Quand on est amateur d'archéologie, on sent rôder autour de soi un vague reproche : « Ces petites recherches sur des minuties ne servent à rien. » On voudrait s'en laver, découvrir quelque chose qui serve, et l'on a la surprise d'y réussir plus largement qu'on ne l'espérait ; si cela ne risquait d'allonger démesurément un préambule, je pourrais citer des exemples d'erreurs modernes que la fréquentation de techniques disparues aurait évitées à nos ingénieurs. D'infimes découvertes archéologiques empêchent l'histoire de se momifier en l'obligeant à se reviser. Mais ces résultats ne sortent guère de l'ombre ; on rêve d'en obtenir de plus visibles, et d'échafauder de vastes théories : c'est ainsi qu'en étudiant les navires d'autrefois je pensais déceler quelque parallélisme entre leur perfectionnement et l'expansion européenne.