Hostname: page-component-848d4c4894-2pzkn Total loading time: 0 Render date: 2024-05-14T05:03:22.368Z Has data issue: false hasContentIssue false

Le jeu de l'aumône au Moyen Age

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

Extract

La répression de la mendicité et l'enfermement de l'âge moderne n'ont pas succédé à une charité médiévale douce et débonnaire. Avant la « potence » du xvie siècle, avant même la lutte contre le vagabondage des deux derniers siècles du Moyen Age, existent déjà, comme l'ont montré les travaux de Michel Mollat et de Bronislaw Geremek, une ambiguïté, une « ambivalence » dans les attitudes à l'égard des pauvres : au temps de l'âge d'or de la charité, le pauvre reste un oublié, il n'est pas considéré pour lui-même, mais comme l'image du Christ, comme l'instrument du salut du riche, comme un « objet ».

Summary

Summary

Médiéval charity was not always a sacred exchange making beggars the gateway to heaven; it was also the locus of a cruel game—true ritual mockery. Beyond the gestures and words we get a glimpse of in literature, the arguments in treatises on alms allow one to reconstitute the logic of the exchange of which they were a part, and to propose a model of ambivalence in charity and of perverse gifts, which more specifically characterizes the Médiéval western world beginning in the 12th century in the history of piety. Mockery aimed not only at dismissing beggars, but on many occasions even accompanied gift giving. It was a way of getting around social constraints and escapingfrom thefever of piety. It did not so much announce the exclusion of beggars in the modem âge as the inévitable underside of charity, defusing ils merging power, putting everyone in his place and keeping misery at a safe distance.

Type
Sociétés Médiévales
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1989

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

Notes

* Je remercie plus particulièrement Michel Mollat, dont les conseils ont accompagné cette recherche depuis l'époque du séminaire sur les pauvres et la pauvreté à la Sorbonne.

1. Mollat, M., Les pauvres au Moyen Age. Étude sociale, Paris, 1978, pp. 17, 94, 134, 140, 141Google Scholar ; Geremek, B., La potence ou la pitié. L'Europe et les pauvres du Moyen Age à nos jours, Paris, 1987, pp. 3046.Google Scholar

2. Roger Chartier, dans l'émission « Les lundis de l'histoire » du 18 janvier 1988, consacrée au livre de B. Geremek.

3. J'ai étudié l'échange de l'aumône selon ses divers acteurs, dans un chapitre de ma thèse de 3e cycle, soutenue à Paris-Sorbonne, en juin 1986, sous la direction de M. Mollat et devant D. Poirion et A. Vauchez : Les mots aussi sont de I histoire. Vocabulaire de la pauvreté et marginalisation, 1450-1550, dont un compte rendu a paru dans l'Information grammaticale, mars 1987, n° 33.

4. Voir ma thèse, op. cit., p. 138.

5. Leach, E., Les systèmes politiques des hautes terres birmanes, Paris, 1972, p. 319.Google Scholar

6. Geremek, B., Les marginaux parisiens aux XIVe et XVe siècles, Paris, 1976, p. 213.Google Scholar Voir en particulier les ballades n° 1229, 1233 et 1259 dans le t. VI, et n° 1299 et 1300 dans le t. VII des Œuvres complètes d'Eustache Deschamps, De Queux De Saint Hilaire et G. Raynaud éds, Paris, 1878-1903.

7. Deschamps, op. cit., t. VI, p. 232, n° 1230.

8. E. Picot, Recueil général des sotties, Paris, 1902, t. I, n° 1, et t. III, p. 122.

9. Miracles de sainte Geneviève, ca 1420, C. Sennewaldt éd., Francfort, 1937, v. 2735 ; Conversion de saint Denis, ca 1430-1440, dans le Cycle des premiers martyrs, Graham A. Runnals éd., Genève, 1976, v. 1160 ; Œuvres de Pierre Chastellain et de Vaillant, Robert Deschaux éd., Genève, 1982, p. 190 (mi XVe siècle).

10. « Le pâté et la tarte » (1470ou avant 1533),dans A. Tissier, Farces du Moyen Age, Paris, 1984, v. 39.

11. Pierre le Chantre, dans la Patrologie Latine (P.L.), t. 205, col. 150 (ca 1192) ; J. Morawski, Proverbes français antérieurs au XVe siècle, Paris, 1925, n° 2163 ; C. Buridant, dans Revue des Sciences humaines, Lille-III, 1976-3, p. 381. Voir Ecclésiastique (Eccli.), IV, 3.

12. Matfre Ermengau, G. Azaïs éd., Paris, Béziers, 1862, t. I, v. 10283-10288 ; traduit par R. Nelli dans les Cahiers de Fanjeaux, 1978, n° 13, pp. 52-53. Voir Proverbes III, 28.

13. Jean Gerson, Œuvres complètes, P. Glorieux éd., Paris-Tournai, 1968, t. VII, 1, p. 226 (1401) ; « La Tripière » (avt 1540), dans Gustave Cohen, Recueil de farces françaises inédites du XV siècle, Cambridge (Mass.), 1949, p. 421, v. 13-14.

14. J. De Vauzelles, Police subsidiaire aux pauvres de Lyon, 1531, rééd. H. Baudrier, Lyon, 1875, p. 18 (l'édition lyonnaise originale se trouve à la Bibliothèque Nationale, rés. Lk7 30799) ; « Sermon de Pierre aux Boeufs » (avt 1417), cité par B. Martin « Un prédicateur franciscain du XVe siècle », dans Revue d'Histoire de l'Église de France, t. LXX, 1984, n° 184, p. 121 ; « Le pâté et la tarte », op. cit., v. 55 ; « Souhaitz du monde » (ca 1513), dans A. De Montaiglon et J. De Rothschild, Recueil de poésies françoises des XVe et XVIe siècles, Paris, 1865, t. I, p. 312. Voir aussi les dictionnaires de Furetière et Littré à « Assister ».

15. « Sermon de Pierre aux Boeufs », op. cit. Voir aussi ma thèse, p. 125.

16. Vauzelles, op. cit., pp. 14-15, f° BII v°.

17. Dans Edouard Fournier, Le théâtre français avant la Renaissance, Paris, 1872, p. 75.

18. Gower, J., The Complète Works, G. C. Macaulay éd., Oxford, 1899, t. I, p. 87.Google Scholar Voir aussi M. Mollat, Les pauvres, op. cit., p. 42.

19. Miracles de Notre Dame par personnages, G. Paris et U. Robert éds, Paris, 1876-1893, t. VI, n° 36, v. 132. Sur « rechigner » le pauvre, voir La Pacience Job (avt 1478), A. Meiller éd., Paris, 1971, v. 417 et 3367.

20. F. Garnier, « Figures et comportement du pauvre dans l'iconographie des xiie et xme siècles », dans Horizons marins, itinéraires spirituels, en l'honneur de M. Mollat, H. Dubois, J.-C. Hocquet, A. Vauchez éds, Paris, 1988, t. I, p. 314.

21. J. Ulrich, dans Zeitschrift fur romanische Philologie, t. VIII, 1884, p. 289, cité dans C. V. Langlois, La vie en France au Moyen Age, Paris, 1926, t. II, p. 139.

22. Geremek, B., Truands et misérables, Paris, 1980, p. 113 Google Scholar ; et Marginaux, op. cit., p. 207. Voir un autre exemple dans le Mystère du roy Advenir, de Jean DU Prier (1455), A. Meiller éd., Genève, 1970, v. 9 781 et 9 879.

23. P. Chabaille éd., Paris, 1863, p. 412 ; Sénèque, Des Bienfaits, II, XVII, F. Prechac éd., Budé, 1972, t. I, p. 40 ; les Bienfaits sont l'une des sources essentielles, avec le Siracide (Ecclésiastique), de la réflexion chrétienne sur l'aumône.

24. André Prévost éd., Marne, 1969, pp. 51 et 410.

25. M. Wilmotte éd., Paris, 1927, v. 587-590.

26. E. Muret et L. M. Defourques éds, Paris, 1947.

27. Mario Roques éd., Paris, 1931, v. 5 376, 5 449, 5 456-5 459. Sur ce texte, voir les remarques d'Alice Planche, « Omniprésence, police et autocensure des pauvres », dans le colloque Littérature et société au Moyen Age, 1978, D. Buschinger éd., pp. 262-283. Voir aussi le Roman de la Rose de Jean De Meun, D. Poirion éd., Paris, 1974, v. 11 350.

28. E. Deschamps, op. cit., t. VI, n° 1 259, et t. VII, n° 1 299.

29. G. Paris et U. Robert éds, op. cit., t. VII, v. 2 000-2 001.

30. Jean Ceart éd., Des monstres et des prodiges, Genève, 1971, ch. XXII, p. 72.

31. A. Tissier éd., op. cit., v. 290 ; voir aussi, plus loin, le fabliau des Trois aveugles.

32. Lopin, au sens de « coups » : Mystère de St Sébastien, 2e moitié du XVe siècle, L. R. Mills éd., Genève, 1965, v. 4 378 ; Mystère de la Passion de Jean Michel, 1486, Orner Jodogne éd., Gembloux, 1959, v. 21 607.

33. Pierre Jourda éd., dans Conteurs français du XVIe siècle, Paris, 1956, p. 641.

34. Roman du Comte d'Anjou, M. Roques éd., op. cit., v. 5 659 ss ; J. L. Goglin cite une histoire semblable tirée des Fioretti de saint François (dans Les misérables dans l'Occident médiéval, Paris, 1976, p. 83).

35. Attribué à tort à William de Waddington ; F. J. Furnivall éd., Londres, 1862, p. 213, v. 5 556-5 558.

36. Cf. note 19. Voir aussi E. Von Kraemer, Le type du faux mendiant dans les littératures romanes depuis le Moyen Age jusqu'au XVIIe siècle, Helsinki, 1944, pp. 33-36.

37. Ce « discours » est bien connu, depuis les travaux de L. Bouvier, O. Lottin, G. Couvreur et B. Tierney et les synthèses de M. Mollat, Les pauvres, op. cit., pp. 129-142 et 157-164, et B. Geremek, La potence et la pitié, op. cit., pp. 36-66.

38. Eccli. IV, 2, dans une traduction du xrvc siècle (Bibl. Sainte-Geneviève, ms. 21, fol. 25 v°) ; voir aussi la glose ordinaire d'Eccli. IV, 5, dans P. L., t. 113, col. 1189.

39. M. Mollat, « Pauvres et pauvreté à la fin du XIIe siècle », Revue d'Ascétique et de Mystique, t. XLI, 1965, n° 3, p. 317 ; Morawski, op. cit., n° 801 ; Guillaume Perault, Somme des vices et des vertus (avt 1248), éd. Lyon 1668, t. I, p. 386 ; Frère Laurent, Somme le Roi (1279), B.N. ms. fr. 1824, fol. 129 V°.

40. Brian Tierney, « The Decretists and the “ Deserving Poor ” », Comparative Studies in Society and History, I, 1958-1959, pp. 363-366 ; Guillaume D'Auxerre, Summa Aurea (entre 1215 et 1229), P. Pigouchet éd., Paris, 1500, fol. CLXIII, et J. Ribailloer éd., 1986, lib. III, 1, p. 445 (qui cite Innocent III, De eleemosyna, P. L., t. 217, col. 756-757) ; Raymond De Penyafort, Sommepénitentielle (1220-ap. 1233), Rome, 1603, p. 274.

41. Pierre Le Chantre, P. L., t. 205, col. 150 ; Langland, Piers Plowman, W. W. Skeat éd., Oxford, 1877, t. IV, 1, p. 186 ; sur ce texte voir R. ST-Jacques dans Aspects de la marginalité au Moyen Age, G. H. Allard éd., Montréal, 1975, pp. 27-28.

42. Contradiction étudiée par Brian Tierney, dans Médiéval Poor Law, Berkeley, 1959, pp. 55 ss, et par E. T. Donaldon, dans Piers Plowman : the C Text and its Poets, Yale, 1949, pp. 130-134.

43. Cité dans le Décret de Gratien (cf. B. Tierney, « The Decretists », art. cit., p. 362) et dans la Somme théologique d'Antonin De Florence (XVe siècle), Jehan Petit éd., Paris, 1521, pars II, tit. I, c.XXIV, fol. 93.

44. Voir M. H. Vicaire, « La place des œuvres de miséricorde dans la pastorale en Pays d'oc », Cahiers de Fanjeaux, n° 13, 1978.

45. P. L., t. 114, col. 97 ; voir aussi une glose de ca 1140, P. L., t. 162, col. 1302.

46. Somme théologique, 2a, 2ae, quest. 32, art. 3.

47. De subventione pauperum, 1526, trad. L. Caby et R. A. Casanove, Bruxelles, 1943, p. 178 ; idée soutenue déjà par Jean Chrysostome.

48. Carité, A. G. Van Hamel éd., Paris, 1885, p. 112.

49. Op. cit. (n. 23), pp. 411-412 ; Sénèque, op. cit., II, X, 4, t. I, p. 33.

50. Op. cit., p. 113 ; la traduction utilisée ici est celle de Lyon, 1583, pp. 49-50.

51. Voir J. Longère, « Pauvreté et richesse chez quelques prédicateurs durant la seconde moitié du XIIe siècle », dans M. Mollat, Études sur l'histoire de la pauvreté, Paris, 1974, t. I, p. 263.

52. Voir P. Michaud-Quantin, Sommes de casuistique et manuels de confession au Moyen Age, Namur, 1962, p. 17.

53. P. L., t. 205, col. 150 ; voir supra n. 11.

54. Les théologiens reprennent ici Paul, II Corinthiens, IX, 7.

55. Op. cit. (n. 39), t. I, par. III, tr. V, 14, 7, p. 386.

56. Op. cit. (n. 39), fol. 130 v° ; Eccli. IV, 8 ; sur la Somme le Roi, voir C. V. Langlois, La vie en France…, op. cit., t. IV, pp. 123-198.

57. Somme le Roi, id., fol. 131 ; Sénèque, op. cit., II, I, 4, t. I, p. 26 ; Morawski, op. cit., n° 133-134.

58. Trésor, op cit. (n. 23), pp. 410-411 ; Sénèque, op. cit., t. I, p. 25.

59. Op. cit. (n. 18), pp. 180-181, v. 15538-15601.

60. Somme le Roi, id., fol. 132-133 ; sur le topos du don secret, voir G. Ricci, « Naissance du pauvre honteux », Annales ESC, 1983, n° 1, pp. 166-168.

61. Sur la sparsio, cf. J. Starobinski, « Don fastueux et don pervers », Annales ESC, 1986, n° 1, pp. 7-26.

62. Op. cit. (n. 14), p. 15 (fol. BII v°).

63. Voir n. 16 ; cette oscillation entre malédiction et innocence est au coeur de ce que j'ai appelé dans ma thèse la « nébuleuse malheur », qui apparaît particulièrement dans l'ambivalence de meschant, et qui ne se défera que progressivement, à partir du XVIe siècle.

64. Op. cit. (n. 55), p. 387.

65. Op. cit. (n. 12), v. 10 337-10 365.

66. Selon Jean Chrysostome, certains pensent que les malheureux ne sont affligés qu'à cause de leur péchés (voir ma thèse, op. cit., pp. 127 et 371 ss).

67. G. Montaigne, « La police des pauvres de Paris (1555-1557) », E. Coyecque éd., dans le Bulletin de la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile de France, t. XV, 1888, p. 117 ; voir aussi « La “ police ” rouennaise de 1551 » (ca 1584), dans G. Panel, Documents concernant les pauvres de Rouen, Rouen-Paris, 1917, t. I, p. 89.

68. Des frères Greban, remanié par Jean du Prier, éd. 1538, t. I, fol. CVII.

69. De eruditione religiosorumpraedicatorum (entre 1266 et 1277), Rome, 1739, lib. II, n° 86, p. 190 ; la distinction entre la bonne et la mauvaise pauvreté se fait en particulier quant à la « patience ».

70. P. L., t. 38, col. 111-116. Sur le pauper superbus, voir J. Batany, « Les pauvres et la pauvreté dans les états du monde », dans M. Mollat, Études, op. cit. (n. 51), t. II, pp. 470, 484-485.

71. Op. cit. (n. 47), p. 94.

72. A. Meiller éd., Paris, 1971, v. 1 425 ; sur le « murmure » des pauvres et la revendication égalitaire opposée à la patience, voir ma thèse, op. cit., pp. 254-257.

73. Œuvres poétiques, A. Piaget et E. Picot éds, t. II, Paris, 1899, p. 131, v. 606-622.

74. Dans les œuvres des théologiens, qui précèdent Thomas d'Aquin, l'aumône forme un chapitre de la Justice.

75. 2 a, 2 ae, quest. 32, 5 (traduction J. D. Folghera, 1942).

76. J. Batany, op. cit. (n. 70), p. 485.

77. Op. cit. (n. 13), pp. 230-231 ; B. Geremek a attiré l'attention sur ce traité dans Truands, op. cit. (n. 22), p. 116.

78. Voir mon article, « Quémander, caymant, Caïn : réflexions d'un historien sur une étymologie obscure », dans Travaux de linguistique et de littérature, Faculté de Strasbourg, 1987, 1, pp. 308-312.

79. Officialité de Troyes : H. D'Arbois De Jubainville, Inventaire sommaire des archives de l'Aube, 1896, série G, t. II, p. 292.

80. Le Carnaval, trad. Paris, 1979, p. 93.

81. 6e semaine de l'Institut F. Datini de Prato, 1974, Vera Barbagli Bagnoli éd., Domandae consumi, Florence, 1978, p. 232.

82. Alexandre Tuetey éd., Paris, 1881, p. 204.

83. Th. F. Crâne éd., Londres, 1890, n° 43, pp. 17 et 152.

84. A.N., JJ 142, n° 297, p. 167 (transcrite dans ma thèse, op. cit., p. 403).

85. Op. cit. (n. 19),t. III, v. 1 529-1 531 (ca 1359) ; sur cette histoire, voir Fou, dixièmeconte de la vie des Pères (déb. xmc siècle), J. Chaurand éd., Genève, Droz, 1971 ; sur le « jeu des avanies et des outrages » à l'égard des fous, voir P. Menard, « Les fous dans la société médiévale », Romania, t. 98, 1977, pp. 433-459.

86. Op. cit., t. VII, n° 40(1382).

87. Morawski, op. cit., n° 1636.

88. G. Gougenheim éd., Paris, 1932 ; traduit par Jean Dufournet dans Le garçon et l'aveugle, Paris, 1982.

89. Eiximenis, cité par J.-L. Martin, « La pobreza y los pobres en los textos literarios del siglo xiv », dans A Pobreza e a assistência aos Pobres na Peninsula Iberica, Lisbonne, 1973, t. II, p. 605.

90. E. v. Kraemer, op. cit. (n. 36), pp. 57 ss.

91. Mario Roques éd., Paris, 1911 ; J. Dufournet, op. cit., p. 15.

92. Op. cit. (n. 13), p. 231 : on éconduit les « truans » qu'on sait être riches « combien qu'ilz faignent le contraire par dehors ».

93. Henri Bergson, Le rire, 1900, Paris, 1988, rééd., p. 157.

94. Op. cit. (n. 68), fol. CV v°-CVII.

95. « La réforme de l'assistance publique au xvic siècle et ses controverses idéologiques », dans Domanda e consumi, op. cit. (n. 81), pp. 191-192.

96. Sigmund Freud, Le mot d'esprit et ses rapports avec l'inconscient, trad., Paris, 1979, p. 387.

97. Études d'histoire du théâtre en France au Moyen Age et à la Renaissance, Paris, 1956, pp. 112 et 121.

98. Paul Zumthor, Essai de poétique médiévale, Paris, 1972, p. 438. Sur la nécessité de l'alternance et de la parodie, voir Mikhaïl Bakhtine, L'oeuvre de François Rabelais et la culture populaire au Moyen Age et sous la Renaissance, Trad., Paris, 1970, pp. 83-86.

99. Cité par Martine Grinberg, « Carnaval et société urbaine », Ethnologie française, 1974, IV, p. 231.

100. Dialogue de Gautier et Martin (fin XVe siècle), v. 391, P. Aebischer éd., dans la Revue du XVIe siècle, t. XI, 1924, pp. 157 ss. Sur la pauvreté joyeuse et le gueux au théâtre, voir ma thèse, pp. 337-342 et 392-399.

101. Op. cit. (n. 98), p. 98.

102. Op. cit. (n. 88), p. 80.

103. C'est la question posée à propos de Paveugle-né (Jean IX, 2) et reprise dans les Mystères.

104. L. Boca éd., Valenciennes 1841, XXI, v. 164-217 ; cette histoire, souvent reprise au Moyen Age, vient du roman de Barlaam et Josaphat.

105. Études, op. cit., pp. 150 et 112.

106. Pierre Le Chantre, P. L., t. 205, col. 288 ; Roman de la Rose, D. Poirion éd., op. cit.,v. 11 395-11 400.

107. Gabe et gift sont des notions voisines : Marcel Mauss, « Gift-gift », 1924, dans Œuvres, Victor Karady éd., t. III, Paris, 1969, pp. 46-51. Sur la «réciprocité alternative et indirecte », cf. M. Mauss, Manuel d'ethnographie, Paris, 1967, pp. 130-131.

108. Gerson, op. cit. (n. 13), p. 230 ; voir aussi Le garçon et l'aveugle, op. cit., v. 50 ; Deschamps, op. cit. (n. 7), n° 1230, v. 22.

109. Gerson, id., p. 231.

110. Six sermons français inédits, Louis Mourin éd., Paris, 1946, p. 238.

111. Cf. n. 21.

112. Op. cit. (n. 61), p. 15 et p. 19.

113. M. Mollat, Les pauvres, op. cit., p. 94.

114. Qu'il date de 1130-1260, dans Domanda e consumi, op. cit. (n. 81), p. 152. C'est aussi à cette époque que se développe la charité « individuelle ».