Une nouvelle section de la Croix-Rouge espagnole s'est fondée le 14 décembre 1900 à Mengibar (province de Jaen).

Pour bien commencer le nouveau siècle, la Croix-Rouge madrilène a fait distribuer, le 1er janvior 1901, dans ses bureaux centraux, aux pauvres de Madrid, la somme de 4000 pesetas, du linge et des vêtements.

La catastrophe de Galveston ayant laissé orphelins 500 enfants, le Dr Randall, membre du Comité local, s'adressa à Mis Barton, laquelle confia à M. Herbert Lewis la tâche d'accomplir l'œuvre nouvelle qui, dans ce territoire désolé, se dressait devant la Croix-Rouge. Celui-ci se rendit sur les lieux, et constala que la destruction de l'orphelinat de Galveston laissait sans abri 65 enfants Grâce à l'offre généreuse faite par M. John Sealey d'un bâtiment en pierre, et avec l'aide des membres du comité de cet orphelinat détruit, un abri confortable put bientôt être offert aux pauvres enfants, qui bien vite arrivèrent en foule, ayant chacun à raconter une histoire plus lamentable que l'autre. Après un séjour de quelque temps dans cet abri, ils sont placés par les soins de la Société de secours pour enfants, et sont fréquemment visités, afin qu'on puisse être assuré qu'ils sont bien traités dans la place oû ils ont été mis.

Nous avons déjà esquissé à nos lecteurs la part que la Croix-Rouge américaine a prise au soulagement des ruines et misères occasionnées à Galveston, en septembre 1900, par le terrible cyclone qui s'était déchaîné sur cette contrée. Nous pouvons aujourd'hui leur en dire davantage, ayant entre les mains le rapport que Miss Clara Barton, la vaillante présidente de la Croix-Rouge américaine — qui, cette fois encore, a payé de sa personne — a publié sur l'œuvre de secours accomplie.

Dans notre dernier Bulletin, nous avons relaté les dispositions prises par les Croix-Rouges des divers Etats engagés dans la guerre de Chine, pour porter secours aux soldats blessés. Nous extrayons des journaux qui nous sont parvenus, les nouveaux détails suivants:

Les envois faits par le Comité central allemand sont, d'une manière générale, tous arrivés à bon port, et leur distribution aux destinataires a été assurée par les soins du « délégué d'étape » et « du détachement de dépót », conformément aux instructions données par le commissaire impérial de l'assistance volontaire, le comte de Solms Baruth.

La Croix-Rouge américaine a eu l'idée de célébrer le passage du XIXme au XXme siècle par une réunion géante (20th Century mammoth Watch Meeting) qui s'est tenue simultanément dans toutes les villes des Etats-Unis pendant la nuit du 31 décembre 1900 au 1er janvier 1901.

A New-York spécialement, à côté d'un chœur de mille voix et d'un orchestre plus nombreux qu'aucun de ceux qui aient jamais joué dans cette ville, on devait entendre les meilleurs orateurs du pays, et il devait être donné lecture des messages que le Comité central de Washington a cherché à obtenir des souverains et des gouvernements, comme aussi des grands esprits et des notabilités de chaque pays.

II s'est adressé, entre autres, à M. Gustave Moynier, comme personnifiant en lui mieux que quiconque, la Croix-Rouge universelle, et voici ce que le président du Comité de Genève lui a répondu, pour être communiqué à l'assemblée projetée.

A l'assemblée générale de la Société française de secours aux militaires blessés, tenue le 12 mai dernier, M. Léon de Gossellin, secrétaire général, a présenté, au nom du Conseil, le compte rendu annuel des travaux de la Société.

La Croix-Rouge espagnole a parfois de singulières charges: depuis deux ans, elle entretient de ses secours et de ses aumônes une pauvre femme, qui se fait appeler l'héroïne de Punta Brava (Cuba) et qui, sans asile, sans ressources, parcourt l'Espagne en cherchant à intéresser le public à sa cause.

Nous avons publié en son temps le programme de ce congrès international des œuvres d'assistance en temps de guerre, qui s'est tenu à Paris en août 1900, et dont le projet et la convocation avaient fait l'objet de notre 103me circulaire, du 7 juillet 1900. Nous avons aujourd'hui sous les yeux le compte rendu de ses séances, d'où nous extrayons les quelques données suivantes.

M. Matignon, médecin-major de 2me classe, a fail dans les Archives de médecine et de pharmacie militaires une intéressante relation du siège de Pékin, pendant lequel il a eu à s'occuper des blessés et malades de la légation de France.

La petite armée de défense des légations ne se composait que de 400 soldats de nationalités diverses et de 50 volontaires ; 3 médecins seulement, un Français, un Japonais et un Américain, se trouvaient dans le quartier assiégé. Un petit hôpital fut organisé avec des ressources très limitées et presque sans objets de pansements.

M. Bajer, conseiller interparlementaire de Copenhague, publieun article dans la Revue de droit international public sur le rôle qui serait, dans son idée, dévolu à la Croix-Rouge dans les guerres maritimes. Après avoir cité les monographies de M. Paul Fauchille et de M. de Lapradelle sur cette question, ainsi que l'ouvrage de M. Mérignhac, il rappelle l'initiative de l'Union desfemmes de France en vue de la création de bateaux-transports, et émet le vœu que toutes les nations suivent cet exemple, afin de constituer une véritable flottille de la Croix-Rouge, toute prête à fonctionner le jour où une guerre éclaterait. Il pense que les Etats accorderaient volontiers aux sociétés privées des subventions pour les encourager à entrer dans cette voie. S'appuyant sur l'exemple des Etats-Unis qui affrêtent des navires pour promener sur mer, pendant l'été, les malades atteints de phtisie ou d'anémie, il conçoit l'imitation de cette institution dans les autres pays et la réunion chaque année, dans un port norvégien par exemple, de tous les navires portant dês phtisiques et des anémiques, lesquels ayant à leur bord le personnel sanitaire pour soigner ces derniers se livreraient ensemble à des exercices communs. Le transport des malades servirait d'exercice de transport de blessés et de naufragés, ces malades devant, après cette opération, être réintégrés sur les vaisseaux de leur patrie et ramenés dans leur pays. Une convention internationale règlerait la répartition des dépenses.

M. F. Despagnets, professeur de droit international à la Faculté de droit de Bordeaux, publie dans la Revue générale de droit internaional public un important article sur la guerre du Transvaal, la conduite des hostilités entre les belligérants et les rapports des belligérants et des neutres.

Le Dr Riant, vice-président de la Société française, a présenté, en décembre dernier, au Conseil central un rapport sur le dispensaire ou école pratique de Dames infirmières, dont nous avons-annoncé la création dans un de nos précédents Bulletins.

Le Comité international a reçu, au mois de décembre 1900, une lettre du consul anglais à Genève, lequel lui transmettait, selon les instructions reçues du ministère de la guerre à Londres et transmises par l'ambassadeur anglais à Berne, un rapport de Lord Roberts se plaignant des traitements infligés aux officiers et aux soldats anglais par les Boers, et notamment de la conduite envers les prisonniers malades du Dr H.-P. Veale, lequel se serait réclamé de la Société de la Croix-Rouge de Genève.

Nous apprenons par les journaux la mort de Lord Wantage, président de la Société anglaise de secours aux malades et blessés à la guerre. Cette nouvelle nous afflige et nous surprend d'autant plus que nous avions correspondu dernièrement avec le distingué président de la Société anglaise de la Croix-Rouge, et, nous réservant de revenir dans notre prochain Bulletin sur l'utile carrière qu'il a fournie, nous tenons, dès aujourd'hui, à exprimer notre sympathie à la Croix-Rouge anglaise.

Mme Kœchlin-Schwartz, présidente de l'Union des Femmes de France avait demandé au général Galliéni des renseignements sur la situation des militaires rapatriés et l'opportunité de la création, à Marseille, d'une maison de repos qui leur serait destinée. Le gouverneur général de Madagascar a répondu:

«En ce qui concerne les troupes de la marine, les rapatriés, dès leur débarquement, sont divisés en deux catégories:

«La première catégorie comprend les militaires qui peuvent trouver dans leurs families des soins nécessaires au rétablissement de leur santé; ils reçoivent alors un congé de convalescence d'une durée généralement fixée à trois mois, pendant laquelle il leur est alloué la moitié de la solde de présence et la totalité des hautes payes auxquelles ils ont droit.

La mort de Lord Wantage avait laissé vacant la place de président de la Société anglaise de secours aux militaires blessés et malades. Lord Rothschild, qui était membre du Conseil depuis 1870, a été appelé à l'unanimité à revêtir ces fonctions.

Le Ministère de la guerre français a fait procéder dans différents points de la zone saharienne à des recherches, dans le but d'étudier l'utilisation du chameau pour le transport et l'évacuation des malades et des blessés.

Nous avons annoncé dans notre précédent Bulletin la mort du président de la Société anglaise de secours aux malades et blessés en cas de guerre (Croix-Rouge anglaise). Sur notre demande, la Société a bien voulu nous communiquer sur son compte les détails biographiques suivants:

Robert-James Loyd-Lindsay, baron Wantage, avait fait la guerre de Crimée et s'y était acquis une grande réputation de bravoure; aux bataille d'Almas et d'Inkermann il gagna la croix Victoria. Dès le début de sa carrière militaire, il se fit connaître également par ses efforts en faveur des soldats anglais en général, et plus particulièrement par sa profonde sympathie pour les malades et les blessés des champs de bataille.

Le roi d'Italie, accompagné du général Brusati et de quelques officiers, a visité, le 23 janvier 1901, le magasin central de la Croix-Rouge. Reçu par le président de l'Association et les principaux membres du Comité-directeur, il examina attentivement tout le matériel sanitaire et voulut être exactement renseigné sur la marche de la Société et sur ses ressources. Il loua hautement l'œuvre poursuivie par la Croix-Rouge italienne et en particulier la manière dont était disposé et conservé tout le matériel contenu dans le magasin central.

On se souvient que les violentes attaques dont le service sanitaire anglais avait été l'objet, non seulement dans la presse europ´enne, mais dans les journaux anglais eux-mêmes, et dont nous avons recueilli dans notre Bulletin quelques faibles et lointains échos, avaient déterminé le gouvernement anglais à faire procéder à une enquête officielle sur le traitement des blessés et malades pendant la campagne sud-africaine.