Une assemblée convoquée à Cassel, dans le courant de 1895, par la Société samaritaine de Leipzig, avait chargé un Comité pris dans son sein de faire appel aux autorités, sociétés, associations, etc., s'occupant de malades et de blessés, et de les consulter sur l'opportunité de la création d'une « Association samaritaine ». Cette consultation a eu lieu à Berlin, du 18 au 20 septembre 1896. Le petit nombre des délégues présents laissa entrevoir déjà le peu d'enthousiasme que suscitait la création proposée.

Nous extrayons du rapport qui a été présenté à l'assemblée générale de la Société bavaroise, tenue le 29 mai 1897, au Palais du Prince Luitpold, à Munich, les détails suivants sur la marche de cette Société pendant le dernier exercice.

Une nouvelle section a été fondée à Nuremberg, grâce à la généreuse constitution, de la part des Conseils de dictrict de Nuremberg et d'Altdorf, d'un capital de 15,000 Mk. En revanche, la section de Plattling s'est dissoute.

La Société anglaise de secours aux malades et aux blessés militaires n'avait pas eu l'occasion de publier de rapport depuis la fin de la guerre bulgaro-serbe, jusqu'à la guerre dont la Rhodesia vient d'être le théâtre, son activité n'ayant présenté aucun fait saillant. Elle n'est pas pour cela, cependant, restée oisive dans l'intervalle, et elle a toujours cherché à améliorer la condition des soldats blessés ou malades, soit par des dons, soit par d'autres moyens. C'est ainsi qu'elle a fait une allocation au Congrès international d'hygiène en 1891, qu'elle a versé une contribution au Fonds Augusta, et que, en mars 1896, une somme de £ 1000 fut envoyée à la Croix-Rouge italienne, pour l'aider à faire face aux dépenses considérables que lui occasionnait la guerre d'Afrique.

Ayant reçu simultanément les Bulletins de la Société argentine qui ont rendu compte de ses assemblées générales pour deux années consécutives, nous en grouperons ici les principales indications, en y ajoutant quelques faits que les mêmes Bulletins ont portés à notre connaissance.

La première des réunions susmentionnées a eu lieu le 28 octobre 1895, sous la présidence du Dr Roberts, dont le rapport disait, en substance:

Dans l'année qui vient de s'écouler, la Société danoise a subi, comme nous l'avons annoncé déjà, une perte très douloureuse en la personne de son président, le lieutenant-général C.-A.-F. von Thomsen.

Le 22 juillet de l'année dernière, le Comité a élu président à sa place M. le major-général Pfaff.

La Société norvégienne de la Croix-Rouge qui, en plusieurs occasions, a manifesté sa vitalité par des subventions en faveur des blessés de différentes guerres, possédait, au 31 decembre 1895, une fortune de 27,570 kr. Elle pourvoit aux frais de l'instruction de deux dames, qui font leur apprentissage d'infirmières dans le « Sophienheim »; elle a, en outre, conclu avec Mlle Sophie Dornemann une convention pour la fondation d'un asile destiné aux infirmières de la Croix-Rouge.

Nous détachons du compte rendu de l'Assemblée générale du 28 octobre 1895, pour mieux attirer l'attention de nos lecteurs sur son contenu, le rapport qu'y a présenté M. Besson, directeur des magasins de la Société, sur le service qui lui est confié.

La Croix-Rouge argentine, dit-il, sans bruit, sans éclat, entretenue seulement par la générosité du peuple, indigène et étranger, et récemment par les autorités nationales, a pu accumuler dans ses magasins les éléments de guérison les plus variés et les appareils indispensables au transport des blessés et des malades. Mais nous ne devons pas, ajoute M. Besson, nous contenter de ce que nous possédons. Nous devons acquérir peu à peu tous les objets qu'exigent les soins à donner aux blessés en campagne, en nous souvenant que la Croix-Rouge doit être un auxiliaire du service de santé militaire.

Le besoin qu'éprouvent les institutions analogues de se réunir et de s'associer semble se répandre toujours plus. Après l'Union de établissements hospitaliers, après la conférence des Sociétés de Dames, après la tentative d'association samaritaine, voici les colonnes sanitaires de la Croix-Rouge qui sentent la nécessité de créer entre elles des rapports et des liens. C'est dans cette intention qu'une assemblée des chefs, commandants, guides et médecins de colonnes a été convoquée à Hof, en Bavière, pour le 21 octobre dernier. De tous les points de l'Allemagne, 200 participants répondirent à cet appel, et donnèrent ainsi à cette réunion le caractère d'une importante manifestation démontrant la vitalité des colonnes sanitaires allemandes.

La Société patriotique des Dames et les sociétés d'hommes de secours aux soldats blessés de l'arrondissement de Cassel, se sont entendues pour adopter un plan d'activité commun en cas de guerre, tout en conservant leur indépendance respective. Dès que commenceront les opérations de la mobilisation, un comité d'action s'organisera et cinq départements ou sections seront constitués, lesquels auront à déployer leur activité dans les domaines qui leur incombent. La répartition de la tâche à accomplir est prévue de la manière suivante:

La première section sera préposée à la confection, la réception, l'emballage et l'envoi d'objets de pansement, d'appareils, de médicaments, de désinfectants, etc.

Dernièrement, en Allemagne, la question a été traitée par le Dr Paul Frank, de savoir si la Croix-Rouge, en temps de paix, pourrait consacrer une partie de ses forces à seconder les efforts faits par les chambres syndicales pour améliorer l'état sanitaire des ouvriers.

Sous le titre que nous donnons à cet article, le Bulletin argentin de janvier 1897 a reproduit, d'après le journal La Nation, le récit d'une fête fort touchante qui a eu lieu à Buenos-Ayres, chez M. le Dr Joachim Lavalle. Il s'agissait de la remise, à Mme Lavalle, d'une décoration que lui apportait un délégué du gouvernement brésilien, en souvenir d'un fait que nous avons raconté naguères. Pendant l'insurrection brésilienne, un navire insurgé, chargé de blessés et de malades, s'élait réfugié dans le port de Buenos-Ayres, et ses passagers y avaient reçu, de la part des Dames de la Croix-Rouge argentine, des soins empressés. C'est en reconnaissance de ce bienfait qu'une distinction a été accordée à la présidente du Comité, véritable Providence des fugitifs.

Depuis que l'insurrection sévit dans l'île de Cuba, on nous a souvent demandé des informations sur la manière dont les Espagnols d'une part, et les rebelles de l'autre, y pratiquaient les lois de la guerre, et nous avons toujours dû confesser jusqu'ici que nous n'en savions rien, aucune donnée précise sur ce point ne nous étant parvenue. Mais nous sommes maintenant en possession d'une petite brochure qui traite spécialement de ce sujet, et dont, en raison de la grande publicité qu'elle a reçue, nous ne saurions nous dispenser de dire quelques mots dans ce Bulletin. Elle a été, en effet, imprimée à 60,000 exemplaires, dont 50,000 en anglais et 10,000 en espagnol, et, en présence d'une aussi grande publicité, notre silence semblerait inexplicable.

Un fabricant de Barcelone, Don Jaime Mana Antunas, nous a envoyé obligeamment deux photographies représentant univéhicule de son invention, construit pour la Croix-Rouge espagnole (section de Barcelone), en vue des guerres coloniales. Il nous a paru que cette voiture destinée, au transport des blessés, méritait d'être portée à la connaissance de nos lecteurs; aussi lui consacronsnous la planche ci-jointe.

Le 9meBulletin de l'Association congolaise et africaine de la Croix-Rouge contient le rapport sur l'exercice de 1896, présenté par le secrétaire général, général-major Buffin, au Comité-Directeur, le 29 avril 1897.

M. Georges Brugmann a été nommé membre du ComitéDirecteur.

M. le comte de Castell, grand maître de la Cour de Bavière, qui, depuis 30 ans, était à la tête de la Société régionale de secours de Bavière, a pris, à notre très grand regret, la décision irrévocable de résigner ses fonctions de président.

Le 18 janvier 1897, M. le professeur Carl Gareis a fait, à l'Université de Königsberg, à l'occasion du 26me anniversaire du couronnement de l'empereur Guillaume Ier, une conférence sur les essais récemment tentés pour adoucir les rigueurs du droit de la guerre, notamment sur la Convention de Saint-Pétersbourg de 1868 et les projectiles de petit calibre. Une analyse de ce discours nous paraît de nature à intéresser nos lecteurs.

Du 1er mars au 30 octobre 1896, 551 soldats ont été soignés dans la salle Saint-Jean, au Sanatorium de Madrid, par le Dr Joseph Pando y Valle, aidé de son assistant, M. Abélard Rey Abalo. Des cas de toute espèce y ont été traités, mais les maladies qui ont prédominé sont l'anémie, les flèvres paludéennes et la tuberculose pulmonaire; quelques cas de gale, quelques affections des yeux, quelques hernies inguinales, et du rhumatisme sous toutes ses formes.

Le Comité international a reçu du Comité central hellénique les deux communications ci-après:

Nous avons la douleur de vous annoncer le décès de M. Michel Mélas, conseiller et trésorier de notre Société.

M. Mélas a été un des fondateurs de la Croix-Rouge hellénique et son trésorier depuis sa fondation en 1877.

Le prince Démètre Ghika, président du Sénat et de la Croix-Rouge de Roumanie, vient de mourir à Bucarest, à l'âge de quatrevingt-un ans, après une longue maladie. Il était fils du prince Grégoire Ghika, ancien hospodar de Valachie, et il jouissait en Roumanie d'une haute réputation, au double point de vue humanitaire et politique. Après avoir joué un rôle très patriotique en 1848, il avait occupé tour à tour, de 1860 à 1868, différents postes de ministre ainsi que la présidence du conseil, puis il avait quitté la vie politique pour se consacrer presque exclusivement à des œuvres de bienfaisance. Il présidait la Société de la Croix-Rouge depuis son origine en 1876, après l'avoir fondée à la demande du gouvernement roumain.

C'est le 27 mai 1896, que la Société bavaroise de secours aux blessés a, dans le palais du prince Luitpold, tenu son assemblée générale de l'année, sous la présidence du comte de Castell. Celuici donne lecture d'une lettre du prince-régent Luitpold, adressée à son fils le prince Louis, célébrant, à l'occasion du 25me anniversaire de la guerre de 1870–1871, les bienfaits de la Croix-Rouge et l'activité humanitaire des sociétés de secours.