Un modèle québécois? Gouvernance et
participation dans la gestion publique, Pierre Hamel et Bernard
Jouve, Montréal : Les Presses de l'Université de
Montréal, 2006, 142 pages.
Expression consacrée en études
québécoises, le “ modèle
québécois ” fait ponctuellement l'objet de
débats plus ou moins éclairés, au gré de
l'évolution des affaires publiques au Québec. Par
exemple, alors que le Parti libéral du Québec (PLQ)
proposait une rupture définitive avec le modèle
québécois lors de la campagne électorale de 1998, il
visait plutôt à le réformer de fond en comble pour
mieux le préserver lors de la campagne électorale de 2003,
pour finalement s'en faire le défenseur aujourd'hui, dans
le contexte de la campagne électorale de 2007. Le Parti
québécois (PQ), de son côté, n'a pas fait
preuve de beaucoup plus de constance durant cette même
décennie, particulièrement durant les années Bouchard
(1996–2001), bien que sa rhétorique politique présente
toujours le modèle québécois comme un acquis
historique d'envergure dont il faut développer les principales
caractéristiques. Bref, tantôt porté aux nues,
tantôt obnubilé, le modèle québécois
demeure porteur d'enjeux politiques structurants et représente
un objet d'étude à peu près obligatoire pour
quiconque s'intéresse à la politique
québécoise. Dans la mesure où elle vise à
enrichir notre compréhension de certaines composantes fondamentales
du modèle québécois, plus précisément
en ce qui concerne “ l'évolution des formes
institutionnelles de la participation des usagers/citoyens dans les
secteurs de la santé et de l'éducation ”, la
contribution de Hamel et Jouve est certes bienvenue. De quelle
manière toutefois enrichit-elle l'abondante littérature
sur le modèle québécois?