Hostname: page-component-8448b6f56d-m8qmq Total loading time: 0 Render date: 2024-04-24T05:56:41.872Z Has data issue: false hasContentIssue false

Juste part, boycott et loi spéciale. Le cadrage gouvernemental d'un printemps de crise sociale

Published online by Cambridge University Press:  27 July 2018

Thierry Giasson*
Affiliation:
Université Laval
Philippe Dubois*
Affiliation:
Université Laval
*
directeur, Groupe de recherche en communication politique; et professeur, Département de science politique, Université Laval, 1030 avenue des Sciences-Humaines, Québec, QC, G1V 0A6, courriel: thierry.giasson@pol.ulaval.ca
est chercheur-étudiant, Groupe de recherche en communication politique; et complète une maîtrise en science politique, à l'Université Laval, 1030 avenue des Sciences-Humaines, Québec, QC, G1V 0A6, Courriel: philippe.dubois.3@ulaval.ca

Abstract

This article examines how the government framed its communications during the so-called "Printemps érable" (Maple Spring), a historic student protest movement that took place in Quebec in 2012. Six years after the end of the conflict, and despite the production of a significant volume of analysis and reflections on this social crisis, no empirical work had been dedicated yet to the study of the government’s communication strategy. Following a quantitative content analysis of 424 public interventions from cabinet members, this study raises the argumentative frameworks at the heart of the government’s communication strategy. Drawing on Entman's cascading activation model (2004), the analysis shows how the government tried to define the problems, solutions and protagonists involved in this societal conflict. Our study highlights the government's failure to maintain the framing initiative of the crisis, and the change in communication strategy that resulted.

Résumé

Cet article étudie la stratégie de communication gouvernementale lors du mouvement de grève étudiante de 2012 au Québec. Six ans après la fin du conflit, et malgré la production d'un volume important d'analyses et de réflexions sur cette crise sociale, aucune étude empirique n'a recensé systématiquement le contenu de la stratégie communicationnelle du gouvernement. Par le biais d'une analyse de contenu quantitative des interventions publiques des membres de l'exécutif, cette étude relève les cadres argumentaires au cœur de la stratégie de communication gouvernementale. S'inspirant de la théorie de l'activation en cascade d'Entman, l'analyse montre comment le gouvernement a tenté de définir les problèmes, les solutions et les protagonistes impliqués dans le conflit sociétal qu'a traversé le Québec en 2012. Notre analyse met en lumière l’échec gouvernemental à maintenir au fil des évènements l'initiative du cadrage de la crise, et le changement de stratégie communicationnelle qui en résulte.

Type
Research Article/Étude originale
Copyright
Copyright © Canadian Political Science Association (l'Association canadienne de science politique) and/et la Société québécoise de science politique 2018 

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

Footnotes

Remerciements : Les auteurs remercient les évaluateurs pour leurs judicieuses suggestions de même qu'Émilie Tremblay-Potvin et Olivier Carré qui ont participé à la collecte et l'analyse d'une première portion du corpus. Thierry Giasson remercie également David Taras et ses collègues de l'Université de Calgary et de Mount Royal University pour leurs commentaires éclairants lors d'une première présentation des données en mars 2013.

References

Bibliographie

Ancelovici, Marcos et Dupuis-Déri, Francis (dir.) 2014. Un printemps rouge et noir. Regards croisés sur la grève étudiante de 2012. Montréal : Les Éditions Écosociété.Google Scholar
Bégin-Caouette, Olivier et Jones, Glen A.. 2014. « Student organizations in Canada and Quebec's “Maple Spring” ». Studies in Higher Education 39–3 : 412425.Google Scholar
Blouin Genest, Gabriel. 2012. « Le (dé)goût d'un printemps : la construction sociale de la violence et de l'extrémisme politique lors du conflit étudiant québécois ». Cultures & Conflits 87 : 160166.Google Scholar
Bonenfant, Maude, Glinoer, Anthony et Lapointe, Martine-Emmanuelle. 2013. Le printemps étudiant : Une anthologie. Montréal : Les Éditions Écosociété.Google Scholar
Brousseau-Pouliot, Vincent. 2012. « Conflit étudiant : baisse du chiffre d'affaires au centre-ville ». La Presse, 22 mai.Google Scholar
Cléroux, Sonia. 2015. Le traitement journalistique du « printemps érable » : Comprendre les logiques agissant sur le processus de fabrication de la nouvelle. Thèse de doctorat. Université d'Ottawa.Google Scholar
Côté, Geneviève et de Grosbois, Philippe. 2014. «“À qui le web?” : médias sociaux et mobilisations du printemps 2012 ». Dans Un printemps rouge et noir. Regards croisés sur la grève étudiante de 2012, dir. Ancelovici, Marcos et Dupuis-Déri, Francis. Montréal : Les Éditions Écosociété.Google Scholar
Drapeau-Bisson, Marie-Lise, Dupuis-Déri, Francis et Ancelovici, Marcos. 2014. « La grève est étudiante, la lutte est populaire! Manifestations de casseroles et assemblées de quartier ». Dans Un printemps rouge et noir. Regards croisés sur la grève étudiante de 2012, dir. Ancelovici, Marcos et Dupuis-Déri, Francis. Montréal : Les Éditions Écosociété.Google Scholar
Dufour, Pascale. 2015. « La rue contre les urnes ? Mouvement étudiant et représentation politique ». Dans Le printemps québécois : Le mouvement étudiant de 2012, dir. Tremblay, Pierre-André, Roche, Michel et Tremblay, Sabrina. Québec : Presses de l'Université du Québec.Google Scholar
Dufour, Pascale et Savoie, Louis-Philippe. 2014. « Quand les mouvements sociaux changent le politique. Le cas du mouvement étudiant de 2012 au Québec ». Canadian Journal of Political Science/Revue canadienne de science politique 47 : 475502.Google Scholar
Entman, Robert M. 1993. « Framing : Toward clarification of a fractured paradigm ». Journal of Communication 43 : 5158.Google Scholar
Entman, Robert M. 2003. « Cascading activation : Contesting the White House's Frame After 9/11 ». Political Communication 20 : 415432.Google Scholar
Entman, Robert M. 2004. Projections of Power : Framing News, Public Opinion and U.S. Foreign Policy. Chicago & London : The University of Chicago Press.Google Scholar
Francoeur, Chantal. 2012. « Informer ou in-former ? : Les formats journalistiques au service du statu quo ». COMMposite 15 : 1732.Google Scholar
Gallant, Nicole, Latzko-Toth, Guillaume et Pastinelli, Madeleine. 2015. Circulation de l'information sur les médias sociaux pendant la grève étudiante de 2012 au Québec. Centre d’études sur les médias. Université Laval. http://www.cem.ulaval.ca/pdf/CirculationInformation.pdf (Consulté le 11 septembre 2016).Google Scholar
Giroux, Daniel et Charlton, Sébastien (dir.). 2014a. Les médias et la crise étudiante : Traitement du conflit par les réseaux de télévision. Centre d’études sur les médias. Université Laval. http://www.cem.ulaval.ca/pdf/Crise%20etudiante-Television.pdf (Consulté le 11 septembre 2016).Google Scholar
Giroux, Daniel et Charlton, Sébastien (dir.). 2014b. Les médias et la crise étudiante : Traitement du conflit par la presse quotidienne montréalaise. Centre d’études sur les médias. Université Laval. http://www.cem.ulaval.ca/pdf/Crise%20etudiante-Quotidiens.pdf (Consulté le 11 septembre 2016).Google Scholar
Lacroix, Michel, Nadon, Rachel et Parenteau, Olivier. 2014. « La grève en vers et en prose : combats, silences et fissures ». Dans Un printemps rouge et noir. Regards croisés sur la grève étudiante de 2012, dir. Ancelovici, Marcos et Dupuis-Déri, Francis. Montréal : Les Éditions Écosociété.Google Scholar
Laplante, Élizabeth. 2012. « “J'ai été matraqué et poivré sur ma propre terrasse” ». TVA Nouvelles. <http://www.tvanouvelles.ca/2012/05/20/jai-ete-matraque-et-poivre-sur-ma-propre-terrasse> (consulté le 21 septembre 2016).+(consulté+le+21+septembre+2016).>Google Scholar
Lambert, Maude-Émmanuelle. 2014. Grève étudiante québécoise de 2012. L'Encyclopédie canadienne. http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/la-greve-etudiante-quebecoise-de-2012-et-la-loi-78/ (Consulté le 8 août 2016).Google Scholar
Lemarier-Saulnier, Catherine. 2016. « Cadrer les définitions du cadrage : une recension multidisciplinaire des approches du cadrage médiatique ». Canadian Journal of Communication 41 : 6573.Google Scholar
Lemonde, Lucie, Bourbeau, Andrée, Fortin, Véronique, Joly, Émilie et Poisson, Jacinthe. 2014. « La répression judiciaire et législative durant la grève ». Dans Un printemps rouge et noir. Regards croisés sur la grève étudiante de 2012, dir. Ancelovici, Marcos et Dupuis-Déri, Francis. Montréal : Les Éditions Écosociété.Google Scholar
Lemieux, Michel. 2014. Les médias et la crise étudiante : Perception des Québécois du rôle joué par les médias. Rapport de groupe de discussion. Centre d’études sur les médias. Université Laval. http://www.cem.ulaval.ca/pdf/Crise%20etudiante%20Groupes.pdf (Consulté le 11 septembre 2016).Google Scholar
Millette, Josianne. 2013. De la rue au fil de presse : Grèves étudiantes et relations publiques. Québec : Les Presses de l'Université Laval.Google Scholar
Nadeau, Christian. 2015. « La grève de 2012 : autonomie, mépris et reconnaissance ». Dans Le printemps québécois : Le mouvement étudiant de 2012, dir. Pierre-André, Tremblay, Roche, Michel et Tremblay, Sabrina. Québec, Presses de l'Université du Québec.Google Scholar
Nadeau, Richard et Bélanger, Éric. 2013. « Un modèle général d'explication du vote des Québécois ». Dans Les Québécois aux urnes : Les partis, les médias et les citoyens en campagne, dir. Bélanger, Éric, Bastien, Frédérick et Gélineau, François. Montréal : Les Presses de l'Université de Montréal.Google Scholar
Nadeau-Dubois, Gabriel. 2013. Tenir tête. Montréal : Lux Éditeur.Google Scholar
Olivier, Marie-Claude G. et Lamoureux, Ève. 2014. « Artivistes en grève sociale illimitée ». Dans Un printemps rouge et noir. Regards croisés sur la grève étudiante de 2012, dir. Ancelovici, Marcos et Dupuis-Déri, Francis. Montréal : Les Éditions Écosociété.Google Scholar
Poirier St-Pierre, Renaud et Ethier, Philippe. 2013. De l’école à la rue : Dans les coulisses de la grève étudiante. Montréal : Les Éditions Écosociété.Google Scholar
Raynauld, Vincent, Lalancette, Mireille et Tourigny-Koné, Sofia. 2016. « Political protest 2.0 : Social media and the 2012 student strike in the province of Quebec, Canada ». French Politics 14 : 129.Google Scholar
Rocheleau, Sylvain. 2012a. « Tactiques de communication et retombées médiatiques de la manifestation “colère générale contre le gouvernement libéral” ». COMMposite 15 : 3347.Google Scholar
Rocheleau, Sylvain. 2012b. Rapport : analyse d'impacts médiatiques de la grève étudiante. http://sylvainrocheleau.com/ext/RapportAnalyseImpactsMediaGreveetudiante2012.pdf (Consulté le 22 septembre 2016).Google Scholar
Sanschagrin, David et Gagnon, Alain-G.. 2014. « L'approfondissement du politique au Québec. Les partis politiques et la grève étudiante de 2012 ». Dans Un printemps rouge et noir. Regards croisés sur la grève étudiante de 2012, dir. Ancelovici, Marcos et Dupuis-Déri, Francis. Montréal : Les Éditions Écosociété.Google Scholar
Sauvageau, Florian et Thibault, Simon. 2013. « Tout voir et tout entendre, mais sans comprendre! Le Conflit étudiant et les défaillances des médias ». Recherches sociographiques 54 : 531552.Google Scholar
Savard, Alain et Cyr, Marc-André. 2014. « La rue contre l’État. Actions et mobilisations étudiantes en 2012 ». Dans Un printemps rouge et noir. Regards croisés sur la grève étudiante de 2012, dir. Ancelovici, Marcos et Dupuis-Déri, Francis. Montréal : Les Éditions Écosociété.Google Scholar
Simard, Marc. 2013. Histoire du mouvement étudiant québécois : 1956–2013. Québec : Les Presses de l'Université Laval.Google Scholar
Simon, Cathy. 2016. Le printemps érable dans la mire des caricaturistes des quotidiens québécois : tourner en dérision la contestation. Essai de maîtrise. Université du Québec à Trois-Rivières.Google Scholar
Stolle, Dietlind, Pedersen, Eva Falk, Harell, Allison et Dufour, Pascale. 2013. « Le “printemps érable ” et l’élection québécoise de 2012 ». Dans Les Québécois aux urnes : Les partis, les médias et les citoyens en campagne, dir. Bélanger, Éric, Bastien, Frédérick et Gélineau, François. Montréal : Les Presses de l'Université de Montréal.Google Scholar
Teisceira-Lessard, Philippe. 2012. « Manifestation: le propriétaire d'un bar songe à poursuivre le SPVM ». La Presse, 20 mai.Google Scholar
Theurillat-Cloutier, Arnaud, Leduc, Alexandre et Lacoursière, Benoît. 2014. « Les racines historiques du Printemps érable ». Dans Un printemps rouge et noir. Regards croisés sur la grève étudiante de 2012, dir. Ancelovici, Marcos et Dupuis-Déri, Francis. Montréal : Les Éditions Écosociété.Google Scholar
Turcotte-Summers, Jonathan. 2016. « “Recess Is Over, Students ” : The Suburban's Framing of Educational Issues and the 2012 Printemps Érable ». Canadian Journal of Communication 41 : 177186.Google Scholar
Vaillancourt, Luc. 2015. « L'invention de la majorité silencieuse et sa mise à profit médiatique lors de la crise étudiante ». Dans Le printemps québécois : Le mouvement étudiant de 2012, dir. Tremblay, Pierre-André, Roche, Michel et Tremblay, Sabrina. Québec : Presses de l'Université du Québec.Google Scholar
Weinstock, Daniel. 2012. « The Political Philosophy of the “Printemps Érable” ». Theory & Event 15 (3).Google Scholar