Depuis longtemps, les archéologues se sont efforcés d'éclairer les conditions qui expliquent l'émergence des premières civilisations dans les régions-clefs du Proche, du Moyen et de l'Extrême Orient, de la Mésoamérique et des Andes centrales. Pour la plupart d'entre eux, la compréhension de ce processus d'émergence paraissait dépendre de la connaissance des étapes initiales du développement de l'agriculture et des débuts concomitants d'un mode de vie sédentarisé en villages. Aussi leurs efforts avaient-ils porté principalement sur la mise à jour, dans ces zones nucléaires, de longues et fécondes séquences archéologiques.

Il y a plusieurs façons d'envisager la préhistoire d'une région ou d'un pays, comme il y a plusieurs façons d'envisager l'histoire. Dans une première perspective on tente d'établir la chronique du passé, en déterminant des dates et des époques, en situant des gisements et des aires de répartition, en définissant les caractères culturels que l'on a ainsi datés et localisés. C'est par cette mise en place spatio-temporelle que débute toute recherche préhistorique.