Le problème des sources juives de l'Apocalypse de Jean n'est pas nouveau. Leur jaillissement est parfois si vigoureux que l'on a pu tenir l'Apocalypse comme un écrit juif interpolé par un auteur chrétien.1 Ces vues sont maintenant généralement abandonnées, mais l'origine, l'étendue et le caractère des écrits juifs utiliseé par l'auteur de l'Apocalypse restent encore à étudier de façon approfondie. Cette recherche est d'autant plus nécessaire que nos informations sur la littérature intertestamentaire ont été com-plètement renouvelées par les découvertes de Qoumrân. Nombre d'écrits authentiquement juifs, que les grands commentateurs du passeé R. H. Charles,2 W. Bousset3 ou E. Lohmeyer4 ne pouvaient connaître, sont aujourd'hui à verser au dossier. La lecture du Rouleau du Temple, des fragments araméens de la ‘Description de la Jérusalem Nouvelle’, des Chants pour l holocauste du sabbat et du document désormais connu sous le sigle 4QMMT font apparaître les derniers chapitres de l'Apocalypse en particulier sous une lumière toute nouvelle.