Picamiglio, homme d'affaires génois 1456-1459, par J. Heers (coll. Affaires et Gens d'affaires, XIII), Paris, 1959, pp. 56136.Google Scholar 216-218, 278. Cf. également : Il manuale di Mercatura. Saminiato de Ricci, éd. A. Borlandi, Gênes, 1963 ; Il libro dei mercatantie et usanze de paesi di Giorgio di Lorenzo, Chiariniéd. F. Borlandi, Turin, 1936, et aussi : P.-H. Dopp, L'Egypte au commencement du XVe siècle d'après le traité d'Emmanuel Piloti de Crète, Le Caire, 1950 .

page 1069 note1 John Day, Les Douanes de Gênes, 1376-1377, (coll. Ports, Routes, Trafics, XVII), 2 tomes, Paris, 1963, pp. 269, 288, 487, 499, etc. On y voit que les perles provenaient d'Alexandrie mais aussi de Famagouste, d'Espagne, de Provence. Cf. également : Gênes et les foires de change de Lyon à Besançon, par Domenico GioffrÉ (coll. Affaires et Gens d'affaires, XXI), Paris, 1960, p. 66, mais il s'agit du début du xvie siècle .

page 1069 note2 Clément-Mullet, , « Essai sur la minéralogie arabe », Journal Asiatique, 6e série, XI, 1868, pp. 581 Google Scholar. 109-252, 502-522 (prix, poids et glossaire). Clément-Mullet a utilisé non seulement l'édition de M. Reineri, Fior di Pensieri sulle piètre preziose di Ahmed Teifascite, Florence, 1818, mais aussi trois manuscrits de la Bibliothèque nationale à Paris, plus complets que l'édition .

page 1069 note3 Gemmarum et lapidum historia, 2e éd. Lugd. Batav. 1647 et la traduction française d'A. Toll, Lyon, 1644, à laquelle je renvoie. Signalons aussi le petit traité sur les pierres et leurs prix en 1515 que donne Duarte Barbosa, A description of the coast of East Africa and Malabar in the beginning of the XVlth century, éd. H. E. J. Stanley, Londres, 1966, pp. 208-218.

page 1069 note4 A la fin du manuscrit hébreu n° 9 de la Bibliothèque nationale et universitaire de Genève (a), est relié un petit cahier de 6 folios de papier (fol. 134-139). Ses dimensions 205x142 (149, 5x98) sont nettement inférieures à celles du reste du manuscrit et, très visiblement, il est parfaitement indépendant du MiSne- Tora, (b) qui le précède et n'a été relié avec lui que pour des raisons de commodité. Le papier italien porte un filigrane relativement peu commun (une épée) que Briquet (c), a trouvé attesté à Pise en 1447, à Venise en 1448-1449 et à Naples en 1451-1452. Ces dates recoupent heureusement la mention elliptique que le scribe a inscrite dans le coin gauche en haut du folio 138 et qui s'est trouvée un peu grignotée comme les autres coins du manuscrit : « maintenant 213 » c'est-à-dire 213 selon le petit comput : 1453 de l'ère chrétienne. Le papier a été réglé à la pointe sèche sur le verso et on relève des traces de crayon pour les traits verticaux, au verso également. Le nombre de lignes est constant : 34 à la page en une seule colonne et l'encre brune est homogène. L'écriture légèrement cursive s'accroche à la ligne. Les marges étant assez larges, il est difficile de dire si le manuscrit a été rogné. L'écriture est de type italien, claire et bien formée, et on n ‘y trouve pas de ligatures. Les bouts de lignes comme les ornements à la plume qui ornent les pages sont également italiennes. Les premiers mots de chaque paragraphe sont de plus grande dimension mais sans ornementation aucune. Il n'y a de ponctuation que pour les mots en langue vulgaire. Il n'y a aucune indication de nom de scribe ni de possesseur et je n'ai pas pu savoir d'où provenait le manuscrit ni à quelle date il est entré à la bibliothèque de Genève (d). (a), Inventaire 1901. Cf. Jean Senebier, Catalogue raisonné des manuscrits de Genève, Genève, 1789, pp. 18-25, et la liste manuscrite établie en 1902 par M. Prijs. (b), Ouvrage de Maïmonide qui codifie la loi orale ou MiSna., L'écriture du manuscrit serait plutôt allemande et me semble dater du XVe siècle. (c), Briquet, C. M., Les filigranes, Leipzig, 1923 Google Scholar, n° 5133. (d), La notice paléographique a été établie par Mme Léa Shalem dans le cadre des travaux du Comité de Paléographie hébraïque .

page 1070 note1 Berne, manuscrit 200. Le savant article de Steinsneideb, M. M., « Lapidarien », Semitic studies in memory of Alexander Kohut, Berlin, 1897, pp. 4271 Google Scholar. donne la liste à peu près complète des lapidaires conservés en arabe, hébreu et latin (ce manuscrit lui est resté inconnu). Cf. également, Sttjder, P. et Evans, J., Anglo-norman lapidaires, Paris, 1924 Google Scholar, et la bibliographie abondante qui se trouve dans cet ouvrage .

page 1070 note2 Jean DE MandevIIxe, Le lapidaire du XIVe siècle d'après le traité du chevalier Jean de Mandeville, par Is. Del Sotto, Vienne 1862 .

page 1071 note1 Pour la transcription des gloses, j ‘ a i utilisé les recommandations de l'Organisation Internationale de Normalisation ou I.S.O., officiellement adoptées par l'État d'Israël et approuvées par le Conseil de l'I.S.O. en mai 1962 .

page 1072 note1 The Jems in the Renaissance, Philadelphie, 1959, Paperback Harper Torch Book, pp. 189-203, cite de nombreux cas où les juifs ont participé à la confection d'objets d'art profanes et sacrés ou en ont fait commerce. Dans le livre de L. Poliakov, Les banchieri juifs et le Saint-Siège du XIIe au XVIIe siècle, (Collection Affaires et Gens d'affaires, XXX), Paris, 1965, aux pages 5-23, on trouvera la bibliographie des travaux concernant les juifs en Italie durant le Moyen Age. La joaillerie était un métier exercé par les juifs en Orient également (Cf. E. Astob (Strauss), Histoire des Juifs en Egypte et en Syrie sous la domination mameluke, (en hébreu), Jérusalem, 1960, p. 152, citant David Reubeni et des textes de Gueniza). On dit de Maïmonide, le plus célèbre des philosophes juifs médiévaux, qu'il était intéressé au commerce des pierres précieuses que pratiquait son frère et qu'il n'exerça la médecine qu'après le décès de son frère qui se perdit en mer avec toute sa cargaison .

page 1072 note2 Certaines techniques joaillères sont déjà signalées dans les Documents relatifs à l'histoire de l'industrie et du commerce en France, de G. Fagniez, 2 volumes, Paris 1900. Pour les poids, cf. l'ouvrage de Machabey, A. Jr., Histoire des poids et mesures (la métrologie dans les musées de province et sa contribution à l'histoire des poids et mesures en France depuis le XIIIe siècle), Paris, 196 Google Scholar .

page 1073 note1 Jean DE MandevIIxe a fait deux rubriques, agathe et arate, pp. 23 et 84. Boetius DE Boot, p. 307 sqq, y voit deux pierres : onyx et agathe, et consacre une notice encore à l'agathe (p. 429 sqq). Cf. Tardy, p. 142 sqq, dont la description correspond parfaitement à notre texte. Les vertus ici attribuées à l'agathe sont celles que les Arabes attribuent à l'obsidienne, cf. Clément Muixet, pp. 205-211 ; mais la pierre dont la description concorde avec l'agathe serait plutôt l'onyx, hc. cit., p. 169 .

page 1073 note2 Peut-être faut-il lire : comme la braise, auquel cas nous aurions ici une espèce supplémentaire de la couleur du feu. Cf. CLÉMent Mullet, p. 168 .

page 1073 note3 Agathe zonaire .

page 1073 note4 Agathe oeillée .

page 1073 note5 Opale. Cf. Boetius DE Boot, pp. 241-247, particulièrement p. 245 .

page 1073 note6 Agathe arborescente ; cf. Boetius DE Boot, p. 313 .

page 1073 note7 Cf. Jean DE Mandevhus, p. 84 ; Boetius DE Boot, loc. cit. .

page 1073 note8 Jean DE MandevIIxe, pp. 23 et 84 ; Boetius DE Boot, p. 136 .

page 1073 note9 Jean DE Mandeville, p. 23 ; Boetius DE Boot, p. 316 .

page 1073 note10 Jean DE Mandeville, p. 23 : « Si on la frotte contre le feu, elle donne grande odeur. » ; Boetius DE Boot, p. 429 .

page 1074 note1 Cette pierre merveilleuse est mentionnée deux fois par Jean DE Mandevllle, pp. 51 et 88 ; il lui reconnaît les mêmes vertus que celles dont il est ici question. De même Boetius DE Boot, p. 437 sq. Elle ressemble beaucoup au bézoard des Arabes ; cf. Clément Mullet, pp. 143-150 et M. TJ. T. Holmes note qu'on la trouve dans l'inventaire des joyaux de Charles V, Mediaeval gem stones, p. 203. Comment s'étonner que notre auteur lui ait consacré une notice lorsque nous apprenons qu'Ambroise Paré tint à prouver son inefficacité. Il la prouva d'ailleurs, le sujet de l'expérience étant mort empoisonné bien qu'il ait pris en contre-poison cette pierre miraculeuse. Cf. Franklin, A., La vie privée d'autrefois, les médicaments, Paris, 1891, pp. 156161 Google Scholar.le chapitre (pp. 138-162) traitant des vertus médicinales des pierres précieuses est plein d'enseignements. La transcription en hébreu du nom alectoire est assez aberrante, on attendrait quelque chose de plus proche d'alectoriana. Alqatôyyené, correspondrait à un traitement toscan (z-\-y, = y), mais la palatalisation du a, tonique en e, n'est pas toscane et indiquerait plutôt Gênes .

page 1074 note2 Du point de vue paléographique, on lit plutôt lékê, mais cela ne donne vraiment aucun sens ; la différence entre le kaf, et le bet, n'est pas suffisamment grande pour qu'on puisse repousser la forme plausible de levé. .

page 1074 note3 Qrëstêl serait peut-être une forme provençale ou française .

page 1074 note4 Tardy, p. 345 sqq. Cf. Jean DE Mandevllle, pp. 28 et 76. Boetius DE Boot, p. 248 sqq. Les douze sortes d'émeraude remontent à Pline .

page 1074 note5 La forme évoque la Provence .

page 1074 note6 Peut-être un mot français mais aussi italien du nord .

page 1074 note7 Émeraude cuivre, ou malachite. Cf. Tardy, p. 348 et CLÉMent Mullet, pp. 185- 194. Cf. également Mediaeval gem stones, p. 20 .

page 1075 note1 .Jean DE Mandeville, p. 5 ; Tardy, p. 542 sqq ; Clément Mullet, p. 46 sqq .

page 1075 note2 Robin, nom commun du rubis à cette époque. Il semble que cette sorte de rubis est celle que Boetius de Boot mentionne sous le nom de « vrai robin » (p. 179 sqq.) .

page 1075 note3 Sans donner les mêmes détails matériels, les autres auteurs médiévaux s'accordent pour admettre que le rubis ne pâtit pas du feu et que c'est là un moyen de le reconnaître parmi les autres pierres. Cf. Jean DE Mandeville, pp. 7 e t 8, CLÉMent Mullet, p. 47 et aussi Lacroix et SerÉ, p. 46 .

page 1075 note4 Rubis sang-de-boeuf, cf. Tardy, p. 544. Ce que Boetius de Boot nomme Rabacellus, (p. 180) .

page 1075 note5 La perte du « o » final est peut-être due à un état construit du mot italien avec le mot hébreu qui lui sert de complément de nom .

page 1075 note6 Placer une feuille d'or sous une pierre afin d'en augmenter l'éclat semble avoir été une pratique courante, on pouvait aussi de cette manière modifier la couleur de la pierre et donc, en augmenter frauduleusement la valeur. Cela explique le règlement suivant (règlement de l'Hôtel-de-ville de Poitiers sur les orfèvres de cette ville, 4 janvier 1467 édité dans Fagniez, I I , p. 264) : « que chacun mectera sous asmatite et soubs grenat feuille d'argent seullement, et ne y pourront mectre feuille vermeille ne d'autre couleur. » Cf. le chapitre que Boetius de Boot consacre aux feuilles métalliques, p . 87 sqq. La technique est encore utilisée en Orient mais non en Europe, on l'appelle paillons (renseignement communiqué par M. Southeyrand) .

page 1075 note7 L'éclat de la pierre plus visible à un observateur éloigné ; observation juste et encore utilisée comme critère (M. Southeyrand) .

page 1075 note8 Rubis sang de pigeon. Cf. Tardy, p. 544 .

page 1075 note9 Ce sont des qualités déjà reconnues par les Arabes. Cf. CLÉMent Mullet, pp. 45- 46 et constamment répétées depuis .

page 1076 note1 Il est à noter qu'en 1870 encore, le rubis valait plus cher que le diamant. Cf. Rambosson, p. 79 .

page 1076 note2 Cf. C. Babbot, p. 506. Il était très apprécié au Moyen Age et presque tous les inventaires le mentionnent. Cf. Mediaeval gem stones, p. 198. Les rubis valais (balais robins) sont les seuls que mentionne Piloti, p. 58 et 75 ; ils étaient apportés à Alexandrie en automne, y étaient stockés tout l'hiver et on les embarquait pour l'Europe en avril. Cf. Heyd, I I , p. 654 ; CLÉMent MuLlet.p. 109 sqq. ; Jean DE Mandeville mentionne le balais p. 9 ; Boetius DE Boot, pp. 187-189 .

page 1076 note3 La comparaison n'est pas valable de nos jours car il n'y a pas d'uniformité de teinte dans l'or au-dessous de 24 carats, la teinte dépend de l'alliage ; on peut supposer que l'alliage étant généralement de cuivre, il y avait à Venise à cette époque une couleur considérée comme étant celle de l'or de 20 carats, etc .

page 1076 note4 Jean DE Mandeville, pp. 25 et 73 donne seulement les vertus magiques du saphir. A propos de la couleur du saphir d'Orient «puroque simillima caelo», cf. Mediaeval gem stones, p. 196 et Takdy, p. 564 sqq., Boetius DE Boot, p. 232 sqq. La forme du mot sdfïr, semblerait être septentrionale à trois égards (zaffiro en toscan) : affaiblissement du z prononcé s ; dégémination du f ; chute de la finale. Toutefois la dégémination est, comme nous l'avons dit, un phénomène constant dans notre texte et surtout, il est fort probable qu'il y a eu contamination par la forme hébraïque iappir, cependant, le mot est ici surmonté du signe qui indique les mots en langue vulgaire .

page 1077 note1 Azurro, chez Pegolotti, p. 138, même remarque que dans la note précédente mais il ne peut y avoir ici de contamination par l'hébreu .

page 1077 note2 Ce mot était peut-être utilisé dans le nord de l'Italie bien qu'il évoque plutôt une forme latinisante. En français blave signifiait pâle, ce qui ne convient pas ici .

page 1077 note3 Cf. l'inventaire de la boutique d'un orfèvre de Draguignan (Fagniez, I I , p. 298) datant de 1498 : « sunt duo saphiri, unum album et aliud de la tralha. » Technique non utilisée de nos jours (M. Southeyrand) .

page 1077 note4 Cf. Some mediaeval gem stones, p. 181 et Mediaeval gem stones, p. 197. Cette sorte de saphir, mentionné encore par Rambosson, ne l'est plus par Tardy qui, cependant, note brièvement les saphirs d'Auvergne (pp. 567-569) mais les dit provenir d'Espaly (Haute-Loire) .

page 1077 note5 Plus la pierre est limpide, plus elle est belle ; maintenant encore, c'est là un critère de sa qualité .

page 1077 note6 La pierre précieuse est plus froide que le verre qui est à la température ambiante, donc l'humidité n'y demeure pas. Porter la pierre à son front serait une manière de vérifier si la pierre est vraie ou fausse D'après M. Southeyrand, ce serait la raison pour laquelle le Grand Prêtre portait à son front les pierres du Pectoral. Cette tradition joaillière est étrange car il n'est nullement question dans la Bible ni dans la tradition juive d'un acte semblable; le Pectoral comme son nom l'indique était porté sur la poitrine et l'authenticité de ses pierres n'avait pas besoin d'être vérifiée .

page 1077 note7 Cf. Inventaire, (Fagniez, I I , p. 299) : « unam lapidem appelatam lopa de saphir. ».

page 1077 note8 Jean DE MandevIIxe, p. 12 ; Tardy, p. 242 sqq. ; CLÉMent Mullet. Diemant, est une forme difficile. Faut-il y voir une prononciation spécifiquement juive î .

page 1078 note1 Peut-être s'agit-il du phénomène de la double réfraction .

page 1078 note2 En effet, si l'on excepte le cristal de roche qu'aucun joailler ne confondrait avec le diamant, le diamant a une pesanteur spécifique moindre (3, 5) que les pierres qui lui ressemblent, comme le saphir blanc (4) .

page 1078 note3 Cf. Boetius DE Boot, pp. 586-587 qui réfute cette assertion .

page 1078 note4 La taille utilisée aujourd'hui, dite taille en brillant, ne fut mise au point qu'en 1475 ; auparavant, on polissait le diamant mais on ne pouvait que suivre la forme de la pierre brute, de là l'importance de la disposition primitive. Par ailleurs, le diamant était, semble-t-il, plus apprécié sous forme de cube. Cf. Boetius DE Boot : « le diamant se taille en diverses figures. La plus noble est crIIe être la quarrée. ».

page 1078 note5 Le mot est toujours employé en joaillerie. Le mot italien employé semble être de dialecte vénitien .

page 1078 note6 Cf. Inventaire, (Fagniez, II, p. 298) « in alIIs sunt très citrins ». A propos de contrefaçons et autres pierres fausses qu'on trouve fréquemment dans les inventaires (cf. Mediaeval gem stones, p. 195) nous avons le traité de Lull, Raymon, Libelli aliquot diemici, Bâle, 1600, pp. 298319 Google Scholar.et Boetius DE Boot, loc. cit. .

page 1079 note1 Cf. Jean DE Mandeville, p. 76 ; Tabdy, p. 327 ; Boetius DE Boot, p. 247 sqq. Pour émeraude, nous avons deux transcriptions : ëmërâdâ, puis êmêrâuda, ce qui laisse à penser que le scribe transcrit ici une prononciation septentrionale du a+l, velaire .

page 1079 note2 Prasme ou prase d'émeraude. Cf. Mediaeval gem stones, pp. 198 et 199 ; Tardy (pp. 202 et 620) et Jean DE Mandeville (pp. 53 et 185) l'identifient comme une sorte de calcédoine, de quartz impur. Ch. Babbot (pp. 489-493) marque bien le rapport entre prase et émeraude. Cf. Boetius DE Boot, pp. 257-258 .

page 1079 note3 Cette vertu n'est plus considérée comme véridique, mais je suppose que notre joaillier n'en avait pas fait l'expérience. Cf. Boetius DE Boot, p. 253 : « par la commune opinion des hommes, elle est crue conserver la chasteté et trahir l'adultère : à cause qu'elle ne peut souffrir les actes illégitimes de Vénus. Car s'ils sont commis, elle se rompt ». Boetius quant à lui n'admet pas cette vertu .

page 1079 note4 Jean DE Mandeville, pp. 53 et 83 ; Tardy, p. 200. Cf. Mediaeval gem stones, p. 202. Boetius DE Boot, pp. 303-308 .

page 1080 note1 Jean DE Mandeville, p. 109 ; Takdy, p. 609 ; Boetius DE Boot, p. 340 sqq., s'étend longuement sur la vertu salvatrice de la turquoise dont il a fait personnellement l'expérience en nombre de circonstances dangereuses .

page 1080 note2 Pour tout ce qui concerne les perles, cf. The book of the pearl, par G. P. Kunz et Ch. H. Stevenson, N. Y. 1908 .

page 1080 note3 Perles d'eau douce. Cf. The book of the pearl, pp. 169-170 ; et L. Bonnemebe, « Les perles fines de l'ouest de la France », dans la Revue des sciences naturelles de VOuest, t . IV (1899), pp. 97-99. Cf. J. Rambosson, p. 136 : « on peut récolter les perles dans nos rivières de France et plusieurs joailliers s'en procurent souvent qui sont ensuite vendues comme des perles étrangères. ».

page 1080 note4 La plus grande différence entre les perles d'Orient et les perles d'eau douce réside effectivement dans leur couleur et leur transparence, Boetius DE Boot relève les mêmes différences (p. 210) .

page 1080 note5 Pegolotti (p. 302 sqq.) décrit la même opération mais plus longuement et donne également les prix. Pour les prix des perles au début du x v i 8 siècle, cf. Boetius DE Boot, p. 222 sqq .

page 1081 note1 Perûi ha-mIInayôt, rééd. Vilna, 1951, fol. 77, paragraphe 153, milieu de la première colonne. Cf. également I. Ben Iehtjda, Thésaurus totius hebraitatis, sub verbo géra, II, 836 et Talmud Babli, Bekorot, 5 a et 50 a et 6 .

page 1081 note2 Cf. le tableau des équivalences établi par A. Machabey ﹛Poids et mesures, p. 371 sqq.) et la mention d'un autre document p. 363. Cf. Pegolotti, pp. 147-148, et Saminiato DE Ricci, p. 136 et pp. 146-147. La dernière phrase n'a pas de sens, c'est pourtant bien ce que nous lisons. Il me semble que, par inadvertance, le scribe a écrit Paris au lieu d'une autre ville, Venise peut-être .

page 1081 note3 Sur les monnaies et leurs noms hébraïques, cf. L. Zuxz, Zur Geschichte und Literatur, Berlin, 1845, p. 563 sqq. Il s'agit ici du marc de Milan qui pesait 8 onces alors qu'à Gênes, il en pesait 9 (J. Heers) .

page 1081 note4 Pegolotti, p. 342 sqq., décrit longuement les diverses manières d'abaisser le titre de l'or et de l'argent (p. 342-358) .

page 1081 note5 Cf. Boetius DE Boot, p. 603 .

page 1081 note6 Le mot « âfïnër » pourrait être un gallicisme .

page 1081 note7 La recette est donnée avec beaucoup plus de détails par Pegolotti, p. 333 .

page 1081 note8 Je n'ai pas trouvé de pièce d'argent à 10 deniers qui ait ce nom. M. J . Heers propose « de Majorque » .

page 1081 note9 Cf. Pegolotti, p. 289 qui donne 12 deniers pour l'esterlin .

page 1082 note1 Je n'ai pas pu identifier ce mot .

page 1082 note2 On attendait « griga ». Est ce une inattention du copiste .

page 1082 note3 Cf. Clément Mullet, p. 127 .

page 1082 note4 « c de choix ». Cf. Pegolotti, pp. 244 et 285 .

page 1083 note1 Les perles baroques vendues à l'once, cette table correspond à la première des listes données par l'auteur de 1403 .

page 1083 note2 C'est le même genre de perles qui sont appelées par le premier auteur : à la pièce, et qui sont beaucoup plus grosses que celles vendues à l'once .

page 1084 note1 Le mot peut être fermalhe, ou fermail. .

page 1084 note2 Afikes, cf. Fagniez, I, p. 205, et Godefroy, sub verbo. .

page 1084 note3 Ma traduction de sequin pour sëgëns, est une simple hypothèse .

page 1084 note4 Translittère sans doute le participe passé agroppés, qui signifie bien attachés, (cf. Godefroy, sub verbo). .

page 1085 note1 Taola, forme italienne septentrionale, bien plus que française. .