Le Comité supérieur néerlandais a reçu de Batavia des Bulletins du 10 août jusqu'au 13 octobre 1874.

Pendant ces dix semaines, le Comité central de la Croix rouge à Batavia a continué ses soins aux malades et aux blessés militaires à Atchin.

Le nombre des malades est grand et celui des blessés considérable.

Le 9 décembre 1874 s'éteignait à La Haye le respectable J. Bosscha, ancien président de la Société néerlandaise de la Croix rouge. Quoiqu'il eût cessé de prendre à l'œuvre une part active, sa mort sera douleureusement ressentie par ceux qui ont été témoins des services rendus par lui à la cause des blessés, et bien plus encore par ceux d'entre eux qui ont eu le privilége de le connaître personnellement; aussi est-ce un pieux devoir que nous accomplissons en retraçant ici à grands traits les diverses phases de la carrière de notre ami.

Nos lecteurs se souviennent sans doute que, dans le numéro 19 du Bulletin, nous avons donné une description détaillée d'un nouvel appareil très-ingénieux destiné au transport des malades et des blessés, imaginé par le docteur de Mooij, médecin militaire dans l'armée néerlandaise, et nommé par lui le Léchophore. Cet appareil, disions-nous, allait être experimenté dans une des brigades de l'armée des colonies qui opérait contre Atchin, et on pourrait ensuite se rendre compte des services réels à en attendre pour une armée en campagne.

Le médecin général, Dr Berthold, a fait à l'assemblée générale de la Société hanovrienne de secours un exposé de la formation et du but du Corps sanitaire libre de secours de la Société locale de Hanovre.

D'après ses statuts, ce corps forme un détachement, avec voiture pour le transport des blessés, brancards, médicaments, moyens de pansement, qui doit agir concurremment avec le détachement. sanitaire de l'armée et l'aider à enlever promptement les blessés du champ de bataille.

La séance annuelle de la Société russe de secours aux militaires blessés et malades, tenue à St-Pétersbourg le 7 Janvier 1874 et présidée par le général Baumgarten, a été ouverte par le discours suivant:

Messieurs et Mesdames,

En ouvrant la séance, j'ai la douleur d'annoncer que la Société vient de perdre deux de ses membres honoraires: le maréchal comte Berg et le docteur Naranovitch, un des premiers fondateurs de la Société de la Croix rouge en Russie.

Dans la dernière assemblée annuelle de la Société suisse des médecins, tenue à Olten au printemps de 1874, un rapport a été présenté, par le lieutenant-colonel docteur Erismann, sur les moyens de transport des blessés et des malades pendant la guerre francoallemande. L'auteur a résumé un ensemble de faits généralement connus, et conclu en donnant la préférence aux wagons à marchandises pour le transport des blessés et des malades.

On lit dans la Correspondauz-Blatt für Schweizer-Aerzte, à propos du cours d'opération qui a eu lieu à Berne dans les mois de septembre et d'octobre derniers:

« Sur le désir exprimé par le commandant du cours, tous les assistants avaient déposé le brassard de la Convention de Genève, ce qui devrait devenir un ordre général pour tout le personnel sanitaire. — Le brassard de la Convention a pour but de dire clairement à l'ennemi, qui ne connaît pas notre uniforme: celni-ci appartient au personnel sanitaire, tu dois le respecter; mais non pas d'indiquer que, déjà en temps de paix, on se met sous la protection de la Convention et que, par conséquent, on en porte le brassard, car alors il faudrait donner la croix de la Convention à tous les malades et éclopés qui y auraient autant de droit qu'un havre-sac à pansement, puisque les uns et les autres sont placés, en temps de guerre, sous la protection de la Convention de Genève.

La ville de Besançon a eu son héroïne de la charité en sœur Marthe, que les soins prodigiés par cette religieuse de Saint-Vincent de Paul, aux malheureux de toute espèce et en particulier aux soldats malades, blessés, prisonniers, ont rendue illustre, de 1810 à 1824, date de la mort de cette femme magnanime.

Nous enregistrons avec regret la mort du docteur Abdullah Bey, secrétaire général de la Société ottomane de la Croix rouge, auquel nous devons un souvenir reconnaissant pour ses efforts en faveur de la propagation de notre œuvre en Orient.

Le docteur Abdullah Bey apprit à la connaître en 1867, lors de la conférence de Paris, à laquelle il assista comme délégué de la « Commission impériale ottomane pour l'exposition universelle.» En cette qualité il devait être appelé à faire, sur sa mission, un rapport à son gouvernement qui, depuis un an déjà, avait adhéré à la Convention de Genève; mais étant, en même temps, « médecin d'état-major de l'hôpital de la garde impériale à Constantinople,» il prit personnellement un très-vif intérêt aux travaux de la Conférence.