C'est une grande et bonne nouvelle que la formation d'une Société de secours en Angleterre, la patrie de Miss Nightingale, et la seule des grandes puissances européennes qui, jusqu'à présent, ne se soit pas ralliée activement au faisceau des associations en faveur des militaires blessés. L'initiative en est due à MM. Charles-John Burgess, capitaine-adjudant-major des volontaires, et John Furley, capitaine aux volontaires de Kent, qui, après avoir pris l'avis du Comité international, se sont adjoints quelques personnes qualifiées pour former un Comité provisoire. Les noms de ces premiers soutiens de la cause des blessés dans la Grande-Bretagne méritent d'être consignés ici. Ce sont:

Sir John St-George, K. C. B., major-général de l'artillerie royale.

Un traité sur les moyens de transport est une nouveauté dans la littérature médicale. Jusqu'à présent on se contentait d'aborder superficiellement ce sujet, dans des ouvrages généraux ou dans des monographies destinées à préconiser telle ou telle invention. Mais il n'était venu à l'esprit de personne d'en faire une étude complète et systématique, pour en dégager des principes rationnels propres à guider dans la recherche des perfectionnements ultérieurs. L'ouvrage du Dr Longmore est donc en quelque mesure un événement dans la science.

La Société de secours du grand-duché de Hesse, poor le soin des malades et l'assistance des soldats en campagne, a publié deux brochures qui font suite, comme nos 3 et 4, aux publications précédentes de cette Société: Expériences résultant de la guerre de 1866, et Diaconies de campagne du Dr Stroenberger. Toutes deux reproduisent des rapports présentés publiquement, pendant l'hiver de 1868 à 1869, sur la demande du Comité de dames de Darmstadt pour le soin des malades, lequel se rattache étroitement à la Société de secours de cette ville.

Le Comité central italien, qui a son siége à Milan, publie annuellement un rapport sur ses travaux. Son compte-rendu pour 1868 vient de paraître, et nous espérons pouvoir donner dans le prochain Bulletin une analyse de cette brochure.

La Société néerlandaise de secours ne compte que deux ans d'existence. Pour l'histoire de son origine et les traits distinctifs qui la caractérisent, nous renvoyons nos lecteurs à l'Exposé historique présenté à la Conférence internationale de Berlin par le délégué du Comité central des Pays-Bas, et publié dans le compte-rendu de cette conférence. La première assemblée générale a eu lieu à la Haye les 1 et 2 septembre sous la présidence de M. Bosscha. Un exposé sommaire de cette réunion fera bien connaître la sphère d'action de la Société.

Le Comité central des sociétés de secours des Pays-Bas, désirant inaugurer leur première Assemblée générale d'une manière digne de l'œuvre qu'elles poursuivent, décida, le 1er juin de cette année, d'organiser pour le premier jour de septembre une exposition de matériel sanitaire, renfermant tout ce qui est nécessaire à l'œuvre des sociétés, soit en temps de guerre, soit pendant la paix.

Durant l'année 1868, se sont formés, dans les chefs-lieux des gouvernements de la Russie, vingt-six Comités locaux, entre autres ceux de Moscou, d'Odessa, de Kiew et de Varsovie. Avec les onze Comités créés en 1867 et trois Comités formés en janvier 1869, le nombre des Comités locaux de la Société russe s'élève à quarante. Sur ce total, trente-un Comités fonctionnent dans des localités de la Russie d'Europe, quatre dans les pays ressortissant à la lieute-nance du Caucase, quatre dans la Sibérie, et un dans le Turkestan.

Le 19 mai de l'année courante a eu lieu, à St-Pétersbourg, l'assemblée générale de la Société russe de secours aux malades et aux blessés dans les guerres. Le président du Comité central, général aide-de-camp de S. M. l'Empereur, A. Zélénoï, ouvrit la séance par une allocution, dans laquelle il appela l'attention de l'assemblée sur le développement de la Société, et sur la nécessité d'un concours dévoué et incessant de la part de ses membres et de ses auxiliaires, afin qu'elle soit toujours prête à remplir sa mission bienfaisante.

Il vient de paraître, en allemand, une brochure intitulée: L'Association des Sœurs de l'exaltation de la Croix. Secours aux blessés. — St-Pétersbourg, 1869. In-80 de 86 pages.

La Section de Zurich de la Société Suisse de secours, a tenu une assemblée générale le 18 juin 1869, pour entendre un rapport sur la Conférence de Berlin. L'un des délégués de la Suisse à cette conférence, M. le docteur Lehmann, a bien voulu communiquer à la Section les résultats de ses délibérations, en y joignant une pressante invitation à se mettre à la tête du mouvement en Suisse, où l'utilité d'une œuvre préventive contre les maux de la guerre n'est pas encore suffisamment comprise. Les directions pratiques, données par l'honorable médecin en chef de l'armée fédérale, pour l'activité en temps de paix, peuvent se résumer comme suit:

10 Discuter un plan détaillé pour l'action en temps de guerre.

20 Se concerter avec les autorités militaires sur le modus-vivendi à adopter en temps de guerre.

Le titre de cet article est emprunté à un discours prononcé, le 26 mai 1868, à la première assemblée générale de la Société d'utilité publique du canton de St-Gall. Si nous mentionnons ce travail, malgré sa date reculée, c'est qu'il vient seulement d'être publié. Ce fut sous l'impression produite par sa lecture, que la Société St-Galloise d'utilité publique forma une section de la Société suisse de secours, qu'elle patrona, avec le mandat de se mettre en rapport avec d'autres sections cantonales.

Une innovation importante vient d'être introduite dans l'instruction des troupes suisses, et cela avec un plein succès.

La statistique a prouvé que l'absence de précautions sanitaires est la cause principale de la mortalité dans les armées, et, depuis que la démonstration de cette vérité a été faite, l'enseignement de l'hygiène a pris faveur parmi les philanthropes. Mais si l'on s'accorde pour admettre son importance et son utilité, on est loin d'avoir fait ce qu'il faut pour propager suffisamment ses préceptes salutaires. On en est presque partout, sous ce rapport, à la période des essais et des petits commencements; aussi chaque tentative nouvelle nous paraît-elle digne d'une sérieuse attention.

Le matériel sanitaire de l'armée suisse a été considérablement amélioré celte année. Non-seulement on en a comblé les lacunes, mais on y a introduit de très-notables perfectionnements.

La Société de secours ottomane, dont le Comité international avait notifié la formation à ses correspondants, par une note du 8 août 1868, n'a été définitivement constituée que le 12 avril dernier. Un appel portant la date du 10 mai a été aussitôt adressé à un grand nombre de personnes pour solliciter les adhésions. Cette invitation porte que les séances auront lieu régulièrement le premier lundi de chaque mois. Les fondateurs, au nombre de 40, forment le Conseil supérieur, et il y avait déjà, vers le milieu de juillet, 26 membres titulaires.