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Iatrogénie des psychotropes chez l’enfant et l’adolescent
- C. Petron-Bardou, V. Bardot
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- Journal:
- European Psychiatry / Volume 29 / Issue S3 / November 2014
- Published online by Cambridge University Press:
- 17 April 2020, p. 671
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Les psychotropes ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché chez l’enfant et l’adolescent sont essentiellement des anciennes molécules aux indications limitées. En effet, les études sur la iatrogénie des psychotropes en population pédiatrique restent peu nombreuses et les résultats d’études en population adulte ne sont pas toujours extrapolables chez l’enfant.
Le métabolisme de l’enfant et de l’adolescent étant différent, la pharmacocinétique des molécules utilisées différerait entraînant une moins bonne tolérance. Les effets indésirables sont ainsi plus fréquents qu’en population adulte notamment le syndrome métabolique et les troubles endocriniens comme l’hyperprolactinémie secondaire à la prise d’antipsychotiques.
Les effets indésirables les plus fréquemment observés lors de la prescription d’antipsychotiques regroupent la sédation, la prise de poids, les dyskinésies tardives et l’hyperprolactinémie. Cette iatrogénie peut majorer à long terme les risques de maladie cardiovasculaires ou d’ostéoporose. Les auteurs proposent un ajustement de ces traitements et une surveillance spécifique pour une meilleure prévention des risques ultérieurs.
La prescription d’antidépresseurs repose sur une évaluation du ratio bénéfice-risque lorsque la psychothérapie seule (thérapeutique de première intention) est jugée inefficace. Le principal risque iatrogène rapporté est alors la faible augmentation du risque de passage à l’acte suicidaire. L’usage des anxiolytiques, notamment des benzodiazépines doit être limité dans cette population face aux risques d’accoutumance, d’effet désinhibiteur et de troubles mnésiques associés.
La prescription de psychotropes chez l’enfant ou l’adolescent s’inscrit donc dans une prise en charge globale. L’information du patient et de ses parents est essentielle. Une surveillance somatique et psychiatrique étroite permettra une prise en charge précoce de tout effet iatrogène, garantissant ainsi une meilleure adhésion à long terme et la prévention d’effets iatrogènes à révélation ultérieure. La monothérapie doit être privilégiée et sa pertinence régulièrement questionnée.
les Prescriptions Hors AMM Chez L’enfant et L’adolescent
- V. Venel, C. Petron-Bardou
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- Journal:
- European Psychiatry / Volume 28 / Issue S2 / November 2013
- Published online by Cambridge University Press:
- 16 April 2020, p. 92
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- Article
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La littérature actuelle fait état d’une prescription de psychotropes hors AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) chez l’enfant importante. Le faible nombre d’AMM des psychotropes pour une population pédiatrique complique la prescription en pratique quotidienne pédopsychiatrique. La prescription hors AMM engage la responsabilité du prescripteur et secondairement du pharmacien devant vérifier la présence de l’âge sur l’ordonnance afin de pouvoir délivrer le produit. Malgré cette contrainte légale, les psychotropes sont prescrits à un âge de plus en plus jeune. La prescription hors AMM a également un impact sur la relation thérapeutique non négligeable. De même, depuis ces dernières années, les indications sont de plus en plus en lien avec des symptômes et non un diagnostic syndromique. Cette évolution entraîne une modification dans le choix des molécules par rapport à leur indication initiale. Le traitement médicamenteux, souvent en seconde ligne dans la prise en charge pédopsychiatrique, reste indispensable dans certains cas. Le peu d’AMM pour la population pédopsychiatrique fait l’objet de plusieurs hypothèses : le schéma de prise en charge de l’enfant diffère du schéma classique diagnostic–indication–prescription observé chez l’adulte et la recherche clinique pédiatrique, en cours d’évolution, est soumise à une législation propre, notamment sur le plan éthique, autour de la recherche biomédicale chez l’enfant. Enfin, l’absence d’AMM chez l’enfant pour une molécule n’est pas obligatoirement liée à un risque spécifique pour la population pédiatrique. Bien souvent, l’absence de données pharmacologiques objectivées par la recherche biomédicale empêche l’AMM dans cette population. Aujourd’hui, les indications cliniques de traitement psychotrope chez l’enfant et l’adolescent sont nombreuses et nécessitent une recherche approfondie concernant l’efficacité et la tolérance de ces molécules afin de fournir des règles de prescription adaptées.