En parlant, dans notre précédent Bulletin (p. 65), de l'expédition de Manica, nous disions que la Croix-Rouge portugaise avait publié à cette occasion une instruction sur les principes généraux de l'hygiène coloniale. Aujourd'hui nous devons compléter cette mention sommaire, en annonçant que l'ouvrage, écrit d'abord en langue portugaise, vient de paraître en français sous le titre de «Manuel d'hygiène militaire coloniale.» Il est devenu accessible de la sorte à un cercle de lecteurs beaucoup plus étendu, ce qui est précieux dans un temps où la politique coloniale des Etats européens les appelle à envoyer fréquemment des troupes dans leurs possessions d'outre mer. C'est à la Société portugaise de la Croix-Rouge qu'est due cette traduction.

M. le médecin d'état-major Dr Haase, du régiment des chemins de fer no 1, a publié dansla « Deutsche Militärärztliche Zeitschrift, » un travail sur les perfectionnements que, depuis la publication de son ouvrage sur « les chemins de fer à voie étroite au service des établissements sanitaires en campagne» (1889), il a apportés an transport des malades par le moyen des wagons de chemins de fer de campagne, ainsi que sur les expériences qu'il a faites à ce sujet.

Nous empruntons au journal français Le Temps, du 9 juin 1891, la note suivante, qui nous a paru de nature à intéresser nos abonnés.

« On sait que, dans plusieurs pays, en France notamment, où M. le lieutenant Jupin a obtenu de surprenants résultats, les chiens de guerre sont l'objet d'un dressage spécial pour les reconnaissances à exécuter dans le service des avant-postes. Des expériences faites récemment dans un bataillon de chasseurs prussiens permetmettent d'établir qu'on peut les utiliser encore dans le service d'évacuation du champ de bataille, en les dressant à rechercher les blessés dans des terrains accidentés, boisés, où l'homme conché échappe facilement aux recherches des brancardiers.

Le 4 février 1892 s'ouvrira à Leipzig, au Palais de Cristal, sous le protectorat de S. M, la reine de Saxe et sous la présidence d'honneur de S. A. R. le prince Georges, duc de Saxe, une « Exposition internationale de la Croix-Rouge, de fournitures d'armée, d'hygiène, d'alimentation populaire et d'art culinaire. » Cette exposition qui, ainsi que l'indique son titre, semble devoir comprendre les objets les plus variés et même les plus disparates, est organisée par l'Association des restaurateurs saxons. Son but, exposé dans un prospectus que nous avons sous les yeux, nous paraît être principalement de développer l'art culinaire et de résoudre des questions relatives à l'alimentation populaire. La partie gastronomique y occupera en tout cas une place prédominante.

Conformément aux statuts de la Société, le Comité a l'honneur de présenter son rapport d'usage sur l'activité de la Société suédoise, ainsi que sur l'administration et l'emploi de ses fonds depuis l'assemblée générale du 11 décembre 1889.

Les cours d'infirmières au service de la Croix-Rouge ont continué, d'après les mêmes principes que précédemment, à l'hòpital de Sabbatsberg, dans la capitale, sous la direction supérieure de M. Hülphers, médecin du roi, qui a donné en outre aux élèves l'enseignement théorique. Un cours de trois élèves a été terminé dans le courant d'avril dernier, et un autre à la fin d'octobre, avec trois élèves, dont une de la Finlande comme surnuméraire et à ses frais.

Le Comité de la Société wurtembergeoise, en rendant compte de sa gestion pendant les trois dernières années, 1888 à 1890, constate les nouveaux progrès accomplis par elle. Déjà en décembre 1887, le nombre des membres présentait une légère augmentation; depuis trois ans il s'est accru d'une manière inespérée; il atteint aujourd'hui le chiffre de 4,053. Les ressources de la Société ont pris aussi un développement considérable, en rapport avec l'augmentation du nombre des membres. Les cotisations des membres ordinaires qui, d'après les derniers rapports, ne s'élevaient qu'à 647 m. ont produit, pendant les années de 1888 à 1890, une somme de 23,750 m. La fortune de la Société, qui s'élevait, au 30 juin 1887, à la somme de 54,143 m. 25 pf., atteignait le 31 décembre 1890 le chiffre de 87,397 m. 79 pf. Le Comité, tout en se réjouissant de ce très notable accroissement do fortune, constate cependant que l'actif de la Société ne permettrait de faire face qu'à une bien petite partie des besoins auxquels il faudrait pourvoir en cas de mobilisation, et il en conclut qu'il faut tendre sans cesse à augmenter le chiffre des ressources disponibles.