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La théorie des Guna.

Published online by Cambridge University Press:  24 December 2009

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Dans la plus ancienne cosmologie védique, l'univers est partagé en deux zones: le monde d'en haut lumineux, ou monde des dieux (devaloka); le monde d'en bas sombre, ou monde des mânes (pitloka).1 Cette conception dualistique, qui remonte sans doute a la période indo-iranienne, s'est developpee dans l'lran et y a pris un aspect théologique et moral: Ohrmazd, qui personnifie la lumière et le bien, s'oppose à Ahriman qui symbolise les tèébres et le mal.

Dans l'lnde, l'ancienne cosmologie a bientôt ètè remplacèe par une division de l'univers en trois mondes: ciel, atmosphère, terre; et, comme l'a nettement ètabli Emile Senart, la thèorie des guna est en relation avec cette sèrie de trois mondes. Le problème que je me propose d'examiner est le suivant: quelles croyances, quelles conceptions ont dèterminè une nouvelle segmentation de l'univers et prèsidè à, l'èlaboration de la thèorie des guna ?

Type
Papers Contributed
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Copyright © School of Oriental and African Studies 1930

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References

page 25 note 1 Sur l'opposition du pitrloka et du devaloka et sur son èquivalent avestique, cf. Oldenberg, , La Religion du Veda, trad.Google ScholarHenry, V., pp. 461–7.Google Scholar Sur la notion d'enfer à l'èpoque vèdique, cf. Keith, , The Religion and Philosophy of the Veda and Upanishads, p. 409Google Scholar (Bibliographie, ibid., p. 409, n. 6). Kirfel, W. (Die Kosmographie der Inder, p. 13)Google Scholar, admet l'antiquitè de la cosmologie dualistique dans l'lnde et, pour des raisons diffèrentes de celles qui seront dèveloppèes plus loin, conclut que le système ancien s'est modifiè sous 1'influence des idèes babyloniennes. Pour les faits pehlvis, cf. Nyberg, , ZDMG., vol lxxxii, p. 219 et suiv.Google Scholar

page 25 note 2 Sur l'identitè sattva = tejas, cf. Senart, , Etudes Asiatiques, 2, p. 287.Google Scholar

page 25 note 3 Die Lehre der Upanishaden und die Anfänge des Buddhismus, Göttingen, 1915 pp. 214–15.Google Scholar

page 25 note 4 Senart a montre que la thèorie des trois mondes a dû exercer une influence dècisive sur la formation de la thèorie des trois guna, mais on doit reconnaître qu'il y a encore un large intervalle entre ces deux conceptions: l'univers est composè de trois mondes et tout être est formè de trois èlèments.

page 26 note 1 Oldenberg n'est pas sans observer la confusion du texte de Chāndogya upan. au sujet duquel je me suis expliquè prècèdemment (cf. BSOS., vol. v, part. 3, p. 489).Google Scholar

page 27 note 1 Pour la cosmogonie correspondante, cf. infra, p. 32.

page 28 note 1 BSL., 26, p. 10.

page 29 note 1 Cf. WZKM, 1926, p. 15.Google Scholar Donnèes bibliographiques dans Keith, ibid., p. 13 et à I'index, s.v. Aššur.

page 29 note 2 Rocznik Orjentalistyczny, Tome, v, pp. 165–85.Google Scholar

page 30 note 1 Oldenberg, Die Lehre …, p. 214 et 353, n. 135.

page 31 note 1 Outre son sens originel, poil a aussi en français le sens de “couleur”, comme le mot iranien gaona.

page 31 note 2 J'ai ètudiè dans un mèmoire distinct le rapport skr. guna: av. gaona et les questions qui s'y rattachent. Cf. JRAS., sous presse.Google Scholar

page 31 note 3 Jeremias, Altorientalische Geisteskultur, 2ème edit., p. 27, veut que ces spèculations remontent à la civilisation sumèrienne. Mais je ne vois pas qu'il l'ait dèmontrè.

page 31 note 4 La crèature est faite à l'image du Crèateur cf. Jeremias, ibid., p. 87 et suiv.

page 32 note 1 Sur les dieux crèateurs à 1'èpoque vèdique, cf. Keith, Google Scholar, ibid., pp. 206–10.

page 32 note 2 Pour une image analogue, cf. Rg-Veda, x, 82, 4Google Scholar: “Comme on ornerait de perles un cheval sombre, ainsi les Pères ont parè le eiel d'ètoiles … ” (cf. Rg-Vèda, vii, 76, 4 et x, 68, 11;Google Scholar Oldenberg, Hymnen des Rg-Veda, i, p. 313, et Religion du Vèda, trad. V. Henry, p. 235).

page 33 note 1 Cf. 13, 1, 6. Dans 13, 1, 11, le Rouge siège au dessus du firmament (nāka), tandis qu'Agni-Soleil est en relation avec la troisième zone (rajas).

page 34 note 1 Cf. Benveniste, ,Google Scholaribid., p. 113.

page 35 note 1 J'admets volontiers, avec Maria Wilkins Smith (Studies in the syntax of the Gathas, p. 23 et suiv.) que, dans les Gâthâ, les Amša-Spanta sont “des aspects d'Ahura”" et rien de plus. Mais il est douteux qu'une doctrine si èlevèe se soit imposèe tout d'abord à un grand nombre d'adeptes. Et d'ailleurs cette doctrine est dèjà presque parfaitement monothèiste. Elle est, à mon sens, la première manifestation, avant la lettre, de ce qu'on pourrait appeler la religion de l'Akarana.