De 1817 à 1860, une opération cadastrale connue sous le nom de « cadastre stable » (stabiler Kataster) fut conduite dans la monarchie autrichienne tout entière. Après triangulation et à la suite de travaux préparatoires, dont le détail n'importe pas ici des plans parcellaires coloriés à 1 : 2 880 furent établis. Ils s'accompagnent de pièces annexes extrêmement utiles à leur interprétation. Presque tout le territoire fut ainsi cadastré ; toutefois quelques parties furent laissées de côté, notamment en Slovaquie et Russie subcarpathique. Alors qu'en Bohême le travail se trouvait terminé dès 1842, en Moravie et Silésie en 1852, il dura beaucoup plus longtemps en Slovaquie, par suite de moyens financiers insuffisants ; il n'y prit fin qu'en 1860. Encore y demeurait- il incomplet : un quart environ de la Slovaquie et de la Russie subcarpa» thique était encore, en 1918, dépourvu de plans cadastraux.

Une double ascendance de savants avait, semble-t-il, préparé la vocation de Frédéric William Maitland. Au temps où il naquit (le 28 mai 1850, à Londres), la réputation de son grand'père Samuel Roffey Maitland, l'historien critique du moyen âge et de la Réforme, était dans tout son éclat. Sa mère pouvait tirer quelque orgueil d'un nom plus illustre encore, étant fille du chimiste John Frédéric Daniell, aussi connu par ses ouvrages que pour avoir inventé l'hygromètre. On est donc induit à penser que le mérite de Maitland fut d'accepter docilement son destin : à la vérité, son héritage spirituel ne fut que le premier de ces hasards nombreux qui le favorisèrent et il dut à ceux qui suivirent plus de bienfaits qu'aux habitudes et aux exemples de son milieu.

Telle que nous venons de l'annoncer et de l'amorcer, l'enquête sur les archives économiques privées sera, nécessairement, d'ordre technique. Technique au sens large du mot, s'il est vrai que l'historien et l'homme d'affaires y trouvent pareillement leur bien. De même, telle que nous la concevons, telle que nous allons dans ce fascicule l'amorcer à son tour, notre enquête sur le problème historique des prix s'efforcera de servir, à la fois, les deux catégories de lecteurs que notre Revue voudrait attirer et retenir : les enquêteurs du présent, les investigateurs du passé.

Le problème des prix : quelle en est l'importance, aujourd'hui, dans tous les domaines de la vie économique et sociale d'un univers profondément troublé — nous serions ridicule à prétendre l'établir dogmatiquement.

Les Archives d'histoire économique sonjjnstallées actuellement à La Haye dans une maison d'habitation qui a été, jusqu'au grenier, aménagée à cet effet. Elles ont été créées par un comité composé de commerçants des principales villes néerlandaises, qui pourvoit à leur entretien. Grâce aux cotisations de ses 850 membres et aux subventions des pouvoirs publics, ce Comité dispose d'un budget annuel évalué en notre monnaie à 360 000 francs.

Il serait difficile d'exagérer l'importance des archives de nos anciennes amirautés pour l'histoire des ports français, de leur commerce, de l'action de leurs négociants, au cours de la période de 1678 à 1790 environ ; et aussi, dans une mesure beaucoup moindre, mais encore très appréciable, pour l'histoire d'une foule de ports étrangers en relations avec les nôtres. Il va de soi qu'il y a, de plus, dans ces archives, les éléments d'une histoire administrative et judiciaire des amirautés elles-mêmes. Il s'y trouve également la majeure partie de la documentation essentielle pour une histoire de la marine marchande française et de son personnel, au cours de la période indiquée.