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Psychothérapies et dépression
- R.M. Richieri, D. Ducasse, O. Doumy, J. Holtzmann
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- Journal:
- European Psychiatry / Volume 30 / Issue S2 / November 2015
- Published online by Cambridge University Press:
- 15 April 2020, p. S37
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- Article
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La prise en charge classique de la dépression unipolaire repose généralement sur l’association d’antidépresseurs et/ou psychothérapie . Dans un premier temps, nous présenterons le programme ENVIE, premier programme français de psychoéducation indiqué dans le traitement de la phase aiguë de la dépression unipolaire. Son objectif est d’enseigner aux patients les connaissances actuelles dont nous disposons sur la dépression unipolaire et les traitements efficaces, grâce à des séances didactiques et interactives . Dans un second temps, nous évaluerons l’intérêt des psychothérapies dans le traitement des symptômes dépressifs résiduels et la prévention de la rechute. En effet, malgré le développement de nouvelles molécules au cours des dernières décennies, de nombreux patients souffrant de dépression unipolaire montrent une amélioration importante encore que partielle avec la persistance de symptômes infracliniques connus pour favoriser la rechute . L’approche psychothérapique de la dépression s’est parallèlement construite à travers notamment la thérapie cognitive. Devant l’intérêt grandissant représenté par la psychothérapie de la dépression, de nouveaux courants sont plus récemment apparus à travers la thérapie d’acceptation et d’engagement et la thérapie cognitive basée sur la pleine conscience . Enfin, malgré une efficacité établie, l’accès à une psychothérapie peut être long et coûteux. La prise en charge par Internet pourrait pallier aux inconvénients des soins classiques et permettre un traitement de la dépression unipolaire de très bonne qualité à un prix abordable. Dans ce contexte, nous nous proposons d’aborder « E-COMPARED » en tant que un projet de recherche européen visant à évaluer deux modes de prise en charge de la dépression chez l’adulte : la prise en charge classique (face-à-face) et combinée (face-à-face et Internet). Cet essai clinique sera réalisé, pour la France, au sein des 11 centres experts du réseau dépression résistante (Fondation FondaMental). En conclusion, ce symposium devrait apporter un éclairage nouveau sur l’importance de l’approche psychothérapique sous ces différentes formes dans la prise en charge thérapeutique de la dépression unipolaire.
Psychothérapies et prévention des rechutes et récidives. Traitement des symptômes résiduels
- O. Doumy
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- Journal:
- European Psychiatry / Volume 30 / Issue S2 / November 2015
- Published online by Cambridge University Press:
- 15 April 2020, p. S38
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- Article
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La dépression est un trouble dont l’évolution est caractérisée par une récurrence des épisodes, puisqu’on estime que 45 % des patients ayant présenté un épisode dépressif en feront d’autres. Afin de prévenir les rechutes et récidives, deux grandes stratégies thérapeutiques sont classiquement proposées : les traitements médicamenteux de maintien et les interventions psychothérapiques. Nous porterons plus spécifiquement notre attention sur ces dernières. Elles relèvent de techniques variées qui ont pu faire l’objet pour certaines d’essais contrôlés, et démontrer leur intérêt dans la prévention des rechutes et récidives dépressives. Selon une méta-analyse , les interventions psychologiques retenues représentées par la thérapie cognitive, la thérapie basée sur la pleine conscience et la thérapie interpersonnelle, seraient plus efficaces que la thérapie non-structurée (RR = 0,64, NNT = 5) ou le traitement de maintien par antidépresseur (RR = 0,83, NNT = 13). Cet effet semble d’autant plus important que les patients ont reçu une intervention psychothérapique durant la phase aiguë même de dépression. La thérapie basée sur la pleine conscience serait particulièrement indiquée pour les patients ayant fait plus de 3 épisodes dépressifs dans leur vie, avec une prévention équivalente à un traitement de maintien par antidépresseur sur une période de suivie de 2 ans . Ce résultat peut être étendu à la thérapie cognitive qui serait plus efficace que la psychoéducation pour les patients ayant fait plus de 5 épisodes. D’autres approches telles que la thérapie psychodynamique et la thérapie de résolution de problème restent cependant à explorer afin d’augmenter leur niveau de preuve. Un certain nombre de facteurs associés à la thérapie tels que le nombre de séances, le format de délivrance, etc. sont également susceptibles de modifier son efficacité. De plus, l’intérêt de ces approches ne se résume pas à la seule prévention des rechutes et récidives dépressives mais s’avère également essentiel à la gestion des symptômes résiduels qui assombrissent le pronostic évolutif même de la dépression. Enfin, devant le large éventail d’approches proposées et au-delà de leur efficacité aujourd’hui démontrée, se pose la question centrale du choix de la technique psychothérapique, qui serait le plus adapté aux patients sur la base de leur profil clinique.