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Bâtiment et salaires : un chantier à Saint-Germain-des-Prés de 1644 à 1646

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

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Le document à l'étude duquel j'ai consacré l'essentiel des recherches qui m'ont permis d'écrire cet essai me parait intéressant à plusieurs titres : tout d'abord pour l'histoire du bâtiment. Immense domaine, peu exploré par les historiens, il représente pourtant avec le textile, et peut-être plus encore que ce dernier, une des rares industries décelables dans l'économie de l'Europe d'avant la révolution industrielle. Cette industrie fait appel au concours de beaucoup d'hommes, à celui de différents spécialistes, requiert une organisation du travail compliquée, voire une certaine « planification » des travaux qui par nature sont enchaînés les uns aux autres. Sur tous ces aspects, on dispose de peu d'études: l'essentiel reste à faire.

Type
Enquête en Cours
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1971

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References

page 484 note 1. De Bronislav Geremek, l'excellent essai sur Le Salariat dans l'artisanat parisien aux XIIIe-XVe siècles, étude sur le marché de la main-d'œuvre au Moyen Age et la bibliographie citée par l'auteur. Paris, 1968, trad. en français; Yves Durand, « Recherches sur les salaires des maçons à Paris au XVIIIe siècle », in Revue d'histoire économique et sociale, 1966, pp. 468- 480; Micheline Baulant, « Le salaire des ouvriers du bâtiment à Paris, de 1400 à 1726 », ici même, pp. 463-483.

page 485 note 1. On refait la voûte et la couverture de la nef et de la croisée, le pavé de la nef et les murs de l'église; on agrandit les fenêtres, met en place de nouveaux vitraux et orne les chapitaux. Cf. Dom Jacques Bouillart, Histoire de l'Abbaye de Saint-Germain-des-Prés, Paris, 1724; et Annales de l'Abbaye de Saint-Germain-des-Prés, f° 66, « Plan et modification de l'église de Saint-Germain-des-Prés », Bibl. Nat. mss. fr. 18816.

page 485 note 2. E. Lefevre-Pontalis, « Étude historique et archéologique sur l'église de Saint-Germaindes-Prés », parue dans Congrès archéologique de France, an. 1919, pp. 301-366.

page 485 note 3. ll a figuré sous le n° 204 au Catalogue de l'Exposition sur Saint-Germain-des-Prés. organisée aux Archives Nationales en 1958.

page 485 note 4. Cette date marque en réalité la célébration de la première messe après la réédification de l'église.

page 485 note 5. Ce sont : les tailleurs de pierre, les maçons, les manœuvres, les couvreurs, les charretiers et les charpentiers.

page 485 note 6. Notamment les travaux de charpenterie, le pavage de la nef, la couverture de l'église et les ouvrages de sculpture.

page 486 note 1. Nous n'avons pu retenir que trois catégories d'ouvriers sur les six qui sont venues sur le chantier : les tailleurs de pierre, qui ont travaillé du 6 avril 1644 au 11 mai 1646 ; les maçons et les manœuvres, du 11 avril 1644 au 24 mai 1646. Aucun des 31 couvreurs n'ayant dépassé une durée d'emploi de six mois, nous ne les avons gardés que dans la mesure du possible. Quant aux quelques charretiers, chargeurs de pierre (25 juillet au 30 septembre 1644) et aides-charpentiers (15 mai au 5 août 1645), leur présence n'a été qu'épisodique.

page 486 note 2. 12 ouvriers travaillent entre 49 et 51 semaines pendant leur première année de chantier, et 8 réalisent les meilleures durées d'emploi avec 91 à 97 semaines sur les 112 que dure le chantier.

page 486 note 3. Se reporter au graphique n° 1, qui représente le mouvement de l'emploi des tailleurs de pierre, des maçons et des manœuvres (pp. 488-489).

page 487 note 1. Enlèvement de l'ancien plafond de la nef et des bas-côtés, suppression des tribunes de l'abside, démolition de pans de mur pour agrandir les fenêtres centrales des croisillons nord et sud des transepts, percement d'un passage intérieur vers la chapelle Sainte-Marguerite, et déblaiement du sol pour refaire le pavé de la nef.

page 493 note 1. Aucun ouvrier, durant tout le chantier, n'a effectivement travaillé 52 semaines par an. Tous ont manqué au moins une semaine entière, mais comme celle-ci ne tombait pas à la même date pour chacun, on a pu reconstituer l'année detravail complète pour chaque catégorie d'ouvriers. Cette année reconstituée ne représente que la plus longue possibilité de travail offerte par le chantier de Saint-Germain-des-Prés à des ouvriers du bâtiment en quête d'emploi.

page 493 note 2. L'instabilité de la main-d'œuvre se manifeste au niveau de l'ouvrier individualisé, qui peut travailler un nombre de semaines relativement important par rapport à la durée du chantier, mais qui compte par ailleurs des absences fréquentes ou prolongées auxquelles nous ne trouvons pas d'explication (se reporter aux graphiques n° 2), et à celui de l'activité générale du chantier. Une expérience portant sur le total mensuel des journées payées à chaque catégorie d'ouvriers n'a pas fait apparaître de correspondance concluante entre le nombre des journées de travail et par exemple, les besoins en main-d'œuvre à la campagne au moment des moissons et des vendanges. En 1645 la courbe du total mensuel des journées des tailleurs de pierre offre un profil en dents de scie d'avril à octobre ; il en va de même pour les maçons entre avril et décembre, tandis que la courbe des manœuvres accuse un mouvement décroissant de mai à octobre avec un léger sursaut en juillet.

page 494 note 1. Se reporter au graphique n° 3.

page 494 note 2. Respectivement pendant sa première semaine de chantier, puis en juillet août décembre, janvier et février.

page 494 note 3. En août octobre et décembre.

page 495 note 1. Cf. Micheline Baulant « Le salaire des ouvriers du bâtiment à Paris, de 1400 à 1726», ci-dessus p. 471.

page 495 note 2. Se reporter aux graphiques 4 (a, b. c et d).

page 496 note 1. Le taux indiqué est valable pour tous les jours de la semaine en cours. Exemple :

page 496 note 2. Ces salaires particuliers seront étudiés plus loin avec ceux de l'ensemble des ouvriers permanents du chantier.

page 497 note 1. Valérien Néret reçoit 9 s par j . pendant ses deux semaines de travail, du 27 juin au 9 juillet. Laurens Lellement perçoit le même salaire pour ses trois semaines entre le 30 mai et le 23 juillet.

page 497 note 2. Laurens Bonard commence le 18 avril au chantier, à 9 s par j . pour 10 semaines (interrompues par 5 semaines d'absence), puis il passe à 12 s par j., du 8 août au 22 octobre, date à laquelle il quitte.

page 497 note 3. Le Bazané touche 30 s par j. du 6 avril au 20 août; il en reçoit 40 pendant une semaine, puis 35 du 22 août au 5 novembre, date de son départ définitif. Contrairement au mouvement général dans sa catégorie, il est tombé à 30 s par j. la semaine du 10 octobre.

page 497 note 4. Pierre Martel est entré le 18 avril 1644 au taux de 26 s par j. Son emploi est régulier, mais pour une raison inconnue son salaire baisse à 20 s à dater du 4 juillet sans plus varier jusqu'au 31 décembre. ll quitte du 1 e r janvier au 13 mars 1645, où il ne retrouve plus qu'un salaire de 18 s qu'il conserve jusqu'à son départ définitif le 16 septembre, à l'exception de la semaine du 28 août où il tombe à 17 s.

page 498 note 1. André Lambert ne passe qu'une semaine au chantier, du 26 juin au 1 e r juillet et reçoit 15 s par jour. Michel Lerchevin, entré le 13 juin à 12 s par jour, en reçoit 15 pour quelques semaines, du 18 septembre au 28 octobre, date à laquelle il quitte définitivement. Adrien Girard, qui a débuté sa première semaine, le 22 mai, à 13 s par jour, touche ensuite 15 s jusqu'au 26 février de l'année suivante (il manque 11 semaines), puis sera augmenté jusqu'à son départ le 30 avril successivement à 18, 25 et 30 s par jour.

page 498 note 2. Pierre Martel, cf. page 497 note 4.

page 498 note 3. Adrien Girard, déjà cité.

page 498 note 4. Pierre Martel, déjà cité.

page 498 note 5. Sur ces 13 tailleurs de pierre, 9 ne sont arrivés qu'en décembre et janvier. lls travaillent de 2 à 10 semaines, au même taux, sauf Jean Lemaistre qui, après 8 semaines d'interruption, touche 30 s par jour pendant sa dernière semaine (le 8 mai).

page 499 note 1. ll ne reçoit 30 s par jour que pendant une semaine en août 1645; ses absences en hiver pourraient masquer d'autres baisses de salaire.

page 499 note 2. ll semble remplacer l'« appareilleur » qui quitte en été 1645, sans toutefois recevoir son salaire qui était invariablement de 40 s par jour. ll pourrait s'agir dans ce cas d'une promotion du travail, et non d'une augmentation de salaire.

page 499 note 3. ll travaille au chantier du 2 mai 1644 au 10 avril 1646, et passe en 23 mois de 12 à 25 s par jour, sans subir aucune baisse de salaire. Cet aide-tailleur de pierre paraît bénéficier d'une promotion du travail sans parvenir cependant aux 30 s par jour que les tailleurs de pierre reçoivent en été.

page 499 note 4. Exception faite pour Jacques Debes, dont la seconde année de chantier se trouve être supérieure a la première qui ne comptait que 32 semaines.

page 499 note 5. Aucun ouvrier du bâtiment n'ayant travaillé les 52 semaines de l'année sur notre chantier, pour des raisons que nous ignorons, il a paru intéressant de calculer ce que les plus assidus d'entre eux auraient gagné pour une année de travail complète. Le salaire annuel reconstitué donne ainsi une idée du salaire maximum qu'aurait pu toucher l'ouvrier parfaitement régulier, et fournit une base de comparaison pour d'autres salariés urbains.

page 501 note 1. Ce terme ne figure pas sur le document mais nous l'avons adopté ici, car il semble bien correspondre à cette catégorie inférieure de maçons.

page 504 note 1. ll n'a qu'une seule fois été question de la fragmentation de la journée de travail, à propos du tailleur de pierre L'Amertume, qui, la semaine du 29 janvier 1646, n'a travaillé qu'1/4 jour à raison de 25 s par jour, ce qui lui fait 1 l.t. 11 s. Nous ne pensons pas que des taux très bas puissent s'expliquer systématiquement par une durée moindre de la journée de travail.

page 505 note 1. Les absences de trois d'entre eux pourraient peut-être masquer une baisse de salaire plus importante.

page 510 note 1. L'exemple donné par ce manoeuvre illustre bien cette tendance, pendant 93 semaines de chantier. ll reçoit 16 s de juin à novembre 1644,15s d'avril à novembre 1645, puis encore une semaine en mai 46.

page 512 note 1. Tous les changements se produisent en début de semaine.

page 512 note 2. Salaire quotidien moyen = salaire annuel reçu, divisé par le nombre de jours oeuvres par an.

page 512 note 3. Ressources quotidiennes disponibles = salaire annuel reçu, divisé par 365 jours.

page 515 note 1. Micheline Baulant et Jean Meuvret, Prix des céréales extraits de la Mercuriale de Paris, Paris, 1962, t. II. Nous avons obtenu le prix annuel moyen du setier de méteil en faisant la moyenne du prix maximum du blé-froment et du seigle pendant les 12 mois de l'année. ll s'agit, par hypothèse, d'un méteil composé moitié froment et moitié seigle (se reporter à la citation ci-dessous du « Projet d'une dlme royale… » de Vauban.

page 516 note 1. « Projet d'une dixme royale… de Monsr. le Maréchal de Vauban, s.l., 1707, p. 98 : « Comme je suppose cette famille (du manouvrier de la campagne)… composée de quatre personnes, il ne faut pas moins de dix septiers de Bled mesure de Paris pour leur nourriture. Ce Bled, moitié froment moitié seigle… »

page 517 note 1. Enquête dirigée par Pierre Couperie.

page 517 note 2. Thème du prochain Congrès de l'Association française des Historiens économistes.