Dans notre chronique de l’an dernier, nous avons passé brièvement en revue l’évolution du commerce extérieur de la Belgique depuis 1929 et nous avons examiné les facteurs fondamentaux qui ont déterminé les modifications que nous avons constatées, tant dans son volume que dans sa composition. Sur la base de cette analyse nous avons pu alors, dans notre étude du développement du commerce extérieur de la Belgique en 1936, déceler une tendance générale assez nette. Cette année a, en effet, été marquée par une reprise très accentuée du commerce belge qui n’avait cessé de décliner jusqu’au moment de la réadaptation monétaire en 1935, reprise qui ne s’était encore que partiellement produite avant l’année 1936. En même temps, notre commerce s’est dirigé dans des voies nouvelles, différant considérablement de celles dans lesquelles il était orienté précédemment. Il y avait là l’indice d’une modification de la structure économique belge qui constituait un enseignement extrêmement intéressant. C’est ainsi que nous avons cru pouvoir mettre en évidence notamment une certaine orientation de nos activités vers la production de produits dans la fabrication desquels le facteur capital joue un rôle considérable, ce qui s’est traduit par l’augmentation des exportations de coke, d’engrais chimiques, de ciment. Nous avons cru également pouvoir constater une orientation vers la production de produits plus évolués. Les développements dans un sens autarcique, qui se traduisent par une diminution concomitante des importations et des exportations, sont d’autre part cependant apparus assez exceptionnels, nos exportations s’étant accrues même dans de nombreux cas où nos industries se sont orientées plus nettement vers le marché intérieur.