Si l'on applique à l'histoire des collections et des musées les critères qu'utilise la sociologie des sciences pour évaluer les transformations d'un domaine de recherche, on en vient à la conclusion qu'elle est en train de devenir une discipline à part entière. Les travaux qui en relèvent se multiplient d'année en année au point qu'il est désormais impossible de les lire tous ni même d'en avoir une vue d'ensemble, ce qu'on pouvait envisager encore dans les années soixante-dix. Et le nombre de ces travaux est en train de croître, non seulement en Italie, en Grande-Bretagne, en Allemagne et aux États-Unis, tous pays où l'histoire des collections et des musées était cultivée depuis longtemps, même si elle y restait marginale, auxiliaire de l'histoire de l'art, mais aussi en France et en Espagne, dans les pays Scandinaves, en Pologne, en Russie.